46%

Incroyable mais vrai (à + ou – 3%) ! Près de la moitié des Américains croient que Dieu a créé les humains tels qu’il sont aujourd’hui. Sans évolution… et plus du tiers croient que l’homme a évolué, mais avec l’aide de Dieu. Comme le montrent les graphes sur la page du site de Gallup cité, ces taux sont quasiment stables depuis 25 ans. Ce qui n’a pas été stable, depuis 200 ans à tout le moins,  c’est la séparation de l’État et de la vie religieuse, dans cette belle Amérique. Ce que met en relief avec beaucoup de force et d’humour Richard Dawkins dans The GOD Delusion. Les pères fondateurs de la république américaine étaient beaucoup plus sceptiques que semblent l’être les policiciens d’aujourd’hui. Est-ce la rançon de la démocratie, que l’obligation de faire semblant de croire en ces… fables pour obtenir le vote de la majorité ?

Un article du G&M d’aujourd’hui référait à ce sondage Gallup dans un article commentant la présence de « matériaux imprécis » (inaccurate materials) dans les présentations (exhibits) d’un nouveau musée américain sur la Création.

Leonard Cohen

aquarelle par Cohen

À voir et écouter…

Une belle petite présentation, la voix d’or de Leonard commentant quelques autoportraits, et autres dessins et aquarelles. Quelques mots sur les femmes, la vie… Des photos de Leonard dans sa maison, presqu’ascétique. à Montréal. Un beau moment. Sur le site du Globe and Mail.

conférence de Manuel Castells

Bon, c’est une conférence de 2004, mais c’est un sujet intéressant et un conférencier – auteur très stimulant. ET en plus, c’est une réalisation du CRISES, centre de recherche sur les innovations sociales de l’UQAM. Je me demande bien quel âge il a ce Castells… ou peut-être faut-il poser la question autrement : quel âge avait-il donc quand il a publié en 1972 La question urbaine !

Une conférence en ligne de Manuel Castells, portant sur ‘Globalisation et identité’. A déguster sans modération. J’ai particulièrement aimé le passage sur les trois sortes d’identités collectives :

  • ‘identité légitimatrice’ (qui part des institutions et légitime notre place dans la société, et qui n’est pas assimilable à l’identité nationale. Ni à son ministère :-((
  • ‘identité résistance’ : générée par les acteurs qui sont dans une position dominée, stigmatisée par ceux dans une position dominante. C’est la base des politiques identitaires qui émergent sur un mode de résistance, d’affrontement, de revendication (ex du pays basque)
  • ‘identités projets’ : dans laquelle les acteurs sociaux partent de leur identité sur la base des matériaux culturels avec lesquels ils travaillent et essaient de développer cette identité dans des projets qui donnent un nouveau sens aux acteurs eux-mêmes mais aussi à la société dans son ensemble (ex : le mouvement féministe)

[Via affordance.info]

Une autre conférence qui semble intéressante : de Joseph-Yvon Thériault, Place de l’américanité dans l’identité québécoise.

anthropologie… corporative ?

Cet article cueilli sur Anecdote me rappèle que je voudrais bien appliquer les méthodes anthropologiques dans le contexte actuel de l’approche populationnelle du réseau local de santé.

Corporate or business anthropologist?: « We help organisations collect and make sense of their stories. We’ve called this story-listening.When people ask, ‘so what do you call yourself then Shawn?’ I sometimes respond, half jokingly, by saying I’m a corporate anthropologist. »(Via Anecdote.)

comprendre.jpgUne question, une approche qui devrait traverser les entreprises, toutes, actuellement… en regard de l’obligation de transfert de connaissances à la veille du départ à la retraite des BBBoomers.

Mais dans la relation de l’entreprise à son milieu, dans le domaine de la santé particulièrement, je suis de plus en plus intrigué, attiré par l’application d’une approche anthropologique que j’ai vue mise en oeuvre il y a plus d’une quinzaine d’années, par Ellen Corin et Gilles Bibeau, dans Comprendre pour soigner autrement. En lisant ce rapport d’une recherche réalisée en Abitibi-Témiscamingue, mettant en relief les différences de valeurs et de perception de la santé et des services de santé qui ont cours entre les milieux de vie,  je me disais : il faut refaire cela « en ville ». Il faudrait mieux comprendre comment les gens d’un quartier comme Hochelaga-Maisonneuve (par exemple !) perçoivent leur santé, et les ressources… Comment interpréter la fascination qu’exerce sur certaines gens (tous ?) le fait d’être tout à coup au centre de l’attention d’un aréopage de spécialistes et « docteurs »… quelles conséquences sur les pratiques d’auto-santé et de prévention ??

Il y a de grands écarts de santé à combler entre les  communautés de statuts socioéconomiques différents, et après avoir donné accès matériellement aux technologies et services, c’est au niveau des modes de vie et de la santé publique qu’il faut travailler.

bénévolat et dons en France, au Canada

Publications du Centre d’Etudes et de Recherche sur la Philantropie (CERPHI): « Pour ceux qui s’intéressent à la vie associative en France, le Cerphi publie sur son site le résultat d’enquêtes détaillées sur le bénévolat, les dons aux associations, etc. »(Via AkaSig.)

Tiens, j’avais ceci en réserve depuis un certain temps… Depuis novembre en fait ! Dons de charité, 2005: « Les contribuables canadiens ont encore fait preuve de générosité en 2005. Plus de 5,8 millions de contribuables ont fait des dons pour un total de 7,9 milliards de dollars, soit un montant inégalé jusqu’à présent. » (Via Statistique Canada.)

indicateurs de santé, codification des maladies

Des rapports synthétiques rassemblant des indicateurs de santé pour les différentes provinces et parfois les régions sociosanitaires. Il est intéressant de voir sur quels aspects les Québécois se démarquent des Canadiens des autres provinces. Par exemple sous l’indicateur « Sentiment d’appartenance à la communauté » (voir Rapport 2006, page 10) le Québec, avec ses 54% se différencie nettement de la moyenne canadienne (64%). Ça me rappelle la différence importante que j’avais notée concernant les taux d’incapacité (ou de limitation d’activités) entre Québécois et Canadiens. Les Québécois se disaient beaucoup moins limités dans leurs activités que les Canadiens 9,8% contre 14,6 % pour le Canada, et 16% pour l’Ontario…  Il y a des concepts qui sont plus chargés de culture que d’autres…

Par ailleurs certaines codifications sont plus strictes que d’autres. Le CIM9, par exemple. Le « catalogue » international des maladies… La dernière fois que j’ai voulu consulter la base de données Med-Écho, j’aurais bien voulu avoir sous la main une version facilement consultables de ces quelques 6000 maladies répertoriées. J’ai bien trouvé des listes en ligne, mais il n’y a rien comme le bon vieux papier pour planifier une interrogation. Aussi j’ai obtenu une version Excel de cette base… que j’ai finalement transformée, avec Access, pour en faire un rapport plus digestible. Je vous le dépose demain.

P.S. Le voici: Codification des maladies CIM9 (203 pages). J’aurais pu faire un peu plus compact en espace… mais c’aurait été plus long en temps. Oui, je sais, on est rendu à CIM10…

Lakoff et le "framing"

En terminant la lecture de Gerald Edelman je n’ai pu m’empêcher de googler George Lakoff tellement Edelman était enthousiaste à son égard. Linguiste de la métaphore, voir aussi Metaphor, Morality, and Politic , ses écrits récents sont clairement orientés vers l’action politique : Thinking Points (livre au format PDF téléchargeable paru en novembre 2006), George Lakoff Manifesto. Ses concepts de framing et reframing sont appliqués, applicables à des questions diverses : l’immigration, l’environnement, Katrina… Une liste d’articles impressionnante où il appelle à recadrer les débats dominés par la droite. Un de ses textes les plus connus : Don’t Think of an Elephant: Know Your Values and Frame the Debate.

Ce furetage m’aura permis de découvrir le site « ChangeThis » où sont publiés de nombreux manifestes… Un assemblage assez hétéroclite : textes de Tom Peters, mais aussi le fameux The Long Trail, de Chris Anderson, éditeur en chef de la revue Wired, du Digital Rights Management de Cory Doctorow, Made in USA de Paul Graham, et autres The Paradox of Choice de Barry Schwartz, …

quand le marché ne suffit plus

Lors d’une conférence sur la croissance des ménages d’une personne, organisée par la SHQ et l’INRS – Urbanisation, culture et société, dans le cadre des Entretiens sur l’habitat, certaines interventions mettaient en lumière une tendance du marché actuel de l’habitation qui risque de favoriser un deuxième exode des ménages : après les familles durant la première vague d’étalement urbain, les aînés risquent de se tourner vers les banlieues eux aussi, si les prix continuent de monter dans les secteurs à haute densité comme ils le font. Ce qui irait à l’encontre des objectifs de développement urbain souhaitables mais aussi à contre sens de la logique de l’offre de services à mettre en place pour ces clientèles vieillissantes.

La décision d’acheter une maison est une décision lourde de sens : pour plusieurs, c’est une composante importante de leur programme d’épargne « pour leurs vieux jours ». Si les « règles du marché » (ne devrait-on pas dire l’absence de règles, ou la jungle dans ce cas ?) rendent plus attrayant ou abordable le fait de continuer d’avoir une auto et de s’éloigner un peu plus des centres… les retraités risquent de le faire d’autant plus facilement qu’ils n’ont pas autant de contraintes de temps. Doit-on accuser « le marché » de ne pas avoir le pouvoir ou le désir de planifier le développement ?? Ou si ce n’est pas, justement, au politique de planifier !? C’est un bel exemple de « contrainte habilitante » que cette nécessaire planification urbaine qui exige un minimum de vision et de courage politique. C’est sûr que ceux qui « suivent les tendances » du marché s’opposeront avec vigueur à toute planification : ils ont acheté ces terrains sur la crète de la vague de l’étalement, ils ne veulent pas qu’on dévalorise leur capital en favorisant la concentration urbaine.

Mais cette reconcentration est nécessaire et urgente, non seulement pour des raisons écologiques, mais pour la qualité de vie que nous nous offrirons à nous et nos enfants.

————————

Incidemment, sur le site de l’INRS, quelques publications récentes d’intérêt : Les municipalités et les services en ligne : la contribution des TIC au développement des collectivités locales, (format PDF : 1,41 Mo); La participation des aînés à la conception et à la gestion des projets résidentiels au Québec, (format PDF : 2,53 Mo)