perturbateurs endocriniens

Une réflexion stimulée récemment par la parution de ce rapport sur les perturbateurs endocriniens. Les risques à long terme liés à l’utilisation à grande échelle de produits chimiques à effets endocriniens sont encore peu étudiés et compris.

disruptorLe Global assessment of the state-of-the-science of endocrine disruptors. Pour voir la méthodologie utilisée.

Évidemment lorsqu’on permet au tout venant d’inventer des formules et des produits chimiques interactifs, ayant un effet sur les systèmes endocriniens et reproductifs des êtres vivants (humains, animaux, végétaux ?), sans même être obligé d’en décrire les composantes… on peut s’attendre à quelques ratés.

Il faudrait standardiser, sécuriser les contenants, enveloppes et autres supports physicochimiques de distribution de masse. Ce serait réduire le risque, mais probablement augmenter le coût… À moins que la standardisation n’implique une réduction drastique du coût de remplacement de la méthode « non standard ». Par ailleurs, standardiser aujourd’hui en établissant des normes minima revient à réduire le champ de l’innovation au nom de la réduction des risques. Comme on a interdit les produits à base de plomb… même si ce matériau avait d’excellentes qualités plastiques et chimiques.

Un principe de précaution nous ferait réduire la vitesse* à laquelle de nouveaux produits chimiques sont proposés et distribués globalement. Tout en consacrant un effort important à soutenir la circulation des produits en fournissant une liste de supports compétents chimiquement acceptables. Établir des recettes, des procédés industriels jugés acceptables implique qu’on puisse en vérifier l’application sur le terrain. Un ou des corps de contrôle aptes à punir les contrevenants et les pressions mafieuses. Des corps de certification reconnaissant à des organisations industrielles la compétence de produire certaines matières synthétiques en certaines quantités.

* Réduire la vitesse, c’est presqu’aussi sacrilège que de parler de réduction de la croissance !

Mais on parle de centaines de milliers de produits chimiques actuellement sur le marché. Dont on n’a pu évaluer la toxicité que de la pointe de l’iceberg. Faudra-t-il « oublier » la partie immergée de l’iceberg ? Ou ne faut-il pas plutôt la réduire… à la moitié, au tiers, au cinquième de ce qu’elle est actuellement ? Ce qui serait normal et attendu d’un processus de standardisation, qui choisit le composant chimique le plus sûr et accessible pour atteindre un ensemble de fins.

Mais ce n’est pas ce que propose le rapport sur l’état de la science des perturbateurs endocriniens : plus d’études, des données plus fiables… le refrain habituel, quoi. Pourtant, même une faible évidence (weak evidence) est une évidence, non ? Et si l’effet négatif sur la santé des humains n’est pas aussi évident que sur la faune et les écosystèmes naturels (wildlife), c’est sans doute que la « vie sauvage » est plus fragile, plus diversifiée que celle dans les cités humaines… où l’intensité des interactions biochimiques liée aux plastiques et autres produits synthétiques est en partie masquée par un système immunitaire déjà assailli par la seule densité populationnelle.

« the incidence of cryptorchidism and hypospadias may show similar geographic variations to the incidence of testicular cancer.

Worldwide, despite large expenditures of money, time, and effort, comparable data sets for assessing exposures to EDCs for humans or wildlife are not available.

Although it is clear that certain environmental chemicals can interfere with normal hormonal processes, there is weak evidence that human health has been adversely affected by exposure to endocrine active chemicals.

[L]aboratory animal studies have indicated that early life stages may be especially sensitive to the effects of EDCs (…) the evidence that wildlife have been affected adversely by exposures to EDCs is extensive. » Extraits du rapport Global assessment…

 

nouvelle économie ?

Mise en place en 1986, pour opposer au discours dominant lors des Sommets économiques, les leaders de cette fondation voulaient proposer un « new model of wealth creation, based on equality, diversity and economic stability ». Des idées et des outils, des faits et des études… cette new economics foundation a produit de nombreux rapports sur le vrai coût des prisons (Punishing Costs – pdf), la véritable valeur du travail (A Bit Richpdf), proposant un meilleur système bancaire (Better Bankingpdf) ou encore une nouvelle politique sociale (Transforming Welfarepdf). Ces rapports sont accessibles en format PDF.

Un index pour une planète heureuse  (Happy Planet Index) – ou Comment une bonne vie n’a pas à coûter la terre (Why good lives don’t have to cost the Earth) a aussi été développé avec son rapport (4,8 Mo en PDF) et même un fichier Excel des données utilisées dans son rapport. [référence de Oikos Blogue]

Qui paie l'addition ?

Je ne peux résister… Dis, on va où en vacances ? Et pourquoi le Québec (et le Canada aussi, tant qu’à faire) ne lancerait-il pas un programme de « vacances chez nous » qui ferait en sorte qu’on pourrait enfin passer une fin de semaine dans les Laurentides qui coûterait moins chère qu’une semaine à Cuba ! C’est possible, non ?

divers liens

  • Persona Editor, Marc Canter. Rendu à 16:04 min sur 45. Un personnage que ce Marc, qui donne une conférence Google Talk à propos d’une plate-forme, un « couteau suisse » de gestion de données personnelles…
  • Plus que 18h48m avant le lancement de Apollo 11, dont nous pourrons suivre la reconstitution sur « We choose the moon« . Comme disais Stephen Downes, il est bon de se rappeler que l’homme a choisi d’aller sur la lune, qu’il a su relever ce défi… alors que des questions se posent aujourd’hui sur la capacité des américains à régler leur système de santé, leur crise financière…
  • Un rappel d’autant plus pertinent que la résolution, ou le défi posé par le réchauffement climatique est probablement encore plus ambitieux que la course à la lune. Giddens en donne une bonne idée dans son Politics of Climate Change

plus d'arbres = moins d'asthme chez les enfants

Une recherche réalisée à New York confirme le lien entre le fait d’avoir plus d’arbres dans les rues et la moindre prévalence de problèmes d’asthme chez les enfants.

 Controlling for potential confounders, an increase in tree density of one standard deviation (SD: 343 trees/km2) was associated with a lower asthma prevalence (relative risk [RR]: 0.71 per SD of tree density; 95% CI [confidence interval]: 0.64-0.79), but not asthma hospitalizations (RR: 0.89 per SD of tree density; 95% CI: 0.75-1.06). [J Epidemiol Community Health]