vendredi vrac (10)

Thèmes abordés : Sécurité – Droits sociaux – Santé – Logement-urbanisme – Environnement-climat

Sécurité

Sécurité civile à Terrebonne

La Ville de Terrebonne est heureuse d’annoncer la signature d’un protocole d’entente de collaboration de 5 ans avec l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS).

Sécurité urbaine à Québec

14 projets subventionnés en 2024

« Des interventions ont été menées à différents niveaux de prévention (primaire, secondaire et tertiaire) : kiosques d’information et ateliers de sensibilisation en milieu scolaire, travail de proximité auprès des jeunes dans les parcs, ateliers de prévention de la violence chez les jeunes à risque de devenir proxénète, ateliers sur la gestion des conflits offerts aux hommes ayant des antécédents de violence, intervention individuelle auprès de personnes présentant un haut risque de passage à l’acte suicidaire ou homicidaire, intervention en post-hébergement auprès des jeunes à risque ou en situation d’itinérance, etc.

Les projets ont contribué au développement de plusieurs facteurs de protection chez les clientèles desservies : développement d’un groupe de pairs positifs, de compétences en résolution de conflits et en gestion des émotions, engagement dans la collectivité, persévérance dans l’atteinte d’objectifs personnels (retour à l’école, intégration en emploi, maintien en logement), modification de comportements violents envers les autres et envers eux-mêmes, amélioration de l’estime de soi, etc. »

Droits sociaux

Grèves féministes et syndicalisme au Pays Basque

« Les champs professionnel et interprofessionnel ne sont pas isolés l’un de l’autre, mais travaillés ensemble au quotidien : activité permanente vers les petites et moyennes entreprises, élections professionnelles, syndicalisation, tournées des boîtes, luttes locales et négociations, services juridiques, mise en œuvre des orientations stratégiques, alliances avec le mouvement social et associatif (notamment dans le collectif Charte des droits sociaux de Euskal Herria ; mais aussi avec le collectif confédéral d’Action sociale, décliné dans les comarcas, et qui permet aux militant·es de ELA d’allier leur militantisme dans le syndicat et dans le mouvement social), etc. C’est ce que ELA appelle la comarca integral : un outil de mise en œuvre des orientations confédérales, adaptées au niveau du territoire, en concevant le syndicat comme une organisation ouverte sur la société, et non pas enfermée sur le seul lieu de travail. » [PresseGauche]

Québec ami des aînés

Lancement de l’appel de projets pour l’année 2025-2026 – jusqu’au 18 juillet

Pour consulter le guide d’information
(PDF, 545 Ko, 14 pages)
Formulaire – Demande d’aide financière 2025-2026
(PDF, 929 Ko, 17 pages)

Appel de projets 2025-2026 en cours jusqu’au 18 juillet 2025.

Sherbrooke, récipiendaire du Prix pour un Québec sans racisme

Cette reconnaissance souligne la collaboration de toute [la] communauté suscitée par notre toute première campagne de lutte contre le racisme et les discriminations, qui a contribué à poser les fondations d’une collectivité plus inclusive et respectueuse.

St-Jean-sur-Richelieu

Journée d’accueil des nouveaux citoyens issus de l’immigration
Poursuivant ses efforts pour une ville inclusive et attrayante, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a tenu, le 7 juin, sa traditionnelle Journée d’accueil des nouveaux citoyens issus de l’immigration. Organisée en collaboration avec L’ANCRE, l’activité a donné lieu à des rencontres humaines et chaleureuses.

La Mitis – immigration régionale

Pour faciliter l’établissement des personnes qui choisissent de s’installer dans la région, la MRC de La Mitis lance une toute nouvelle série de fiches informatives. Regroupées sous le nom Tout savoir sur La Mitis, ces fiches pratiques abordent des thèmes essentiels à la vie quotidienne : logement, emploi, climat, alimentation, loisirs et découverte du territoire.

Citoyenneté – Beloeil

La Ville de Beloeil est heureuse de dévoiler les deux projets lauréats de son budget participatif 2025, axé sur la thématique « Éducation et citoyenneté ». Les projets des écoles Polybel (Terrain de volleyball de plage : bouger ensemble, en plein air) et Le Tournesol (Classe extérieure : apprendre au grand air pour aérer les esprits) ont été choisis par la population pour bénéficier d’un financement municipal.

Warwick déploie son plan d’action

« On a réuni, dans ce plan d’action qui s’échelonne jusqu’en 2028, notre politique familiale, la démarche Municipalité amie des aînés (MADA) et la reconnaissance Municipalité amie des enfants (MAE). Ensemble, ils forment la base d’un plan d’action cohérent, inclusif et mobilisateur »

Itinérance – Montréal

Montréal cible le secteur MIL Montréal pour y implanter un projet d’habitations modulaires avec accompagnement

Intervention sociale innovante – Quartier des spectacles

Plus de 3,5 M$ pour une cohabitation harmonieuse au coeur d’un Quartier des spectacles vivant et humain

  • La Ville de Montréal investit près de 1,3 million de dollars pour financer une brigade de première ligne en intervention psychosociale dont la mission sera axée sur la prévention et l’établissement de liens de confiance avec les personnes en situation d’itinérance.
  • Les partenaires du pôle Place des Arts du Quartier des spectacles, la Place des Arts, le Complexe Desjardins, l’Université du Québec à Montréal, le Carré Saint-Laurent, la Maison du développement durable et le Palais des congrès investissent 1,2 million de dollars pour soutenir les services, y compris les loyers et l’accès à Internet, en plus de coordonner avec des partenaires privés une brigade mixte combinant intervenants sociaux et agents de sécurité.
  • Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale injecte plus de 1 million de dollars pour déployer une équipe d’intervention de jour, renforçant ainsi la continuité et la qualité des services sur le terrain.
  • Cette initiative vise à assurer la mise en oeuvre de la mesure 3.1.2.2 de Mobiliser. Accompagner. Participer., le plan d’action gouvernemental visant la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale pour 2024-2029.
  • La Société de développement social assurera la mise en oeuvre des actions sur le terrain en collaboration avec les milieux

En lire plus…

OPHQ – À part entière

Neuvième édition du Prix À part entière : l’Office des personnes handicapées du Québec dévoile le nom des finalistes

Montmagny – un plan d’action

La réalisation de ce plan s’effectuera grâce à des consultations citoyennes, à des échanges avec des organismes clés du milieu et au soutien de l’Office des personnes handicapées. Cette démarche permettra d’assurer que les données et informations recueillies soient les plus probantes et adaptées aux réalités du terrain. Le plan d’action permettra d’identifier les barrières existantes, qu’elles soient physiques, communicationnelles ou sociales par exemple, et de mettre en œuvre des mesures spécifiques pour les surmonter.

La Ville de Saint-Lin-Laurentides

Est fière d’annoncer le début des travaux visant à se doter d’une politique MADA-Famille (Municipalité amie des aînés et des familles), une démarche essentielle pour bâtir un milieu de vie inclusif, adapté et tourné vers l’avenir.

Services d’urgence

Services préhospitaliers d’urgence : Québec agit sur trois fronts Plus d’ambulances, plus de premiers répondants, plus de défibrillateurs. Voir aussi sur R-C, Québec décaisse 36M$.

Voisinage

La ville de North Kansas City rembourse les dépenses pour que les voisins se rencontrent !

This City Will Pay You to Meet Your Neighbors
A North Kansas City grant program offers up to $400 for residents to throw neighborhood block parties.

Santé

Beauharnois – santé mentale

La Ville encourage le groupe d’entraide Le Dahlia pour un projet novateur en santé mentale.
La Ville de Beauharnois est fière d’annoncer la conclusion d’une entente de partenariat avec le Groupe d’entraide et milieu de vie en santé mentale Le Dahlia afin de soutenir le développement du projet de balado « Jugement sur le divan », une initiative locale visant à sensibiliser la population aux enjeux de santé mentale.

Le paiement à la performance en santé

Le Devoir, 9 juin – Ce modèle exige des bases solides : un climat de confiance, une vision partagée, des indicateurs robustes, un suivi rigoureux et une gouvernance transparente. Or, le Québec d’aujourd’hui n’offre aucun de ces prérequis. Le réseau est désorganisé, les tensions sont vives entre Québec et les fédérations médicales, et la rémunération médicale reste un terrain glissant où politique et gestion se confondent.

Formation en médecine familiale en région

Le gouvernement veut soutenir l’Université du Québec dans la définition d’un nouveau programme de formation axé sur la médecine familiale. En échange du financement, l’établissement devra préciser au gouvernement comment ce programme pourrait être offert en collaboration et en complémentarité avec les facultés existantes dans toutes les régions du Québec, particulièrement celles qui ne sont pas servies par les campus délocalisés.

Aménagement – logement – urbanisme

Les propriétaires au pouvoir (Pivot)

Gabrielle Brassard-Lecours et Isaac Peltz

La recherche d’IRIS critiquant la théorie de l’effet de cascade : Le filtrage comme mirage de solution à la crise du logement : analyse des limites de ses effets. Le Devoir en a tiré un court article : La construction massive n’est pas suffisante pour régler la crise du logement.

Logement – Gatineau

Le Comité-choc en logement de la Ville de Gatineau dresse un bilan fort positif pour la dernière année : le nombre de projets de logement hors marché a augmenté de 320 % entre 2022-2023 et 2024-2025, totalisant plus de 1300 unités livrées, ou en voie de l’être, depuis sa création.

Sherbrooke – logements

Des centaines de logements sur la voie rapide

La Ville de Sherbrooke utilise les pouvoirs que lui accorde la Loi 31 afin d’autoriser deux projets d’habitation totalisant un minimum de 500 nouveaux logements sur son territoire.

Le conseil municipal a donné son accord pour l’implantation d’un projet de trois habitations multifamiliales comprenant un total de 300 logements en bordure de la rue Papineau.
L’implantation d’une habitation multifamiliale d’au moins 200 logements sur la rue Galt Ouest a également été approuvée.

Urbanisme tactique

L’urbanisme tactique modifie notre approche de la construction des villes, prouvant que des changements rapides et peu coûteux dans les espaces publics peuvent avoir un impact durable, sans budget important ni années de planification.

Voir aussi : Quantifying tactical urbanism: Economic impact of short-term pedestrianization on retail establishments

Ou encore Tactical Urbanism: Short-term Action for Long-term Change

Valoriser les espaces publics
Ce programme, Rural Placemaking, basé dans l’Indiana, est conçu pour les décideurs et les responsables locaux chargés de la supervision et de la gestion des espaces publics communautaires, tels que les membres des commissions des parcs et de l’urbanisme, les fonctionnaires et le personnel, ainsi que les membres d’organisations dont les missions sont liées à la fourniture de services, de programmes ou à la gestion d’espaces publics.

Voir aussi : Case Studies of New Ruralism

Transport collectif

Le manque d’accès aux transports en commun, surtout hors des grands centres, renforce les inégalités sociales et nuit aux chances d’une partie de la population d’accéder à un emploi ou à des soins de santé.
Le manque de transport collectif freine les moins nantis, Le Devoir, 5 juin 2025

Approvisionnement responsable

Repenser les façons d’acheter à Laval, la politique prévoit plusieurs actions structurantes :

  • Repenser les besoins avant d’acheter
  • Favoriser les fournisseurs locaux
  • Encourager les entreprises d’économie sociale
  • Privilégier des biens durables, réparables et de qualité.

Drummondville – Portail municipal des fournisseurs

Un outil stratégique pour optimiser nos démarches d’approvisionnement

Mes emplettes à bicyclette – Ste-Julie

Pour encourager l’achat local.
Lancé en 2019, ce programme permet aux commerçants julievillois d’acquérir, à prix réduit, des supports à vélo à installer devant leur commerce. Deux formats sont offerts, au coût de 75 $ (cinq places) ou de 100 $ (sept places).

Ste-Thérèse – Le chalet du parc Ducharme

Un lieu rassembleur modernisé pour la communauté thérésienne.

« Ce projet incarne la volonté du conseil municipal de doter la ville de Sainte-Thérèse d’infrastructures modernes, durables et pleinement ancrées dans la réalité de ses citoyennes et citoyens. Il reflète une vision municipale axée sur l’innovation, la qualité de vie et l’accessibilité, tout en répondant aux besoins concrets des usagers. Il illustre également l’importance que la Ville accorde à une collaboration étroite et continue avec les organismes locaux, dont le rôle est essentiel au dynamisme de la vie sportive, communautaire et sociale thérésienne. »

Environnement – climat

Des plastiques verts ?

« 3,4 M$ à Danone Canada pour soutenir sa transition verte »

3,4 millions de dollars à Danone Canada pour adapter deux de ses chaînes de production à la fabrication de pots de yogourt individuels plus durables. Les pots de polystyrène seront désormais fabriqués en résine de polyéthylène téréphtalate (PET) et intégreront du polyéthylène téréphtalate recyclé (rPET).

Rimouski

Nouveaux projets écoresponsables pour lutter contre les changements climatiques. Projets retenus :

  • Plantations dans le cadre du budget participatif citoyen
  • Optimisation énergétique des bâtiments
  • Soutien à l’implantation d’un projet d’autopartage
  • Restauration de la Pointe-aux-Anglais
  • Distribution de barils de pluie à prix réduit
  • Point de dépôt à l’écocentre pour la récupération des plastiques agricoles

10 000 arbres en 5 ans – RDP-PAT

L’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) a franchi aujourd’hui une étape symbolique et inspirante de son plan stratégique 2021-2031 en célébrant la plantation de son 10 000e arbre depuis 2021, dépassant ainsi son objectif initial de 7 500 arbres.

Le Val-Saint-François en action pour le climat

La MRC lance un sondage auprès de la population et des acteurs de son territoire

Sommet Québec Capitale Climat

La Ville de Québec, le Port de Québec, l’Université Laval, des entreprises privées et d’autres organisations ont annoncé de nouveaux engagements en matière d’action climatique. La Presse, 3 juin 2025

Agglomération de Québec

Plan climat 2026-2035 Miser sur les cobénéfices sur la santé, la sécurité et l’économie

Parc de la Rivière-des-Mille-Îles

À l’occasion de l’Assemblée générale annuelle d’Éco-Nature, les maires et mairesses de Laval, de Rosemère, de Deux-Montagnes, de Boisbriand, de Terrebonne, de Sainte-Thérèse, de Saint-Eustache, de Lorraine, de Bois-des-Filion, de Mascouche ont réitéré leur engagement commun envers la création d’un grand parc de conservation métropolitain de la Rivière-des-Mille-Îles. À ces 10 voix, s’est ajouté celle de la mairesse de Blainville.

«L’appel de l’Océan», de David Attenborough

Un documentaire stupéfiant dans l’insoutenable légèreté des profondeurs marines

Du haut de son (presque) siècle d’existence, David Attenborough narre sa vision des océans, «l’endroit le plus important sur Terre». Surtout, il s’attache à montrer la destruction méthodique de ces joyaux de biodiversité par la pêche industrielle, avec le soutien juridique et financier de nombreux États.

Réf. Urbanbike

Les mégaprojets ont un coût économique et environnemental majeur.

À l’ère de la décroissance, ils doivent devenir l’exception.
Maude Brunet, HEC Montréal, The Conversation

Étant donné que nous avons déjà des déficits de maintien d’actifs importants, que ce soit pour les aqueducs, les hôpitaux ou le métro de Montréal, nous devrions nous concentrer sur la maintenance des infrastructures actuelles plutôt qu’envisager de nouvelles constructions.

Climat contre capital

VIDÉO : Un panel de conférencières (1h30)

Opposer climat et capital implique de reconnaître qu’il faut collectivement choisir entre perpétuer un modèle complice de la crise climatique ou construire les alternatives qui rompent avec le schéma imposé. Ces alternatives se construisent déjà, dans les luttes paysannes, les résistances autochtones, les appels à la décroissance, les formes de réappropriation collective des ressources et d’économie circulaire, et dans les mouvements de jeunesse.

Avec Joëlle Zask, Alyssa Battistoni et Élisabeth Germain. Animé par Aurélie Lanctôt.

vendredi vrac (8)

[NOTE: pour que les liens vers les sections fonctionnent il faut que tout le billet soit chargé – cliquer sur le titre…]

Liens vers les sections : 1. Démocratie municipale; 2. Économie sociale, finance communautaire; 3. Santé; 4. Climat, énergie, transport; 5. Culture – éducation – développement social; et à la fin, les derniers articles traduits.


Démocratie municipale

Élections municipales 2025

Vivre en ville propose les 12 travaux de nos collectivités, une plateforme d’engagements concrets destinée aux candidats et candidates municipaux en vue des élections du 2 novembre prochain. Avec sa plateforme Les 12 travaux de nos collectivités, l’organisme propose 12 engagements structurants, adaptables à toute plateforme électorale, pour répondre aux défis pressants de notre époque: crise de l’habitation, étalement urbain, verdissement, mobilité, climat.

Saint-Jérôme – participation

Le ville de Saint-Jérôme adopte sa première Politique de participation publique
« La participation publique est un pilier essentiel d’une démocratie vivante. En adoptant cette politique, nous réaffirmons notre engagement à écouter les voix de la communauté et à travailler ensemble pour coconstruire une ville qui reflète les aspirations des Jérômiens et des Jérômiennes », explique le maire Marc Bourcier.

L’ensemble des politiques de St-Jérôme. La politique de participation publique

Laval

La nouvelle Politique de consultation publique et de participation citoyenne établit les principes et les modalités en matière d’information, de consultation et de participation des Lavalloises et des Lavallois et constitue le fondement de la volonté de la Ville de mettre en place une véritable culture de la participation citoyenne.

Investir dans le pouvoir citoyen

Une première boîte à outils sur le budget participatif

Une feuille de route concrète pour les municipalités québécoises, par le Centre d’écologie urbaine

«Nos villes au front»: plus d’autonomie pour les villes à bout de souffle

Un essai de François William Croteau, ‌ Nos villes au front. Repenser la gouvernance locale pour faire face aux crises, article de Jeanne Corriveau, dans Le Devoir.

Économie sociale, finance communautaire

Le SOMMET 2025

Le Sommet de l’économie sociale s’est tenu les 14 et 15 mai 2025 à La Tohu, à Montréal, et rassemblait des participant·es provenant du mouvement de l’économie sociale, du milieu entrepreneurial traditionnel, de la société civile, des sociétés d’État, du municipal, des gouvernements du Québec et du Canada et des Premières Nations.
Le CRISES et le RRESS ont participé non seulement à un panel dédié à la recherche mais aussi dans le travail de préparation au Sommet.


Une des huit illustrations de projets liés aux thèmes du Sommet.

Rendre à la communauté plutôt qu’aux actionnaires

Grande entrevue — Béatrice Alain, directrice générale du Chantier de l’économie sociale. La Presse, 13 mai 2025
« Il est temps de faire le point sur notre rôle », estime Béatrice Alain, directrice générale du Chantier de l’économie sociale, qui organise cette semaine à Montréal le Sommet de l’économie sociale.

Trois ans après le Sommet sur l’économie et l’emploi, le Chantier de l’économie sociale a été officiellement créé en 1999 et on a souligné les 10 ans de l’idéation de l’organisme en réalisant un premier Sommet de l’économie sociale en 2006.
Près de 20 ans, donc, après leur dernière rencontre au sommet, plus de 1200 acteurs du monde des coopératives et des organismes à but non lucratif (ayant une activité marchande) de partout au Québec vont se réunir cette semaine à Montréal durant le Sommet de l’économie sociale pour y discuter des grands enjeux qui animent cette force économique.

Finance durable et obligations communautaires

Je me demandais, dans un billet récent qui présentait le programme du Sommet sur l’économie sociale : Pourquoi il n’y a pas de thème « finance solidaire »? J’ai appris le lendemain que se tenait en même temps que le Sommet économie sociale, un Sommet sur la finance durable ! Sûr que la « finance durable » ce n’est pas la finance solidaire… de même que le « développement durable » ce n’est pas la transition socio-écologique. Mais ça aurait été bien d’avoir un solide volet financier, avec Fondaction et le Fonds de solidarité, au Sommet sur l’économie sociale. Sans doute que la « finance durable » ne visait pas les même clientèles : à 900$ le billet (pour les 3 jours), ou 1500$ incluant le souper-bénéfice… pas sûr que les groupes d’économie sociale aurait été nombreux…

Par ailleurs j’ai soulevé à quelques reprises dans ce carnet la question des obligations communautaires comme une stratégie de financement de projets d’économie sociale, mais aussi comme stratégie de sensibilisation et d’empowerment des communautés. C’est une formule qui devient plus commune. J’ai vu passer, sur le fil de En commun, deux appels à contribuer à de telles obligations:

Une radio communautaire faisant appel à son public pour construire une Maison de la radio, je comprends. Par ailleurs, je ne connaissais pas l’existence de Brique par brique. Cela semble une organisation assez jeune, et ça m’a fait réfléchir. J’avais toujours imaginé des organisations bien implantées (genre SHAPEM, ou le groupe ACHAT) dans leur secteur comme celles faisant appel à l’épargne sous forme d’obligations communautaires. Comment fait-on pour évaluer la solidité, les chances de réussite d’un projet d’investissement communautaire ? C’est une question pour un prochain billet !

Continuer la lecture de « vendredi vrac (8) »

vendredi vrac (7)

Les MRC

Municipalités

Mascouche

100 logements sociaux et abordables supplémentaires pour aînés autonomes.

L’immeuble de 100 logements qui sera bâti à Mascouche représente un investissement gouvernemental de 21,5 M$, auxquels s’ajoutent la contribution de la Ville de Mascouche qui cédera le terrain et offrira certains congés de taxes et coûts de raccordements. L’Office municipal d’habitation de la Rive Nord (OMHRN) assurera la gestion de l’immeuble et la sélection des personnes qui y résideront.

AUSSI : La ville de Mascouche présente son Plan d’action 2025 à l’égard des personnes handicapées

Repentigny

À l’occasion du Jour de la Terre, la Ville de Repentigny présente une version actualisée de sa Politique de foresterie urbaine et de biodiversité. Cette mise à jour vise à verdir davantage le territoire et à mieux protéger les arbres, les espaces verts et la nature, afin d’améliorer concrètement la qualité de vie de tous les citoyens[1] et de renforcer la résilience collective face aux changements climatiques.

La Ville de Repentigny met à jour sa Politique de foresterie urbaine et de biodiversité pour renforcer sa transition écologique

Saint-Félix-de-Valois

La municipalité bonifie l’accès aux logements abordables

Le conseil municipal de Saint-Félix-de-Valois a bonifié l’enveloppe pour le programme de supplément au loyer (PSLQ) à 19 000 $ lors de l’adoption du budget 2025 le 11 décembre dernier.

Les locataires qui bénéficient de ce programme paient un loyer correspondant à 25 % de leur revenu. La balance du loyer est couverte par le gouvernement via les Offices d’habitation (90 %) et les Municipalités (10 %).

« Cette enveloppe de 19 000 $ permet donc de financer jusqu’à 190 000 $ annuellement en loyer dans la communauté, ajoute Audrey Boisjoly. Ça a un effet levier vraiment intéressant et permet de soulager rapidement un grand besoin en logements abordables. »

Montréal

Budget participatif de Montréal : bilan de la troisième édition (2024-2025)

La Ville investit 45 M$ pour réaliser des projets proposés et choisis par la population. Plus de 880 idées ont été proposées et plus de 28 000 personnes ont participé au vote pour déterminer les projets à réaliser. Découvrez les 7 lauréats.

Sainte-Agathe-des-Monts

Une nouvelle entente intermunicipale en matière de loisirs pour favoriser l’accès aux sports et aux activités récréatives


DÉCLARATION DE RÉCIPROCITÉ (Qc)

concernant le nouveau partenariat entre le gouvernement du Québec et les gouvernements de proximité


Guides – outils – interventions

Mission 1000 tonnes lancent un guide pratique de nettoyage des cours d’eau

Par Recyc-Québec

Chaises des générations

Rosemont-La Petite-Patrie, un arrondissement qui s’engage pour les générations futures!

Le regroupement des Mères au front, en collaboration avec l’école Sainte-Bernadette-Soubirous, offre à l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie une Chaise des générations décorée par les enfants afin qu’une place symbolique à la mairie d’arrondissement soit réservée à la prochaine génération.

C’est à l’occasion du Jour de la Terre, le 22 avril 2025, que les enfants de 6e année ont fait le don d’une Chaise des générations.

Aussi

LA MRC D’ARGENTEUIL DÉVOILE LA CHAISE DES GÉNÉRATIONS OFFERTE PAR LES ÉLÈVES DU PROGRAMME ALTERNATIF DE L’ENVOL-DU-COLIBRI

Guide pour l’organisation d’événements écoresponsables

À l’occasion du Jour de la Terre, la MRC de Vaudreuil-Soulanges est fière de dévoiler son tout nouveau Guide pour l’organisation d’événements écoresponsables, un outil concret, développé en collaboration avec les responsables de la gestion des matières résiduelles des 23 municipalités de la MRC et destiné à accompagner les organisateurs d’événements de petite, moyenne ou grande envergure.

Construction durable

Un outil innovant pour verdir les appels d’offres en construction
Cet outil de référence présente des clauses prérédigées et personnalisables à intégrer dans les documents d’appels d’offres facilitant ainsi le déploiement des mesures de détournement de l’élimination des matières résiduelles, par la réduction à la source, le réemploi, le recyclage et la valorisation.

Efficacité énergétique

Hydro-Québec déploie la trajectoire d’efficacité énergétique la plus ambitieuse de son histoire

Les bibliothèques aux ÉU

Un billet de La bibliomancienne
Fondée en 1848, la Boston Public Library (BPL) est la première grande bibliothèque municipale gratuite aux États-Unis. Dès son origine, elle a porté une vision profondément démocratique : celle de l’accès au savoir pour toutes et tous, indépendamment du statut social ou économique. Son inscription gravée sur le fronton — « Free to all » — est devenue un emblème puissant de la mission publique des bibliothèques américaines.


Urbanisme

Plus de 700 logements locatifs à venir à Montréal

Le projet est conçu avec une vision axée sur le développement durable, mettant en avant des normes exemplaires d’accessibilité aux logements. Le bâtiment intègre des espaces communs attrayants, comme une cour intérieure verdoyante, un hall d’entrée double hauteur vitré avec un espace détente, une salle de conditionnement physique, un chalet urbain et une terrasse au toit. Situé tout près de la station de métro et de la gare Vendôme, Station C offrira un accès rapide et pratique au réseau de transport en commun.

Densification urbaine et écosystème

Répondre à la crise du logement tout en préservant l’écosystème et en s’intégrant dans le patrimoine déjà bâti, c’est ce que propose un nouveau projet d’architecture à Sutton.

Beyond Congestion Pricing: Strategies for Revolutionizing Urban Mobility

How cities are leveraging data and technology to improve their transportation networks and reduce traffic.

Santé

Réseau de recherche CARES

Un réseau interdisciplinaire, piloté par l’INRS, pour un Québec et des régions en santé

« Un réseau québécois de recherche en santé consacré aux contextes spécifiques et besoins criants des régions rurales et éloignées, trop souvent ignorées ou oubliées. Le CARES prend donc toute son importance dans le contexte actuel d’iniquité touchant la prestation des soins de santé et de services sociaux dans ces régions. »

L’avenir de la santé publique est en jeu

Un article de David Wallace-Wells, du New York Times.
Que j’ai traduit (avec DeepL).

« Ce qui est le plus effrayant avec la rougeole, ce ne sont probablement pas les décès qui y sont liés, dont deux ont déjà été enregistrés cet hiver, les premiers aux États-Unis depuis dix ans. Ce n’est peut-être même pas le risque de paralysie irréversible à vie, connu sous le nom de panencéphalite sclérosante subaiguë, qui n’existe qu’une fois sur 10 000. Il s’agit plutôt de l’effet beaucoup plus courant que le virus peut avoir sur ce que l’on appelle la mémoire immunologique, créant une amnésie immunitaire qui peut anéantir votre capacité à lutter contre de futures infections. » Suite…

Écologie

Vers un contrat éco-social : l’Accord de gestion vivante, ma traduction de l’article de Dark Matter Labs (DML) : Towards an eco-social contract: the Living Stewardship Agreement, 7 avril 2025

Une proposition audacieuse visant à appuyer les mouvements qui souhaitent prendre soin de rivières et de places naturelles. On s’appuie sur la technologie pour renforcer et rendre publics les engagements pris par les membres de la communauté… Intéressant (très) malgré le malaise que j’ai avec un certain aspect.

C’est un article qui flirte avec la technologie de la chaine de blocs (blockchain) sans jamais la nommer… et soulève des questions concernant le respect de la vie privée dans ces réseaux « denses » qui mettent en relation et qualifient actants et agents en inscrivant dans des registres permanents leurs interactions et engagements.

Il me semble avoir noté ailleurs chez DML (mais je n’ai pu retrouver l’article en question) une ouverture, un intérêt pour la technologie blockchain. Je voulais comprendre mieux cette question, liée étroitement à cette des cryptomonnaies. La très longue (37) page de Wikipedia m’a introduit assez bien. Notamment sur les conséquences écologiques de la logique de computation de masse, supposément pour garantir la sécurité, la résistance aux « attaques de 51% ». (Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ?)

Ma conclusion : le caractère inattaquable ou permanent des chaines de blocs est relatif; et son coût est prohibitif en énergie; des registres garantis par des structures humaines, comme l’État, pourraient être imaginés, construits, avec des coûts environnementaux plus légers. Plutôt que des chaines de blocs, ce sont des bases de connaissance évolutives mais qui doivent assurer leur pérennité. L’article mérite tout de même d’être lu !

vendredi vrac (5)

Pépites d’infos recueillies au cours des deux dernières semaines.

Table des matières

  • DC et OC
    • Deux outils écossais : pour des organisations plus solides; la recherche menée par des OBNL
    • Statistiques du Québec : évolution sur 25 ans
    • Les fiducies foncières
  • Démocratie municipale
    • Les souhaits du CREMtl pour 2025
    • Ma plateforme électorale (Espace MUNI)
    • Appel à candidature innovation (Espace MUNI)
    • Commission municipale : relations avec les OBNL
  • Politiques et services
    • Communs pour démocratiser les services publics
    • Lutte contre les agences privées en santé
    • Boîte à outil santé mentale au travail
    • Revenu minimum garanti : pour réduire la pauvreté
    • La COPHAN dénonce les coupures de services
    • Une première politique sur Alzheimer
  • Écologie, urbanisme, aménagement
    • La CMM s’oppose à l’enfouissement dans une aire humide
    • Eaux, villes et changement climatique : une formation gratuite de Polytechnique Montréal
    • Contre l’oléoduc : 100 organisations écologistes
    • Le parc des Gorilles sur un ancien tronçon de voie ferrée
    • Gestion des déchets : limites de l’autorégulation
    • Les terrains scolaires hors e prix
    • Repenser le développement des banlieues : tendances
    • Le Canada rehausse sa protection de l’eau douce
  • Transport
    • Les trains à grande vitesse… arrivent
    • La mobilité durable : collaboration avec l’UQAC
    • Micromobilité partagée
  • Économie, suffisance et décroissance
    • Urban development beyond growth
    • Pour une économie suffisante
    • Décroissance et récession, c’est pas pareil !
  • Et … nouvelles des localités :

Mont-Tremblant, Etchemins, Yamaska, Mascouche, St-Jérôme…


DC et OC

A. Building Stronger Community Organisations

Une initiative soutenue par le Scottish Community Development Centre. Dix (10) modules en ligne visant à renforcer les organisations communautaires. Cette ressource est conçue pour renforcer les compétences, la confiance et les connaissances des organisations dirigées par des réfugiés et des organisations de soutien aux réfugiés, bien que la plupart des documents soient utiles à n’importe quel groupe communautaire.

Cette ressource a été produite par le Scottish Refugee Council, avec le soutien du Scottish Community Development Centre, dans le cadre du programme New Scots, grâce à un financement de l’Union européenne.

B. Recherche menée par les organisations communautaires

Le même newsletter du SCDC nous propose un article sur la , écrrit par Community Knowledge Matters : ‘Finding Out for Ourselves’: Panel Discussion at SCVO’s The Gathering.

C. Parlant de newsletter, vous êtes abonnés à l’infolettre du CPDC ?

Continuer la lecture de « vendredi vrac (5) »

nos villes et nos villages

dans des écosystèmes à protéger

Le projet de loi 16, amendant la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, a reçu quelques 33 mémoires déposés lors des consultations tenues à la fin avril

La lecture de ces mémoires m’a appris plusieurs choses.

La loi des mines prime sur la loi des villes. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les droits des « claims » miniers priment sur ceux des municipalités : aucune déclaration de zonage ne peut s’opposer au droit du propriétaire d’un claim1Un claim minier est un droit exclusif permettant de vérifier la présence de minerai sur un territoire de 160 000 mètres carrés. Pour moins de 100 $, l’acquisition d’un claim se fait en quelques minutes seulement par l’entremise de la plateforme de gestion des titres miniers (GESTIM) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts.– Ici, le libellé de l’article 246 (voir ci-après) me semble donner beaucoup plus qu’un « droit de vérifier la présence ». .

Le fameux article 246 de l’actuelle Loi sur l’aménagement et l’urbanisme (LAU) dont plusieurs (7) des mémoires déposés recommandent purement l’abrogation :

246. Aucune disposition de la présente loi, d’un plan métropolitain, d’un schéma, d’un règlement ou d’une résolution de contrôle intérimaire ou d’un règlement de zonage, de lotissement ou de construction ne peut avoir pour effet d’empêcher le jalonnement ou la désignation sur carte d’un claim, l’exploration, la recherche, la mise en valeur ou l’exploitation de substances minérales et de réservoirs souterrains, faits conformément à la Loi sur les mines (chapitre M‐13.1).

Une telle préséance du régime minier sur le régime d’aménagement du territoire freine ou empêche les efforts de protection du territoire. Comme le rappelle le mémoire de la SNPC2Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec : « [L]e régime minier actuel (…) permet l’obtention presque automatique d’un claim minier donnant à son propriétaire le droit d’effectuer d’importants travaux d’exploration y compris l’extraction d’un maximum de 50 tonnes métriques de minerais. »

Les mémoires sont accessibles en consultant la page des travaux de la Commission de l’aménagement du territoire, plus précisément ses Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 16, Loi modifiant la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme et d’autres dispositions. Les 33 mémoires déposés sont accessibles sous le lien « Mémoires« 3(colonne de droite, en haut, deuxième item sous le titre Document(s) associé(s) au mandat).

Une situation d’autant préoccupante que le nombre de « claims » a explosé, croissant de 65% au cours des deux dernières années :

Expropriation « déguisées » ou évaluations gonflées ?

Une autre demande, répétée par plusieurs intervenants à la commission, vise à protéger les élus contre les poursuites intentées par des propriétaires de terrains à développer : les expropriations déguisées. C’est d’ailleurs le premier point soulevé par l’Union des municipalités dans son mémoire. Quelques exemples de telles poursuites qui ont fait l’objet de reportages :

Il semble que les propriétaires au Québec sont avantagés (et les collectivités désavantagées) par la loi (extrait du mémoire de l’UMQ):

Le droit québécois en matière d’expropriation est basé sur une approche où l’indemnité versée à la partie expropriée se fonde sur la « valeur au propriétaire » plutôt que sur la « valeur marchande » de l’immeuble exproprié. La valeur au propriétaire est ainsi établie en considérant l’utilisation potentielle de l’immeuble par son propriétaire. Le Québec fait figure d’exception à ce niveau à l’échelle canadienne. Le calcul de l’indemnité d’expropriation sur la base de la valeur au propriétaire consacre le droit de propriété au détriment du droit de la collectivité de verser un prix juste, fidèle au marché et de nature à réparer les préjudices qui découlent directement de l’expropriation.

Mémoire de l’UMQ à la Commission sur le Projet de loi 16

Autrement dit, un propriétaire de terrain (de golf, par exemple) peut souhaiter y développer des centaines de logements… et demander qu’on lui verse tous les profits qu’il aurait fait si on lui interdit de le faire ! C’est ce qu’on peut entendre par la « valeur au propriétaire ». « La spéculation sur les milieux naturels ne devrait pas prévaloir sur l’intérêt collectif qui commande leur protection. », affirme le mémoire de l’UMQ.

Avec une telle logique on peut imaginer que tous les terrains potentiels seront achetés, prenant automatiquement la « valeur au propriétaire »… Ce sont les « claims miniers » qui s’invitent dans le tissu urbain ! Bon, des claims qui coûtent un peu plus que 100$…

Il faut « moderniser la Loi sur l’expropriation afin de faciliter l’acquisition d’immeubles, notamment pour la protection de milieux naturels« , (3e recommandation du mémoire de l’UMQ). La protection des milieux naturels, oui mais aussi le développement des services collectifs et de proximité nécessaires à la création de collectivités viables. Le mémoire de la Ville de Montréal souligne avec force ce que plusieurs ont identifié comme problème : les municipalités doivent fournir gratuitement les terrains pour la construction des écoles. « Plus de vingt projets de construction d’écoles sont actuellement prévus. Cela représente des coûts de près de 200 M$ seulement pour l’acquisition de terrain. » (mémoire de la ville de Montréal) Cent-vingt millions (120M$) pour la ville de Laval, qui prévoit 14 nouvelles écoles. Et 24 millions à Brossard, pour deux écoles. Pourquoi les terrains à Brossard sont-ils plus chers qu’à Montréal ? Ce devrait être moins cher en banlieue que sur l’île ? Est-ce parce que les écoles seront plus grandes ou bien que les égos y ont une « valeur au propriétaire » plus pesante ? Sur cette question de l’expropriation, le point de vue d’avocats défendant des propriétaires : Ce qu’il doit en coûter d’exproprier (La Presse, 12 avril 2023).

Les villes demandent que le Québec paie la note des terrains, en plus de celle des bâtiments, quand il décide qu’il y a besoin d’une école. Mais les villes demandent aussi que les écoles soient moins loin et moins grosses (et dépendantes du transport scolaire), ce qui semble la formule privilégiée actuellement par les administrations scolaires. Il serait sans doute plus facile aux municipalités d’assumer la contribution du terrain si le prix de celui-ci n’était pas gonflé par la « valeur au propriétaire ».

Parmi les autres choses apprises en lisant ces mémoires : il existe une Coalition des terrains de golf en transition ! Une appellation que j’ai d’abord trouvée surprenante, sans doute parce que le golf est associé pour moi à « faire des affaires »… mais en y repensant, le golf est aussi, souvent, le fait d’amoureux des espaces verts. Et le poids des joueurs de golf n’est sans doute pas très grand quand les dollars des développeurs viennent peser dans la balance. De là une Coalition de sept comités de citoyens défenseurs des golfs comme espaces verts à préserver qui «permettraient de répondre aux objectifs de développement urbain durable que s’est donnés la région métropolitaine ». En plus de promouvoir de meilleures conditions de consultation (six (6) des 13 recommandations du mémoire portent sur l’amélioration de la consultation publique) la Coalition fait des liens avec la Loi sur le développement durable (adoptée en 2006) ainsi que la Stratégie de Développement durable 2023-2028. Connaissiez-vous le principe des 3-30-300 ?

La règle du 3-30-300 mis de l’avant par l’OMS pour guider les pratiques de planification territoriales en milieu urbain :

  • chaque personne devrait pouvoir voir trois arbres à partir de son domicile;
  • le taux de canopée urbaine devrait être d’au moins 30%;
  • et l’accès à un espace vert devrait être à moins de 300 mètres d’un domicile.

Le mémoire présente la carte des territoires protégés qui ont évolués depuis 2002. Mais les résultats sont encore loin du compte, en particulier dans le sud.

Source : Ministère de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques; tirée du mémoire de la Coalition des terrains de golf en transition

« Pour être cohérent avec les engagements pris par gouvernement du Québec lors de la COP15, désormais nous devrons donc considérer que lorsque que nous avons moins de 30% de milieux naturels protégés dans une province naturelles ou un domaine bioclimatique, toutes les superficies qui restent sont rares et précieuses et doivent être conservées. De plus, un effort de restauration doit être déployer pour atteindre le 30%. »

« Les principaux obstacles à l’atteinte de la cible de conservation dans la province naturelle des Basses-terres du St-Laurent est liée à la forte pression d’urbanisation et la tenure privée de la majorité des terres. Pourtant, nous devons protéger et restaurer les milieux naturels qui s’y trouve pour lutter contre les effets des changement climatiques, contrer l’effondrement de sa biodiversité et donner un accès à la nature et aux espaces verts à sa population. »

Mémoire de la Coalition des terrains de golf en transition

Zonage différencié et abordable pérenne

Deux autres changements importants ont été demandés par plusieurs intervenants : l’ajout du qualificatif « pérenne » au vocable « logement abordable ».Dans la formulation de la Ville de Montréal, la recommandation clé 10Modifier la notion d’abordable par l’abordable pérenne, de façon à garantir la portée dans le temps.

Et l’ajout d’un « zonage différencié » au nouveau « zonage incitatif » prévu par le PL 16. Une demande soutenue par le Chantier de l’économie sociale (dont le mémoire s’intitule : Le zonage différencié, une réponse à la crise du logement au Québec), mais aussi par la ville de Montréal. Pour « offrir un bonus de densification octroyé spécifiquement au développement de logements pour les projets dont 100 % des unités construites sont abordables de façon pérenne. »

Si vous souhaitez vous plonger dans le texte des mémoires déposés :

Liste des mémoires sur le projet de loi 16
Union des municipalités du Québec (PDF, 956 Ko) 
Ordre des urbanistes du Québec (PDF, 1 Mo) 
-2_Entremise (PDF, 3 Mo) 
Alliance ARIANE (PDF, 1 Mo) 
Communauté métropolitaine de Montréal (PDF, 1 Mo) 
Michel Rochefort et Hélène Doyon (PDF, 858 Ko) 
Alliance des corporations d’habitations abordables du territoire du Grand Montréal (PDF, 862 Ko) 
Chantier de l’économie sociale (PDF, 1 Mo) 
Charles Breton-Desmeules (PDF, 2 Mo) 
Association professionnels construction habitation Québec (PDF, 2 Mo) 
Institut de développement urbain (PDF, 1 Mo) 
Ville de Laval (PDF, 9 Mo) 
Corporation Cadillac Fairview Limitée (PDF, 816 Ko) 
Association des directeurs généraux des municipalités du Québec (PDF, 765 Ko) 
Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (PDF, 622 Ko) 
Centre d’écologie urbaine de Montréal (PDF, 2 Mo) 
Société pour la nature et les parcs du Canada section Québec (PDF, 4 Mo) 
Fédération québécoise des municipalités (PDF, 7 Mo) 
Association des directeurs municipaux du Québec (PDF, 1 Mo) 
Association des aménagistes régionaux du Québec (PDF, 11 Mo) 
Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (PDF, 6 Mo) 
Ville de Montréal (PDF, 839 Ko) 
Union des producteurs agricoles (PDF, 813 Ko) 
Ville de Québec (PDF, 706 Ko) 
Vivre en ville (PDF, 1 Mo) 
Corporation des officiers municipaux agréés du Québec (PDF, 985 Ko) 
Institut du nouveau monde (PDF, 1 Mo) 
Corridor appalachien (PDF, 914 Ko) 
Coalition Terrains de golf en transition (PDF, 1 Mo) 
Fédération des producteurs forestiers du Québec (PDF, 1 Mo) 
Collectif G15+ (PDF, 1 Mo) 
Association des architectes paysagistes du Québec (PDF, 1 Mo) 
Paré + Associés inc. (PDF, 1 Mo) 
Les liens conduisent au site gouvernemental. Si la disponibilité des documents vient à faire défaut, je pourrais déposer les documents sur un répertoire accessible de ce blogue.

Notes

  • 1
    Un claim minier est un droit exclusif permettant de vérifier la présence de minerai sur un territoire de 160 000 mètres carrés. Pour moins de 100 $, l’acquisition d’un claim se fait en quelques minutes seulement par l’entremise de la plateforme de gestion des titres miniers (GESTIM) du ministère des Ressources naturelles et des Forêts.– Ici, le libellé de l’article 246 (voir ci-après) me semble donner beaucoup plus qu’un « droit de vérifier la présence ».
  • 2
    Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec
  • 3
    (colonne de droite, en haut, deuxième item sous le titre Document(s) associé(s) au mandat)

Une rencontre stimulante, très. Même en mode virtuel!

Les États généraux du développement des communautés, organisés par le Collectif des partenaires en développement des communautés ont eu lieu du 31 octobre au 4 novembre dernier.

Il ne pouvait pas en être autrement après tant de travail préparatoire. Pour en avoir une idée, consultez le Tour d’horizon qui fut magistralement synthétisé par Maria et Pierre-Elie de l’OVSS : plus de 40 milieux rencontrés. C’était ma première expérience avec la plateforme Gather Town et ce fut, somme toute, assez facile et distrayant, Même si cela ne m’a pas guéri, magiquement, de l’angoisse du premier contact avec des inconnus ou de ma maladresse en matière de small talk. J’aurais dû mieux tendre l’oreille en passant à proximité des petits groupes discutant sur la place publique… et m’inviter plus souvent dans la conversation !

Je ne tenterai pas ici de faire un résumé systématique des tous les ateliers et séminaires auxquels j’ai participé pendant les cinq jours. Plus modestement je souhaite partager mes « coups de cœur » et moments marquants de la semaine. 

La première journée fut consacrée à un retour sur le Tour d’horizon, dont la synthèse en 10  fiches allait aussi servir de base aux travaux de différents ateliers : dynamiques territorialeséquité territorialedifférents paliers – local – régional – nationalgouvernance intersectoriellegouvernance – leadership (I)gouvernance-leadership (II)transition socioécologiqueparticipation citoyenneimagination des possiblesressources humaines et roulement de personnel

Geneviève Giasson ouvrait la deuxième journée, en tant que directrice générale de la MRC du Val St-François. Une personne bien au fait des enjeux et réalités du développement des communautés car elle a été longtemps directrice de Communagir. J’ai eu l’impression que sa position de DG de MRC pesait sur son discours… comme si l’enthousiasme que je lui connaissais s’était un peu dilué ou était contraint par sa fonction. C’est une question que je poserais bien à un autre DG que j’ai connu alors qu’il était, lui aussi, membre du C.A. de Communagir : Gilles Gagnon, qui était à l’époque DG de St-Urbain et qui est maintenant DG de Baie St-Paul. Une position au cœur de l’action mais qui impose peut-être d’être moins visible et actif sur la place publique !? 

Le contraste était particulièrement évident lorsqu’on le compare au discours des élues de 3 municipalités… sur lequel je reviendrai plus loin. 

J’ai beaucoup apprécié le séminaire « Perspectives autochtones » où trois intervenantes nous ont entretenu des défis et de la réalité du développement des communautés autochtones. Premier constat : un (ou une ?) des panelistes n’a pu se joindre à la discussion car le réseau internet était « down » dans son coin de pays ! Le séminaire était animé par Imany Bégin-Paul, chargée de projet – Alliances et solidarités avec les Premiers Peuples du Front commun pour la transition énergétique, et sa sœur, Natanaël Bégin-Paul, directrice de Tshuapamitin. Kathryn St-Aubin s’est ajoutée au tandem spontanément pour partager sa connaissance du terrain. À un moment de la discussion Imany (ou était-ce Natanaël ?) nous a rappelé que les communautés locales autochtones sont l’équivalent des petites municipalités présentes sur tout le territoire : il faut gérer les besoins de base, et aussi les différends en matière de perspectives de développement économique. De petites municipalités qui incarnent ce que le terme intersectionnalité veut dire ! Ce fut un échange entre pairs sur les questions d’organisation communautaire et de développement local qui m’a donné le goût d’aller plus loin : ne serait-ce que visiter quelques-unes de ces communautés qui nous entourent… 

Le moment le plus fort de cette semaine fut, pour ma part, le séminaire offert par trois élues municipales, deux mairesses et une conseillère, exceptionnelles de sagesse et d’expérience. 

3 élues inspirantes !

« Il est souvent plus facile de changer de personne que de changer la personne » disait une des mairesses, soulignant ainsi l’avantage de notre système démocratique. On parlait ici de changer nos élu(e)s, mais aussi, comme le soulignait une des mairesses, il faut parfois changer de DG !

Les situations évoquées par les élues sont très différentes : petites municipalités avec 3 employés ou grandes villes avec des centaines ou des milliers d’employés. Mais la situation des petites municipalités (moins de 5000 habitants) est la plus commune : 83% des élus municipaux l’ont été dans de petites municipalités! Même si ces dernières ne représentent que 15% de la population du Québec. Le vécu de ces élus est fait de bénévolat et de travail à temps partiel, avec très peu de ressources, alors que les grandes villes ont vu leurs élus se professionnaliser. 

Mais c’est la même passion politique qui anime ces élues. « C’est la frustration qui m’a amenée en politique » disait Madeleine Lefebvre, conseillère à Maniwaki. Insatisfaite de voir ce qui se faisait, elle s’est engagée. Évelyne Beaudin, mairesse de Sherbrooke : « J’ai créé un parti (Sherbrooke citoyen) pour porter ces idées, cette vision ». Geneviève Dubois, mairesse de Nicolet complétait ce trio de femmes inspirantes. 

D’entrée de jeu, Madeleine Lefebvre((En plus d’être conseillère municipale de Maniwaki, Madeleine a réaliser une recherche auprès des élus de petites municipalités dans le cadre de ses études doctorales. Ce qui donnait un poids supplémentaire à ses affirmations.)) affirmait « Il faut faire plus et dépasser la consultation pour favoriser la participation citoyenne. Sur ce point, on fait très peu, et plutôt mal. » Sur le moment, même si je n’étais pas dans la salle (tout se passait sur mon écran) j’ai pu sentir l’opposition spontanée des deux mairesses ! Dans les petits milieux les élus ont parfois l’impression qu’ils connaissent tout le monde : « J’ai été à l’école avec eux ». Aussi ils sentent moins le besoin de rejoindre, consulter et écouter la population. Il faut que la population vienne au conseil municipal afin de montrer aux élus qu’ils ne connaissent pas tout le monde ! 

Geneviève Dubois, mairesse de Nicolet, souligne l’importance de l’exemplarité pour changer les choses : c’est en ayant une gestion transparente que des élus peuvent montrer à ceux qui n’y sont pas enclins que c’est possible et même profitable. Sa région a été frappée durement au cours de la dernière période par les inondations. La solidarité qui s’est manifestée dans le contexte fut éclairante : qu’on soit du secteur privé, public ou communautaire, « citoyens, patients et clients : ce sont les mêmes personnes ». La mairesse dit ne pas connaître suffisamment, ni être connue par, le « communautaire ». « On ne se connait pas. Les élus ne vous connaissent pas. Pour eux, vous êtes ceux à qui on donne une subvention une fois l’an. » Elle invite les réseaux communautaires à venir aux réunions du conseil municipal « pour nous dire ce que vous faites ». 

Il faut partager le pouvoir : quand les gens participent à la décision, ils deviennent des ambassadeurs de son application. Elle n’a pas d’inquiétude devant la parole ou l’engagement des citoyens. Prenant l’exemple d’une expérience de budget participatif : les suggestions faites par les citoyens sont plein de bon sens ! Mme Dubois souligne au passage la difficulté de gérer certains projets avec les petites municipalités rassemblées par la MRC : toutes les municipalités reçoivent le même montant, mais c’est la ville-centre qui épongera 33% de la facture ! 

La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, note que la professionnalisation des élus, qui peuvent maintenant se consacrer à temps plein à ce travail, a parfois comme conséquence de transformer les électeurs en consommateurs. Certains se disent « J’ai payé des taxes; tu es mon employée; tout ce que j’ai à faire c’est d’ouvrir la bouche ! ». Mais ce n’est pas toujours comme ça. Certaines communautés savent se mobiliser et produire des choses extraordinaires.

L’espace de marché public (ou communautaire) de Compton

Elle donne l’exemple du Marché de Compton, où un terrain fut offert par le groupe des Lyons, où de beaux kiosques furent construits collectivement… Elle souligne au passage qu’on ne peut pas seulement compter sur le dévouement et l’enthousiasme des employés de la ville ! Il faut maintenir l’action volontaire typique des petites villes. Pour cela elle compte sur les arrondissements qui rapprochent l’administration des citoyens. Mais aussi elle souhaite expérimenter un projet qui a déjà été mis en pratique en France (dans le 14e arrondissement de Paris) : l’hyper voisin. 

Cette mairesse est convaincante ! Et son idée d’expérimenter la formule d’hyper-voisins (que je préfère, quant à moi, au terme « ami du quartier » – l’ami de chez Jean-Coutu ?) me fait penser aux organisateurs et travailleurs communautaires des premiers CLSC. Il y avait une permanence, sur un assez petit territoire. Des citoyens de ces territoires ont parfois été embauchés comme travailleurs-travailleuses communautaires. Mais quel sera le niveau de qualification demandé ou offert à un tel hyper-voisin ? Et sera-t-il assez respecté par les divers départements et spécialistes de l’appareil municipal pour être vraiment utile et crédible ? Il faut définir, valoriser une relation de qualité, professionnelle avec la population. Éviter la création de dépendance et d’infantilisation ou pire, l’établissement d’un marché noir (ou gris) de la résolution de problèmes! Une relation éducative, apprenante, co-constructive d’un service public à l’écoute et réactif. Autrement dit ce n’est pas seulement la première ligne qu’il faut rapprocher du citoyen, c’est tout l’appareil qu’il faut assouplir… Ici, vous l’aurez compris, c’est moi qui parle.

Ce séminaire donné par des élues municipales passionnées et inspirantes s’est terminé sur des appels à la participation aux conseils (municipaux ou d’arrondissements), des appels au partage d’informations et d’agendas, des appels à VOTER pour choisir vos élu-e-s, car le taux de participation est toujours bas au niveau municipal. Des appels, finalement, à ce que les paliers supérieurs donnent aux municipalités des moyens à hauteur de leurs mandats, de leurs potentiels.

À la plénière de clôture, des appels à « travailler ensemble », à créer des espaces de dialogue, où vivre le paradoxe : apprendre la reconnaissance mutuelle tout en abandonnant les étiquettes. Il faut « décloisonner les espaces de concertation pour y faire de la place pour l’éducation, l’économie sociale, les réalités autochtones » et (c’est moi qui ajoute) pour ce grand éléphant dans la salle : les acteurs et partenaires économiques. 

Ma conclusion : le processus, le chemin parcouru pour arriver à ces États généraux a été plus important encore que l’événement, même si ce dernier fut un franc succès. Quand je me remémore la richesse des contenus extraits des rencontres Tour d’Horizon j’ai l’impression qu’on n’y trouvait pas aussi bien exprimées que pendant le colloque cette césure, ce contraste entre petites communautés et grandes villes et agglomérations; entre l’agir quasi-bénévole et l’engagement professionnel. Et la tension, la différence, comme le soulignait la mairesse de Sherbrooke, entre le développement social et le développement territorial. Je devrai relire les fiches synthèses pour vérifier. 

politique municipale

Notes en marge de Sauver la ville, de Daniel Sanger

Les municipalités et villes sont des « créations des gouvernements provinciaux ». La Cour suprême du Canada vient de le réaffirmer en refusant d’invalider la décision, pour le moins maladroite et grossière, du gouvernement Ford de réduire drastiquement le nombre d’élus au conseil municipal de Toronto, cela en pleine campagne électorale en 2018 ! Un geste qui avait toutes les allures d’une revanche de la part d’un ancien élu municipal devenu premier ministre.

Les municipalités du Québec ont aussi connu leur lot de brassage des cartes quand il y eut les vagues de fusions, imposées par un gouvernement du Parti Québécois — ce qui, pour la Ville de Montréal permettait, enfin, d’unifier un patchwork de petite municipalités indépendantes sur l’île. L’initiative de Jean Charest, prise dans le feu de la campagne électorale de 2003, de promettre la possibilité de se défusionner, à la surprise((Sauver Montréal, p. 67)) du Parti Libéral et des maires des anciennes villes de l’ouest de l’île qui s’étaient faits à l’idée et avaient trouvé leur place dans la nouvelle Grande ville… montre bien que la planification et la rationalité ne sont pas toujours présentes dans ces décisions qui structurent (ou déstructurent) nos gouvernements de proximité.

par Daniel Sanger

La lecture, que j’ai trouvée passionnante, de cette chronique relatant la montée vers le pouvoir d’un nouveau parti politique montréalais, Projet Montréal, donne à penser sur la nature même de l’engagement et des affiliations politiques au niveau municipal. Le nombre de transfuges, la facilité avec laquelle de nouveaux partis sont créés à la veille d’une élection… la facilité, relative, avec laquelle on tente ou prévoit fusionner ces partis, derrière des portes closes… cela donne vraiment l’impression que les partis sont, pour certains, d’abord des véhicules pour l’atteinte d’objectifs personnels : prendre et conserver le pouvoir, obtenir une place au conseil exécutif… avec les émoluments qui s’y rattachent. C’est vrai que le « parti », à l’échelle municipale, se résume souvent à un rassemblement autour d’un maire potentiel, autour d’une marque, d’un slogan, d’une image. Et même, parfois, ce rassemblement trouve sa force principale dans le fait d’être « contre », de vouloir simplement déloger l’équipe en place. L’étude des politiques, la base militante et le membership sont alors de peu d’importance.

On pourrait dire la même chose de partis politique provinciaux ou fédéraux… La personnalité du chef et quelques slogans tiennent parfois lieu de programme lorsque la conjoncture s’y prête. Mais tous les partis n’ont pas cette même évanescence ou la même centration autour de la figure du « chef ». Les partis de gauche ou sociaux-démocrates ont sans doute une meilleure tradition de démocratie intérieure, avec des instances locales et régionales dynamiques favorisant la discussion et la réflexion. Mais les grands cultes de la personnalité à la Staline ou Mao viennent infirmer cette perception. Et la militance de droite, en particulier depuis l’antagonisation de la vie politique américaine, me semble bien vivante.

L’obligation devant laquelle nous nous trouvons, collectivement, de changer de régime, de « paradigme« , devant les dangers et catastrophes qui s’annoncent devrait-elle favoriser l’ancrage des pratiques politiques dans des structures plus démocratiques et ouvertes ? C’est ce que je me dis parfois : il faudra plus que des fonctionnaires compétents et des élus allumés pour amener les gens, avec leurs familles et leurs entreprises, à effectuer un virage, un changement relativement radical dans leur manière de vivre, de travailler, de consommer, de se déplacer. Pourtant on a parfois l’impression que la base militante d’un parti devient une nuisance lorsqu’il s’agit de gérer l’appareil gouvernemental : il est plus facile de se replier sur un exécutif serré pour agir d’une main ferme et ordonnée. Les débats et tendances contradictoires peuvent devenir paralysants lorsque les questions sont complexes et les intérêts multiples.

Cette complicité entre élus et membres (et sympathisants) d’un parti est non seulement importante pour porter et développer le programme du parti, mais aussi pour influencer les autres instances, dimensions de l’action citoyenne : pour que Montréal soit branchée sur la province, sur le pays. Pour que tous les Québécois se sentent Montréalais. Et vice-versa.

À la fin de son livre Brève histoire de la gauche politique au Québec, qui comprenait une description assez détaillée de la naissance et des premières victoires électorales de Québec Solidaire, François Saillant se questionnait :

« Plusieurs dizaines de personnes s’activent désormais à sa permanence et auprès de son aile parlementaire. Une partie d’entre elles peut se consacrer à temps plein au travail du parti, ce que peu de membres ont la possibilité de faire. (…) Comment est-il possible, dans une telle situation, de faire en sorte que les membres conservent le plein contrôle de leur parti et que leur contribution lui demeure essentielle? »

Jonathan Durand Folco, dans le dernier numéro de la revue Relations,((Article repris pour l’essentiel dans Le Devoir du 5 octobre)) critique l’orientation sociale-libérale de Projet Montréal, qu’il définit comme combiner des mesures sociales et écologiques à une politique économique relativement orthodoxe capable de s’accommoder du statu quo néolibéral. Mais face au possible retour de Denis Coderre, il est préférable, dit-il, d’appuyer Projet Montréal et Valérie Plante, afin d’avoir une « administration plus ouverte aux idées progressistes, avec laquelle il sera plus facile de dialoguer et la convaincre de réaliser des changements plus radicaux… à condition bien sûr qu’il y ait des forces sociales pour la pousser à bousculer le statu quo. »

Ces fameuses forces sociales sans lesquelles aucun parti, aucun gouvernement ne peut faire autre chose que de gérer le stock de chaises (et la playlist) sur le pont du Titanic. C’est une autre manière de nouer, soigner les relations entre société civile et société politique qu’il nous faut, et vite !

Valérie Plante nous a prouvé qu’elle savait être « L’homme de la situation » au cours de son premier mandat. Saura-t-elle être « La femme de la situation » dont nous avons un urgent besoin ?

logement social et communautaire – jour 1

J’ai rencontré des passionnés, des allumés, des convaincus. C’était des professionnels chevronnés et dévoués, des citoyens engagés, des entrepreneurs sociaux créatifs. Des animateurs de communautés, des défenseurs et promoteurs de droits sociaux et aussi des gestionnaires et élus responsables et à l’écoute.

Pour la seconde fois en deux ans (voir billets d’alors) j’ai eu la chance d’assister au colloque du Réseau québécois des OSBL en habitation (RQOH) qui se tenait à Montréal, accolé cette fois à celui de l’association canadienne : l’ACHRU-CHRA ((Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine)). Un rassemblement de 750 personnes avec un programme impressionnant !

L’atmosphère était nettement plus optimiste qu’il y a deux ans. Le nouveau gouvernement libéral promettant des investissements à court terme et l’élaboration collaborative d’une stratégie à long terme d’ici deux ans.((Cette perspective vue du Québec, on peut souhaiter qu’elle ne servira pas d’excuse ou de paravent à la contraction des efforts du gouvernement provincial en matière de logement social.))

En plénière d’ouverture du 12 avril, l’architecte Ryan Gravel présenta différents exemples de  revitalisation où des infrastructures obsolètes (ex : voies ferrées inutilisées) sont réaménagées pour faire place à de nouvelles manières de vivre en ville. L’exemple d’Atlanta, où habite l’auteur du livre Where we want to live, était particulièrement démonstratif. Je me demandais comment nous, montréalais, pourrions profiter de tels réaménagements le long de cette voie ferrée qui entoure justement les quartiers centraux. Il nous faudra trouver moyen de négocier avec des compagnies ferroviaires qui ne sont pas faciles d’approche ! Une alliance canadienne des forces et expériences serait certainement utile à ce propos.((Voir cette petite animation que j’ai développée en 2001-2002 – les techniques d’animation n’étaient ce qu’elles sont devenues !))

L’atelier portant sur « Permaloge » présenta cette idée, qualifiée d’audacieuse par les promoteurs eux-mêmes (RQOH), qui viserait à appliquer le principe du Fonds des générations au domaine du logement communautaire et social. C’est une proposition complexe sur laquelle je devrai revenir dans un prochain billet. Pour le moment disons en résumé qu’il s’agirait de financer le logement social et communautaire par une émission d’obligations gouvernementales à 3 % dont les résultats en terme de fonds levés seraient réinvestis par une instance compétente (ex. la Caisse de dépôts) produisant des revenus à hauteur de 7-8%. La différence entre les intérêts payés sur les obligations et les revenus tirés de l’investissement servant à financer le logement social. Ici la modélisation appliquée à l’échelle d’un logement.

permaloge_modelisation

Dans la même veine, mon atelier suivant présentait  Valocom, une autre proposition du RQOH qui vise cette fois à répondre aux besoins de travaux et de valorisation de l’équité accumulés par le secteur du logement communautaire dont les actifs sont évalués à près de 5 G$.

Sans aller très loin dans l’analyse de cette approche de financement obligataire je me demande si l’argument de vente principal des promoteurs de Permaloge (libérer le gouvernement de la charge des logements subventionnés par PSL après 15 ans) n’est pas aussi son talon d’Achille. N’est-ce pas là une forme de privatisation de la responsabilité de l’État ? Dans 15 ans seulement, c’est mieux qu’un retrait immédiat comme on en parle en laissant entendre qu’Accès-logis pourrait disparaître. J’y reviendrai. [Pour un retour historique sur ce programme voir AccèsLogis Québec (1997-2015) : les hauts et les bas de la co-construction d’une politique publique (pdf)]

En fait c’est d’un repli de l’investissement « dans la pierre » qu’il est question, en prétextant que la subvention à la personne (PSL) est plus adaptable et que le marché privé peut s’occuper d’investir dans « la pierre ». Cette question « la pierre ou la personne » ouvrait la plénière qui terminait la journée du 12 pour le RQOH : Les municipalités et le développement du logement communautaire. Trois maires, de petite, moyenne et grande municipalités, représentant les deux fédérations et la ville de Montréal ont répondu à des questions telles « Financement de la pierre ou des personnes ? ».

J’ai été agréablement surpris de la vigueur avec laquelle les élus municipaux ont défendu l’importance de l’investissement à long terme, « dans la pierre ». Et aussi de quelques réparties critiques, notamment de la Ville de Montréal, à l’endroit de la SHQ : « Accès-logis 2.0, ça ne veut rien dire », ou encore « On travaille avec les coûts admissibles de 2009… On fait du travail que la SHQ refera ! ». Voici quelques gazouillis (tweets) rédigés en rafale (les 12 premiers en 26 minutes !) durant la plénière reprenant, résumant certaines déclarations des maires.

gilles_a gillesenvrac
Municipalités et développement logement communautaire, panel de 16h à 17h30 Copeman (Mtl) Cusson (UMQ), Thibert (FQM)
16-04-12 16:26
gilles_a gillesenvrac
Aide à la personne ou à la pierre ? Les deux… L’un est flexible, l’autre est permanent… La ville de Mtl veut les deux. #untoitundroit
16-04-12 16:31
gilles_a gillesenvrac
L’aide à la pierre est plus structurant. Contribue mieux à la revitalisation des quartiers. Maire Drummondville, UMQ #untoitundroit
16-04-12 16:33
gillesenvrac
FQM, les deux approches sont complémentaires. Le supplément est essentiel dans les petits milieux. Préserver multi approches #untoitundroit
16-04-12 16:35
gillesenvrac
Rôle des municipalités dans le logement communautaire ? On connaît le terrain, accessibilité, exclusion. Mais peu consultés #untoitundroit
16-04-12 16:39
gillesenvrac
Petites municipalités souvent même pas une personne pour s’occuper de ça. connaît les problèmes, mais faut avoir les moyens #untoitundroit
16-04-12 16:40
gillesenvrac
Montréal est mandataire. On travaille avec les coûts admissibles de 2009… On fait du travail que la SHQ refera ! #untoitundroit
16-04-12 16:42
gillesenvrac
Travailler sans être assujettis à des règles parfois archaïque. Montréal. #untoitundroit
16-04-12 16:43
gillesenvrac
FQM Les programmes doivent tenir compte des capacités des petites municipalités #untoitundroit
16-04-12 16:45
gillesenvrac
MTL 25000 ménages en attente de logement. Accès logis 2.0 ne veut rien dire… #untoitundroit
16-04-12 16:46
gillesenvrac
MTL veut répondre aux besoins avec le fédéral et le provincial, prendra beaucoup d’efforts conjoints. #untoitundroit
16-04-12 16:48
gillesenvrac
Qu’arrivera-t-la fin de conventions ? On veut participer aux discussions partenaires du gouv fédéral et avec les org. comm. #untoitundroit
16-04-12 16:52
gillesenvrac
Logement communautaire un investissement, pas une dépense. #untoitundroit M. Cusson
16-04-12 17:00
gillesenvrac
Important d’informer les élus pour soutenir les projets, pour réduire les préjugés. @RQOH_ #untoitundroit
16-04-12 17:07

Atelier municipalités et logement communautaire

gillesenvrac
Impôt foncier, impôt le plus régressif et moins adapté à la redistribution. Mais Ville a rôle lutte pauvreté, itinérance. #untoitundroit
16-04-12 17:09
gillesenvrac
250 000 ménages au Qc paient +50% de leurs revenus pour se loger, faut trav. avec villes pour changer ça. Corriveau @RQOH_ #untoitundroit
16-04-12 17:25

fiscalité municipale

La dépendance au foncier induit une dynamique malsaine dans les villes car elles n’osent pas s’investir dans le développement durable et l’aménagement urbain. Si elles ne veulent pas augmenter les taxes de leurs citoyens, elles sont condamnées à élargir l’assiette fiscale par l’ajout de nouvelles unités de logement. Cette politique de la «fuite par en avant» est l’une des principale cause de l’étalement urbain [L’actualité, Brian Myles]

Oui c’est une belle question pour les candidats aux prochaines municipales, car sans règlement de ce problème de la diversité des sources fiscales, l’aménagement de la ville de demain sera impossible.  Taxes sur le carbone, mais aussi sur l’énergie en général — il faut arrêter de gaspiller l’électricité. Et pourquoi pas une taxe sur le gaspillage, sur les emballages inutiles et produits non recyclables. Des taxes qui permettraient de soutenir — non pas une diminution des taxes municipales, mais bien le développement de la densité, de l’aménagement d’une ville habitable à pied, et pas seulement au centre-ville. Évidemment de telles taxes demanderont d’être harmonisées, à l’échèle provinciale et fédérale et même poussées à l’internationale. Participant ainsi du mouvement des villes en transition vers un urbanisme compatible avec la survie de la planète.