licence de réciprocité et index social

La question des licences (copyright, copyleft…) appliquée aux coopératives, puis à l’économie sociale. Un texte intéressant sur le site S.I.Lex. Une association (La Coop des Communs) tente de « Construire des alliances entre l’économie sociale et solidaire et les communs ». Une manière de forger de telles alliances serait de permettre que les droits commerciaux soient partagés en fonction du partage des valeurs, ou de la participation aux travaux et réseaux coopératifs ou d’ESS. De là l’élaboration (déposée et ouverte aux commentaires sur GitLab) d’une licence « coopyright ».

Réciprocité en acte, réciprocité renforcée ou encore lucrativité limitée sont des concepts utilisés pour définir ces nouvelles relations, alliances.

Plateformes en communs, un groupe de travail de la Coop des Communs, se présente comme la (une) Communauté française des plateformes collaboratives équitables, productrice de communs et prenant en compte les enjeux sociaux et sociétaux de leurs activités. On veut développer des alternatives aux plateformes collaboratrice qui construisent d’abord la richesse privé avec peu ou pas d’égards aux impacts sociaux qu’ils génèrent.

Mais ces plateformes alternatives ont à confronter un écosystème dominé par quelques conglomérats…

Plateform capitalism un petit bouquin qui fait le point sur l’impact des méga entreprises Google, Apple, Facebook, Uber… sur le mode de fonctionnement des entreprises en général.

How do we make sense of the rise of platform-based businesses that are increasingly monopolising the global economy?

La conclusion : “ Rather than just regulating corporate platforms, efforts could be made to create public platforms –platforms owned and controlled by the people. (And, importantly, independent of the surveillance state apparatus.) This would mean investing the state’s vast resources into the technology necessary to support these platforms and offering them as public utilities.” 

Une plateforme publique qui permettrait de qualifier l’impact social, la qualité et les valeurs associées aux entreprises et services des sociétés commerciales actives ? Qui nous permettrait de savoir combien de profits ont engrangés telle ou telle compagnie ? Quels ont été les satisfactions et plaintes des clients précédents ? Une plateforme publique qui nous permettrait de savoir combien d’impôts ont payé tel ou tel citoyen corporatif ? Ou encore une plateforme qui permettrait, comme l’envisage la Norvège actuellement, dans son plan de Open data, d’identifier le bénéficiaire ultime d’une entreprise…

“A publicly accessible register with information about direct shareholders and ultimate beneficial owners of Norwegian companies will strengthen the work of public authorities and civil society in their efforts to combat economic crime and will make it easier for banks and other actors who have reporting obligations under the money laundering legislation.”

Comme je le soulignais dans un récent billet, le gouvernement du Canada s’est investi dans le Partenariat international pour un gouvernement ouvert… mais cela ne semble pas s’être traduit par une présence très active lors de la dernière « journée internationale des données ouverte », qui semble s’être organisée, à Montréal en tout cas, à la dernière minute : “ Robin Millette, constatant que personne n’avait encore pris l’initiative, s’est lancé dans l’organisation de la journée à un peu plus de 10 jours de l’événement.” La Ville de Montréal y était, pour annoncer ses derniers jeux de données ouvertes… mais nous sommes encore loin d’un gouvernement ouvert capable de répondre aux enjeux du XXIe siècle.

collaboration, concertation, coordination, hybridité

Le colloque sur La collaboration interorganisationnelle dans le domaine de la santé et des services sociaux  (pdf) qui se tiendra le 6 novembre prochain s’ouvre sur une conférence de Gérard Divay et Youssef Slimani : Entre idiosyncrasie locale, encadrement central et configuration d’hybridité. Le cas de l’approche territoriale intégrée dans la lutte à la pauvreté.

J’ai manqué la conférence de M. Divay, lors de la dernière assemblée annuelle de ARIMA (ici les planches de sa présentation : À propos des réformes actuelles dans les institutions locales et régionales ). Mais les documents « Powerpoint » ne sont jamais très explicites et satisfaisants pour saisir le point de vue d’un auteur-chercheur. J’ai donc cherché des publications récentes du même auteur, notamment sur sa page « publications » sur le site de l’ÉNAP. Ce qui m’a amené à ce numéro spécial de la Revue de l’innovation dans le secteur public, portant sur La collaboration intersectorielle, où Divay se commet d’une introduction générale au numéro (pdf) et d’un article intitulé La revitalisation urbaine intégrée à Montréal : L’intersectorialité dans l’action collective locale (pdf).

Parmi les autres intervenants et sujets abordés à ce colloque international : Foisy, St-Amour (UQO) et Savard (U. d’Ottawa) sur la revitalisation intégrée dans le Vieux-Gatineau (le projet ARIMA, le site du RUI);  Beaucourt et Roux (U. de Lille, France) sur l’animation des réseaux sociosanitaires; Breimo (U. de Norland, Norvège) sur l’innovation collaborative dans le soutien aux jeunes adultes; une intervention de Corinne Grenier (KEDGE, France)  Trop de coordination? Faible intégration? Les paradoxes du décloisonnement du champ de prise en charge des personnes âgées ; une autre de Marie-Aline Bloch (Sorbonne, France) Innovation intégrative et développement des réseaux d’acteurs au service des personnes âgées.

Les trois dernières conférences en après-midi par Jean-Louis Denis (ENAP), Jenna M. Evans et al. (U. de Toronto) et David Campbell (U. de Californie – Davis) portent sur les réseaux et la gouvernance des « hybrides ».

Furetages bibliographiques

J’ai voulu en savoir un peu plus sur les conférenciers…

  • Deux articles récents de Corinne Grenier (seuls les résumés sont accessibles sur le site de la revue) :

Performance des organisations et bien-être des usagers : quels modes de pilotage et d’intervention ?

Promouvoir des organisations performantes pour délivrer des prestations de santé de qualité constitue l’agenda de travail d’une grande variété d’acteurs (autorités publiques, agences, directeurs, équipes, professionnels…) qui prend la forme depuis de nombreuses années d’une multitude de réglementations, de recommandations de bonnes pratiques, de dispositifs organisationnels et managériaux et d’outils de sa mesure… Alors qu’on peut légitimement considérer que les organisations de santé ont répondu à ces exigences, l’on peine encore à démontrer une juste relation entre performance et bien-être des usagers. Seraient en cause : une visée appauvrie de la performance vers une logique de rationalisation des services, des instruments qui peinent à intégrer les logiques de soin et de gestion, une multiplicité de recommandations qui ne facilitent pas l’apprentissage dans le temps… Cet article se propose de discuter cet apparent paradoxe, en prônant une impérieuse nécessité de concevoir la performance des organisations de santé de manière systémique, partagée et contextualisée, à travers trois axes de discussion : dépasser le discours de la performance pour la qualité vers de réelles pratiques collectives, la construction et l’utilisation d’outils de mesure appropriés et l’empowerment des acteurs pour soutenir une méthodologie participative de construction du sens de la notion de performance.

Proposition d’un modèle d’espaces favorables aux habiletés stratégiques

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