indice du mieux-vivre

Dans le cadre des activités entourant son 50e anniversaire l’OCDE lançait 4 documents sur la croissance verte :

De plus, un site comparant les pays de l’OCDE grâce à un indice Vivre mieux était aussi lancé. On peut comparer les pays en regard de chacun des 11 éléments composant l’indice ou encore pour une pondération à votre choix. Créez VOTRE indice et comparez les pays.

J’ai déjà parlé ici et du National Account of Well Being, qui compare aussi les pays (Europe seulement, dans ce cas) mais à partir des réponses à une enquête sociale et de santé. Dans le cas de l’indice de l’OCDE, les indicateurs sont plus « objectifs » : taux de chômage, taux de particules dans l’air…

azalées et tulipes

Quelques photos prises, entre autres, au jardin d’azalées Leslie-Hancock du jardin botanique de Montréal… avec Mathis qui renifle une ou deux fleurs.


Oui, je sais. Je lui ai bien dit que si tous les visiteurs du jardin cueillaient ne serait-ce qu’une fleur chacun, il n’y en aurait plus… mais il était trop tard. Autant l’examiner sous toutes les coutures !

raison, biais de confirmation et délibération

Hugo Mercier fait parler de lui (ici, ou ) et de sa thèse sur la raison argumentative, à la suite de la parution d’un article dans la revue Behavioral and Brain Sciences. Un chercheur que j’ai eu l’occasion d’entendre à Montréal, dans une conférence organisée par l’Institut es sciences cognitives de Montréal en 2009.

Si l’article de la revue BBS n’est pas disponible, on peut retrouver sur le Social Science Research Network (SSRN) deux articles reprenant l’essentiel de l’argumentation (!) sans avoir l’étendue de la thèse de 376 page de M. Mercier :

Jonah Lehrer résume assez bien l’intérêt de ces textes, dans son billet The reason we reason, alors que Chris Mooney, qui publiait récemment un texte sur un sujet similaire dans la revue Mother Jones, The science of why we don’t believe science, s’entretient avec Mercier dans un billet sur Discover Magazine.

La raison n’est plus ce qu’elle était ! Continuer la lecture de « raison, biais de confirmation et délibération »

électoréalisme

Il y a plusieurs façons de « voter stratégique ». Circonscription par circonscription ou encore province par province !

Comme d’autres, j’ai été déçu de voir des députés qui faisaient « une bonne job » être balayés de la carte par des poteaux… Mais la majorité des électeurs ne suivent pas assez la politique de leur localité pour pouvoir dire si oui ou non leur député fait une bonne job. De fait, le type de revirement par vague comme nous venons de connaître au Québec me semble lié au système de représentation non proportionnelle que nous avons. Si nous avions un système proportionnel, où l’électeur peut être assuré que « chaque vote compte », il y aurait certainement un plus grand attachement, un plus grand engagement des électeurs à l’endroit du parti pour lequel il vote. Alors que dans la situation actuelle, où c’est celui qui remporte le plus de vote qui est élu même si cela veut dire neuf fois sur dix que plus de gens ont voté contre lui que pour lui, cela ne peut que nourrir le scepticisme et une forme de cynisme envers la classe politique.  Ainsi devient-il plus facile de voir l’électorat envoyer d’une saute d’humeur, par un déplacement de 30 % des voix (résultats 2011, résultats 2008), tout un parti dans la brousse, et une classe de néophytes au parlement !

Je n’aimerais pas être dans les souliers de Layton. Si son ambition est de gagner un jour une majorité au parlement, il lui faudra s’adresser aux «autres canadiens» sans pour autant s’aliéner la majorité québécoise qu’il vient de gagner. Incidemment, j’ai été frappé par la multiplicité des drapeaux canadiens dans la salle lors du discours de Layton, le soir de l’élection, alors que je n’en ai vu aucun dans la salle des conservateurs… ou s’il y en avait, c’était beaucoup moins visible que dans la salle du NPD. Je me disais : Ça aurait été une bonne occasion de faire flotter les deux drapeaux, canadien et québécois !

voter stratégique

Pour avoir une idée, comté par comté, des enjeux… Projet démocratie (www.projetdemocratie.org), pour ceux qui songent à « voter stratégiquement » ou qui souhaiteraient évaluer les possibles conséquences d’un vote enthousiaste…

mères immigrantes et santé des bébés

J’ai travaillé depuis quelques semaines à produire un rapport à partir des 12 000 naissances du territoire [quelques corrections encore et validations et vous pourrez le voir]. J’y compare les taux de bébés de faible poids, de prématurité, de retard de développement intra-utérin… en fonction de la scolarité, de l’âge ou du statut d’immigrant des mères. Des différences importantes existent, donnant l’impression que les enfants nés de mères immigrantes sont en meilleure santé que les autres. Mais il est possible que cela soit dû au fait que les mères immigrantes soient arrivées depuis peu au pays. C’est une hypothèse seulement car l’information disponible dans les avis de naissance ne permet pas de savoir quand ces mères sont arrivées. Ce sont les résultats d’une recherche du Dr. Marcelo Urquia, à l’hôpital St Michael’s de Toronto, dont on parle aujourd’hui dans les médias qui m’y ont penser.

Time since migration modifies the neighborhood deprivation gradient in preterm birth among immigrants living in Ontario cities. Immigrants reached the level of inequalities in preterm birth observed at the neighborhood level among the Canadian-born after 14 years of stay, but neighborhoods did not influence preterm birth among more recent immigrants, for whom the maternal country of birth was more predictive of preterm birth.

Le même Dr Urquia avait publié en 2008 une recherche, rapport disponible sur Statistique Canada,  comparant les taux d’issues défavorables de la grossesse (la naissance avant terme, le faible poids à la naissance et l’enfant né à terme avec un faible poids de naissance) avec le niveau de faible revenu des quartiers de résidence des mères.

Les corrélations entre le poids des bébés et la scolarité des mères, ou le faible revenu sont connues et étaient attendues. L’impact de l’immigration semble différencié suivant l’origine ethnique… mais cela est peut-être lié plus au temps écoulé depuis l’arrivée au pays.

Une autre corrélation vient complexifier le portrait : celle avec l’âge de la mère. N’étant pas spécialiste en la matière, j’étais sous l’impression que les mères jeunes (moins de 20 ans) étaient la cible première des programmes de prévention (du genre SIPPE). Pourtant, le nombre de bébés de faible poids et prématurés est de beaucoup supérieur chez les mères de plus de 35 ans… Dans le cas des bébés de faible poids (moins de 2 500 grammes à la naissance), on parle de 26 naissances pour les mères de moins de 20 ans et de 191 pour celles de plus de 35 ans. Est-ce ma vision tronquée et extérieure au domaine ou si on n’accorde pas un peu trop d’importance aux mères très jeunes et pas assez aux plus âgées ?

de chevet et d’ailleurs

J’ai terminé la lecture de La défense Lincoln mais trop tard pour aller voir le film. Celui-ci s’est replié vers la banlieue. Alors je me suis lancé dans le Solaire, de McEwan. Tout en poursuivant mon parcours de Gauchet (A l’épreuve des totalitarismes)… qui me donne parfois des frissons, en cette période électorale.

Pâques, période de cette réflexion récurrente sur le caractère inodore et insipide de l’athéisme, ou plutôt sur le manque de symbolisme de nos sociétés séculières. En fait c’est une liturgie laïque qui manque : pour retrouver ces moments de sens qui ont ponctué les cycles annuels des communautés depuis des temps immémoriaux. Mais pour cela il faudrait que les « cycles annuels » veuillent encore dire quelque chose, dans nos cités climatisées, chauffées, aseptisées où le temps a été découpé en petites rondelles horaires productives… Aussi j’ai commencé une brique, une bible : L’Âge séculier, de Charles Taylor. Ça me paraissait de circonstance. Mais je n’y ai plongé que le gros orteil, à peine parcouru l’introduction de 49 pages de cette somme de 1300 pages. Un pur plaisir que cette prose érudite et inspirée.

Joyeuses Pâques !

Gilles en vrac, en premier

Je suis surpris, parfois, de voir comment Google range ses réponses aux questions posées par les internautes. Surpris de voir mon site arriver en premier pour des questions aussi générales que celles-ci :

Pardonnez-moi cette boutade narcissique, j’avais un petit creux. Et puis, ça fait des jours que je n’ai rien écrit ici, trop pris par un document traçant le portrait sociologique des 12000 naissances qui ont eu lieu sur le territoire du CSSS depuis 6 ans. Fascinant. J’ai hâte de revenir sur terre… D’autres résultats dans la même veine, mais pas en première position (ici je fais le lien vers les résultats Google – qui changeront sans doute dans les prochains jours):