vaccination H1N1 : éléments de bilan

Intéressant que ce document français : la circulaire du Ministère de l’Intérieur du 21 août 2009 (pdf 19 pages), qui donnait le mandat aux Préfets de préparer et diriger la campagne. L’échec de cette campagne est vu par certains comme un (autre) échec de la gouvernance des préfets, dans une société de plus en plus composée d’agents libres plutôt que de petits soldats.

Au Québec, en date du 7 janvier, 57,1% de la population était vaccinée. Ce taux atteint 80% dans le nord (Baie James et Nunavik) et plus de 70% en Gasépsie, au Saguenay, sur la Côte-Nord. Montréal et l’Outaouais affichent les plus bas taux, avec 50 et 48% de couverture vaccinale. La Capitale nationale : 61%.

Au Canada ?… Très difficile de trouver des données… Beaucoup sur les cas d’hospitalisation… peu sur les taux de vaccination

En Atlantique, près des deux tiers de la population ont été vaccinés et au Québec, plus de la moitié de la population a reçu le vaccin.

Par contre, en Ontario et dans l’Ouest canadien, moins du tiers de la population est immunisée. (Radio-Canada, 24 décembre)

À l’échelle internationale…

Suède serait la grande championne de la vaccination avec 61 % de sa population qui avait été vaccinée la veille de Noël

l’Allemagne n’a vacciné que 5 % de sa population, la France à peine 8 % et le Royaume-Uni, seulement 6 % (Le Soleil, 24 déc.)

Pourquoi tant de Canadiens, comparativement aux Français ? Ici un commentaire, sur ce blogue français consacré à la pandémie.

[Note 2022 : le bilan français est toujours en ligne sur http://blog.slate.fr/h1n1/ ]

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vaccins à vendre – avec rabais sur crédibilité

Le Canada n’est pas le seul à avoir acheté trop de vaccins contre la grippe A (H1N1). La France en a 50 à 70 million de doses en trop qu’ils tentent actuellement de revendre. Écouter le commentaire du professeur Debré (2,01″).  « On a tenu le pays en haleine pendant quelques mois, mais après on a la note »

À combien évalue-t-on cette note (pour la France) ? 1,5 à 2 G€ (milliards d’euros). C’est plus que tous les déficits des hôpitaux (français).

Tamiflu et l'accès aux données de recherche

Complications: tracking down the data on oseltamivir. Cet article (en accès libre) de la revue British Medical Journal raconte dans le détail les difficultés à obtenir des réponses de la part de la pharmaceutique Roche, à propos d’un ensemble de recherches supposées confirmer la pertinence et l’efficacité du Tamiflu (oseltamivir, de son nom générique) pour diminuer les complications de l’influenza. Chose inhabituelle, même l’éditorial est en accès libre, dans ce numéro. Il appelle à rendre les données publiques : Why don’t we have all the evidence on oseltamivir? The full data from drug trials must be available for scrutiny by the scientific community.

Although billions have been spent on oseltamivir in the face of pandemic influenza, the team updating the Cochrane review of neuraminidase inhibitors in healthy adults found that the public evidence base for this global public health drug was fragmented and inconsistent.

L’article faisant état de l’évaluation systématique par méta-analyse est lui aussi en accès libre : Neuraminidase inhibitors for preventing and treating influenza in healthy adults: systematic review and meta-analysis. Ces articles sont parus dans le numéro du 12 décembre du BMJ.

La démarche menée par les chercheurs et journalistes du BMJ (et aussi d’un canal de télévision britannique) ont amené la publication (partielle) des résultats de la part de Roche : http://roche-trials.com/

moins de nostalgie et plus de faits, SVP

Il y a quelques mois, je rencontrais un ex-directeur général de CLSC (il l’avait été dans l’Outaouais et à Montréal) et sa réaction immédiate sur les CLSC d’aujourd’hui a été de dire : «Il faut retourner au travail dans la communauté. Je suis atterré de voir comment on a perdu de vue cette orientation ». Réaction similaire, quoique sur un autre registre, du président du RQIIAC : « bien des choses ont changé depuis 20 ans, mais une chose ne doit pas changer : le cap sur une vision politique du changement social ». Bref, il y a un sentiment assez répandu qu’on étouffe et qu’il faut revenir aux motivations initiales de l’organisation communautaire en les inscrivant certes dans le nouveau contexte bien sûr mais aussi en évitant de simplement s’adapter à celui-ci. (extrait)

« En santé et services sociaux, l’omniprésence de la santé publique et de sa conception technocratique des choses fait des ravages« . Louis Favreau n’y va pas de main morte ! Qualifiant l’avenir de l’organisation communautaire en CLSC d’incertain. De la part de quelqu’un qui a autant d’expérience, on aurait aimé un peu moins de « j’ai rencontré un directeur » ou « lors d’une réunion, untel disait » et un retour un peu plus systématique. Notamment, parmi les textes publiés par l’observatoire de l’Outaouais, un des rares documents à avoir porté un regard systématique sur la relation entre l’organisation communautaire et la santé publique, ne permet pas de conclure de manière aussi simpliste. «[L]a recherche a le grand mérite de nous faire voir comment se vit de manière concrète le travail en organisation communautaire sur certains dossiers majeurs de santé publique». (Pratiques d’OC et santé publique, René Lachapelle) Les conclusions de la démarche de René (soutenue par le RQIIAC) ne tracent pas un portrait aussi noir, mais ouvre plutôt sur des conditions de collaboration et de partage à explorer.

Comment contrer l’hospitalo-centrisme de notre système si la première chose qu’on s’empresse de faire est de tirer dans le dos des alliés que sont les gens de la santé publique dans ce réseau ?

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suivez la grippe à la trace…

Je ne l’avais pas vue passer cette nouvelle ! Faut croire qu’entre les journées de vaccination massive au Stade olympique et les travaux de l’observatoire qui se poursuivent… on est parfois tenté de prendre congé de la grippe !

C’est le carnet Internet et Santé qui m’a mis au parfum. Je constate que les promoteurs de ce site, rattaché à l’UQAM, ont aussi une page Facebook, avec plus de 150 adeptes !

Pour sa part l’initiative GrippeMontréal.qc.ca a mobilisé à ce jour 909 participants. Allez-y, inscrivez-vous ! Pour une fois que le réseau tente une utilisation des TIC dans son action de promotion-prévention, encourageons-le !

Comme je le disais : il ne reste plus qu’à avoir accès à Facebook de l’intérieur du réseau, maintenant !

littératie et santé

Des cartes des provinces et régions socio-sanitaires du Canada avec données fines sur les niveaux de littératie en santé. Ci-contre la carte de Montréal. Ici la carte de Toronto.

La pauvreté est ici couplée d’une dimension culturelle, d’un problème d’accès à l’information… c’est le sens de littératie. De ce point de vue, des quartiers comme Hochelaga-Maisonneuve sont pauvres mais en matière de littératie et santé ils le sont moins que les quartiers St-Michel et St-Léonard.

Une référence (le graphique du mois) du dernier numéro (#69) de PolitiquesSociales.net

si on le sait, pourquoi on le fait pas ?

The Secret to Good Health – Listen to the Data | Brain Blogger: « A recent study proved what we all already know… that healthy living really does improve long-term health. A lot. The US-based study found that not smoking, maintaining a healthy weight (BMI <30), exercising regularly (3.5 hours/week) and eating a balanced diet (high in fruits, vegetables, and whole grains, low in meat) reduced the risk of developing chronic disease by nearly 80% over the course of the study. 80%! Just imagined if a new drug promised an 80% reduction in chronic diseases — it would be a wonder drug! People would be beating a path to their primary care providers, demanding a prescription. Shareholders in the manufacturers would never have to work again! » (Via Brain Blogger.)

Ce commentaire sur une étude allemande publiée dans la revue Archives of Internal Medecine vient renforcer ce qu’on sait : les bonnes habitudes de vie sont payantes. Mais pourquoi est-ce si difficile de mettre en pratique de telles habitudes ? Oui, les fruits coûtent plus cher que la « junk »… la télé est plus attirante (ou facile) que la marche… ou encore le déplacement en automobile est parfois obligatoire, selon l’endroit où l’on vit et celui où l’on travaille…

Mais il y a aussi, je crois, une dimension sous-jacente : pour vivre plus longtemps il faut apprécier la vie… au point d’en vouloir plus ! Combien de fois ai-je entendu un fumeur dire en allumant une cigarette « Un autre clou de cercueil ». Une blague, avec un fond de sérieux…

processus délibératifs et politiques publiques

Autrement dit, la consultation mais aussi la multisectorialité… Un tout nouveau site sur les politiques publiques et les processus délibératifs, développé conjointement par le Centre de collaboration national Politiques publiques et santé et l’INSPQ. L’animation « la ligne du temps du tabagisme » vaut la peine d’être explorée…

Aussi à remarquer : un répertoire de ressources sur les processus délibératifs.

Une référence du bulletin Politiques publiques et santé de l’INSPQ.

vaccination des travailleurs de la santé

Un article du British Medical Journal.

When the WHO pandemic alert was phase 3, indicating limited human-to-human transmission, less than one-third (28.4%) of workers were willing to receive a vaccine. At phase 5 alert level, an indicator that a global pandemic is imminent, less than half (47.9%) were still willing to do so.

Tant qu’il n’y aura pas de consensus fort sur l’innocuité et l’efficacité de ces vaccins (contre le H1N1), il sera difficile de presser les employés… ce qui aura un impact à la fois sur l’acceptation par la population du vaccin mais aussi sur la propagation, par les employés du secteur de la santé, du virus lui-même !

Vois aussi Brain blogger