Gilles en vrac… depuis 2002

connaissance et surveillance

La traduction d’un article de danah boyd : Six Provocations for Big Data, offerte par InternetActu,  Big Data : la nécessité d’un débat. Une réflexion qui tombe pile au moment où je me posais la question de la différence entre les désirs de connaissance que nous avons, nous les intervenants et observateurs de la santé des communautés locales, et les besoin de connaissance de ceux qui ont la responsabilité (et les pouvoirs qui y sont attachés) de surveiller l’état de santé de la nation (ou de la région).

Si j’avais le pouvoir légal de de forcer mon interlocuteur à me donner l’information que je lui demande, à la condition de justifier mon besoin dans des termes épidémiologiques, j’aborderais sans doute la question avec plus de délicatesse et de planification que si je suis simplement en mode exploratoire : j’aimerais bien savoir s’il y a un lien perceptible entre telle information, colligée par telle administration ou industrie, et l’état de santé ou le comportement « x »…

Est-ce à dire que nous devrions aborder toutes les démarches de connaissance et d’exploration avec le même sérieux quasi-juridique qu’une commande de surveillance ? Non, certes non… En fait je suis persuadé que les limites actuelles (plutôt étroites, convenons-en) des connaissances scientifiques en matière d’effets des déterminants sociaux sur la santé (par exemple) ces limites ne seront repoussées que si nous avons la possibilité d’explorer, de formuler des hypothèses… Ce qui n’est pas du tout la même démarche que de recueillir une information de surveillance.

Et de ce point de vue, il est sans doute avantageux de distinguer les acteurs : que ceux chargés de la responsabilité de surveillance ne soient pas les mêmes que ceux qui demandent aux partenaires (service de police, réseau scolaire, offices d’habitation, services de loisirs et sports, réseaux de résidences…) de collaborer à des efforts de connaissance et d’exploration. Ce qui a le désavantage de multiplier les points de collaboration et demandes faites aux dits partenaires.

Peut-être pourrait-on formuler une demande où seraient distingués clairement les éléments faisant parti de l’objectif de surveillance et ceux qui relèvent d’un désir de connaissance ? Le partenaire étant placé alors devant une demande comprenant des éléments minimaux obligatoires et des éléments volontaires… Mais je ne suis pas sûr qu’il soit productif de rendre visible, de dire tout haut cette dimension « obligatoire » alors que les partenaires collaborent en général volontairement. Le fait d’étaler son arsenal de pouvoirs légaux d’entrée de jeu ne risque-t-il pas de faire retraiter le partenaire vers la solution minimaliste ?


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