Le moment de l’élection est crucial, déterminant mais les moyens permettant aux élus de rester en contact avec la population sont essentiels pour une véritable démocratie locale.
Les pouvoirs dont disposent les municipalités pour faire face à leurs responsabilités de « gouvernement de proximité » sont très limités au regard des grands enjeux actuels : logement, itinérance, écologie… aussi la capacité à mobiliser les citoyens par le biais de structures diverses peut faire la différence dans les rapports avec les autres niveaux de gouvernement.
Parmi les engagements qui me parlent dans la Plateforme de Projet Montréal et qui relèvent plus directement des compétences municipales (que le projet de tramway dans l’Est, avec lequel je suis, par ailleurs, d’accord) : la piétonnisation du Vieux-Montréal (enfin !); un fonds de 100M$ qui devrait permettre de lever 1 milliard $ (la page Wikipedia sur les élections 2025 parle de 500K$) pour faciliter le financement les projets de logement hors-marché; et dans mon quartier, l’agrandissement du Cap St-Barnabé, et la préservation du boisé Steinberg; et cette idée d’avoir une personne responsable de la coordination des chantiers… ne manque qu’un Tableau de bord, où l’on pourrait suivre l’avancée (ou les retards) des multiples travaux en cours !
Ces engagements (et beaucoup d’autres) ont souvent fait l’objet de discussions et propositions lors des travaux préparatoires à la dernière assemblée générale annuelle de Projet Montréal.
Pour ce qui est de Ensemble Montréal, la promesse de Couper au moins 1 000 postes à la Ville de Montréal donne le ton ! Ça va motiver les troupes, ça :-/
À propos des chefs
Madame Ferrada a quitté le bateau en détresse du parti libéral de Justin Trudeau juste avant que Marc Carney annonce ses intentions… je me suis souvent demandé à quel point elle regrettait son geste. Député du quartier Hochelaga pendant quelques années, elle était ministre du Tourisme et responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec depuis moins de deux ans au moment de quitter la scène fédérale pour briguer (sans opposition) la direction du parti Ensemble Montréal, l’ancien parti de Denis Coderre.
Lors du mandat 2021-2025, les 23 élus d’Ensemble Montréal forment l’opposition officielle et proviennent de plusieurs arrondissements de Montréal, notamment ceux de Montréal-Nord, Outremont, Saint-Léonard, Saint-Laurent, Pierrefonds-Roxboro et L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, où le parti obtient les postes de maires d’arrondissement.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ensemble_Montréal
J’ai connu Luc Rabouin alors qu’il était organisateur communautaire en CLSC et revenait du premier Forum social mondial qui s’était tenu au Brésil. Au moment de son élection au poste de maire de l’arrondissement Plateau-Mont-Royal, en 2019, La Presse écrivait :
L’homme de 51 ans est directeur du développement stratégique à la Caisse d’économie solidaire Desjardins depuis trois ans et il a passé les dernières années de sa carrière à se spécialiser en développement économique local, notamment au sein du Centre d’écologie urbaine de Montréal, de Communauto France et de la Corporation de développement économique communautaire (CDEC).
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2019-10-06/plateau-mont-royal-luc-rabouin-succede-a-luc-ferrandez
Je ne savais pas qu’il avait été responsable du développement stratégique à la Caisse d’économie solidaire de Desjardins. Je l’avais vu à l’oeuvre pour promouvoir les budgets participatifs (une idée ramenée du Brésil) en tant que directeur du Centre d’écologie urbaine.
Au final j’ai l’impression que Ferrada nous propose de revenir à l’ère Coderre-Tremblay, où les promoteurs seront les premiers architectes du développement de Montréal, au profit du capital plutôt que des gens . Rabouin n’est pas une « rock-star », comme il le confiait récemment à La Presse, mais je pense qu’il peut s’appuyer sur un parti qui a des antennes et des racines dans les quartiers montréalais. Son expérience à la Caisse solidaire me fait dire que son idée d’un Fonds pour le logement pourrait marcher…
Ce ne sont pas les pistes cyclables qui sont l’enjeu de la prochaine élection montréalaise mais bien le développement de l’Est, la construction de logements pour les gens, l’accès au fleuve et la préservation des quelques espaces verts qui nous restent… Une ville de savoirs, de culture, d’industries qui sache mobiliser ses ressources et ses gens, et non seulement des capitaux au profit des capitaux. Oui nous avons besoin de capital, comme des pouvoirs et investissements provinciaux et fédéraux mais nous avons besoin d’un parti avec des racines et des antennes pour orienter ces investissements.







