Gilles en vrac… depuis 2002

améliorer les services dans les résidences pour aînés

Scandals surface on a depressingly regular basis. Ça me rappelle quelque chose… Il me semble que c’est aussi le cas ici, où l’on entend parler des maisons de retraite ou résidences pour personnes âgées seulement quand il y a un scandale, pour ensuite laisser la question sombrer dans l’oubli, jusqu’au prochain scandale. Pourtant dans le nouveau contexte organisationnel du réseau de la santé (approche populationnelle, réseau local de santé…) on peut imaginer autre chose que cette intervention pompier (et voyeuriste).

Tout d’abord, cesser de blâmer les travailleurs de ces résidences et services, pour la plupart mal payés.

« Firstly, we need to stop blaming individual practitioners and care homes. Good people working in poor environments with poor systems of care will inevitably produce poor quality care. »
« A whole systems approach is much more likely to succeed; for example, changing infrastructure, procedures, management techniques, and staff training. (…) Being valued (in financial and non-financial terms) and able to work in a system, atmosphere, and culture that recognises and rewards good quality, informed, thoughtful care is much more likely to be effective than merely providing more training. » [Health and welfare of older people in care homes]

Ces quelques articles récents du British Medical Journal ouvrent les bonnes pistes : de la formation mais aussi une atmosphère de collaboration et de respect. Il est tellement plus facile de jeter le discrédit (tout en se valorisant de sa propre qualité au passage) sur la petite maison de chambre mal tenue… Mais quand on paye 800$ par mois tout compris (logé-nourri) on ne peut en avoir pour 2 500$! Alors, à qui la faute si, pour 800$ ou 1000$ on ne peut se procurer la qualité de services qu’un professionnel du réseau public considère un minimum (pour lui-même ou ses proches) ?

How to bring about changes: « so that these people [the heads of the care homes] become the clinical heroes who can protect, inspire, and lead their staff in the Sisyphean task of long term care of elderly people. » (Via BMJ current issue.)

La formation aux personnels et responsables des résidences mais aussi aux généralistes qui ont parfois suivi cette personne tout au cours de leur vie… ou encore qui voient leur clientèle vieillir rapidement, sans pour autant toujours avoir eu de mise à jour en gériatrie. Accès rapide des médecins généralistes à des équipes de deuxième ligne (spécialistes et plateaux techniques) afin de les épauler et les encourager à prendre des responsabilités de suivi auprès de ces clientèles vulnérables. Alors qu’on se questionne actuellement bien fort sur les manières d’engager les généralistes dans une prise en charge de première ligne en santé mentale, avec un peu le même genre de questions (relation avec deuxième ligne, formation…) j’ai l’impression qu’on se pose avec moins d’urgence la question des services aux aînés fragilisés… qui portant constituent le groupe d’utilisateurs le plus important du réseau de la santé.

« we [general practitioners] have taken personal responsibility for a care home each, managing the long term health issues of our patients and building constructive relationships with the staff and management at the six homes (142 patients) we look after. »
« Historically (…), patients have not changed doctors on entering a care home. This has resulted in practices with small numbers of patients in as many as 17 different care homes across the city, and care homes consequently needing to liaise with up to 70 doctors in 17 different practices. »[Role of primary care in improvement]

Si la discussion sur ces questions soulève sans trop de problèmes l’idée d’incitations financières à offrir aux médecins pour une prise en charge (notamment en dehors des heures de bureau)… Je crois qu’il faudra aller plus loin et envisager un programme de soutien aux services d’hébergement qui soit plus substantiel que les actuels crédits d’impôts. Un programme de financement des services d’hébergement avec services établi en fonction du revenu des personnes âgées permettrait de solvabiliser des clientèles qui ne le sont pas actuellement et d’exiger, en retour, des fournisseurs de services, une qualité accrue.

Qu’un tel programme, venant en aide aux plus démunis d’aujourd’hui, soit accompagné d’incitations à l’investissement dans des mutuelles de services, pour les plus jeunes, permettrait de s’assurer que l’offre à l’avenir sera de qualité et la demande, solvable. Non ?


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