Gilles en vrac… depuis 2002

le goût du sang ?

Les « durs au crime »… pourquoi ? Ian Brown tente de répondre à la question du Pourquoi les électeurs semblent touchés, pour ne pas dire attirés par les politiques (et promesses) de répression du crime conservatrices alors que les taux sont à la baisse depuis plus de 10 ans et que toutes les études démontrent que de telles politiques n’ont pas d’effets positifs ni sur les taux de criminalité ni sur les récidives. Plus de dépenses pour les prisons, alors qu’on promet des réductions drastiques budgétaires… ça veut dire que la répression représentera une portion encore plus importante des dépenses gouvernementales.

Les chiffres « objectifs », la vérité, en fait, n’ont pas grand chose à voir avec les opinions professées par les électeurs. Lehrer, dans son blogue Frontal Cortex, rappelait, en juillet dernier, à quel point les gens sont biaisés dans leurs choix politiques :

We cling to mistaken beliefs and ignore salient facts. We cherry-pick our information and vote for people based on an inexplicable stew of superficial hunches, stubborn ideologies and cultural trends. From the perspective of the human brain, it’s a miracle that democracy works at all. Political Dissonance

En songeant au débat enragé qui a eu cours ces derniers jours dans la presse et l’opinion québécoises à propos de l’apparition appréhendée (qui n’aura finalement pas lieu, le principal intéressé ayant décidé de se retirer) du chanteur Bertrand Cantat dans une pièce de théâtre de Wajdi Mouawad, je me demande s’il n’y a pas de ce désir profondément revanchard, celui qui souhaiterait rouler « les méchants » dans le goudron et la plume, parce que la justice officielle est réputée trop molle… ou encore parce que ça fait simplement du bien de pouvoir tirer sur de vrais méchants, de se sentir du bon côté.

Et il n’y a pas que les méchants contre lesquels les conservateurs titillent les sentiments primaires des électeurs… les intellectuels, les universitaires… Quand les conservateurs ont rendu les libérations sur parole plus difficiles, ou prolongé les sentences de prison, à des coûts très importants (10 G$ sur 5 ans dans ce dernier cas) tous les experts en la matière, criminologues, sociologues, défenseurs des droits humains… ont dénoncés ces mesures comme contre-productives du point de vue de la réduction de la criminalité. Mais cette même levée de bouclier des experts a servi les conservateurs, comme l’avouait un ancien chef de cabinet de Harper, lors d’une conférence à McGill en 2009 : « every time we proposed amendments to the Criminal Code, sociologists, criminologists, defence lawyers and Liberals attacked us for proposing measures that the evidence apparently showed did not work. Politically it helped us tremendously to be attacked by this coalition of university types. » Je souligne. N’était-ce pas exactement la même stratégie qu’utilisait ce gouvernement en décidant d’éliminer le recensement long ?


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