le dernier chic

cerveauIl semble que mon intérêt pour la neurologie ne soit pas très original. Même les vendeurs de savon s’y mettent ! Sans compter les neurochirurgiens à la mode… Le Time magazine en faisait sa première page récemment et un dossier dont un article de Steven Pinker The Mystery of Consciousness.

J’attend toujours après le dernier volet du plus hot des sites sur le cerveau, celui qui portera sur la conscience, pour donner corps (ou des mots) aux objections que j’intuitionne à la lecture de cette « Enquête neurobiologique » à la recherche de la conscience… Et le petit Freedom & Neurobiology aussi m’a laissé sur ma faim… d’autant que je me suis rendu compte en lisant l’introduction que la version française était, en fait, l’original de cette plaquette (109 p.). Mais j’aime bien John R. Searle. J’ai même découvert dans ma bibliothèque son Mind, a brief introduction, que je n’avais pas encore lu !

la vertu… sans le sacrifice ?

Les nouvelles sont mauvaises (IVe Rapport IPCC), mais, lueur d’espoir, les canadiens en sont conscients et semblent prêts à faire des sacrifices (Sondage d’opinion de Strategic Counsel)… Enfin, surtout que les autres en fassent. Bon, il y a quand même 55% des canadiens prêts à faire de gros sacrifices mais seulement 31 % prêts à payer leur essence significativement plus chère.

Parmi les solutions possibles… la géothermie. Un rapport récent et volumineux (400 pages) sur la question d’un comité du MIT : « The Future of Geothermal Energy » (PDF, 14.1 MB). Merci Alex.

le long de la voie ferrée…

Marc-Olivier et Gilles Je l’avais dit ! Nous avons fait du ski de fond, dimanche, le long de la voie ferrée. Pas très longtemps, mais quand je vois mon état depuis lundi… c’est heureux que nous n’ayons fait que 5 kilomètres !

Nous y retournerons… lorsqu’il y aura plus de neige. Car en plus de peiner à avancer, se tenir en équilibre… il fallait éviter les (quelques) endroits où les pierres affleuraient la neige. Mais il faisait beau, pas trop froid… magnifique ! Quelques autres photos

tendance chaos

La lecture du James Joyce… de V.-Lévy Beaulieu me donnait le goût de replonger dans la version d’Ulysse qui me regarde depuis des mois de sa tablette au dessus de mon écran… Lecture difficile (Ulysse plus que L-B) mais tout-à-fait appropriée à mon actuelle randonnée intellectuelle autour du thème (lui aussi à la mode) de la neurologie et du fonctionnement synaptique. Incidemment, The Economist en faisait un court dossier dans sa livraison du 23 décembre (seul le premier article est disponible gratuitement sur leur site). Mes lectures enthousiastes du temps des fêtes (Introduction aux sciences cognitives, un recueil sous la direction de Daniel Andler, mais surtout La fatigue d’être soi, de Ehrenberg et le magnifique Traité du cerveau de Michel Imbert) m’ont permis d’apprécier ce court dossier.

Ce matin, dans une chronique du G&M malheureusement inaccessible hors souscription payante à leur site web, Margaret Wente faisait l’apologie du désordre régnant sur son bureau… à l’heure où tout le monde se gargarise de résolutions pour l’année qui commence. Lorsqu’elle cite les auteurs de A perfect mess, je me retrouve dans ces vertus reconnues au « désordre optimal » : je me suis toujours dit que les gens qui passent plus de temps à classer des documents qu’ils n’utiliseront plus (99% du temps) qu’ils en auraient passé à chercher ces mêmes documents sont, finalement, des gens mal organisés.

La vie n’est saisissable dans sa cruelle et magnifique vivacité que dans le désordre, et tout effort, littéraire ou autre, qui vise à la mettre en ordre (…) est mensonger ou perdu d’avance. Ulysse apparaît ainsi comme un roman qui cherche à donner, à rendre la vie dans sa confusion natale, dans sa discontinuité, dans sa désorganisation principielles, à reproduire la vie à l’état brut, dans son chaos et ses ruptures.

Mais la vie à l’état brut, si cette expression a le moindre sens, est par définition insaisisssable et sa reproduction illusoire. Qui plus est, sa reproduction par la parole. Sa reproduction par l’écrit ! (…) Tout langage, sauf à cesser complètement d’être langage, c’est-à-dire compréhensible pour qui que ce soit, locuteur compris, tout langage, toute parole est une tentative plus ou moins réussie de mise en ordre. De la vie à l’état brut, Ulysse ne peut strictement rien dire, il est, comme tout poème, borné par l’indicible. [Citation, tirée de ce recueil… jubilatoire : Le temps aboli, de Thierry Hentsch]

Au delà, en deçà de l’ordre, il y a le chaos… qui peut-être relève d’un ordre « supérieur »… à moins que ce ne soit d’un désordre supérieur.