Gilles en vrac… depuis 2002

entre la connaissance et le bruit…

En lisant le Portrait de l’univers de la mobilisation disponible sur ce site dédié à la mobilisation et au développement des communautés locales au Québec, j’ai appris l’existence du CRIDÉS où j’ai trouvé cette publication qui me semblait intéressante : Intervention et développement des communautés : enjeux, défis et pratiques novatrices (pdf). Après quelques pages de lecture, j’ai voulu en copier un ou deux paragraphes pour vous donner une idée de son contenu… mais oh ! surprise : impossible de copier une ligne de ce document ! ?&%$##!!!

Je respire par le nez… deux fois… et j’écris une petite note à l’auteur du document : est-ce une erreur ? ou si c’est une politique de l’éditeur ? Après vérification, tous les autres cahiers disponibles sur le site du CRIDÉS ne sont pas interdits de copie… sauf celui-ci, document de 133 pages qui est le fait d’une série d’auteurs dont plusieurs sont bien connus des intervenants communautaires : Bourque, Favreau, Lachapelle, Fréchette, Caillouette, Duperré… sous la direction de Yvan Comeau, celui à qui j’envoyais ma question. Yvan a eu l’amabilité de me répondre rapidement et assez longuement, pour me dire que cette question avait fait l’objet de débats dans le milieu universitaire… et que la décision de ne pas permettre la copie visait à contrer la tendance au repiquage, particulièrement forte, semble-t-il, chez les jeunes étudiants ayant toujours connu Internet.

Si je comprend bien, en empêchant la copie, c’est-à-dire en barrant le document PDF, on pense qu’on empêchera le plagiat ? C’est plutôt le contraire, il me semble : car en agissant ainsi on s’empêche de reconnaître facilement les cas de copies exagérées, grâce à des services de dépistages qu’utilisent de plus en plus les Universités… En obligeant ainsi les étudiants (ceux qui ne sont pas assez malins pour débarrer les PDF avec l’aide d’utilitaires facilement accessibles) à recopier manuellement les textes… on se donne une fausse sécurité, tout en rendant l’utilisation de la reconnaissance automatique du repiquage plus difficile : au nombre de fautes que l’étudiant fera, il y a de quoi mêler le meilleur ordinateur !!

Non, je crois que la vraie raison de ce type de blocage et de freinage dans la diffusion des produits intellectuels de nos chers professeurs, c’est que certains ne sont pas vraiment intéressés à ce que leurs recherches servent et soient utilisées sur le terrain. On produit les rapports exigés par les subventions et puis, que ces rapports contribuent à nourrir l’action, à fournir à d’autres chercheurs la matière à de nouvelles étapes de développement… ou qu’ils s’en aillent sur les tablettes… c’est tout comme.

Bon… je crois que je vais aller respirer encore un peu. J’y reviens. (voir : savoirs et droits d’auteur; mode de pensée et Internet)

<Ajout 2017 : le document Intervention et développement des communautés a été déplacé et est maintenant disponible sur un serveur de l’UQO – et n’est plus bloqué maintenant. >


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Commentaires

2 réponses à “entre la connaissance et le bruit…”

  1. […] je le soulevais dans un billet précédent, certains gestes qui peuvent à première vue paraître anodins et même justifiés (ce sont leurs […]

  2. Un commentaire d’un des auteurs de ce recueil (Louis Favreau) soulignait qu’il n’était pas au courant de cette politique, n’avait pas été consulté sur cette décision…

    Gilles : Je m’excuse, ce petit commentaire a été victime du transfert entre serveurs réalisé récemment.

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