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collaboration, concertation, coordination, hybridité

Le colloque sur La collaboration interorganisationnelle dans le domaine de la santé et des services sociaux  (pdf) qui se tiendra le 6 novembre prochain s’ouvre sur une conférence de Gérard Divay et Youssef Slimani : Entre idiosyncrasie locale, encadrement central et configuration d’hybridité. Le cas de l’approche territoriale intégrée dans la lutte à la pauvreté.

J’ai manqué la conférence de M. Divay, lors de la dernière assemblée annuelle de ARIMA (ici les planches de sa présentation : À propos des réformes actuelles dans les institutions locales et régionales ). Mais les documents « Powerpoint » ne sont jamais très explicites et satisfaisants pour saisir le point de vue d’un auteur-chercheur. J’ai donc cherché des publications récentes du même auteur, notamment sur sa page « publications » sur le site de l’ÉNAP. Ce qui m’a amené à ce numéro spécial de la Revue de l’innovation dans le secteur public, portant sur La collaboration intersectorielle, où Divay se commet d’une introduction générale au numéro (pdf) et d’un article intitulé La revitalisation urbaine intégrée à Montréal : L’intersectorialité dans l’action collective locale (pdf).

Parmi les autres intervenants et sujets abordés à ce colloque international : Foisy, St-Amour (UQO) et Savard (U. d’Ottawa) sur la revitalisation intégrée dans le Vieux-Gatineau (le projet ARIMA, le site du RUI);  Beaucourt et Roux (U. de Lille, France) sur l’animation des réseaux sociosanitaires; Breimo (U. de Norland, Norvège) sur l’innovation collaborative dans le soutien aux jeunes adultes; une intervention de Corinne Grenier (KEDGE, France)  Trop de coordination? Faible intégration? Les paradoxes du décloisonnement du champ de prise en charge des personnes âgées ; une autre de Marie-Aline Bloch (Sorbonne, France) Innovation intégrative et développement des réseaux d’acteurs au service des personnes âgées.

Les trois dernières conférences en après-midi par Jean-Louis Denis (ENAP), Jenna M. Evans et al. (U. de Toronto) et David Campbell (U. de Californie – Davis) portent sur les réseaux et la gouvernance des « hybrides ».

Furetages bibliographiques

J’ai voulu en savoir un peu plus sur les conférenciers…

  • Deux articles récents de Corinne Grenier (seuls les résumés sont accessibles sur le site de la revue) :

Performance des organisations et bien-être des usagers : quels modes de pilotage et d’intervention ?

Promouvoir des organisations performantes pour délivrer des prestations de santé de qualité constitue l’agenda de travail d’une grande variété d’acteurs (autorités publiques, agences, directeurs, équipes, professionnels…) qui prend la forme depuis de nombreuses années d’une multitude de réglementations, de recommandations de bonnes pratiques, de dispositifs organisationnels et managériaux et d’outils de sa mesure… Alors qu’on peut légitimement considérer que les organisations de santé ont répondu à ces exigences, l’on peine encore à démontrer une juste relation entre performance et bien-être des usagers. Seraient en cause : une visée appauvrie de la performance vers une logique de rationalisation des services, des instruments qui peinent à intégrer les logiques de soin et de gestion, une multiplicité de recommandations qui ne facilitent pas l’apprentissage dans le temps… Cet article se propose de discuter cet apparent paradoxe, en prônant une impérieuse nécessité de concevoir la performance des organisations de santé de manière systémique, partagée et contextualisée, à travers trois axes de discussion : dépasser le discours de la performance pour la qualité vers de réelles pratiques collectives, la construction et l’utilisation d’outils de mesure appropriés et l’empowerment des acteurs pour soutenir une méthodologie participative de construction du sens de la notion de performance.

Proposition d’un modèle d’espaces favorables aux habiletés stratégiques

De nombreuses contraintes économiques et réglementaires ainsi qu’un isomorphisme institutionnel prégnant configurent le champ de la santé, laissant considérer que les marges stratégiques des acteurs y sont faibles. Au contraire, nous nous proposons de repenser ces marges en termes de construction d’habiletés stratégiques, de manière nuancée, en récusant une dualité entre d’une part le « tout régulé par les politiques » et d’autre part un discours de certains professionnels du « laisser-nous faire ». Pour ce faire, nous dégageons des 5 articles qui constituent ce numéro thématique un ensemble de concepts qui offre un renouveau théorique, car ayant tous la particularité de dépasser les termes de la dualité qu’ils questionnent, et dès lors de redonner une certaine épaisseur à notre manière d’instruire ces dualités, permettant de repérer et d’embrasser les multiples complexités qui traversent le champ de la santé. Nous nous inspirons alors des travaux de Dougherty et Dunne (2010) pour proposer un modèle théorique des espaces favorables aux habiletés stratégiques des acteurs et organisations du champ de la santé. A travers un tel espace, nous invitons à reconsidérer la dimension éminemment collective de la refonte du champ de la santé ; non pas uniquement parce que cette refonte doit reposer sur davantage de coordination, mais surtout parce que cette refonte ne peut être conçue et mise en œuvre que de manière collective.
  • Une publication récente de Marie-Aline Bloch :

Coordination et parcours.
La dynamique du monde sanitaire, social et médico-social

L’accroissement du nombre de personnes âgées, handicapées ou atteintes de maladies chroniques, rend nécessaire le développement et la diversification des soins et des services, mais demande aussi une meilleure coordination des interventions. Pour lutter contre les différents cloisonnements du système de santé et d’aide, les pouvoirs publics, les professionnels et les associations de familles et d’usagers sont engagés dans un processus permanent d’innovation et de coopération à l’origine de la dynamique de l’ensemble du monde sanitaire, social et médico-social. Cet ouvrage retrace l’histoire de la structuration de la coordination en France dans plusieurs domaines d’intervention (gérontologie, santé mentale, handicap, cancer, maladies rares, accident cérébral), ainsi que l’apparition récente de la notion de parcours dans l’espace public. Il propose une analyse critique des politiques conduites en matière de coordination, et tente d’expliquer la persistance des dysfonctionnements observés. À partir d’enquêtes réalisées sur plusieurs territoires, les facteurs de succès pour la mise en place de dispositifs de coordination pérennes sont ensuite mis en évidence. L’innovation se révèle être le produit des interactions entre initiatives locales et directives nationales. Enfin, l’ouvrage propose une typologie des nouveaux professionnels de la coordination (gestionnaires de cas, pilotes, référents, médecins coordonnateurs, chargés de mission…) et souligne notamment le rôle clé joué par les cadres intermédiaires des organisations sanitaires, sociales et médico-sociales.

Je reproduis ici la table des matières de ce Coordination et parcours paru chez Dunod en 2014. On peut aussi consulter la préface et une partie de l’introduction (pdf).

Table des matières du livre de Marie-Aline Bloch et Léonie Hénault : Coordination et parcours : la dynamique du monde sanitaire, social et médico-social

  • Christel Beaucourt et Laetitia Roux

Elles ont contribué  (Les maisons en France : une réelle innovation organisationnelle porteuse ou non de bien commun ? – pdf((Ici un « powerpoint » avec trop de texte pour être efficace comme présentation, mais plus utile pour ceux qui n’y étaient pas!))) au colloque international du CRISES en 2011 Pour une nouvelle mondialisation : le défi d’innover, qui donnera lieu à la publication en 2013 d’un volume de 414 pages, par une trentaine de collaborateurs, sous la direction de Juan-Luis Klein .

  • Janne Paulsen Breimo

Elle coordonne un numéro prochain du Journal of Comparative Social Work sur le thème : Institutional Ethnography and Comparative Social Work

Il vient de recevoir une « subvention des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) de 362 000 $ pour une période de trois ans et demi pour l’analyse des réformes dans les systèmes de santé au Canada » (Actualités Université du Québec).

Programs Aren’t Everything (2014), la lutte d’un centre communautaire et ses acteurs pour éviter de perdre leur âme à se mesurer uniquement aux objectifs et programmes suggérés par le bailleurs. Et puis Public Managers in Integrated Services Collaboratives: What Works is Workarounds (2012), un sujet proche de la conférence de clôture (What We Learn from Workaround Stories – Accountability and Managerial Discretion within Hybrid Networks) que donnera M. Campbell le 6 novembre prochain. 


Ce tour d’horizon rapide des publications accessibles (ou non) de ces auteurs, nous permet de voir un peu de quels bois ils se chauffent tout en nous rappelant à quel point la diffusion des produits de la recherche (essentiellement subventionnée) est limitée et souvent restreinte derrière des barrières tarifaires inabordables. Certains auteurs, certaines revues se démarquent par leur ouverture : les conférenciers d’ouverture et de clôture ont publié dans des revues accessibles gratuitement (Divay, avec la Revue de l’innovation dans le secteur public et Campbell, avec ses articles dans le Stanford Social Innovation Review et dans le Public Administration Review).


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