Les Couleurs de l'infamie
Albert Cossery  
Les Couleurs de l'infamie Image Cover
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Maison d'édition:Joëlle Losfeld
Genre:Littérature
Pages:142
ISBN:9782844120281
Dewey:843
Format:Broché
Date de parution:1999-10-12
Dimensions:0.55 x 8.66 x 5.91 in
Date de l'ajout:2013-12-02
Prix:EUR 13,00
Résumé: Un jour, Ossama, petit voleur du Caire habillé comme un dandy pour mieux approcher les riches qu'il détrousse, dérobe un portefeuille dans lequel il découvre une lettre. Cette lettre est une trouvaille magnifique: elle implique un promoteur immobilier et le frère du ministre des Travaux Publics dans la construction d'un immeuble qui s'est effondré seulement trois mois après avoir été inauguré, tuant ainsi une cinquantaine de personnes. Comprenant qu'il tient une bombe entre ses mains mais ignorant comment la faire «correctement» exploser, Ossama se met à la recherche de son ancien maitre (j'entends par là "maitre dans le métier de voler"!), Nimr, afin de lui demander conseil.
Celui-ci le présente au lettré Karamallah qui vit dans la mausolée de ses parents dans la Cité des morts du Caire en attendant que «ses différents» avec le gouvernement «se diluent dans l'immense malheur universel». Or, Karamallah, dans sa sagesse, comprend que le «banditisme dans les hautes sphères d'une société est une péripétie admise dans tous les pays du monde» et que le peuple égyptien ne pensera même pas à condamner ces crapules puisqu'il est trop habitué à ce genre de faits-divers. Les trois compères philosophes décident donc par conséquent de mettre en place un stratagème pour utiliser cette lettre de la façon la plus ironique et distrayante possible, stratagème qui se moquera dans un éclat de rire final de la face corrompue du pouvoir.
L'auteur nous décrit un Caire bien éloigné des images véhiculées par les brochures touristiques (pharaons, pyramides, excursions sur le Nil, etc..) ; il nous fait découvrir une ville sale, fouillis, aux bâtiments vétustes et délabrés, surpeuplée avec ses milliers de sans-logis qui trouvent un refuge précaire dans son cimetière. L'effondrement de cette capitale jadis resplendissante n'étant égalée que par l'effondrement de la morale politique prévalente, ce livre devrait être tout à fait déprimant. Eh bien non, absolument pas: le lecteur ne cesse de sourire du début jusqu'à la fin de ce récit en se délectant de la dérision, de la sagesse et de la philosophie de la vie des personnages très avenants. Etonnant!