Gilles en vrac… depuis 2002

l'Eurozine et Ostrom

Je découvre cette publication numérique, Eurozine, qui reprend des articles de plusieurs revues dans leur langue originale (dont deux seulement en français), en mettant la main sur cet article de Jérôme Sgard, tiré de la revue Esprit : La crise, les économistes et le prix Nobel d’Elinor Ostrom. Enfin une introduction en français aux travaux d’Ostrom, récipiendaire du Nobel d’économie 2009.

L’axe principal de cette oeuvre est l’analyse de la manière par laquelle des communautés locales résolvent ou non les problèmes d’allocation de ressources épuisables. Par exemple, le bois à brûler, l’eau d’irrigation, les ressources halieutiques ou minières, les bisons sur la prairie ou l’atmosphère terrestre qu’on détruit en émettant des gaz à effet de serre. Le contre-modèle est ce qu’on appelle la  » Tragédie des communs  » : comme on nous l’a appris à l’école, les biens communs dans les villages moyenâgeux ont souvent eu tendance à être surexploités, ceci pouvant conduire à un épuisement de la ressource, nuisible à tout le monde. Destruction des forêts, épuisement des nappes phréatiques. (…)

Toute la richesse des travaux d’Ostrom est qu’elle ne s’en tient pas à une description superficielle du problème et de la solution vers laquelle on va converger (ou non). Elle va d’abord retrouver les traces de l’expérience proprement politique qui conduit à l’adoption de la nouvelle règle. Quand et comment a-t-on perçu la présence d’un intérêt commun ? Quel niveau de déprédation a-t-il fallu attendre pour cela ? Quelles ont été les réactions successives des acteurs institutionnels face aux tensions sur les ressources ? Comment la délibération a-t-elle résolu le problème d’action collective entre des partis concurrents ? Dans un second temps, elle décrit précisément les dispositifs institutionnels par lesquels, pratiquement, les droits vont être délimités, partagés, surveillés, défendus et comment enfin les conflits ultérieurs sur la règle vont être arbitrés. Chacune de ces questions successives peut être lue par exemple à la lumière des négociations internationales sur le changement climatique : toutes les pièces du puzzle tombent à leur place. (extrait)

J’ai commencé un des bouquins de Elinor Ostrom (il s’agit plutôt d’un recueil de textes co-édité par elle) portant sur le savoir comme propriété commune (Understanding Knowledge as a Commons) . Mais cet article me donne le goût de poursuivre, notamment avec Understanding Institutional Diversity et puis Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action.


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Commentaires

Une réponse à “l'Eurozine et Ostrom”

  1. […] ni basés sur la propriété privée, ni sur la gestion étatique. J’ai déjà parlé ici de cet auteur, et j’y repensais récemment, en lisant quelques articles autour du concept de […]

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