formation médicale continue et pharmaceutiques

Probably 70% of the cost of continuing education initiatives is tied one way or the other to pharma funding, and no government, health authority, or academic institution could assume that financial role. If pharma decided to stop all contributions overnight, not only continuing education but many medical congresses will risk extinction. Said Silvia Bonaccorso, ex senior exec in multinational drug companies. (citée par Mark Gould in BMJ – 26 août 2008)

Comme si les profits de ces mêmes pharmaceutiques ne pouvaient pas être imposés pour financer, indépendamment, la dite formation… Mais il est possible que, une fois la motivation financière disparue ou remplacée par… la rationnalité bureaucratique ? l’intérêt public porté par la responsabilité professionnelle ? on peut se demander si les nouvelles formes d’éducation continue seraient plus porteuses de santé.

Comment faire pour que la motivation à diffuser, former les praticiens de la santé aux nouveaux résultats de la recherche et du savoir… ne soit pas simplement liée à la croissance des parts de marché d’une partie prenante sans pour autant s’éteindre dans la mare de l’indifférence d’une structure « neutre ». En liant le financement de la dite structure au succès de toutes les parties prenantes : et là, il faut avoir un peu de vision pour s’élever au dessus des seules parties « pharma » et inclure toutes les technologies de la santé. Ainsi la formation continue des médecins pourrait-elle, enfin, s’ouvrir à l’influence de ressources qui, aujourd,hui, n’ont pas les moyens de concurrencer le poids des fabricants de pilules : les psychothérapies, l’action environnementale, les groupes d’entraide…

effet de voisinage

Un article de France sur les effets de voisinage sur la santé. Ça semble intéressant, mais il faudra faire un effort : il est publié en anglais seulement ! Health status, Neighbourhood effects and Public choice: Evidence from France. Une publication de l’IRDES qui, incidemment, propose plusieurs documents de travail intéressants. Je remarque ce dernier : L’impact du système de soins de santé sur les inégalités socioéconomiques dans l’usage des services médicaux (ma traduction) Impact of health care system on socieconomic inequalities in doctor use.

paiement direct et désinstitutionnalisation

La tendance à la « personnalisation » des services, en Grande-Bretagne, prend, entre autre, la forme du paiement direct, c’est à dire de la liberté donnée à la personne aidée de choisir son fournisseur de services, ou même le type de service qu’elle souhaite avoir. Il semble que la politique, au delà du buzzword de la personnalisation, ne soit pas près d’être implantée largement : peu de personnes y ayant droit y ont eu recours, particulièremenet chez les aînés et les personnes avec problèmes de santé mentale. Voir cet article du Guardian, par un des auteurs de la recherche Direct Payments Survey: A national survey of direct payments policy and practice.

Le même auteur, Martin Knapp, publiait en collaboration une comparaison européenne des coûts et résultats des politiques de désinstitutionnalisation (Deinstitutionalisation and Community Living: Outcomes and costs – a report of a European Study). Résumé en français (pdf, 19 pages) et rapport complet (anglais, 140 pages).

santé primaire et services communautaires

La vision d’avenir en matière de santé primaire (Our vision for primary and community care) publiée par le Département de santé anglais. On y met l’accent sur

  1. la promotion de la santé, particulièrement avec un grand programme d’évaluation (assessment) de la santé cardiovasculaire des 40-74 ans déployé par les omnipraticiens mais aussi les pharmaciens et autres services;
  2. l’amélioration de la qualité, mesurée en termes d’effets sur la santé plutôt que de procédures effectuées;
  3. les choix offerts aux usagers : choix de la clinique (le financement suivant le client); choix de plans de services individualisés pour les malades chroniques; et expérimentation d’un « budget santé ».

Il est question d’une meilleure articulation entre les services de santé et sociaux (tiens tiens…); d’ici 2010 toutes les personnes souffrant d’une maladie chronique (y compris les personnes avec problèmes de santé mentale) devraient se voir offrir un plan personnalisé de services adapté à leurs choix et préférences (tailored packages of care to meet their individual requirements and wishes). Des expériences dans le domaine des services sociaux où l’on a donné plus de pouvoir aux bénéficiaires sur leur « budget de services » incitent à développer des projets pilotes semblables dans le domaine des services de santé.

Experience with direct payments and individual budgets in social care has shown the benefits of giving people greater say over how public resources are used to provide their individual care. We want to test if we could achieve the same benefits for people with complex but predictable health and social care needs. We will work with patient groups to pilot individual budgets to allow people with long-term conditions greater control over how NHS funds are used. Extrait de What it means for local governments. (pdf) (Voir section 4.30 du document principal – pdf) [voir aussi éditorial du BMJ]

GMF, acessibilité et problèmes de santé mentale

C’est un petit document de 4 pages constitué de réflexions de retour de vacances faites à partir des données 2005-2006 sur l’utilisation des services médicaux de première ligne par les Montréalais, des Orientations pour le développement des groupes de médecine familiale à Montréal publiées par l’Agence, et la localisation des GMF sur l’Île de Montréal (il faut choisir le vue pour la région 06) offerte par cette carte du MSSS.

Notes de l’observatoire – juillet 08. Allez-y, ouvrez-le et faites vos commentaires dans Acrobat Reader, j’ai activé cette fonction (qui demande une version récente de AR – 6 ou 7). Vous m’enverrez votre copie commentée…

cliniques réseau et GMF vus par l'agence de Montréal

Document synthèse (4 pages); Orientations pour le développement des GMF et des cliniques réseau intégrés, par Yanick Jodoin, Agence de la santé et services sociaux de Montréal, 66 pages, 25 mars 2008.

Un document intéressant, faisant le tour de la question… sauf peut-être en ce qui concerne la mobilisation citoyenne dont on reconnait qu’elle constitue un facteur de santé sans pour autant l’intégrer dans le plan de développement : c’est une affaire qui se passe entre professionnels. Pourtant une approche basée sur une telle mobilisation me semble la seule possible, dans les régions où le recrutement de médecins pour une pratique familiale (à la base même des GMF) semble difficile. Je serais moi-même praticien en quartier défavorisé et j’y penserais à 2 fois avant de signer un contrat qui m’impose de réaliser 70% de ma pratique en rendez-vous avec des clients inscrits. De là l’attrait de pouvoir rassembler, organiser des citoyens intéressés… comme partenaires d’une telle aventure, d’un tel contrat.

plus de chefs que…

L’association des établissements de santé du Québec s’inquiète du nombre de surveillants et vérificateurs, évaluateurs et agrémenteurs qui viennent, chacun son tour, avec leurs exigences et leurs agendas, sans coordination.

On compte près de 20 instances et acteurs chargés de surveiller la qualité et la sécurité à l’intérieur de nos établissements en plus de 60 organismes ou groupes externes ayant une fonction d’évaluation de la qualité et de la sécurité, dont les conseils d’agrément, les ordres professionnels et les directions du MSSS (extrait de la ettre au sous-ministre).

C’est bien cette démarche. Si cela peut donner un peu plus de corps et de sens aux processus d’agrément qui, actuellement, sont tellement superficiels qu’on ne se donne pas la peine de créer des formules adaptées de sondages des personnels. Celles utilisées récemment dans un processus local étaient tellement plaquées sur les besoins des hôpitaux qu’une bonne partie des activités réalisées par les portions « CLSC » des CSSS actuels ne s’y retrouvaient pas. Alors non seulement y a-t-il pléthore de comités mais la multiplicité elle-même tend à réduire leur efficacité.

Lettre au sous-ministre Paquet

Mais le ministère continuera ses « visites surprises », comme un récent bulletin iMedia le soulignait.

mesurer l’effet santé de l’activité physique

La revue Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism (ou Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme) et l’Association canadienne de santé publique, publiaient récemment une revue conjointe sur le thème : Advancing physical activity measurement and guidelines in Canada: a scientific review and evidence-based foundation for the future of Canadian physical activity guidelines. (Version française)

Bon, avec un titre comme ça faut croire que l’éducation physique et la littérature font deux… mais les textes que cette revue propose sont… instructifs ? pertinents ? Enfin, je voulais trouver autre chose qu’intéressants mais vous aurez compris qu’ils le sont aussi. Des textes sur les données probantes reliant l’activité physique et la santé, chez les jeunes, les enfants d’âge préscolaire, les aînés, les personnes ayant un handicap physique… sur l’impact qu’ont eu la publication des guides (guidelines) promouvant l’activité physique… et un que j’apprécie particulièrement : sur les stratégies de communication et les attentes réalistes de changement (PDF) suite aux campagnes promotionnelles. On y fait une courte présentation de la théorie du marketing social. Bien.

activité physique impact sur le social

un marché tordu : celui de la santé

L’éditorial du BMJ de cette semaine : The market has failed. Dans le même numéro, un article (d’accès libre, comme l’édito) de Woolhandler et Himmelstein (Competition in a publicly funded healthcare system). Des articles qui appuient une nouvelle tendance : le recul apparent de la propension du système de santé anglais à accorder un rôle accru au secteur privé.

Une référence de l’éditorialiste (Fiona Godlee) vers le site The Economics of Health Care contenant une série d’articles et documents téléchargeables très pédagogiques sur l’économie de la santé, notamment la « faillite du marché » dans ce secteur. De quoi alimenter la campagne Santé sans profit, lancée par la coalition Solidarité Santé avec plusieurs personnalités et d’autres mouvements qui ont récemment (tardivement) fait parlé d’eux : tel les médecins canadiens pour le régime public.