![]() ![]() | Les défis qui viennent Sent: 18 février, 1999 18:15 Un mot de Gilles Beauchamp (Président de CIAC 2000) Bonjour à tous, Quelques 77 personnes ont été inscrites hier matin sur cette liste générale. Cela constitue l¹aboutissement de la première étape suite à notre " Appel " de janvier 1998. (voir http://www.cam.org/~ciac/2000/ ). Le tiers de ces personnes sont anglophones, les autres francophones. Plusieurs réseaux canadiens et américains seront d¹ici peu contactés, ce qui devrait pousser la proportion linguistique des participants vers deux groupes équivalents. Notre groupe est composé de praticiens de l¹action communautaire, de chercheurs et de professeurs. Avant de cerner les questions qui devraient être discutées sur cette liste " l-comm ", je voudrais dire un mot sur les défis nombreux qui me semblent se poser à nous comme " collectivité virtuelle ". D¹abord le défi des langues : nous faisons le pari qu¹il sera possible d¹échanger sur nos pratiques d¹action communautaire, de développement communautaire et sur des questions plus théoriques (la société civile, l¹économie sociale...) même si plusieurs d¹entre-nous sont unilingues (anglais ou français). Notre secrétariat (merci à Zeenat et Sophia) fera sa part pour faciliter la traduction (en résumé) de certaines prises de positions, mais nous demandons à ceux qui le peuvent de résumer eux-mêmes leurs position dans l¹autre langue, ou encore d¹utiliser certains outils de traduction (bien imparfaits, c¹est vrai) disponibles gratuitement sur internet (voir http://babelfish.altavista.com/ ). Nous demanderons, par conséquent, aux participants, particulièrement aux amoureux de la langue, une bonne dose de tolérance : au delà de la barrière linguistique il y a des pratiques dont nous désirons nous inspirer mutuellement. Puis il y a le défi de l¹écriture: les praticiens ne sont pas réputés pour être des " fanas " de la plume! Alors que certains professeurs ou chercheurs donnent l¹impression de pouvoir écrire plus vite que les autres peuvent lire ! Nous devrons, pour les uns, faire l¹effort d¹écrire, de lire... c¹est ça le médium de l¹Internet! D¹autres devront peut-être faire l¹effort de se résumer (à commencer par moi ?)... Mais pour l¹instant nous n¹en sommes pas encore là : nous souhaitons ardemment recevoir, pour discussion, certains textes qui pourraient nourrir nos premiers échanges. J¹y reviendrai. De plus, il y a le défi de la différence culturelle. Aborder une question complexe comme celle de la société civile soulèverait déjà beaucoup d¹ambiguités (et de discussions) entre gens d¹un même pays, d¹une même formation sociale! Alors tenter de discuter une telle question à partir de la compréhension que peuvent en avoir des américains, des anglais, des québécois, des canadiens, des népalais, des français... c¹est certainement un défi ! Mais en même temp, c¹est peut-être la seule façon d¹arriver à une compréhension juste de ce qu¹est la société civile : comparer comment elle est modelée, soutenue ou harnachée par des États aux structures et aux histoires différentes. Quelles questions seront traitées particulièrement sur cette liste " l-comm@cam.org " ? La première question touche la place de la " société civile " dans nos sociétés... Quelles sont les tendances discernables dans la manière dont les États tentent d¹utiliser les organisations et institutions de la société civile pour atteindre des objectifs fixés et contrôlés par eux. Il est probable que nous aurons à clarifier ce que l¹on entend par ce concept, au moins aussi galvaudé et polysémique que celui de communauté ou de communautaire... Cette liste pourrait aussi être le lieu de discussion de questions transversales touchant l¹ensemble des pratiques communautaires : par exemple les enjeux ou les effets de la globalisation (mondialisation) sur les pratiques d¹action communautaire... Je travaille actuellement deux documents que je compte déposer d¹ici peu pour discussion. D¹abord un commentaire sur une étude réalisée par Statistique Canada à propos des habitudes de bénévolat, de dons et d¹engagement communautaires des canadiens : les comparaisons entre provinces font ressortir une différence importante entre le Québec et les autres provinces, ce qui peut être vu comme un reflet de différences des rôles de l¹État et de la société civile... On peut se procurer les principales conclusions de cette étude gratuitement sur le sitede Statistique Canada, je vous donnerai l¹adresse dans un prochain message. Ensuite, je voudrais poser la question : les CLSC font-ils partie de la société civile ? Bien que le réseau des 150 CLSC (Centres locaux de services communautaires) soit une structure particulière au Québec, il serait intéressant d¹en présenter un peu l¹origine et l¹évolution à nos interlocuteurs d¹ailleurs... tout en discutant du phénomène, sûrement pas unique, de l¹intégration par l¹État d¹une innovation de la société civile. En terminant, et c¹est peut-être par là que j¹aurais dû commencer, je me présente: Je suis organisateur communautaire, depuis 22 ans, dans un CLSC d¹un quartier populaire de Montréal (Québec, Canada) à grande majorité francophone (95%). J¹y ai été chargé exclusivement d¹interventions auprès des aînés pendant une dizaine d¹années. J¹ai contribué à la fondation du Regroupement québécois des intervenants et intervenantes en action communautaire en CLSC (RQIIAC) et de la revue Interaction Communautaire (dont vous pouvez consulter plusieurs numéros en ligne : http://clsc-chsld.qc.ca/comm/iac/Textes/derniern.htm ). Je suis aussi président du comité organisateur de la Conférence internationale sur l¹action communautaire qui se tiendra à Montréal en juin 2000. Alors, Bon débats! Gilles Beauchamp, gclscq@cam.org
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