en marge du colloque du RQIIAC

Je suis responsable de l’Observatoire populationnel du CSSS Lucille-Teasdale depuis 18 mois… Est-ce que je fais encore de l’organisation communautaire ?

Certains seront prompts à me dire que : Non ! Ce que je fais c’est un job d’agent de planification et de recherche.

Pour ma part je suis (encore) enclin à prétendre que oui, puisqu’une bonne partie de ma «clientèle» est constituée d’organismes communautaires, de tables de concertations à qui j’apporte ce que j’ai toujours fait : des données leur permettant de réfléchir leur orientation, de comprendre les besoins de la population, de défendre, argumenter leurs projets.

Naturellement, c’est une «spécialisation» – ou une partie de la tâche traditionnelle d’organisation communautaire. Je peux très bien imaginer une personne formée en sociologie ou en santé publique faire ce travail. Mais il pourrait y manquer une sensibilité, une compréhension de la dynamique sociale locale que 30 années de pratiques terrain m’ont permis d’accumuler et qui colorent sans doute à la fois ma disponibilité aux demandes externes et mon rôle conseil / analyste à l’égard des programmes internes.

On peut décrier, avec raison, le fait que certaines institutions ont transformé des postes d’OC en agents de planification. Mais on peut comprendre le besoin urgent de ces nouvelles institutions avec «responsabilité populationnelle» d’avoir une capacité d’analyse locale des populations et besoins. On peut même souhaiter que ces besoins d’information et de liaison aux communautés locales soient remplis par des organisateurs communautaires, pour peu que ces derniers acceptent la légitimité même de l’institution CSSS et reconnaissent la pertinence de ce mandat populationnel.

La responsabilité populationnelle, l’animation des réseaux locaux de services, la responsabilité locale de santé publique (y compris sa reconnaissance de l’importance du développement des communautés) sont des occasions, des opportunités de faire valoir le rôle d’homme-frontière, de passeur de l’organisateur communautaire. Un rôle parfois inconfortable, pris entre l’arbre et l’écorce dans le nouveau contexte institutionnel… mais cela n’a-t-il pas toujours été le cas ?

Je vais dire quelque chose de « sacrilège » aux oreilles de certains : j’aime bien mon CSSS ! J’apprécie les réels efforts qui ont été (et sont) faits pour articuler la démarche des projets cliniques aux ressources et réseaux des communautés locales; j’apprécie la qualité des échanges que la nouvelle équipe d’organisation communautaire (plus nombreuse) a permis; je constate que le « rapport de force » entre l’institution locale et les hôpitaux généraux et spécialisés, les centres jeunesse et centres de réadaptation… sont maintenant un peu plus égalitaires. L’enjeu d’une articulation intelligente avec le réseau de médecine de première ligne n’est pas encore gagné cependant. Mais les CSSS sont probablement mieux outillés pour ce défi que les CLSC l’étaient…

Que sera le RQIIAC dans 10 ans ? Une sous-section de la corpo des travailleurs sociaux ? En suivant les orientation du rapport Trudeau, on serait porté à le croire… À moins que le RQIIAC ne soit devenu le ROCADS [ce serait plus facile à prononcer ! ] pour  Regroupement d’organisateurs communautaires et d’agents de développement social ! Après tout, ce n’est pas une religion, ni un parti politique (surtout pas) que nous avons fondé il y a vingt ans: c’est un espace d’échanges, un forum permettant de soutenir la réflexion sur les enjeux et les conditions du développement social et communautaire. Ces enjeux et conditions ont changé… ergo

appartenance et "départenance"

Ça fait longtemps que je n’étais pas allé du côté du blog de Dave Pollard, How to save the world. Un billet de Stephen Downes, cet autre infatiguable blogueur canadien, m’a amené là: Love, Conversation, Community Vs Nobody But Yourself. Sa vision (mais c’est secondaire dans le propos de Pollard) d’une nature primitive qui se moque de ce que pensent les autres :

In a natural world, perhaps, no one would or should care what other people thought about their wild ideas, eccentricities, authentic and unique characteristics.

m’a rappelé qu’au contraire, du point de vue de l’évolution neurophysiologique, la capacité d’interpréter et de comprendre ce que voient et pensent les autres a été une étape importante dans la construction de Sapiens sapiens (voir Comment Homo est devenu sapiens).

Ce qui n’enlève rien à la pertinence de la question : comment appartenir, converser, aimer une communauté (une personne) tout en restant libre, authentique… Comment promouvoir le changement sans s’éloigner, se mettre à dos les autres… De l’amour inconditionnel ? La promotion du changement n’est-ce pas poser des conditions ?? Mais si le changement promu l’est par un renforcement positif il peut y avoir coincidence: acceptation inconditionnelle et respect de la liberté de l’autre… tout en suggérant, proposant, soutenant des avenues qui ne sont pas des conditions.

Dans la vraie vie, cependant, il y a une réalité qui n’est pas toujours « amour » mais bien parfois (souvent) contrainte, mort, douleur.

défavorisation à Montréal, île et région

Alors que je me plaignais de l’impossibilité de le faire… lundi dernier ! La mise en ligne aujourd’hui des cartes de défavorisation de Montréal par le CMIS permettent, pour la première fois à ma connaissance, de sauvegarder l’URL d’une carte particulière et ainsi de pouvoir diriger un lecteur vers une illustration précise. Ainsi ce lien pointe vers la carte du profil de la défavorisation (matérielle et sociale combinées) du CSSS Lucille-Teasdale, avec comme « zonage » les territoires de CLSC et la région de référence : Montréal.  Cet autre lien pointe vers la carte de la défavorisation matérielle de l’ensemble de la région métropolitaire (5 régions sociosanitaires) avec comme zonage, les territoires de CSSS et région de référence, le Québec.

À noter que les données illustrées par l’interface géomatique du CMIS dépassent pour la première fois les limites de l’Île de Montréal. Ainsi, en cliquant sur l’un ou l’autre des territoires de CSSS, sur la dernière carte citée, vous ferez apparaître une fenêtre comprenant l’ensemble des aires de diffusion de ce territoire avec les valeurs attribuées pour le variable concerné, dans ce cas-ci la défavorisation matérielle. Ce tableau d’information peut être exporté vers un document Excel pour traitements ultérieurs.

Les données à la base de ces cartes de la défavorisation sont encore celles de 2001, mais dans 2 semaines les dernières données 2006 par aires de diffusion du recensement (nécessaires à la composition des indices de défavorisation *) seront disponibles pour une mise à jour de ces cartes. Combien de temps cette mise à jour prendra-t-elle ??

* Voir document pdf de Robert Pampalon, 2001.

Voir aussi les documents PDF qui présentent dans une série de documents de la Direction de la santé publique de Montréal un Regard sur la défavorisation à Montréal. Ici le document (pdf, 12 pages) sur le territoire de Lucille-Teasdale. Là le document (pdf, 27 pages) sur Montréal. De beaux documents, très bien faits… mais peut-être un peu complexe. Non ? Tout dépend de l’utilisation que nous ferons de ces nouvelles manières d’illustrer les rapports entre région-CSSS-localités-voisinages…

liens directs vers cartes et graphes

Actuellement, sur le site du CMIS, il est impossible de « pointer vers une carte » sans sauver cette dernière en PDF. Le, par ailleurs très intéressant, logiciel GéoClip qui permet de produire facilement des cartes à partir des données du recensement ou d’autres sources, ne permet pas d’identifier une carte particulière sous forme d’URL. Si on pouvait, à défaut, déposer les cartes générées sur le site du CMIS et obtenir simplement l’URL de ce fichier, il serait possible de distribuer, diffuser l’information disponible de manière plus flexible et fine.

Pourquoi serais-ce plus utile ainsi ? Pour faciliter le commentaire, la discussion entourant les produits du CMIS.

L’idéal serait que le CMIS serve une version ArcGIS de ses données avec ArcGIS Server… fonctionnant avec les logiciels tels ArcInfo, ArcView, ArcReader… Remplacer MapInfo ? À quel coût ? Au moment du renouvellement de la license, il faudrait évaluer l’intérêt de la chose, en regard des possibilités de prise en main collective qui réduirait les coûts de formation et de licenses d’utilisation, tout en accroissant notablement (c’est pas difficile!) la capacité d’analyse et d’utilisation des données fournies. À moins qu’une solution française à partir de GéoClip existe ? L’avantage de ArcInfo c’est qu’il est déjà largement utilisé dans les réseaux de santé canadiens (et américains) et qu’on aura davantage d’occasions de travailler, comparer et échanger des données géomatiques sociosanitaires avec eux qu’avec les cousins d’outre-mer. Non ?

dynamo 2008

L’équipe de basketball Dynamobasket s’apprête à partir en France… Dans le cadre d’une levée de fonds pour réaliser ce voyage, un tournoi « 3 contre 3 » aura lieu aujourd’hui à l’UQAM. Hier soir l’équipe rencontrait les Citadins de l’UQAM en un match amical. J’ai saisi l’occasion de faire les photos des joueurs, et du président de Dynamobasket, Guy Beauchamp.

lune20080509.jpgJ’ai quelques dizaines de photos du match de ce soir… demain, en revenant du tournoi. Il y en a quelques bonnes, malgré ma difficulté au début à bien manipuler tout mon appareillage photo. Pour le moment, des photos « toutes nues » (sans titres, noms… mensurations ?) des membres de l’équipe Dynamo. Hé non, mesdames, ils sont tous habillés !

En deux formats l’une pour une connexion à plus haute vitesse (images de 1024X768), et une autre moins lourde. 3c3dynamo2008-0-3.jpgC’est aussi ma première,utilisation du bidule de gestion de diaporamas développé par SlideShow Pro. De là l’heure avancée…

Il y avait un joli croissant de lune, en revenant ce soir… Cliquez sur l’image. **

Ajout: Les 169 (meilleures) photos des match 3 contre 3 de la journée de samedi. Bon, je n’étais pas là toute la journée… aussi les matchs de la matinée n’y sont pas… Mais c’était les meilleurs en après-midi. Encore en deux formats : 1024X768 (noter que vous pouvez visualiser en plein écran, si vous avez la dernière version de FlashReader, en cliquant sur l’icône en bas à droite). Et 800 X 600.

Et aussi la partie Citadins-Dynamo. Déposée sur Flickr, que vous pouvez voir en diaporama en suivant ce lien. Finalement… je crois que les serveurs de Flickr sont plus rapides que le mien… Est-ce possible ?? Qu’en pensez-vous ?

**Photo de la lune prise à une sensibilité de 100 ISO; 1/20 sec; ouverture 2,8 f/; focale de 200mm. Les autres photos l’ont été avec un Nikon D300, lentille 17-55 mm.

photos du jour

Photos prises hier soir au jardin botanique de Montréal.

[slidepress gallery=’jardin-botanique-mai-2008′]

P.S. j’ai ajouté les photos prises un plus tard dans le mois…

plus d'arbres = moins d'asthme chez les enfants

Une recherche réalisée à New York confirme le lien entre le fait d’avoir plus d’arbres dans les rues et la moindre prévalence de problèmes d’asthme chez les enfants.

 Controlling for potential confounders, an increase in tree density of one standard deviation (SD: 343 trees/km2) was associated with a lower asthma prevalence (relative risk [RR]: 0.71 per SD of tree density; 95% CI [confidence interval]: 0.64-0.79), but not asthma hospitalizations (RR: 0.89 per SD of tree density; 95% CI: 0.75-1.06). [J Epidemiol Community Health]

déterminants sociaux de la santé

Je notais récemment le rapport (pdf) de la commission de l’OMS sur la question en titre. On peut consulter sur le site de l’Agence de santé publique du Canada la « réponse du Canada » à cette Commission. Je ne sais si le gouvernement fédéral a trouvé une réponse aux inégalités sociales de santé !?

Un article de Andre Picard, du Globe and Mail, sur le site de la dite Commission : Untreated social ills make for higher medical costs, reprend en bonne partie les propos critiques de Mme Bégin, membre la Commission, mettant à mal l’image idyllique du Canada comme pays généreux au réseau social « tissé serré »… Peut-être faut-il y voir le stimulus à l’origine de cette « réponse du Canada » . Après lecture des documents proposés dans cette « réponse » je crois plutôt que le terme signifie la contribution du Canada aux travaux de la Commission internationale.

déterminants structurelsIncidemment je suis à lire un document que j’avais téléchargé depuis quelques semaines : Framework prepared for the Commission on Social Determinants of Health by the members of the WHO secretariat. Un cadre de référence vraiment intéressant, magistral oserais-je dire (77 pages), qui fait le tour des approches historiques et théoriques tout en insistant sur les dimensions politiques, de pouvoir des déterminants sociaux de la santé. Le graphique à gauche (cliquer pour agrandir) décrit les déterminants sociaux structurels de la santé. On y décrit aussi une série de déterminants intermédiaires, puis la synthèse.

hors les murs de l'hôpital

Un rapport (Teams without walls) du Royal College of Physicians souligne l’importance du travail interdisciplinaire et les effets pervers de certains modes de financement des hôpitaux en « fonction des résultats ». Une meilleure articulation des première et deuxième lignes avec les ressources dans la communauté de même que le leadership que devraient assumer les médecins sont parmi le spistes d’amélioration sugérées dans ce court rapport. Source [BMJ]

Dans un ordre d’idées similaire un projet pilote évalue que les soins palliatifs offerts à domicile à des patients en phase terminale de cancer ne sont pas plus coûteux qu’en milieu hospitalier, ouvrant la porte ainsi à un véritable choix pour le « mourir à domicile ».