Il y a quelque chose qui m’agace (de plus en plus) dans l’orientation des programmes, en particulier les nouveaux programmes où l’on prévoit investir des centaines de millions pour promouvoir les saines habitudes de vie, et où les clientèles sont ciblées : 0-17 ans.
Je comprend qu’on veuille toucher les jeunes, et agir « avant qu’il ne soit trop tard »… Mais comment peut-on décemment changer les habitudes d’un pré-adolescent sans en même temps changer celles de sa famille ?
Et si on réussissait, sans impliquer la famille, ne serait-ce pas là le signe d’un affaiblissement des liens familiaux plutôt que l’inverse ? Veut-on vraiment opposer les jeunes à leurs parents, jugés irrécupérables ? L’intervention publique visant à promouvoir des changements d’habitudes dans les domaines du transport (plus actif), du loisir, de l’alimentation… ne devrait-elle pas compter sur la famille comme un allié, un lieu de renforcement de l’action éducative et sanitaire plutôt que d’agir comme si elle était un facteur dont il faut éloigner les enfants ?
Bon, je sais que si on n’a pas de cibles claires… on ne peut mesurer les effets de l’intervention… et qu’on ne peut viser toutes les cibles en même temps… Pourtant, j’ai comme mon petit doigt qui me dit que de même qu’on a appris (finalement) à agir localement, en mobilisant les acteurs de manière transversale, de même il faudrait qu’on inscrive le jeune dans son réseau familial, et pas seulement dans les boîtes à traitement de masse que sont les écoles…
Qu'en pensez vous ?