une autre vision du vivre ensemble

Impact des voitures sur la psychologie humaine

Traduction DeepL, révisée par GB. Un article tiré d’une revue (Zagdaily – « The business of sustainable mobility ») que je ne connaissais pas, ni cette autrice d’ailleurs : Author Melissa Bruntlett on the impact of cars on human psychology. Mais j’ai trouvé ce parcours inspirant d’une canadienne de Vancouver qui s’expatrie avec sa famille vers la Hollande pour y trouver un milieu plus sain pour vivre et élever ses enfants. Deux livres publiés jusqu’ici, un troisième à venir sur la direction féministe vers des villes « soutenables ».


L’auteur Melissa Bruntlett parle de l’impact des voitures sur la psychologie humaine

Le parcours de Melissa Bruntlett pour devenir une promotrice de la mobilité urbaine a commencé il y a 14 ans avec la décision de vendre sa voiture familiale.

Vivant à Vancouver à l’époque, on lui demandait sans cesse comment elle faisait pour que le vélo soit son principal mode de transport avec des enfants âgés d’un et trois ans.

Plus de dix ans plus tard, Melissa vit avec sa famille dans le paradis mondial du vélo, les Pays-Bas. Avec son mari Chris Bruntlett, ils ont publié deux livres qui montrent comment des villes plus saines, plus heureuses et à taille humaine peuvent être le fruit de transports durables.

Zag Daily : Vous avez écrit votre premier livre, « Building the Cycling City : The Dutch Blueprint for Urban Vitality », avant de vous installer aux Pays-Bas. Quelle a été votre inspiration ?

Melissa : « Nous avons fait un voyage en famille aux Pays-Bas en 2016. En tant que défenseurs du vélo en Amérique du Nord, nous parlions souvent de ces exemples étonnants de villes cyclables et j’avais besoin d’en faire l’expérience par moi-même. Nous avons visité cinq villes néerlandaises au cours d’un voyage de cinq semaines et l’avons en partie financé en écrivant des articles pour des journaux locaux à Vancouver. Mais nous nous sommes rendu compte que nous ne pouvions pas raconter l’histoire en 1 500 mots. Nous avons donc lancé l’idée d’un livre qui examinerait comment le paysage cycliste néerlandais a vu le jour et comment il est appliqué dans les villes nord-américaines. Il y a toujours cet argument du « c’est Amsterdam, c’est les Pays-Bas, c’est Copenhague » pour dire qu’on ne peut pas faire la même chose en Amérique du Nord, mais nous voulions montrer que oui, c’est possible. Il ne s’agira pas d’une solution copiée-collée des Pays-Bas, mais on peut s’inspirer de leur processus de réflexion et l’appliquer à New York, Vancouver ou ailleurs.

Zag Daily : Quelle est l’action clé que vous avez trouvée aux Pays-Bas pour en faire un tel paradis pour les cyclistes ?

Melissa : « Il n’y a pas qu’une seule action. Quand on regarde les Pays-Bas dans les années 50 et 60, comme partout ailleurs, on constate un investissement rapide dans la mobilité de l’avenir – les voitures. Les villes élargissaient les routes, Utrecht par exemple enterrait un canal pour construire une autoroute, Amsterdam prévoyait de démolir un quartier juif pour construire une autoroute vers le nord. L’objectif était de créer des villes centrées sur la voiture, mais la confluence de deux événements a fait évoluer les mentalités. Le premier était que les voitures étaient perçues comme envahissant les rues néerlandaises et le second était la crise de l’OPEP. »

Zag Daily : Comment ces deux événements ont-ils fait évoluer la réflexion néerlandaise sur les transports ?

Melissa : « Avec de plus en plus de voitures dans les rues, une énorme crise de la sécurité routière a commencé à se produire aux Pays-Bas. Plus de 3 000 personnes mouraient chaque année dans des accidents de voiture et 450 d’entre elles étaient des enfants. Des parents, des enseignants et des personnes sincèrement désireuses de sauver des vies ont lancé le mouvement « Stop de Kindermoord », qui se traduit par « Arrêtez le meurtre des enfants ». Des gens ont manifesté dans les rues et d’autres ont sorti leur vélo pour faire une déclaration en faveur de l’amélioration de la sécurité routière pour les piétons et les cyclistes.

« Puis la crise de l’OPEP a frappé en 1973 et, pour gérer la pénurie de carburant, le gouvernement national a instauré les dimanches sans voiture. Cela signifiait qu’il était interdit de conduire le dimanche aux Pays-Bas afin de préserver le carburant disponible. Soudain, les gens ont envahi les rues à vélo et en patins à roulettes et ont pique-niqué au milieu des autoroutes. Cela a éveillé l’imagination des Néerlandais, qui se sont souvenus de l’usage qui était fait de l’espace public. Les dirigeants sont devenus plus enclins à utiliser leur volonté politique pour passer d’une planification des transports axée sur la voiture à une planification inclusive qui tient compte de toutes les façons dont les gens se déplacent. »

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Pot-pourri du lundi

L’IA que nous méritons

Evgeny Morozov est un chercheur et écrivain américain d’origine biélorusse, spécialiste des implications politiques et sociales du progrès technique et du numérique. Il est l’auteur, en traduction française, de Pour tout résoudre cliquez ici : L’aberration du solutionnisme technologique (2014), et de Les Santiago Boys: Une utopie technologique au cœur du Chili d’Allende (2024), entre autres.

Il publiait le 4 décembre dernier dans la Boston Review : The AI We Deserve. Un article assez long (20 pages en traduction française) tellement intéressant et général sur cette question de l’heure que j’ai voulu le rendre accessible en le traduisant (avec l’aide de DeepL) et en soignant quelque peu la mise en page ! En voici quelques extraits, suivis du lien vers le fichier PDF complet.

Extraits
« la promotion de la raison écologique ne peut se faire sans dissocier leurs projets nationaux de l’agenda de l’efficacité imposé – idéologiquement,
financièrement, militairement – par le Nord global »
« l’idéologie du développement technologique du Nord, selon laquelle il n’y a pas d’alternative. Au début des années 1970, cette idéologie était fondée sur la théorie de la modernisation ; aujourd’hui, elle est ancrée dans le néolibéralisme. Le résultat est cependant le même : l’interdiction d’imaginer d’autres lieux d’accueil institutionnels pour ces technologies »
« démontrer, au moyen de prototypes concrets et de réformes institutionnelles, qu’il est non seulement possible, mais aussi bénéfique pour la démocratie, l’humanité et la planète, de détacher ces outils de leur modèle de développement axé sur le marché »
« alternatives infrastructurelles publiques, solidaires et socialisées »
«  l’idée clé des expériences latino-américaines : le potentiel émancipateur de la technologie ne sera garanti que par un projet politique radical. »
« rassembler les ressources nécessaires pour garantir que les agendas du lobby de l’efficacité ne l’emportent pas sur ceux du lobby de l’humanité »

Le fichier PDF L’IA que nous méritons.

Deux « fiches » de l’IRIS sur les tendances gestionnaires et leurs effets

Publiées le 5 décembre dernier, sur le site de l’IRIS, par Guillaume Hébert.

Sur la Nouvelle gestion publique

  • La nouvelle gestion publique a été introduite dans les années 1980 pour modifier le fonctionnement de l’État. L’objectif était de le rendre plus performant en ayant davantage recours à la technocratie, à la concurrence et aux indicateurs de performance.
  • La nouvelle gestion publique a plutôt causé un alourdissement de la bureaucratie et une détérioration des conditions de travail.
  • La nouvelle gestion publique n’améliore pas les services à la population, au contraire. Elle génère du gaspillage et se traduit par un recul démocratique.

Sur la Production lean

  • En intensifiant le rythme de production, les approches de type lean détériorent les conditions de travail. On observe cette répercussion dans les centres d’appel, par exemple.
  • Incompatible avec les services public, la production lean détériore les services à la population et mène à du gaspillage de ressources.

« Ça me rend intelligent » (That makes me smart)

[L]e monde que Trump et ses alliés veulent construire. Leur devise n’est pas « les tricheurs ne prospèrent jamais », mais « caveat emptor », que l’acheteur prenne garde. Rappelez-vous le débat de 2016 où Clinton a accusé Trump d’avoir triché sur ses impôts et où il l’a admis en disant : « Cela fais de moi un homme intelligent ». Le trumpisme est le mouvement de la vie « ça me rend intelligent », où si vous vous faites arnaquer, c’est de votre propre faute. Désolé, loser, tu as perdu.
Cory Doctorow, « That Makes Me Smart« : When « unfair and deceptive » becomes fair game.

Pour une traduction française de cet article.

Rassembler pour transformer

Aux quatre coins du Québec, une multitude de personnes s’activent face aux crises et construisent des alternatives.

Multitudes veut contribuer à ce mouvement en ouvrant un espace politique ambitieux, non-partisan, de réflexion et d’action.

Un espace qui part des gens et des territoires, qui attire et transforme nos organisations et institutions et qui incarne un projet rassembleur de transition sociale et écologique. 

MULTITUDES Si vous ne connaissez pas encore… c’est une initiative lancée officiellement le 7 novembre dernier à Sherbrooke. Elle « trouve son origine mi-2023 dans la rencontre d’une dizaine de personnes impliquées dans différents mouvements et souhaitant porter plus loin leur engagement pour une transition sociale et écologique. De nombreuses rencontres élargies, dans différents contextes, ont permis depuis d’affiner la proposition et d’élargir le groupe, jusqu’à un lancement public à la fin de 2024. »

Coopératives et mutuelles au Canada

L’impact économique des coopératives et des mutuelles au Canada, paru le 20 novembre 2024.

Cliquez sur l’image pour télécharger l’infographie complète en PDF

L’analyse détaillée dans ce rapport a été réalisée en 2024 à l’aide des données de 2021 — les données les plus récentes et les plus complètes disponibles. Les objectifs de ce rapport sont de brosser le portrait des coopératives et mutuelles au Canada, puis d’effectuer une comparaison entre 2019 et 2021 de même qu’avec l’économie canadienne au cours de la période actuelle.  

Saviez-vous que 45% des 6 500 coopératives canadiennes sont situées au Québec ?

Le rapport complet (PDF).
[Version locale, sur Gilles en vrac, au cas où…]

lendemain de veille

Évaluation personnelle de la rencontre sur la veille du lundi 25 nov. 9:00-11:00 organisée par l’OVSS et Projet collectif

En général : Insatisfait. Mais ça, c’est mon état habituel 😉

Le tour d’horizon était trop rapide, les participants venant de trop d’horizons différents… on en est resté à une présentation très superficielle. Ce qui était prévisible… même si les organisateurs ont semblé surpris de la popularité de la réponse à l’invitation : plus de quarante participant.e.s Une diversité-éclatement prévisibles parce qu’il y a autant de veilles que d’organisations, ou même de cerveaux : l’état de veille n’est-il pas un état caractéristique des organismes vivants ?

Aussi je crois qu’un regroupement des personnes par thèmes ou champs d’intérêt me semble essentiel pour pouvoir aller plus loin, à la fois dans les échanges et le partage. Certains sujets ou champs peuvent être si vastes qu’ils incluront tout le monde : environnement et climat; polarisation sociale; mobilisation vers le changement… Et même si nous réunissons des sous-groupes plus homogènes au niveau des intérêts, il est probable que les participants seront à des niveaux différents d’expertises, de moyens, des préférences ou choix historiques de logiciels et d’outils dont il devient difficile de changer après des années d’utilisation.

La diversité des participant.e.s donne l’impression d’inclure tout le monde, d’être représentative du tout. Mais qui n’était pas là, absent mais influent ?

Ne pas prendre la carte pour le territoire. Il y a plus dans le territoire que ce qu’en peuvent dire les géographes et autres prophètes.

L’information qui circule dans les réseaux et médias est peut-être moins importante que l’info qui s’est déposée, qui a été institutionnalisée dans des organisations, des habitudes, des contrats explicites ou implicites qui orientent et délimitent nos actions et décisions. Une information parfois muette, fondue dans l’histoire méconnue sinon secrète du pouvoir des choses.


J’ai retenu de la rencontre du 25 novembre (dont j’avais parlé ici) quelques outils qui ont été identifiés par les participants :

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une première ligne agile

Une ancienne ministre de la santé au Canada, mme Philpott, publiait récemment : Health for All: A Doctor’s Prescription for a Healthier Canada. Les reportages diffusés à l’occasion me faisaient penser aux CLSC, dans leur conception d’origine : une équipe multidisciplinaire en charge d’une population donnée, d’un secteur géographique. Mais comme le fait remarquer Andrew Coyne dans le Globe and Mail, cela reproduirait la stagnation du réseau public scolaire. Ajoutez la possibilité pour les usagers de choisir leur clinique et cela insuffle un dynamisme dans le système. L’essentiel serait de fonctionner par capitation : le groupe de professionnels est financé en fonction du nombre (et de la qualité ou du risque associé) de clients. Use primary-care reform as the opportunity to inject more competition into Canada’s health care system.

Bon, je ne suis pas d’accord avec son petit refrain concernant le privé (« public funding need not mean public provision ») bien que, dans notre système actuel, les cliniques médicales sont essentiellement des fournisseurs privés… L’important c’est que la solution n’est pas d’ajouter encore plus d’argent, ni plus de centralisation mais bien plus de responsabilité et une compétition interne au système: les groupes multidisciplinaires étant responsables et financés pour suivre et acheter pour leurs clients les services auprès des hôpitaux et autres organismes spécialisés.

Incidemment, saviez-vous que les omnipraticiens au Québec gagnent 50%++ plus que les médecins en France ? Un médecin omnipraticien en France gagne en général entre 4 500 et 6 000 euros nets par mois (soit de 6 700 à 9 000$ CAN) dans le secteur libéral, tandis que les salaires pour les salariés tendent à être légèrement inférieurs. En moyenne, médecins omnipraticiens au Québec gagnent environ 150 000 à 200 000 CAD nets par an, soit entre 12 500 et 16 600 CAD par mois




Pot-pourri du lundi

Aires protégées, écologie populaire, plan climat, autoroutes

Aires protégées

Un délais jusqu’en janvier accordé par Québec pour que les porteurs de projets puissent obtenir le parrainage de leur MRC. Sur Radio-Canada : Nouvelles aires protégées : un délai accordé, « un veto » des MRC dénoncé
« Selon l’Action boréale, les résolutions d’appui représentent un veto mis à la disposition des élus locaux, lesquels se retrouvent ainsi à détenir un droit de vie ou de mort sur des projets, et ce avant même qu’ils ne soient analysés plus sérieusement. »


20 projets d’aires protégés rejetés par la MRC de la Haute-Gaspésie (Le Devoir)

« Un total de 20 projets pour la Haute-Gaspésie, c’est impressionnant. Les gens ont envie de prendre soin du territoire. Le refus en bloc de la MRC revient à briser un élan citoyen »

Le préfet dit :
« On a accepté le fait que la réserve faunique des Chic-Chocs et le parc national de la Gaspésie sont là. Mais ça suffit. Laissez-nous gérer notre territoire. Et les gens qui arrivent avec leurs grandes vertus, qui savent tout et qui nous voient comme des innocents, moi, je suis tanné de ça. Je suis écoeuré, laisse tomber le préfet de la MRC. Il y a des gens qui arrivent des grands centres, qui s’établissent ici, qui vivent ici depuis un an et qui savent tout et veulent nous dire quoi faire. On est plus capables de ce discours-là. »


Un plan climat à la MRC des Etchemins


Populisme écologique

  • Une entrevue avec Naomi Klein dans le magazine Reporterre : « Nous avons besoin d’un populisme écologique ».
  • Une entrevue du magazine Le vent se lève avec Marie Pochon, une élue écologiste de milieu rural (la Drôme) : « Notre ambition est de construire une véritable écologie populaire »

Comment l’Amérique peut-elle se défaire de sa dépendance à l’égard de l’autoroute ?

Capturé sur : https://slate.com/business/2024/08/construction-traffic-cars-driving-transportation-highway.html
Voir tout l’article (20 pages) Comment l’Amérique peut-elle se défaire de sa dépendance à l’égard de l’autoroute ? traduction avec OneNote

Un projet d’autoroute de 3,5 miles, l’ I-49 Inner-City Connector, traverserait Allendale, faisant des ravages sur tout sur son passage… les conducteurs qui utilisent le connecteur économiseraient en moyenne trois minutes de temps de trajet.

L’auteur, David Zipper, compare l' »addiction » aux barrages hydroélectriques que les États-Unis avaient développés au cours du XXe siècle à la présente dépendance aux autoroutes.

Le transport collectif : pilier essentiel à la transition,
un article du Mouton noir.


Santé

Portrait de santé de la population selon le parcours de vie : pour agir collectivement

Rapport du directeur national de santé publique 2024 Le rapport du directeur national de santé publique 2024, intitulé Portrait de santé de la population selon le parcours de vie : pour agir collectivement, fournit un tour d’horizon de l’état de santé de la population. Il présente les nombreux gains ainsi que les défis qui demeurent et ceux qui émergent, tout en faisant mention des interventions nécessaires pour les relever avec la contribution des partenaires intersectoriels.

IRIS en Estrie

Institut de recherche et d’informations socio-économiques – Revenu viable: combien faut-il pour vivre hors de la pauvreté dans les huit MRC de l’Estrie?

Téléconsultation

La téléconsultation, un outil crucial pour les personnes atteintes de maladies chroniques
Ce modèle favorise la réduction des délais tout en allégeant les contraintes logistiques des patients.

Le ministère (ou est-ce l’Agence ?) réduit drastiquement les tarifs accordés pour la téléconsultation. « Alors que le tarif actuel pour une téléconsultation est d’environ 40 $, le taux de rémunération projeté sera calculé en minutes, soit 6,22 $ pour 5 minutes. C’est à peine plus de 1 $ par minute pour être soigné par un médecin ! » Le gouvernement envisage de solder les téléconsultations médicales.

IA

C’EST PAS DE L’IA
par la Quadrature du Net
Quand on entend parler d’intelligence artificielle, c’est l’histoire d’un mythe moderne qui nous est racontée. Celui d’une IA miraculeuse qui doit sauver le monde, ou d’une l’IA douée de volonté qui voudrait le détruire. Pourtant derrière cette « IA » fantasmée se trouve une réalité matérielle avec de vraies conséquences. Cette thématique sera centrale dans notre travail en 2025, voilà pourquoi nous commençons par déconstruire ces fantasmes : non, ce n’est pas de l’IA, c’est l’exploitation de la nature, l’exploitation des humains, et c’est l’ordonnancement de nos vies à des fins autoritaires ciblant toujours les personnes les plus vulnérables.

Pot-pourri du lundi 25 novembre

[IRIS] Confier la prestation des services de SAD aux CLSC et leur gestion à 400 pôles sociaux de première ligne

Réussir le virage vers le soutien à domicile au Québec, Anne Plourde et Louise Boivin
« Dans le contexte québécois, marqué par une centralisation grandissante du système de santé et de services sociaux, cet échec s’est traduit par une bureaucratisation excessive des services et par l’imposition de méthodes de gestion hiérarchiques et autoritaires qui réduisent l’autonomie des professionnelle·le·s, détériorent les conditions de travail, déshumanisent les services et soins et multiplient les cibles quantitatives de performance et les mécanismes de reddition de comptes statistiques, qui sont de plus en plus lourds et déconnectés de la réalité du terrain. »
« à l’encontre des prétentions de la nouvelle gestion publique, les recherches en administration publique démontrent que les services publics les plus efficaces sont ceux qui sont gérés localement et avec une participation citoyenne. »
« Ces pôles sociaux, répartis sur l’ensemble du territoire québécois, seraient des instances dirigeantes qui prendraient la forme de conseils d’administration élus démocratiquement et composés de gestionnaires (1/3), de membres du personnel (1/3) et d’usagères et usagers des services (1/3). »

Plan d’action en cohabitation sociale à Trois-Rivières

« Plus d’une cinquantaine d’actions son ciblées, réparties dans les 6 champs d’interventions suivants :

  • Sécurité dans l’espace public
  • Aménagement, propreté et entretien de l’espace public
  • Animation du milieu et occupation positive de l’espace public
  • Inclusion sociale et participation citoyenne
  • Hébergement et logement pour les clientèles vulnérables
  • Expertise, innovation et concertation »

Union des municipalités du Qc

Le projet de loi modifiant diverses dispositions en matière d’environnement est une avancée significative en termes de protection accrue de l’environnement. Les municipalités du Québec n’auront plus à demander l’approbation du ministre de l’Environnement pour règlementer.

L’abrogation du principe de préséance prévu à l’article 118.3.3 de la Loi sur la qualité de l’environnement est une demande phare de l’UMQ. Ceci aura pour effet de réduire le risque de poursuites judiciaires et d’alléger le fardeau administratif des municipalités souhaitant adopter des normes plus importantes en matière environnementale et climatique.

Fondation rivières

Moins de déversements mais de plus en plus d’eaux usées dans nos rivières.

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parcours professionnel d’organisateur communautaire

J’ai été organisateur communautaire (OC) dans le réseau des CLSC de 1976 à 2012. Frais émoulu du module Animation et recherche culturelles de l’UQAM, j’ai trouvé un emploi d’OC dans le secteur public sans passer par le travail dans le monde associatif comme c’est le plus souvent le cas aujourd’hui.

Embauché en 1976 comme organisateur au PPA, programme personnes âgées comme on l’appelait, j’étais aussi, à la même époque, militant d’une organisation marxiste-léniniste (En Lutte !) jusqu’à sa dissolution en 1981 (82?).

En 2016 et 2018 j’ai accepté de rencontrer une doctorante québécoise (Annabelle Berthiaume) et une prof à l’Université de Paris 8 (Audrey Mariette) qui étaient intéressées à mieux connaître la pratique d’organisation communautaire dans le réseau public du Québec. Deux entretiens réalisés dans le cadre de deux recherches distinctes qui ont servi de base à cet article décrivant le parcours professionnel de « Michel » au « CLSC Maçon ».

Dans le processus conduisant à la publication j’ai rencontré les auteures à deux reprises, ce qui a permis de préciser certains termes. Mais c’était LEUR publication, même si c’était mon parcours ! Le résultat représente un travail attentif de synthèse qui porte un regard sur l’évolution d’une pratique professionnelle « marginale », mal connue, qui a longtemps été mal perçue par les autorités. Qui était parfois mal vue par les militants des organisations communautaires des quartiers où se développaient les premiers CLSC.

L’organisation communautaire au sein du service public québécois – Trajectoire d’un groupe professionnel aux marges de l’État social (années 1970-2000)

Résumé : Cet article porte sur l’émergence, la structuration et les pratiques d’un groupe professionnel, celui des organisateur·rices communautaires (OC) au sein du réseau public de la santé et des services sociaux au Québec. S’appuyant sur des pratiques issues des mouvements sociaux, le segment étatisé de ce groupe professionnel s’est adapté tout en participant aux évolutions de l’action publique pour définir sa position et maintenir le sens de son travail au service des habitant·es des quartiers populaires et de la lutte contre les inégalités sociales. À partir du cas d’un OC ayant exercé dans un quartier populaire de Montréal de 1976 à 2012, nous revenons sur les incertitudes et les ambivalences qui ont accompagné la professionnalisation du groupe des OC au sein du service public, entre approche contestataire et approche pragmatique de l’action publique. L’étude de cette trajectoire singulière insérée dans la trajectoire collective du groupe professionnel éclaire les transformations de l’État social pour montrer comment les tensions constitutives du métier et les pratiques professionnelles entre action collective et action publique se reconfigurent.

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de la veille

Écrit en prévision d’une rencontre prochaine que la question de la veille.

On peut faire de la veille pour rester dominant dans son marché; pour identifier les occasions d’investissement, d’achats avantageux ou de projets lucratifs; identifier les concurrents et leurs innovations, leurs failles aussi ;
On peut faire de la veille au service d’une organisation d’un produit ou au service d’une pratique, d’une mission – d’une cause.
Les pratiques d’accompagnement de projets collectifs et d’animation de processus de gouvernance partagée… Animation de processus ou gestion de protocoles ?

De la veille pour participer à éclairer l’espace public, la réflexion qui stimule l’opinion publique. Sommes-nous des influenceurs?

De la veille pour suivre des indicateurs, en évaluer la fiabilité, la validité. Pour établir de nouveaux indicateurs permettant d’atteindre de nouveaux objectifs.

Mais des objectifs formulés où? Par qui?

Ce sont des pratiques engageant des populations, des réseaux, des régions. Des pratiques engagées dans des contrats, des prestations, des transactions insérées dans une économie sociale située – géographiquement et historiquement. Mobilisées vers une alternative, plus sobre mais plus heureuse.

Veille pour soutenir la planification et la mesure de nos extractions sur la capacité de régénération des milieux de vie que nous exploitons.

Une veille pour soutenir les appartenances, les identités régionales, les communautés locales — construction de nouvelles identités — les bio régions?

Je faisais une veille professionnelle auprès de mon équipe d’organisation communautaire — j’étais celui qui apportait des articles parus récemment sur l’empowerment… l’économie sociale. Mon travail de veille était informel, volontaire: je devais l’inscrire dans l’esprit du temps, les débats qui traversaient les mouvements sociaux et espaces publics et politiques.

Alors qu’est-ce qui manque? Ah oui, c’est vrai, il manque le cadre de ces initiatives de veille, un cadre permettant à chaque acteur, à chaque organisation de contribuer tout en maintenant sa personnalité, son autonomie.

La question des outils, des applications et environnements… la liberté et l’accessibilité des échanges… la propriété des contenus (repiquages, résumés, extraits, articles et commentaires), des flux.

Intérêt d’une communauté fermée pour la légalité du partage d’articles de revues et journaux sur abonnement: comme des photocopies dans un séminaire (fair use). Les membres de cette communauté amènent en partage leurs abonnements. Échanges systématiques des tables des matières…

Cette communauté de veille produit un flux public de citations classées et commentées.

bazar du lundi, livré mercredi

« Comme Nixon, Biden a distillé de petites touches de patriotisme économique pour faire avaler à l’opinion le coût faramineux de l’hégémonie mondiale des États-Unis. (…) L’euphorie de Wall Street au lendemain de l’élection suggère que « les marchés » ne prennent pas très au sérieux les déclarations de Trump sur les déportations de masse ou les droits de douane prohibitifs.  » 
Donald Trump et le désalignement électoral, LVSL, novembre 2024

Le transport collectif à la demande, un moyen efficace d’améliorer l’accessibilité en banlieue, The Conversation, 2024.10.24

Tirés de mon Syllabus hebdomadaire 
(flux personnalisé et autres trouvailles de l’équipe). 

Le service public conçu comme flux (practice) de valeurs publiques et privées co-créées. 
« this paper proposes a public services as practices framework. This framework defines public services as bundles of shared public value co-creation practices that consists of templates and performances. » Public services as practices: towards a framework for understanding co-creation and co-destruction of private and public value, Per Skålén. 

Beyond outsourcing : Re-embedding the state in public value production. 

Par Rosie Collington et Mariana Mazzucato.
La théorie de la valeur publique (PVT) est apparue dans le cadre d’un paradigme plus large de l’administration publique qui appelait au recentrage de l’État dans l’identification et la gestion des activités publiques en réponse aux tentatives des politiciens néolibéraux de le marginaliser. Les partisans de la TPP restaient néanmoins ambivalents quant au rôle de l’État dans la production des biens et services nécessaires à la création de valeur publique. Au cours des décennies qui ont suivi, l’externalisation du secteur public a pris de l’ampleur et s’est étendue, en particulier dans les économies anglo-saxonnes. Le PVT n’est pas en mesure de rendre compte des implications de ce mode de production de valeur publique et des raisons pour lesquelles il peut miner la capacité de l’État à créer de la valeur publique au fil du temps. Dans cet article, nous soutenons que le fait que l’État soit dissocié de la production de valeur publique nuit à sa capacité d’apprentissage et d’adaptation des organisations, qui sont essentielles pour que l’État puisse répondre à l’évolution des besoins et des demandes. Parce que ce qui constitue la valeur publique évolue, les ressources et les capacités de production de la valeur publique doivent également être reconfigurées. En d’autres termes, la création de valeur publique dépend de l’innovation des moyens de production de valeur publique. Nous plaidons en faveur d’une réintégration de l’État dans la production de valeur publique et pour que les secteurs publics aillent au-delà de l’externalisation de la fourniture de services et de fonctions de base. 
(ma traduction)

Repiqués de mon faisceau NetNewsWire (fils RSS)

Logements et terrains publics

Douze propriétés fédérales, dont deux au Québec, libérées pour du logement « pour les Canadiens et Canadiennes de la classe moyenne ».

10.    Laval (Québec) – Montée Saint-François – Pénitencier de Laval
11.     Laval (Québec) – Terrain vacant à côté du 1575, boulevard Chomedey

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