lecture d’été – retour de vacances

Une nouvelle revue : Good (site web : www.good.is) où j’apprend que le Guardian a réalisé une carte corrélant la pauvreté à Londre et les émeutes récentes. Le numéro de cette revue, achetée à l’aéroport, portant sur le thème : The Data Issue. Quelques graphiques humoristiques m’ont accroché. Les thèmes des numéros précédents donnent le ton : l’énergie, Los Angeles, le travail, la Nouvelle Orléans, l’eau, le transport… Une thématique de sujets bien américains, pour soutenir le moral, le « feel good » américain, en ces périodes de reconstruction, de transformation. Me faudrait jeter un coup d’oeil sur ces contenus pour voir si ce qui est annoncé, dans les paragraphes de présentation des numéros précédents (pas d’accès aux articles), comme une approche potentiellement critique tout en étant divertissante… si elle est vraiment « livrée ».

Un autre article, trouvé cette fois-ci avec le module « GoodFinder » (composé de propositions issues de lecteurs), sur la page d’accueil de la revue : un article de la revue Salon, Income inequality isn’t great for rich people either. Cet article en suggère plusieurs autres sur le sujet, dont cette présentation par Kate Pickett, co-auteure en 2009, avec Richard Wilkinson de The Spirit Level.

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Le blogueur Lisée nous sert, en ces jours de retour de vacances, des extraits de son dernier bouquin : Imaginer l’après-crise. Extrait de ces extraits :

il s’agit en quelque sorte de couper les cordes qui le lient depuis 30 ans à des montgolfières financières gonflées artificiellement, pour la remettre sur ses fondations réelles, solides, quantifiables : la production (…)
Le ressort principal du système voulant qu’un capitaliste – individu ou compagnie – ne s’engage dans la production de biens que pour en tirer un profit, même raisonnable, entraîne nécessairement une croissance constante de la production, au-delà même de ce qu’impliquerait la satisfaction des besoins individuels et collectifs. (voir article de Margaret Atwood auquel réfère Lisée) (…)

Un beau petit billet, qui donne le goût d’aller rechercher le bouquin au fond de ma bibliothèque… mais qui, aussi, donne l’impression que le livre est un peu dépassé par l’ampleur de la crise elle-même : l’incapacité des États à reprendre le dessus, à trouver les compromis capables de mobiliser les sociétés. La paralysie récente de l’appareil politique américain, dont on n’a pas fini de ressentir les contre-coups, et la quasi paralysie de l’Europe nous disent que les structures politiques sont de plus en plus faibles et incapables de générer la confiance minimale nécessaire à l’établissement de perspectives suffisamment stables pour établir des règles à la hauteur des défis, écologiques, économiques mais aussi, au premier chef, politiques.

Qu’est-ce qui pouvait nous faire croire que la poursuite du profit à court terme (le capitalisme) puisse être compatible avec des transformations économiques majeures nécessaires devant lesquelles les ajustements budgétaires et conjoncturels des dernières années nous sembleront de piètres atermoiements…

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L’appauvrissement des classes moyennes (Can the Middle Class Be Saved?); les émeutes de Londres vues par un commentateur des quartiers londoniens. Voir aussi, sur ce thème : The Riot Psychology.

FaceTime

J’ai fait un premier essai de FaceTime sur mon portable Mac, dont je viens de mettre à jour le système d’opération vers OS X version Lion. Je n’avais pas remarqué au début cette nouvelle application…  C’est agréable de pouvoir rejoindre en face-à-face toute personne ayant un iPhone. Mais il faut y penser avant : je n’avais pas encore pris ma douche et j’avais les cheveux plutôt en bataille ! Ce qui ne serait pas apparu au simple téléphone !

équilibre budgétaire et dépenses militaires

Ces Américains qui ne veulent pas payer plus de taxes, alors qu’ils sont parmi les moins taxés de l’OCDE, aux côtés des Corée du Sud, Turquie, Chili et Mexique. J’ai toujours eu un malaise…

Mais ne peut-on les comprendre, d’un certain angle ? Chaque dollar de taxe payé par le travailleur américain se trouve investi, à  35-40 % (mon hypothèse de départ) dans les dépenses militaires… Celles d’un gendarme du monde de plus en plus décrié. En 2010 les dépenses militaires américaines représentaient 43 % des dépenses militaires mondiales, loin en avant du deuxième pays (Chine) avec 7 % des dépenses !(Voir aussi la page Wikipedia sur les forces armées américaines.)

Alors ou bien on laissera le géant s’écraser, les vautours et autres hyènes cherchant à tirer leur pitance dans la tragédie… Ou bien ne pourrait-on renverser la situation ? Aider le redressement américain en acceptant de prendre à charge une juste partie de la dépense militaire ! Ce serait une force internationale permanente dirigée à partir des institutions internationales plutôt que de l’aile ouest de la Maison blanche.

Bon, mais même dans ce monde virtuel… il n’est pas sûr que la pression ainsi levée des épaules du payeur de taxes états-unien l’amène à une vision plus sociale ou responsable du rôle de l’État. Devrait-on simplement compter sur le bon sens et l’impact de l’exemple du plus grand nombre ? Hmmm. Par ailleurs n’est-ce pas le genre de contrainte que la Banque mondiale peut imposer aux pays auxquels elle vient en aide, que de demander d’accroître les taxes ? Dans ces cas, il me semble que c’est plutôt pour assurer le paiement des intérêts et du capital de ces prêts consentis et non pour augmenter la couverture en services et biens sociaux. Il me semble que ces banquiers internationaux viennent plutôt demander de sabrer dans les services, pour garantir le service de la dette.

Tout de même, ne serait-il pas préférable de donner un certain sens collectif, politique aux efforts de sortie de crise qui devront être consentis, encore. Sans une telle action les négociations se limiteront aux échanges de billets et de promesses basées sur des équilibres plus que précaires – et donc des tractations d’autant plus opaques. Qui décidera de la portée et de l’orientation des prochaines années ? Les banquiers, chinois en premier lieu, qui ont prêté sans contrainte ni condition ?

On peut toujours faire semblant que chaque pays est indépendant… que c’est chacun pour soi. Ce qui est loin d’être le cas, notamment en Europe. Les grandes décisions et mouvements qui ont déchiré la scène internationale des dernières décennies ont souvent été le fait de leaders américains (les guerres Bush) mais aussi la conséquence de processus souterrains lents ayant conduit à l’effritement de formations sociales (effondrement de l’URSS, printemps arabe). On aura beau questionner, condamner les agissements du « gendarme américain », il a agi d’autant plus librement que les solutions alternatives étaient muettes ou désorganisées.

Ce serait intéressant de voir la part de l’endettement américain actuel qui relève de ses engagements militaires dans le monde.  Je trouve ce billet sur un blog du Monde.fr  – La dette des Etats-Unis : le Congrès de la Honte :

Faut-il rappeler que dans les 14.000 milliards de dollars de dette publique la seule guerre en Irak atteint un montant de 3.000 milliards de dollars ? Que la guerre en Afghanistan représente plus de 1.000 milliards ?

L’auteur ne se prive pas de fustiger les congressistes et sénateurs :

L’hypocrisie est totale : on vote un budget et on bloque les autorisations d’emprunt de ce budget. Il est irresponsable de voter un budget et de ne pas donner au Gouvernement les moyens de le financier. Ce double langage est  proprement scandaleux.

Pour évaluer le poids des dépenses militaires dans le budget américain, il y a plusieurs façon de présenter la chose (le contraire eut été surprenant !). Selon Wikipedia, les dépenses militaires représentent 20 % du budget 2010 totalisant 3,5 mille milliards $. Mais ce budget étant largement déficitaire, on reporte souvent les dépenses militaires sur les revenus de taxe prévus.

The U.S. Department of Defense budget accounted in fiscal year 2010 for about 19% of the United States federal budgeted expenditures and 28% of estimated tax revenues. Including non-DOD expenditures, defense spending was approximately 28–38% of budgeted expenditures and 42–57% of estimated tax revenues.

Une autre façon de voir est celle de la War Resisters League, qui additionne les dépenses militaires actuelles au poids des dépenses militaires passées (soutien aux vétérans, et intérêts sur la dette – 80% – créée par les dépenses militaires passées). Ce qui portait le total à 54 % du budget, pour l’année 2009.

Finalement je n’étais pas très loin du vrai, en pensant spontanément que 35-40% de chaque dollar de taxe payé par un travailleur américain allait aux dépenses militaires… Y’a de quoi développer une allergie, même irrationelle, aux taxes !!

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Bon, c’était un billet de circonstances, et de vacances ! En vrac… comme d’habitude !

lectures d’été – 2

J’emporte Dernier tramway pour les Champs-Elysées, après avoir dévoré La nuit la plus longue, pour les moments libres… s’il en est.
Et aussi  The Rational Optimist: How Prosperity Evolves, de Matt Ridley (auteur de Genome: The Autobiography Of A Species In 23 Chapters), pour un coup d’oeil sur « l’évolution de la prospérité », décrite à travers l’histoire (et la préhistoire) des échanges, de la spécialisation du travail. S’il y a quelque chose de spécifique à l’homo sapiens, c’est bien de faire des affaires, de produire de la richesse… Mais à quel coût ?

Pour faire contrepoids à cet économisme, je voudrais bien parcourir, de Fukuyama, Origins Of Political Order. Je n’ai jamais lu le best-seller : The End of History and the Last Man. (Voir l’article ayant précédé le livre, The End of History). Ce sera l’occasion d’aborder cet auteur. Et le sujet est d’intérêt… J’aime bien ce lien qu’il fait en introduction entre les formes politiques des tribus mélanésiennes et les pratiques des congressistes américains.

Ça me reposera de Identité et contrôle.

12 300 naissances

J’avais annoncé un document que j’ai mis du temps à finaliser… Le voici, traçant le portrait de plus de 12 000 naissances sur le territoire du CSSS Lucille-Teasdale (soient les quartiers Hochelaga-Maisonneuve, Mercier-Ouest et Rosemont) de 2005 à 2010 (6 ans).

Format PDF, 23 pages – 4,4 Mo.