trop tard ?

Joanna Macy | The Great Turning: « The Great Turning is a name for the essential adventure of our time: the shift from the industrial growth society to a life-sustaining civilization. » (Via Dave Pollard.)

It may be too late. But without radical action, we will be the generation that saved the banks and let the biosphere collapse. (…) Is it too late? To say so is to make it true. To suggest there is nothing that can be done is to ensure that nothing is done. George Monbiot, The Guardian.

Peut-on encore guérir l’Occident de sa dépendance au développement sans fin, de sa soif inextinguible de pétrole et de matières premières ? Comment imaginer que les collectivités humaines soient capables de changement importants, radicaux même, sans y être forcées par la guerre, la famine ou une obligation extérieure immédiate ? Sommes-nous capables, collectivement, d’un agir rationnel ? C’est déjà tellement difficile pour une personne !

Le développement des générations récentes a pu s’appuyer sur des « tendances naturelles » : à l’accumulation de biens, l’enrichissement personnel, l’accroissement de son pouvoir, de sa liberté personnelle… Y-a-t-il des « tendances naturelles » sur lesquelles nous pourrions nous appuyer pour réaliser les changements nécessaires ? Le besoin de sécurité ? le besoin de se conformer ?

travaux de vacances

J’ai travaillé une photo, un peu plus que d’habitude… Traduite en quatre tons de gris d’abord, j’en ai extrait des masques pour chacun des tons, pour les appliquer sur deux autres photos, l’une du ciel, l’autre d’une parois rocheuse… masques que j’ai ensuite réintégré sous forme de couches dont j’ai ajusté les taux de transparence.

Une prochaine étape serait peut-être d’augmenter sélectivement l’opacité de la couche du  fond, pour donner plus de présence aux cheveux… mais j’ai arrêté pour le moment les manips. J’étais assez satisfait du résultat pour l’imprimer sur papier Arche Infinity, en 13 X 17.

crise

J’ai eu le plaisir de constater que Jean Trudeau, animateur du carnet Bloguevision, citait un billet de Gilles en vrac pour illustrer son propos :  Comment la crise me touche personnellement. Plaisir et honneur que de côtoyer ainsi les plumes de Pollard et de Foglia, auteurs que j’estime beaucoup. Le premier faisant un tableau de ce qui peut advenir dans la prochaine période, et de ce que chacun pourrait faire. Alors que Foglia fait une belle réflexion sur la mort. Qui de manière surprenante prend un sens encore plus profond dans le contexte actuel. En effet inclure cette dimension de la finitude dans notre recherche de solutions… ça donne un peu de poids, de texture aux idées.

Incidemment, plusieurs textes de David Pollard sont à donner froid dans le dos, en termes de perspectives collectives.

Comme le souligne Jean, je constate aussi que les commentaires n’ont pas été nombreux dans les blogues et carnets sur la crise, les enjeux… Comme si la gravité de la situation avait empêché les gens de se prononcer rapidement… et peut-être aussi le contexte des célébrations de fin d’année, où on ne se presse pas d’aborder les questions sans réponse, les situations sans issue… ou que l’on craint telles.

Parmi les pistes de solution avancées, autres que celles qui consistent à « sauver les banques » (ou les canards boiteux), certains européens de gauche font la promotion du retour du protectionnisme… Une entrevue avec Emmanuel Todd.  Je ne suis pas certain de suivre cette piste du protectionnisme. Même si le libéralisme (voir la dernière partie du billet de Jean Trudeau) a effectivement été l’étendard sous lequel l’accélération et l’approfondissement des conditions de la crise actuelle se sont produits, quelle serait la situation, en particulier dans les pays en développement, si le protectionnisme avait continué de prévaloir ? Seraient-ils encore simplement fournisseurs de matières premières ? Le mur de Berlin serait-il tombé, s’il n’y avait pas eu la pression du libéralisme et des échanges ? On ne refait pas l’histoire, heureusement. Aussi le protectionnisme dont on parle aujourd’hui pourra peut-être être encadré, planifié de sorte à mieux servir des intérêts sociaux et non seulement préserver des corporatismes rétrogrades.