une riche petite friche

Je ne cesse de découvrir de nouvelles espèces de plantes, fleurs, arbustes ou arbres… dans ce petit terrain laissé en friche depuis plusieurs décennies. Voir l’album par ordre alphabétique déposé sur Flickr. Dominé par de grands peupliers deltoïdes, on y trouve des asclépiades, des cerisiers de Virginie, des carottes sauvages… et beaucoup d’herbe à poux et de vignes vierges. Un ou deux ormes d’Amérique, dont un qui a bien deux mètres… des « érables à Giguère » et un érable argenté…

Avec quelques voisins (et l’appui du propriétaire) nous aimerions avoir quelques conseils dans l’aménagement de cet espace afin d’y laisser croitre les « bonnes espèces » et faciliter la maturation d’un petit espace vert diversifié ayant le maximum d’impact positif sur la qualité de l’air, la faune aviaire… et la captation de carbone. Je me demande bien qui pourrait nous donner de tels conseils ? Un service de la Ville ou de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve ? L’Institut de recherche en biologie végétale (situé au Jardin botanique) ? Le Conseil régional de l’environnement ? Je cherche ! Si vous avez des suggestions…

Hé oui, il y a même des cerisiers de Virginie…
Ce que ma mère appelait des « cerises à grappes ».

Merci au groupe Facebook La flore du Québec pour l’aide à l’identification de certaines. J’ai aussi utilisé les applications PlantNet, ainsi que les aides à la reconnaissance par images de Google et Bing. Pour les noms latin et anglais, j’ai eu recours à Canadensys.

Les arbres-mères

Suzanne Simard explique ici, en 15-17 minutes, comment les arbres se parlent… et s’entraident, entre mères et enfants, mais aussi entre espèces ( entre bouleaux et sapins). Une présentation à la fois simple et scientifique. Magistrale. Le vidéo vient avec sous-titres en français.

Comment les arbres se parlent, et ce que nous devrions tirer de ce nouveau savoir dans notre rapport aux forêts, notre gestion de la forêt.

Je suis à lire son dernier livre : Finding the mother tree.

C’est tellement bon que je voulais voir de quoi elle avait l’air… et j’ai trouvé cette communication TED (ci-haut) qui date de 2016 ou 2017. Et aussi cette entrevue d’une heure, réalisée le 7 mai 2021 à l’occasion de la sortie du livre, avec une intervieweuse qui pose de bonnes questions (surtout à la fin). Elle répond entre autre à la question du « Pourquoi avez-vous écrit ce livre, alors que vos thèses, autrefois contestées, sont de plus en plus largement acceptées ».

C’est pour rendre accessibles au plus grand nombre et pour donner un contexte à la science qu’elle a développée — répond-t-elle. Ce qui explique le caractère autobiographique important du livre : les connaissances qu’elle présente de manière très accessibles, pédagogique, ne sont pas nées en laboratoire. Elles viennent de loin, de ses grands-parents, de la vie passée dans, avec les forêts de la côte ouest canadienne. Ça sent le sapin et l’humus à plein nez ! Et aussi, un peu, la « bécosse », en bon québécois. Le chien qui tombe dans le trou de la bécosse et le grand-père et l’oncle qui doivent creuser un trou d’accès sur le côté, mettant à nu un tissu multicolore de racines et réseaux fongiques que la jeune Suzanne de 9-10 ans n’aurait pas imaginé. De là sa fascination pour le sou-sol des forêts…

Bon, ce n’est pas si simple… elle a dû y croire, dur et fort, pendant longtemps, pour prouver ce qu’elle avançait, avec des budgets de bouts de ficelles… Dans une autre vidéo de 19 minutes, Suzanne Simard redit encore ses découvertes et ses espoirs, mais témoigne aussi des écueils et difficultés rencontrées. Un cancer, notamment, qu’elle a pu guérir grâce à la solidité de son réseau familial et amical.

Un amour de la forêt, un respect et une curiosité qui l’ont conduit à créer The Mother Tree Project. L’objectif de ce projet à long terme :

[I]dentifying sustainable harvesting and regeneration treatments that will maintain forest resilience as climate changes in British Columbia.

« [I]dentifier les récoltes soutenables et les traitements de régénération qui maintiendront la résilience de la forêt alors que le climat change en Colombie-Britannique. »

Bon, je n’ai pas encore fini de lire Finding the mother tree, mais je voulais déjà partager ces vidéos.


[Ajout-13 juin] Deux articles récents dans les journaux que je lis, dont l’un de Suzanne Simard dans le G&M