Conclusion

Travailler à la maintenance d’une institution participant d’une communauté vivante


La frontière que nous avions qualifié de poreuse, entre société civile et État, s’avère non seulement poreuse mais mouvante: certains services donnés autrefois par des intervenants du CLSC se réalisent maintenant dans des organisations communautaires (informations/défense d’accidentés du travail, préparation à la retraite, défense et information des locataires, ateliers de devoirs...); d’autres services, qui étaient ceux d’un organisme communautaire (services aux personnes âgées), ont été intégrés au CLSC.

Plus importants encore ont été les mouvements de la société civile, disons plutôt de la communauté locale, qui ont amené l’État à reconnaître certains besoins, certaines initiatives, et à les soutenir. La multiplication des organisations communautaires, qui à des degrés divers articulent des fonctions de services directs et de promotion sociale, d’affirmation d’identité (ou de défense d’intérêts), est là pour en témoigner.

Avant de tenter de dégager quelques tendances d’avenir qui prolongeraient les tendances dégagées de l’évolution des dernières années, reprenons les trois questions que nous posions à l’ouverture de cette démarche et qui devaient trouver réponses par cette recherche.


Avons-nous contribué au développement de ressources répondant à des besoins importants dans le milieu?

Si l’on considère l’ensemble des ressources développées avec la participation des services d’organisation communautaire du CLSC depuis quinze ans, on peut certes répondre affirmativement à cette question.


Les ressources développées ont d’abord été étroitement liées à une démarche de développement des services internes du CLSC: un organisme en santé au travail, des organismes intervenant auprès des personnes âgées... La mise sur pied des ressources s’est par la suite “décentrée”, dans la mesure où elle ne relevait plus principalement d’une dynamique interne mais de plus en plus de coalitions et concertations de forces du milieu qui, ensemble, identifiaient des besoins auxquels elles cherchaient à trouver réponse. La crise des années 80 et les difficultés de financement qu’elle annonçait, mais aussi l’émergence de problématiques nouvelles, étrangères à la culture communautaire, le développement économique notamment, ont sans doute facilité ces pratiques concertées.

Cette association avec le milieu dans le développement de nouvelles ressources favorisait de plus l’assurance de viser les bons besoins, additionnant les atouts dont disposait le milieu pour rendre ces ressources aptes, qualifiées.

Le nombre des ressources au développement desquelles l’équipe d’organisation communautaire fut associée, particulièrement au cours de la deuxième période, est impressionnant. Nous en avons certainement oublié quelques unes malgré les énumérations nombreuses que nous nous sommes permises. La conjoncture de chômage, dasn un contexte de besoins accrus, associée aux réticences de l’État à prendre à charge, directement, de nouveaux besoins sociaux sont sans doute des facteurs ayant contribué à ce foisonnement d’initiatives communautaires. La créativité du milieu et son ouverture face à ce type d’interventions et d’inventions ont joué aussi pour expliquer ce que nous avons qualifié de multiplication des pains. De plus, un autre facteur explicatif de ces développement impétueux est à chercher dans l’existence d’une certaine masse critique d’organismes déjà présents qui accumulent un savoir faire communautaire. Cette dernière condition est d’autant plus importante que plusieurs initiatives résultèrent de l’interaction entre groupes.

Malgré ces développements nombreux, les besoins restent grands, et la misère continue de croître. De là l’importance d’initiatives visant à réduire à la source les problèmes et à faire la promotion d’une plus grande justice sociale, d’une réduction des inégalités. Ce qui nous amène à notre troisième question du début. Nous reviendrons par la suite à la seconde.


Comment les pratiques de la dernière période ont-elles renforcé la capacité de développement global de la communauté locale? L’équité  et la justice sont-ils plus grandes aujourd’hui?

Il n’est pas plus simple de mesurer la “capacité de développement global” d’une communauté, sa capacité de se faire respecter, que d’évaluer l’équité et la justice dans une société.


La proportion et la quantité des personnes aujourd’hui assistées ou en chômage est plus élevée qu’il y a quinze ans. Le coût de la vie est plus élevé, la tendance à l’abandon scolaire aussi, de même que la criminalité... Ce sont tous des indices démonstratifs d’une détérioration de la situation, qui est loin de s’être “globalement amélioré”. Nous ne voyons pas comment nous pourrions dire que le sens de l’équité et de la justice se sont accrus dans la société: les pauvres sont de plus en plus pauvres, et les riches de plus en plus.

Par ailleurs la capacité de la communauté locale à se faire entendre, et pour se faire respecter c’est un premier pas, nous semble avoir progressé de façon significative. La maturité et l’expérience accumulées  par les organismes communautaires du quartier nous permettent de dire qu’aujourd’hui plus qu’hier la communauté locale est apte à se dire, se défendre, se promouvoir. Il y a eu croissance et multiplication des espaces et pratiques démocratiques. Les organismes communautaires plus nombreux sont, à notre avis, un signe très net de la vitalité et du renforcement de la dynamique sociale locale.

Dans la mesure où des facteurs structurels de grande envergure, dépassant le niveau local, déterminent tant les paramètres de la sécurité du revenu que le taux de chômage qui affectent les conditions de vie d’une grande proportion de la communauté locale, on ne peut que souhaiter une articulation plus serrée des mécanismes d’expression démocratique locale avec d’autres forces, d’autres réseaux plus amples et aptes à agir sur les méga-structures.

On pourrait dire qu’à ce niveau il y a eu une faiblesse de l’intervention communautaire locale, bien que les engagement militants et politiques des années ‘70 aient justement été orientés vers de tels changements globaux.

De fait, si notre action a pu contribuer à créer des conditions favorisant l’expression de nouvelles solidarités locales et le développement de processus démocratiques et économiques locaux allant dans le sens d’un développement local global, la détérioration générale de l’économie et des anciens mécanismes de solidarité, au niveau sociétal, ont largement contrebalancé les efforts locaux. La solution ne se trouve pas au niveau local, mais on peut toujours se dire que le local en fait clairement parti!


Concernant l’autre question posée au début en relation à l’enracinement d’une approche et d’un style communautaire au CLSC, d’une meilleure articulation de ses services aux besoins du milieu, notre réponse est, là encore, mitigée.

Si le renforcement de la place, de la visibilité, de l’expertise communautaire du CLSC sont des éléments positifs de réponses à ces questions, il y a encore à faire pour que le communautaie ne soit pas seulement l’affaire de l’équipe communautaire mais plutôt un style d’action, une ouverture de l’ensemble de l’institution à travailler dans le milieu plutôt que dans ses bureaux, avec le milieu, plutôt que pour ou sur lui. Cette question n’est pas simple, comme le débat au PPA en 82-83 a pu le laisser voir.

Nous l’avons souligné à quelques reprises, à notre avis la communautarisation de CLSC n’est qu’une partie d’un processus d’ensemble. C’est de la communautarisation de l’ensemble des intervention publique qu’il s’agit. Communautarisation, partenariat, intersectorialité... ce sont des mots que nous entendons de plus en plus dans la bouche de planificateurs et d’intervenants de tous horizons. Il s’agit d’une tendance de fond, sociétale, qui réfère àla transformation même de l’équilibre dynamique des relations entre l’État et la société civile.

Ce qui nous amène aux perspectives d’avenir que nous désirions dégager de l’évolution historique récente. Nous reprendrons pour ce faire la formule utilisée des “états de la situation”.


État de la situation et enjeux en 1991

Au delà des dynamiques institutionnelles, professionnelles ou locales, il y a un enjeu qui ressort, ce nous semble, et c’est celui de l’articulation des dynamiques locales aux processus plus globaux, d’abord régionaux, qui sont en cours. Nous l’avons souligné à quelques reprises, la réforme Côté se traduira par une dynamique politique et interinstitutionnelle régionale qui risque d’affecter grandement la dynamique locale. La décentralisation, à partir de Québec, risque fort de se traduire en une centralisation et un contrôle accru pour les CLSC et les organismes communautaires à caractère socio-sanitaires de la localité. Pour faire face à une telle tendance, une solidarité encore plus grande, une affirmation encore plus forte de l’identité de la communauté locale seront nécessaires mais non suffisants. Pour éviter une détérioration accrue des conditions objectives locales des liens devront être tissés entre les dynamiques locale et régionale. Des liens qui passeront pas les représentants politiques de la communauté, qui sont déjà impliqués par le processus de régionalisation. Mais aussi des liens par les réseaux sectoriels, tant du côté communautaire qu’institutionnel, qui sont aussi impliqués dans le même processus.

La dynamique institutionnelle

La prochaine année, au moins, sera marquée par un processus de planification stratégique mis en branle depuis peu par la direction du CLSC. Les efforts de planification et d’orientation stratégique développés par l’équipe communautaire depuis quelques années la mette en bonne position pour participer activement à ce processus. Une telle participation devrait d’abord s’assurer de la prise en compte et de l’articulation la plus serrée de la planification stratégique avec les besoins et ressources de la communauté tels que connus des intervenants. La connaissance accumulée par l’équipe, au cours des quinze dernières années, de la culture du milieu, de ses forces et faiblesses, devraient, croyons nous, servir d’abord à faciliter l’expression de celui-ci et sa participation dans l’exercice de planification.

À la faveur de cette planification, mais aussi dans la continuité d’un rapprochement et d’une implication de plus en plus grands des représentants de la communauté au conseil d’administration de l’institution, on peut prévoir un certain renforcement de l’autorité du conseil d’administration sur l’orientation communautaire du CLSC. La part d’autonomie, dévolue à l’intervention communautaire à cause d’une certaine coupure entre l’institution et la dynamique comunautaire du milieu, n’a plus sa raison d’être à partir du moment où milieu et institution se rapprochent. L’équipe communautaire ayant, par ailleurs, consolidé sa position institutionnelle tout en développant ses collaborations avec le milieu, on peut croire que le raffermissement de la direction de l’institution se traduira d’abord par un accroissement de la cohésion et de la portée de l’action institutionnelle plutôt qu’à une élévation des frictions entre la ligne hiérarchique et les unités opérationnelles.

Dynamique professionnelle

La démarche de développement d’une programmation engagée par l’équipe communautaire du CLSC ayant atteint son terme en 1990, les efforts à ce niveau devraient se concentrer sur un suivi et la réflexion entourant les méthodes d’évaluation devant accompagner toute programmation. Cependant la difficulté risque d’être à ce niveau plus grande encore que celle rencontrée au moment de la formulation de la programmation. Devant la faiblesse généralisée, dans le réseau socio-sanitaire québécois, en matière de recherches sociales, desquelles dépendent l’élaboration d’outils d’évaluation adaptables à l’intervention sociale collective, on peut douter de la possibilité d’en développer localement dasn le cadre d’un simple processus de programmation/évaluation. Il faudrait sans doute compter, dans ce contexte, sur une collaboration continue avec les milieux de la recherche sociale, afin de poursuivre avec autant de sérieux la démarche engagée.

La motivation de l’équipe à poursuivre son processus interne risque aussi d’être affectée par une conjoncture moins “stimulante”: les remises en question de la place de l’action communautaire en CLSC semblent s’être quelque peu calmées, par rapport à l’époque du rapport Brunet. Mais il y avait certainement plus qu’une motivation “défensive” dans les efforts de formation et de réflexion profesionnelles déployés depuis 1982, tant à l’atelier d’intervention communautaire qu’à l’équipe d’organisation communautaire. Peut-on voir à l’oeuvre dans ces débats des motivations comme celle du “goût du travail bien fait”? Ou bien celle du chercheur lancé dans un domaine en plein développement? Ces facteurs ont peut-être joués dans la démarche que nous avons décrite mais il s’agit aussi, croyons nous, d’un processus d’apprentissage collectif producteur de sens. Processus producteur d’identité qui non seulement a un caractère professionnel mais porte aussi une dimension ouverte sur la communauté.

La dynamique professionnelle de l’équipe communautaire est liée à celles qui se passent dans la communauté. Cela est d’autant plus fort que les interventions planifiées, déployées par l’équipe sont conditionnées par l’évolution des processus internes à la communauté. Ces derniers n’étant pas, pas encore, programmés, ils exigent de l’équipe un ajustement continuel relevant plus de la démarche heuristique que de la programmation. En fait il se passe au sein de l’équipe, en “modèle réduit” et adapté au contexte et au rôle du CLSC, ce qui se passe au sein de la communauté, dans les espaces démocratiques où se discutent les enjeux de l’action collective.

 

La dynamique du milieu

Partenariats, concertations, dynamique démocratique... les sollicitations sont nombreuses pour les ressources communautaires qui n’ont pas, malgré leur grande créativité, le don d’ubiquité.  Parallèlement à cette lutte pour la reconnaissance de nouveaux partenariats, l’avancement de la démocratie locale, pour l’affirmation et la défense de l’identité de populations encore oubliées ou exclues, ces organismes poursuivent pour la plupart des objectifs de plus en plus contraignants de production de biens ou de services. Certains leaders de la communauté locale “brûlent la chandelle par les deux boûts” à ce rythme. L’articulation harmonieuse de la vie publique et de la vie privée, à la Melucci, ne n’est pas encore pour eux"!

Un des enjeux de la prochaine période, d’autres l’ont dit et le mouvement communautaire le premier, consiste à assurer rapidement un minimum de stabilité de financement à ces organismes.

L’expérience faite par une partie du mouvement communautaire (en santé mentale notamment) de la négociation d’un partenariat avec diverses instances du réseau public nous fait douter qu’il puisse y avoir une solution rapide et satisfaisante pour les groupes à ce dilemne. Nous en sommes venus à nous demander, et il s’agit ici d’une hypothèse, s’il ne serait pas préférable de séparer les enjeux, afin de pouvoir financer et supporter, rapidement et de façon stable, la dimension associative des ressources communautaires, tout en poursuivant la nécessaire négociation d’un financement pour les programmes de services de ces organismes. Cette dictinction entre les deux dimensions effectives des ressources communautaires, l’instrumentale et, disons-le, l’ontologique, aurait l’immense avantage de ne pas mettre en jeu l’existence même de ces ressources, à chaque fois qu’il est question d’évaluer un programme, de transformer une mesure...

Naturellement de tels enjeux dépassent la scène locale. Revenons donc à notre village d’irréductibles, où un des enjeux de la prochaine période pourrait se formuler ainsi: faire en sorte que l’obligation de s’inscrire dans une dynamique régionale, faite par la loi 120 (réforme Côté), serve d’abord à renforcer la dynamique locale interinstitutionnelle, plutôt que les dynamiques sectorielles régionales qui se concerteront nécessairement en vue des négociations/confrontations régionales. C’est dire qu’il faut éviter qu’un supplément de démocratie au niveau régional conduise à la transformation du niveau local en palier administratif.

Dans ce contexte c’est pas une consolidation de la dynamique locale et, à travers elle, le développement de l’identité de la communauté locale, idiosyncrasique avons-nous dit, qu’une telle avenue pourra être évitée.  Les partenaires locaux, institutionnels, communautaire et privés sont convaincus, pour l’avoir expérimenté, de la pertinence et de l’efficacité d’une concertation immédiate, sans intermédiaire. Là est la clef d’une ouverture du système sur la dialectique du social.

* * * *

En terminant, quelques mots à propos de la petite mais insidieuse question, posée en introduction du chapitre premier, concernant la possibilité d’une pratique moralement, ou déontologiquement conforme de l’organisation communautaire en CLSC.

C’est Lamoureux qui disait, dasn “Les filières d’action sociale”, qu’il n’y a pas d’un côté les bons du communautaire et, de l’autre, les méchants du secteur public. Il y a de la place pour des mauvaises pratiques des deux côtés de la clôture.

Nous avons démontré, nous croyons, avec peut-être trop d’insistence quelques fois, que les enjeux ne sont pas toujours clairs mais plutôt complexes et multiples, en matière d’organisation communautaire en CLSC. Ce qui devrait nous convaincre du caractère essentiel, pour une action éclairée en la matière, d’une démarche continue de réflexion et de débats, entre pairs et avec nos partenaires, afin de distinguer, dans une conjoncture changeante, ce qui relève du côté sombre, dominateur, des pouvoirs institutionnel et professionnel, de ce qui se rattache à leur pouvoir de libération, d’éducation et de service. Il n’y a pas de position ni de rattachement qui soient déontologiquement sûrs, il n’y a que des praticiens qui doivent faire preuve de jugement.


Épilogue

Nous terminons ce récit avec l’impression générale d’une saga, d’une grande aventure professionnelle et communautaire. La recherche de la vérité, la passion de l’action, la foi en l’homme, la solidarité, un brin de folie et beaucoup d’idéalisme ont animé les acteurs de cette saga.

Nous n’avons pas, malgré nos efforts, dégagé d’hypothèses claires dont ce récit aurait été la démonstration scientifique, ni non plus appliqué de grille théorique précise pour organiser ce matériel. Il n’y a pas de théorie, ni de discours, qui puisse embrasser la totalité d’une pratique sociale, tout au plus peuvent-ils en éclairer certains aspects, certains moments.

Nous avons été choyés au cours des quinze dernières années: choyés par l’honnêteté intellectuelle de nos camarades de travail, par le courage, l’audace, la chaleur de plusieurs; choyés aussi pas la liberté, l’espace d’expérimentation et de création qui furent les nôtres. À l’heure où les spécialistes de la méthodes et de l’évaluation s’apprêtent à jeter sur nous leurs  chapes statistiques, où les comptables de la normalité se préparent à nous réduire en moyennes, on se demande s’il restera encore un peu d’air et du soleil pour que chaque jour soit plus qu’une corvée.

Nous puisons dans le passé récent un peu de l’espoir qui nous anime aujourd’hui. La détermination de quelques citoyens et professionnels ont plusieurs fois fait échec aux grands appareils pour dégager, imposer des espaces d’innovation et de progrès social. Il est possible, aujourd’hui, de renouer ces alliances et poursuivre la démarche.

L’aventure professionnelle et communautaire se poursuit, avec d’autres enjeux, des règles qui changent et se discutent, des acteurs plus nombreux que jamais. Allons-nous baisser les bras parce que... “Ça, on l’a essayé” ? Allons-nous perdre tout idéal parce que certains rêves se sont évanouis? Nous avons encore la chance de pratiquer dans une boîte qui n’est pas encore tout à fait sclérosée. Cela nous donne plus de moyens qu’à d’autres de faire partie de la solution et non du problème!

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ANNEXE


Trois modèles de pratique d’organisation communautaire selon Rothman. J. (1968, 1987)

 

 

Développement local

Planning social

Action sociale

1. Types de buts

Entraide; développement des capacités et intégration. (Axé sur le processus)

Solution de problèmes en regard de problèmes importants dans la communauté (Axé sur la tâche)

Déplacement des rapports de pouvoir et des ressources; changements de fond dnas les institutions. (axés sur la tâche ou le processus)

2.  Prémisses relatifs à la structure de la communauté et aux conditions problématiques

Communauté dégradée, anomique; manque de relations et de capacités démocratiques à solutionner les problèmes; communauté traditionnelle statique

Problèmes sociaux importants; santé mentale et physique, logement, loisirs

Population démunie, injustice sociale, pauvreté, inéquité

3. Stratégie principale de changement

Implication large des gens dans la détermination et la solution de leurs problèmes

Collection des faits et chiffres à propos du problème en vue de décider de l’action la plus rationelle à entreprendre

Polarisation des enjeux et organisation des gens pour passer à l’action contre les cibles ennemies

4. Techniques et tactiques de changement caractéristiques

Consensus: communication entre les groupes et intérêts de la communauté; discussion de groupe

Consensus ou conflit

Conflit ou contestation: confrontation, action directe, négociation

5. Rôle prépondérant du praticien

Habilitateur-catalyste (enabler), coordonateur; enseignant de méthodes de résolution de problème et de valeurs éthiques

Rassembleur de faits et analyste, implanteur de programme, facilitateur

Avocat activiste: agitateur, supporteur, négociateur, partisan

6. Moyen (medium) du changement

Manipulation de petits groupes de tâches

Manipulation d’organisations formelles et de données (data)

Manipulation d’organisation de masses et de processus politiques

7. Orientation par rapport aux structures politiques

Les membres du pouvoir politique comme des collaborateurs dans un projet commun

Les structures de pouvoir comme employeurs et commanditaires (sponsor)

La structure de pouvoir comme cible d’action (extériorité): les oppresseur doivent être forcés ou renversés

8. Définition des frontières du système client

La communauté géographique au complet

La communauté complète ou des segments de la communauté (y compris communautés “fonctionnelle”)

Un segment de la communauté

9. Prémisses relatifs aux intérêts des différentes parties de la communauté

Des intérêts communs ou des différences réconciliables

Des intérêts réconciliables ou en conflit

Des intérêts conflictuels qui ne sont pas aisément réconciliables: les ressources sont rares

10. Conception de la population cliente ou constituante

Citoyens

Consommateurs

Victimes

11. Conception du rôle du client

Participant dans un processus interactionnel de solution de problème

Consommateur ou bénéficiaire

Employeur, électeurs, membres

Traduction de cette annexe par Gilles Beauchamp, mai 1991

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