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Rapports communautaires - institutions / Community organizations VS Institutions

De / from : Josée Belleau [jsbl@aei.ca], retransmis par Gilles Beauchamp

(For a summary translation, see below)  

99.06.15

Bonjour Gilles

Je viens de m'inscrire sur la liste du forum CIAC 2000, en tant que travailleuse autonome membre de Relais-Femmes, Centre de formation populaire et Coopérative de travail Interface. En parcourant la liste des participantEs déjà inscritEs, je constate que très peu de groupes de femmes et d'organismes communautaires autonomes du Québec se sont inscrits au colloque. Pourtant l'action communautaire au Québec se pense et se réalise aussi en dehors des départements de service social et des unités d'organisation communautaire des CLSC.

Il me semble que le colloque pourrait favoriser une meilleure jonction entre la sphère "autonome" et la sphère "institutionnelle" de l'action communautaire. Depuis 20 ans que je travaille dans la sphère "autonome" de l'action communautaire, j'ai toujours été perplexe de voir se cotoyer les deux sphères en parallèle, alors que sur le terrain quotidien, l'interaction entre les organisateurs/trices communautaires de CLSC et les intervenantEs et bénévoles des groupes autonomes est omniprésente.

Bien qu'il importe de reconnaître et de soutenir la pluralité théorique et pratique dans le champ de l'action communautaire ainsi que les "expertises" spécifiques qui se construisent dans les sphères et les secteurs différents, il y aurait également à favoriser la reconnaissance mutuelle entre les "professionnelLEs diplôméEs de l'organisation communautaire en CLSC" et les "permanentEs-militantES des organismes communautaires autonomes", parmi lesquelLEs on rerouve d'ailleurs plusieurs professionnelLEs diplômées" .

Cette reconnaissance mutuelle passe notamment par un questionnement sur "l'hégémonie" des corporatismes professionnels (TS et OC diplôméEs et incorporéEs) et de la pensée universitaire scientifique au sujet de l'action autonome de citoyenNEs et travailleurSEs regroupéEs et aussi incorporéEs, comme cette reconnaissance passe notamment par un questionnement sur l'idéologie, l'autonomie, la démocratie et l'empowerment (définition de Bill Ninacs) dans les organismes communautaires autonomes. Et c'est évident que d'autres questions et débats seraient à soulever dans une sphère comme dans l'autre. En tout cas, cela serait mieux que de cultiver chacunE de son bord un esprit de clocher ou des formes plus ou moins enracinées de ressentiment, de rejet ou de mépris.

Bref, autant le colloque CIAC m'apparaît intéressant et stimulant et j'espère pouvoir y participer, je serais déçue si la participation active d'organismes communautaires et de groupes de femmes autonomes demeure aussi faible. L'an 2000 est un bon timing pour défaire les clôtures, ou au moins ouvrir les portes plus grandes entre les deux sphères. "L'action communautaire" s'en porterait mieux.

À la prochaine

Josée Belleau

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Josée Belleau have been working in community movement for years in Quebec, mostly with women's movement.

She is making a point about the fact that women's organizations are not very present, until now, in the process of the CIAC-ICCD Conference.

However, she puts, the community organization is very active outside the social departments of universities and CD services of the CLSCs.

The Conference should be a good occasion for building bridges between the autonomous and the institutional spheres of community organization. This could mean mutual recognition of the expertises of professionnals and staffs from community organizations (who, incidentally, have often professionnal diplomas).

This recognition should imply questionning of some Corporatism: those of professionnal's organizations as of those of networks of community organizations... as the process should also include questionning on ideology, autonomy, democracy and empowerment in autonomous community organizations.

Certainly there will be other questions, but debating them is better than staying enclosed in parochialism and resentment. Isn't the year 2000 a good moment to down the fences ?

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This was my (approximate) translation. Thanks Josée for your stimulating thoughts.

Gilles Beauchamp

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