Gilles en vrac… depuis 2002

humilité et ouverture

Les humains, homo sapiens, sont une espèce exceptionnelle, aux capacités uniques. Oui, c’est vrai. Comme cela l’est aussi pour beaucoup d’autres espèces vivantes qui ont aussi des capacités exceptionnelles et uniques.

Il en aura fallu du temps pour que nous reconnaissions l’intelligence et la sensibilité des autres animaux. Pour reconnaitre que les grands prédateurs sont nécessaires à l’équilibre des écosystèmes. Pour comprendre que nous ne pouvons faire comme si les humains peuvent seuls occuper toute cette planète, sans se préoccuper des autres espèces… autrement que pour les mettre en cage dans des zoos ou des enclos.

Nous ne sommes pas les seuls animaux à avoir des principes, une morale ! (Voir Wild Justice)

Le dernier rapport de l’ONU nous annonce que les espèces disparaissent par million… que les écosystèmes marins sont au bord de l’effondrement…

Donc il nous faudra non seulement abandonner nos moteurs à combustion, réduire ou cesser notre consommation de viandes mais aussi devrions nous cesser de manger du poisson (Stop eating fish. It’s the only way to save the life in our seas) !

We all should be deeply concerned, perhaps even terrified, by what we have done and continue to do to our planet.

51myKocjhtLLa planète est résiliente, et pourtant elle a des limites que nous sommes allègrement en train de dépasser. Il faut réensauvager nos forêts, nos berges, nos fonds marins… et nos coeurs, dit Marc Bekoff, dans Rewilding our hearts. Parce que nous ne pourrons changer aussi radicalement qu’il le faut nos façons de vivre si nous ne changeons pas notre façon de voir le monde, si nous n’apprenons pas à partager ce monde avec d’autres espèces. Partager ce monde signifie en prendre soin, réparer ce que nous avons brisé. Voir le monde à partir d’un autre point de vue, d’autres intérêts que les nôtres.

Depuis 1950 la population humaine a triplé, passant de 2,5 milliards à plus de 7,6 milliards en 2019. À la fois cause et conséquence de la « révolution verte » : il fallait révolutionner les méthodes d’agriculture et intensifier la production de nourriture pour éviter la famine à ces milliards de bouches supplémentaires… et ces bouches, ayant survécu, se sont multipliées. Selon le site des Nations unies, la population mondiale devrait atteindre 9,8 milliards d’ici 2050. C’est dire qu’elle aurait quadruplé en un siècle.

[Compte à rebours, par Alan Weisman] Pourquoi le problème de la surpopulation n’est-il9782081240827_medium pas sur toutes les lèvres, n’a-t-il pas été partie intégrante des déclarations internationales sur l’environnement ? Pourquoi ce problème est-il devenu tabou ? D’après Weisman, l’Église catholique (et autres groupes chrétiens fondamentalistes) n’est pas étrangère au retrait de cette question de l’agenda de rencontres internationales : parler de contrôle des naissances c’est soulever la question de l’avortement… Mais aussi un discours féministe s’élève contre la mise de l’avant de la surpopulation de crainte de faire retomber sur les femmes la responsabilité du nombre d’enfants qu’elles mettent au monde.

C’est par l’éducation et, par là, une participation sociale et professionnelle des femmes plus grande que la réduction du nombre d’enfants par famille passe le mieux. L’exemple des femmes iraniennes est probant, en ce que le pays est passé d’une politique nataliste à une croissance presque neutre en quelques années seulement, grâce au haut niveau de formation et de participation sociale des femmes. Mais l’éducation ça ne se distribue pas comme une boîte de condoms. Il faut des années, des décennies pour construire les systèmes d’éducation et avoir un impact social mesurable.

À défaut de pouvoir élever rapidement, magiquement le niveau d’éducation des femmes dans les pays où le taux de croissance est supérieur à la capacité portante de l’environnement… il faudrait au moins reconnaître à toutes le droit à un accès libre et gratuit aux moyens de contraception. Une telle revendication devrait être soutenue par toutes les communautés (et cultures) religieuses responsables. Cela devrait être une condition pour que l’État reconnaisse à ces religions quelque privilège fiscal que ce soit.

Une plus grande participation sociale des femmes, libérées du fardeau de familles trop nombreuses, pourrait aider l’humanité à développer un sens du « care » pour la nature, pour les autres espèces. Il y a quelque chose de religieux dans l’émerveillement et l’humilité que nous devons retrouver pour ce qui est plus grand, plus complexe que l’humanité elle-même. En ce sens, même si nous devons confronter les croyances religieuses pour imposer le respect de certaines règles, de certains droits, nous ne devons pas antagoniser inutilement les relations. Nous avons à redéfinir ensemble le sacré, ce qui doit être protégé, respecté, chéri par tous.

 

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