Gilles en vrac… depuis 2002

Savoir réducteur et conscience holiste

La compréhension ingénieuse du monde nous a permis de découvrir, mobiliser l’atome, défier la gravité, harnacher les rivières pour en produire du feu… donnant à l’homme, durant quelques siècles, l’impression qu’il comprenait, gagnait en pouvoir sur la nature… se libérant de ses chaines et devenant maitre de sa destinée.

Pourtant les systèmes dont il découvrait laborieusement, une à une, les clefs s’avérèrent plus complexes et imprévisibles que prévus. Systèmes chaotiques, englobants tel le climat, qui sont venus remettre à son humble place le génie d’homo sapiens – et lui ouvrir, peut-être, une fenêtre vers un possible avenir.

Ni Dieu, ni maitre. Juste un jardinier

Le développement scientifique et économique a été à ce point étroit de perspective et de courte vue que nous avons agi comme si on pouvait changer de planète, une fois celle-ci usée.

En quelques centaines d’années nous avons épuisé des ressources, brisé des équilibres qui avaient mis des millions d’années à se construire.

L’industrialisme et le rationalisme ont permis à l’homme de se libérer des contraintes et limites d’un rapport de dépendance aux cycles et forces de la nature. Cela a pu tenir un temps. Faudra-t-il revenir à une « dépendance », à une échèle plus naturelle ? Impossible de soutenir l’actuelle population en comptant sur les seules « forces naturelles » – il faudra continuer d’utiliser des moyens industriels mais en sachant mieux compter sur les effets de ceux-ci sur un environnement dont nous mesurons la radicale finitude tout en en ressentant, chaque jour un peu plus, l’infinie complexité.

Dieu n’existe peut-être pas, mais ça ne veut pas dire que nous soyons maitres de notre destinée ! La religion, ou certaines d’entre elles, pendant certaines périodes, ont pu donner un sens, une vision d’équilibre à un monde qui dépassait l’entendement de son époque. Avec le déploiement d’une science si puissante qu’elle s’est crue, un moment, toute puissante, on a pu s’imaginer pouvoir s’affranchir d’une vision englobante, capable de fournir une orientation, un guide devant la complexité du monde. La science n’osait pas s’affirmer elle-même toute puissante mais l’égoïsme et l’avidité ont poussé même les hommes de bonne volonté à abdiquer leur responsabilité, au nom de la liberté, devant les promesses, longtemps tenues, d’un développement rapide générateur de plus de confort, de santé, de richesses.

Devant les tentatives totalitaristes du 20e siècle de harnacher la puissance de la science au profit de visions d’avenir communiste ou fascisantes, le libéralisme s’est révélé capable de mobiliser les volontés, les efforts, l’intelligence collective pour éviter ces écueils, repousser ces chimères. Mais ce même libéralisme saura-t-il conduire et orienter l’effort encore plus grand qui s’annonce ? Un effort vers moins de développement, plus d’équité dans un contexte de croissance globale ralentie, sinon négative !?

18 janvier 2009

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