Gilles en vrac… depuis 2002

lancement réussi

Hier soir avait lieu le lancement officiel du Chantier pour une social-démocratie renouvelée. Près d’une centaine de personnes, dont plusieurs têtes blanches ou grisonnantes (ce qui n’est pas dépréciatif !), ont répondu à l’appel lancé (pdf) en mai-juin dernier par 4 personnes bien connues dans les réseaux de l’action sociale, coopérative et syndicale : Benoît Lévesque, Michel Doré, Marilyse Lapierre et Yves Vaillancourt. Ce court texte à caractère historique et analytique avait l’heur de poser de bonnes questions, d’ouvrir un horizon de réflexion.

Faisant preuve d’une ouverture à la critique (certains diront à l’auto-flagellation) on avait demandé à Gilles Gagné, sociologue de l’Université Laval, d’y aller de ses commentaires provocateurs… J’espère que son texte sera bientôt disponible sur le site du Chantier, car il avançait quelques idées intéressantes en plus de critiques touchant au texte de l’appel. Des critiques comme : « N’avons-nous pas déjà connu notre renouvèlement de la social-démocratie, au Québec, avec les dizaines de nouveaux programmes sociaux développés depuis 10-15 ans ? » ou encore « Du gris sur du gris… » En d’autres termes, il manque, selon lui, de perspectives claires, d’un appel fort autour d’idées-forces, comme celles sur lesquelles il terminait son allocution : En finir avec le pétrole ! En finir avec la croissance du capital ! En finir avec la croissance !

Je reviendrai sur le sens de ces mots d’ordre lorsque son texte sera en ligne… Disons pour l’instant que son intervention a semblé toucher les auteurs lorsqu’il a utilisé à plusieurs reprises le terme de néo-corporatisme pour indiquer la perspective de passage d’une gestion tripartite (patronat-gouvernement-syndicats) à une gestion multipartite de la société… Le terme a encore des connotations trop fortes (de droite) pour ne pas biaiser la réflexion. Mais plusieurs ont souligné leur accord avec l’idée que la nouvelle conjoncture rend plus difficile que jamais la mobilisation du patronat, du grand capital qui s’est en quelque sorte « évadé dans un no-man’s land international« , se dégageant de toute responsabilité à l’endroit des communautés régionales, nationales…

Un commentaire en provenance de Québec, qui participait par vidéo-conférence, reprenait ce que j’avais à ce moment « sur le bout de la langue » : le modèle québécois n’a-t-il pas des outils précieux de mobilisation du capital (Caisse de dépôt, Caisses Desjardins) qui permettraient de contrer cette tendance à l’évasion capitaliste… À la condition que l’on tire les bonnes leçons des erreurs passées : la Caisse n’a pas été la dernière, ni la plus prudente dans sans manière de promouvoir les funestes papiers commerciaux…

L’introduction de la soirée, par Robert Laplante de l’Institut de recherche en économie contemporaine, donnait une bonne idée du processus de travail lancé officiellement hier. Les responsables des différents chantiers, et dates de moments critiques de la prochaine années sont repris dans le texte de son allocution, déjà en ligne sur le site.

C’est une démarche qui pourrait soulever de l’enthousiasme… essaimer de la réflexion, puis de l’action ! Le thème de cette année du colloque biennal du RQIIAC pourrait même s’articuler à cette démarche, non ?

AJOUT (18 déc.) : on attend toujours que le site permette les commentaires et la discussion…


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