vendredi vrac (10)

Thèmes abordés : Sécurité – Droits sociaux – Santé – Logement-urbanisme – Environnement-climat

Sécurité

Sécurité civile à Terrebonne

La Ville de Terrebonne est heureuse d’annoncer la signature d’un protocole d’entente de collaboration de 5 ans avec l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS).

Sécurité urbaine à Québec

14 projets subventionnés en 2024

« Des interventions ont été menées à différents niveaux de prévention (primaire, secondaire et tertiaire) : kiosques d’information et ateliers de sensibilisation en milieu scolaire, travail de proximité auprès des jeunes dans les parcs, ateliers de prévention de la violence chez les jeunes à risque de devenir proxénète, ateliers sur la gestion des conflits offerts aux hommes ayant des antécédents de violence, intervention individuelle auprès de personnes présentant un haut risque de passage à l’acte suicidaire ou homicidaire, intervention en post-hébergement auprès des jeunes à risque ou en situation d’itinérance, etc.

Les projets ont contribué au développement de plusieurs facteurs de protection chez les clientèles desservies : développement d’un groupe de pairs positifs, de compétences en résolution de conflits et en gestion des émotions, engagement dans la collectivité, persévérance dans l’atteinte d’objectifs personnels (retour à l’école, intégration en emploi, maintien en logement), modification de comportements violents envers les autres et envers eux-mêmes, amélioration de l’estime de soi, etc. »

Droits sociaux

Grèves féministes et syndicalisme au Pays Basque

« Les champs professionnel et interprofessionnel ne sont pas isolés l’un de l’autre, mais travaillés ensemble au quotidien : activité permanente vers les petites et moyennes entreprises, élections professionnelles, syndicalisation, tournées des boîtes, luttes locales et négociations, services juridiques, mise en œuvre des orientations stratégiques, alliances avec le mouvement social et associatif (notamment dans le collectif Charte des droits sociaux de Euskal Herria ; mais aussi avec le collectif confédéral d’Action sociale, décliné dans les comarcas, et qui permet aux militant·es de ELA d’allier leur militantisme dans le syndicat et dans le mouvement social), etc. C’est ce que ELA appelle la comarca integral : un outil de mise en œuvre des orientations confédérales, adaptées au niveau du territoire, en concevant le syndicat comme une organisation ouverte sur la société, et non pas enfermée sur le seul lieu de travail. » [PresseGauche]

Québec ami des aînés

Lancement de l’appel de projets pour l’année 2025-2026 – jusqu’au 18 juillet

Pour consulter le guide d’information
(PDF, 545 Ko, 14 pages)
Formulaire – Demande d’aide financière 2025-2026
(PDF, 929 Ko, 17 pages)

Appel de projets 2025-2026 en cours jusqu’au 18 juillet 2025.

Sherbrooke, récipiendaire du Prix pour un Québec sans racisme

Cette reconnaissance souligne la collaboration de toute [la] communauté suscitée par notre toute première campagne de lutte contre le racisme et les discriminations, qui a contribué à poser les fondations d’une collectivité plus inclusive et respectueuse.

St-Jean-sur-Richelieu

Journée d’accueil des nouveaux citoyens issus de l’immigration
Poursuivant ses efforts pour une ville inclusive et attrayante, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a tenu, le 7 juin, sa traditionnelle Journée d’accueil des nouveaux citoyens issus de l’immigration. Organisée en collaboration avec L’ANCRE, l’activité a donné lieu à des rencontres humaines et chaleureuses.

La Mitis – immigration régionale

Pour faciliter l’établissement des personnes qui choisissent de s’installer dans la région, la MRC de La Mitis lance une toute nouvelle série de fiches informatives. Regroupées sous le nom Tout savoir sur La Mitis, ces fiches pratiques abordent des thèmes essentiels à la vie quotidienne : logement, emploi, climat, alimentation, loisirs et découverte du territoire.

Citoyenneté – Beloeil

La Ville de Beloeil est heureuse de dévoiler les deux projets lauréats de son budget participatif 2025, axé sur la thématique « Éducation et citoyenneté ». Les projets des écoles Polybel (Terrain de volleyball de plage : bouger ensemble, en plein air) et Le Tournesol (Classe extérieure : apprendre au grand air pour aérer les esprits) ont été choisis par la population pour bénéficier d’un financement municipal.

Warwick déploie son plan d’action

« On a réuni, dans ce plan d’action qui s’échelonne jusqu’en 2028, notre politique familiale, la démarche Municipalité amie des aînés (MADA) et la reconnaissance Municipalité amie des enfants (MAE). Ensemble, ils forment la base d’un plan d’action cohérent, inclusif et mobilisateur »

Itinérance – Montréal

Montréal cible le secteur MIL Montréal pour y implanter un projet d’habitations modulaires avec accompagnement

Intervention sociale innovante – Quartier des spectacles

Plus de 3,5 M$ pour une cohabitation harmonieuse au coeur d’un Quartier des spectacles vivant et humain

  • La Ville de Montréal investit près de 1,3 million de dollars pour financer une brigade de première ligne en intervention psychosociale dont la mission sera axée sur la prévention et l’établissement de liens de confiance avec les personnes en situation d’itinérance.
  • Les partenaires du pôle Place des Arts du Quartier des spectacles, la Place des Arts, le Complexe Desjardins, l’Université du Québec à Montréal, le Carré Saint-Laurent, la Maison du développement durable et le Palais des congrès investissent 1,2 million de dollars pour soutenir les services, y compris les loyers et l’accès à Internet, en plus de coordonner avec des partenaires privés une brigade mixte combinant intervenants sociaux et agents de sécurité.
  • Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale injecte plus de 1 million de dollars pour déployer une équipe d’intervention de jour, renforçant ainsi la continuité et la qualité des services sur le terrain.
  • Cette initiative vise à assurer la mise en oeuvre de la mesure 3.1.2.2 de Mobiliser. Accompagner. Participer., le plan d’action gouvernemental visant la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale pour 2024-2029.
  • La Société de développement social assurera la mise en oeuvre des actions sur le terrain en collaboration avec les milieux

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OPHQ – À part entière

Neuvième édition du Prix À part entière : l’Office des personnes handicapées du Québec dévoile le nom des finalistes

Montmagny – un plan d’action

La réalisation de ce plan s’effectuera grâce à des consultations citoyennes, à des échanges avec des organismes clés du milieu et au soutien de l’Office des personnes handicapées. Cette démarche permettra d’assurer que les données et informations recueillies soient les plus probantes et adaptées aux réalités du terrain. Le plan d’action permettra d’identifier les barrières existantes, qu’elles soient physiques, communicationnelles ou sociales par exemple, et de mettre en œuvre des mesures spécifiques pour les surmonter.

La Ville de Saint-Lin-Laurentides

Est fière d’annoncer le début des travaux visant à se doter d’une politique MADA-Famille (Municipalité amie des aînés et des familles), une démarche essentielle pour bâtir un milieu de vie inclusif, adapté et tourné vers l’avenir.

Services d’urgence

Services préhospitaliers d’urgence : Québec agit sur trois fronts Plus d’ambulances, plus de premiers répondants, plus de défibrillateurs. Voir aussi sur R-C, Québec décaisse 36M$.

Voisinage

La ville de North Kansas City rembourse les dépenses pour que les voisins se rencontrent !

This City Will Pay You to Meet Your Neighbors
A North Kansas City grant program offers up to $400 for residents to throw neighborhood block parties.

Santé

Beauharnois – santé mentale

La Ville encourage le groupe d’entraide Le Dahlia pour un projet novateur en santé mentale.
La Ville de Beauharnois est fière d’annoncer la conclusion d’une entente de partenariat avec le Groupe d’entraide et milieu de vie en santé mentale Le Dahlia afin de soutenir le développement du projet de balado « Jugement sur le divan », une initiative locale visant à sensibiliser la population aux enjeux de santé mentale.

Le paiement à la performance en santé

Le Devoir, 9 juin – Ce modèle exige des bases solides : un climat de confiance, une vision partagée, des indicateurs robustes, un suivi rigoureux et une gouvernance transparente. Or, le Québec d’aujourd’hui n’offre aucun de ces prérequis. Le réseau est désorganisé, les tensions sont vives entre Québec et les fédérations médicales, et la rémunération médicale reste un terrain glissant où politique et gestion se confondent.

Formation en médecine familiale en région

Le gouvernement veut soutenir l’Université du Québec dans la définition d’un nouveau programme de formation axé sur la médecine familiale. En échange du financement, l’établissement devra préciser au gouvernement comment ce programme pourrait être offert en collaboration et en complémentarité avec les facultés existantes dans toutes les régions du Québec, particulièrement celles qui ne sont pas servies par les campus délocalisés.

Aménagement – logement – urbanisme

Les propriétaires au pouvoir (Pivot)

Gabrielle Brassard-Lecours et Isaac Peltz

La recherche d’IRIS critiquant la théorie de l’effet de cascade : Le filtrage comme mirage de solution à la crise du logement : analyse des limites de ses effets. Le Devoir en a tiré un court article : La construction massive n’est pas suffisante pour régler la crise du logement.

Logement – Gatineau

Le Comité-choc en logement de la Ville de Gatineau dresse un bilan fort positif pour la dernière année : le nombre de projets de logement hors marché a augmenté de 320 % entre 2022-2023 et 2024-2025, totalisant plus de 1300 unités livrées, ou en voie de l’être, depuis sa création.

Sherbrooke – logements

Des centaines de logements sur la voie rapide

La Ville de Sherbrooke utilise les pouvoirs que lui accorde la Loi 31 afin d’autoriser deux projets d’habitation totalisant un minimum de 500 nouveaux logements sur son territoire.

Le conseil municipal a donné son accord pour l’implantation d’un projet de trois habitations multifamiliales comprenant un total de 300 logements en bordure de la rue Papineau.
L’implantation d’une habitation multifamiliale d’au moins 200 logements sur la rue Galt Ouest a également été approuvée.

Urbanisme tactique

L’urbanisme tactique modifie notre approche de la construction des villes, prouvant que des changements rapides et peu coûteux dans les espaces publics peuvent avoir un impact durable, sans budget important ni années de planification.

Voir aussi : Quantifying tactical urbanism: Economic impact of short-term pedestrianization on retail establishments

Ou encore Tactical Urbanism: Short-term Action for Long-term Change

Valoriser les espaces publics
Ce programme, Rural Placemaking, basé dans l’Indiana, est conçu pour les décideurs et les responsables locaux chargés de la supervision et de la gestion des espaces publics communautaires, tels que les membres des commissions des parcs et de l’urbanisme, les fonctionnaires et le personnel, ainsi que les membres d’organisations dont les missions sont liées à la fourniture de services, de programmes ou à la gestion d’espaces publics.

Voir aussi : Case Studies of New Ruralism

Transport collectif

Le manque d’accès aux transports en commun, surtout hors des grands centres, renforce les inégalités sociales et nuit aux chances d’une partie de la population d’accéder à un emploi ou à des soins de santé.
Le manque de transport collectif freine les moins nantis, Le Devoir, 5 juin 2025

Approvisionnement responsable

Repenser les façons d’acheter à Laval, la politique prévoit plusieurs actions structurantes :

  • Repenser les besoins avant d’acheter
  • Favoriser les fournisseurs locaux
  • Encourager les entreprises d’économie sociale
  • Privilégier des biens durables, réparables et de qualité.

Drummondville – Portail municipal des fournisseurs

Un outil stratégique pour optimiser nos démarches d’approvisionnement

Mes emplettes à bicyclette – Ste-Julie

Pour encourager l’achat local.
Lancé en 2019, ce programme permet aux commerçants julievillois d’acquérir, à prix réduit, des supports à vélo à installer devant leur commerce. Deux formats sont offerts, au coût de 75 $ (cinq places) ou de 100 $ (sept places).

Ste-Thérèse – Le chalet du parc Ducharme

Un lieu rassembleur modernisé pour la communauté thérésienne.

« Ce projet incarne la volonté du conseil municipal de doter la ville de Sainte-Thérèse d’infrastructures modernes, durables et pleinement ancrées dans la réalité de ses citoyennes et citoyens. Il reflète une vision municipale axée sur l’innovation, la qualité de vie et l’accessibilité, tout en répondant aux besoins concrets des usagers. Il illustre également l’importance que la Ville accorde à une collaboration étroite et continue avec les organismes locaux, dont le rôle est essentiel au dynamisme de la vie sportive, communautaire et sociale thérésienne. »

Environnement – climat

Des plastiques verts ?

« 3,4 M$ à Danone Canada pour soutenir sa transition verte »

3,4 millions de dollars à Danone Canada pour adapter deux de ses chaînes de production à la fabrication de pots de yogourt individuels plus durables. Les pots de polystyrène seront désormais fabriqués en résine de polyéthylène téréphtalate (PET) et intégreront du polyéthylène téréphtalate recyclé (rPET).

Rimouski

Nouveaux projets écoresponsables pour lutter contre les changements climatiques. Projets retenus :

  • Plantations dans le cadre du budget participatif citoyen
  • Optimisation énergétique des bâtiments
  • Soutien à l’implantation d’un projet d’autopartage
  • Restauration de la Pointe-aux-Anglais
  • Distribution de barils de pluie à prix réduit
  • Point de dépôt à l’écocentre pour la récupération des plastiques agricoles

10 000 arbres en 5 ans – RDP-PAT

L’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) a franchi aujourd’hui une étape symbolique et inspirante de son plan stratégique 2021-2031 en célébrant la plantation de son 10 000e arbre depuis 2021, dépassant ainsi son objectif initial de 7 500 arbres.

Le Val-Saint-François en action pour le climat

La MRC lance un sondage auprès de la population et des acteurs de son territoire

Sommet Québec Capitale Climat

La Ville de Québec, le Port de Québec, l’Université Laval, des entreprises privées et d’autres organisations ont annoncé de nouveaux engagements en matière d’action climatique. La Presse, 3 juin 2025

Agglomération de Québec

Plan climat 2026-2035 Miser sur les cobénéfices sur la santé, la sécurité et l’économie

Parc de la Rivière-des-Mille-Îles

À l’occasion de l’Assemblée générale annuelle d’Éco-Nature, les maires et mairesses de Laval, de Rosemère, de Deux-Montagnes, de Boisbriand, de Terrebonne, de Sainte-Thérèse, de Saint-Eustache, de Lorraine, de Bois-des-Filion, de Mascouche ont réitéré leur engagement commun envers la création d’un grand parc de conservation métropolitain de la Rivière-des-Mille-Îles. À ces 10 voix, s’est ajouté celle de la mairesse de Blainville.

«L’appel de l’Océan», de David Attenborough

Un documentaire stupéfiant dans l’insoutenable légèreté des profondeurs marines

Du haut de son (presque) siècle d’existence, David Attenborough narre sa vision des océans, «l’endroit le plus important sur Terre». Surtout, il s’attache à montrer la destruction méthodique de ces joyaux de biodiversité par la pêche industrielle, avec le soutien juridique et financier de nombreux États.

Réf. Urbanbike

Les mégaprojets ont un coût économique et environnemental majeur.

À l’ère de la décroissance, ils doivent devenir l’exception.
Maude Brunet, HEC Montréal, The Conversation

Étant donné que nous avons déjà des déficits de maintien d’actifs importants, que ce soit pour les aqueducs, les hôpitaux ou le métro de Montréal, nous devrions nous concentrer sur la maintenance des infrastructures actuelles plutôt qu’envisager de nouvelles constructions.

Climat contre capital

VIDÉO : Un panel de conférencières (1h30)

Opposer climat et capital implique de reconnaître qu’il faut collectivement choisir entre perpétuer un modèle complice de la crise climatique ou construire les alternatives qui rompent avec le schéma imposé. Ces alternatives se construisent déjà, dans les luttes paysannes, les résistances autochtones, les appels à la décroissance, les formes de réappropriation collective des ressources et d’économie circulaire, et dans les mouvements de jeunesse.

Avec Joëlle Zask, Alyssa Battistoni et Élisabeth Germain. Animé par Aurélie Lanctôt.

le vieux débat CLSC-GMF

En relisant les billets déjà publiés suggérés par la « machine » au bas du dernier billet (médecin de famille & hypertension), je me rend compte qu’un des auteurs du rapport sur les services de première ligne que j’y cite, Mme Breton, a déjà publié sur la question : L’implantation du modèle des groupes de médecine de famille au Québec : potentiel et limites, en 2012 (cité en mars 2012 dans mon court billet les GMF +). Les conclusions de l’étude de 2012 sont assez semblables au rapport de 2025 ! Qu’est-ce qui peut nous faire croire que les suites seront différentes aujourd’hui ?

En 2018, dans mon billet la santé ou la médecine à l’acte ? je référais à un article de La Presse : La santé, un problème d’organisation ou de financement ? qui opposait les analyses de deux « thinktanks ». Le lendemain, Lagacé s’entretenait (anonymement) avec un urgentologue :

« Je suis d’accord avec la population. C’est indécent. On se fait lancer des tomates et on les mérite. Je gagne entre 3500 $ et 5000 $ par nuit de travail de sept heures. La majorité de mes collègues spécialistes font au-delà de 500 000 $ et moi aussi. On n’a vraiment pas besoin de plus d’argent. C’est pas le salaire, le problème. On veut travailler dans un climat sain, où on peut donner des soins qui sont accessibles et de qualité…

—  Donc, selon vous, vous gagnez… trop ?

— Je viens de la classe très moyenne. J’ai choisi la médecine par passion. La médecine d’urgence, même chose. Quand j’ai commencé, il y a une dizaine d’années, je n’en croyais pas mes yeux : 300 000 $ ! Puis, d’année en année, ça n’a pas cessé d’augmenter… »

« Au salaire qu’on te paie », La Presse 2018.02.17

Ce qui m’avait frappé dans l’article de Lagacé c’est que l’urgentologue référait aux patients dans les corridors: « Ils ont une moyenne de 80 ans. » Je me demandais quel type de « médecin de famille » ces personnes pouvaient avoir, alors que plusieurs d’entre elles habitaient dans des CHSLD ou des RPA, et étaient venues à l’urgence en ambulance (après que les pompiers soient venus comme « premiers répondants »). J’avais vu si souvent ce scénario se répéter à la résidence où ma mère a habité… Jean-Robert Sansfaçon, quelques jours plus tard dans un éditorial du Devoir Le tout-à-l’hôpital, soulignait à quel point les promesses de soutenir les services à domicile faites à répétition par les gouvernements avaient été détournées, vidées. Incidemment, CHSLD et RPA, ce sont les domiciles des personnes âgées qui y habitent.

On préfère mobiliser l’artillerie lourde d’un (immense) camion de pompiers « premiers répondants », puis d’une équipe d’ambulanciers pour emmener une personne âgée malade, frêle, venir passer des heures, des jours dans un corridor d’hôpital, afin de soigner une bronchite ou stabiliser sa médication (à moins qu’on ajoute simplement à celle-ci)… plutôt que d’assurer un service décent dans la résidence (collective) du malade.

La RPA est une entreprise privée dont les services de santé relèvent du CSSS (CIUSSS maintenant) mais pas les médecins, qui eux relèvent d’un GMF qui doivent minuter leurs interventions… alors c’est à l’hôpital qu’on envoie le patient: c’est un autre budget. Et puis, avec les plateaux d’examen, la chaîne de production bien huilée1et l’obligation faite aux médecins d’y pratiquer un pourcentage de leur temps, c’est sans doute un environnement de pratique plus sécurisant pour le professionnel que de se retrouver seul (ou presque) dans une résidence de 150 personnes âgées et très âgées.

Le centre hospitalier pratique une médecine industrielle où le médecin généraliste peut compter sur la présente en continu d’une palette de spécialistes « de garde », alors que s’il devait intervenir dans le milieu de vie… son client serait peut-être le premier à lui suggérer de l’envoyer à l’hôpital ! Pourtant, si on renversait la perspective on pourrait faire de ces milieux de vie collectifs des points de livraison bien équipés pour les services de première ligne. Et, dans la mesure où ils sont mieux répartis sur le territoire que les hôpitaux, ils pourraient servir de « base » pour les services à rendre dans les domiciles plus individuels. Non ?

Quand je parle de « bien équipé », je ne parle pas d’avoir des scanners à chaque coin de rue, mais plutôt des équipes de première ligne qui connaissent leurs populations, ont accès à distance aux dossiers des clientèles, aux conseils des spécialistes de garde, et à des médecins qui peuvent se déplacer, ces derniers étant confiants que l’équipe ne les fera pas venir pour un rhume.

Un renversement de perspective qui ne passera pas par la simple mesure de la productivité médicale. C’est une équipe d’infirmières, de travailleurs sociaux, d’auxiliaires familiales stable et dédiée à une population connue qui est à la base de la productivité médicale. Tenter de gérer les deux séparément, c’est faire fausse route. Mais si la médecine à l’acte, avec ses milliers de page de codification, doit être abandonnée, comment l’approche populationnelle aurait aussi un effet sur l’orientation de pratique des autres professionnels ? Comment favoriser la collaboration entre auxiliaires-TS-infirmières, puis entre celles-ci et les médecins ?

Sans remettre en question les acquis et conditions des conventions collectives, les équipes de première ligne responsables de population devraient être, elles aussi, récompensées pour l’atteinte des objectifs. Pourquoi faut-il en rajouter ? Les conventions collectives devraient suffire, me dit mon oreille gauche. Pourquoi faut-il en rajouter pour les médecins ? Là il semble qu’on en a ajouter à tel point qu’on menace d’en enlever maintenant… C’est à ça que nous conduit la gestion à l’acte…

Dans les conditions actuelles, il s’agit moins de récompenser la performance que de susciter, encourager l’initiative et l’innovation.

Notes

  • 1
    et l’obligation faite aux médecins d’y pratiquer un pourcentage de leur temps

vendredi vrac (8)

[NOTE: pour que les liens vers les sections fonctionnent il faut que tout le billet soit chargé – cliquer sur le titre…]

Liens vers les sections : 1. Démocratie municipale; 2. Économie sociale, finance communautaire; 3. Santé; 4. Climat, énergie, transport; 5. Culture – éducation – développement social; et à la fin, les derniers articles traduits.


Démocratie municipale

Élections municipales 2025

Vivre en ville propose les 12 travaux de nos collectivités, une plateforme d’engagements concrets destinée aux candidats et candidates municipaux en vue des élections du 2 novembre prochain. Avec sa plateforme Les 12 travaux de nos collectivités, l’organisme propose 12 engagements structurants, adaptables à toute plateforme électorale, pour répondre aux défis pressants de notre époque: crise de l’habitation, étalement urbain, verdissement, mobilité, climat.

Saint-Jérôme – participation

Le ville de Saint-Jérôme adopte sa première Politique de participation publique
« La participation publique est un pilier essentiel d’une démocratie vivante. En adoptant cette politique, nous réaffirmons notre engagement à écouter les voix de la communauté et à travailler ensemble pour coconstruire une ville qui reflète les aspirations des Jérômiens et des Jérômiennes », explique le maire Marc Bourcier.

L’ensemble des politiques de St-Jérôme. La politique de participation publique

Laval

La nouvelle Politique de consultation publique et de participation citoyenne établit les principes et les modalités en matière d’information, de consultation et de participation des Lavalloises et des Lavallois et constitue le fondement de la volonté de la Ville de mettre en place une véritable culture de la participation citoyenne.

Investir dans le pouvoir citoyen

Une première boîte à outils sur le budget participatif

Une feuille de route concrète pour les municipalités québécoises, par le Centre d’écologie urbaine

«Nos villes au front»: plus d’autonomie pour les villes à bout de souffle

Un essai de François William Croteau, ‌ Nos villes au front. Repenser la gouvernance locale pour faire face aux crises, article de Jeanne Corriveau, dans Le Devoir.

Économie sociale, finance communautaire

Le SOMMET 2025

Le Sommet de l’économie sociale s’est tenu les 14 et 15 mai 2025 à La Tohu, à Montréal, et rassemblait des participant·es provenant du mouvement de l’économie sociale, du milieu entrepreneurial traditionnel, de la société civile, des sociétés d’État, du municipal, des gouvernements du Québec et du Canada et des Premières Nations.
Le CRISES et le RRESS ont participé non seulement à un panel dédié à la recherche mais aussi dans le travail de préparation au Sommet.


Une des huit illustrations de projets liés aux thèmes du Sommet.

Rendre à la communauté plutôt qu’aux actionnaires

Grande entrevue — Béatrice Alain, directrice générale du Chantier de l’économie sociale. La Presse, 13 mai 2025
« Il est temps de faire le point sur notre rôle », estime Béatrice Alain, directrice générale du Chantier de l’économie sociale, qui organise cette semaine à Montréal le Sommet de l’économie sociale.

Trois ans après le Sommet sur l’économie et l’emploi, le Chantier de l’économie sociale a été officiellement créé en 1999 et on a souligné les 10 ans de l’idéation de l’organisme en réalisant un premier Sommet de l’économie sociale en 2006.
Près de 20 ans, donc, après leur dernière rencontre au sommet, plus de 1200 acteurs du monde des coopératives et des organismes à but non lucratif (ayant une activité marchande) de partout au Québec vont se réunir cette semaine à Montréal durant le Sommet de l’économie sociale pour y discuter des grands enjeux qui animent cette force économique.

Finance durable et obligations communautaires

Je me demandais, dans un billet récent qui présentait le programme du Sommet sur l’économie sociale : Pourquoi il n’y a pas de thème « finance solidaire »? J’ai appris le lendemain que se tenait en même temps que le Sommet économie sociale, un Sommet sur la finance durable ! Sûr que la « finance durable » ce n’est pas la finance solidaire… de même que le « développement durable » ce n’est pas la transition socio-écologique. Mais ça aurait été bien d’avoir un solide volet financier, avec Fondaction et le Fonds de solidarité, au Sommet sur l’économie sociale. Sans doute que la « finance durable » ne visait pas les même clientèles : à 900$ le billet (pour les 3 jours), ou 1500$ incluant le souper-bénéfice… pas sûr que les groupes d’économie sociale aurait été nombreux…

Par ailleurs j’ai soulevé à quelques reprises dans ce carnet la question des obligations communautaires comme une stratégie de financement de projets d’économie sociale, mais aussi comme stratégie de sensibilisation et d’empowerment des communautés. C’est une formule qui devient plus commune. J’ai vu passer, sur le fil de En commun, deux appels à contribuer à de telles obligations:

Une radio communautaire faisant appel à son public pour construire une Maison de la radio, je comprends. Par ailleurs, je ne connaissais pas l’existence de Brique par brique. Cela semble une organisation assez jeune, et ça m’a fait réfléchir. J’avais toujours imaginé des organisations bien implantées (genre SHAPEM, ou le groupe ACHAT) dans leur secteur comme celles faisant appel à l’épargne sous forme d’obligations communautaires. Comment fait-on pour évaluer la solidité, les chances de réussite d’un projet d’investissement communautaire ? C’est une question pour un prochain billet !

Continuer la lecture de « vendredi vrac (8) »

médecin de famille & hypertension

J’ai enfin été enregistré auprès d’un médecin de famille dans un GMF qui, incidemment, a ses locaux dans mon ancien CLSC, là où j’ai travaillé pendant 36 ans. À 73 ans je n’ai pas de maladie débilitante, sauf une tension artérielle sous surveillance (avec médication depuis… environ 5 ans). J’ai tout de même l’impression ces temps-ci d’être toujours chez un pro de la santé : denturologiste pour changer une prothèse trop vieille; ophtalmologiste pour opérer des cataractes; rendez-vous pour une prise de sang (partie de l’ouverture de mon dossier au GMF). Maintenant j’ai un médecin de famille qui m’a reçu deux fois en un mois, et une troisième fois la semaine prochaine, six semaines après notre première rencontre.

Bon, je ne me plaindrai pas tout de suite. Bien que… Non, pas tout de suite. Toujours est-il que j’ai reçu, sans même l’avoir demandé, les résultats de mon analyse sanguine, qui me sont accessibles en ligne. Enfin ! J’espère que tous les autres documents et analyses me seront aussi accessibles — ceux de l’ophtalmo, par exemple ?

  • Constats de cette analyse :
    • la Créatinine élevée : 120 alors qu’elle devrait se situer dans l’intervalle 52-110 µmol/L
    • le DFGe est bas à 51 – il devrait se situer >= (plus grand ou égal à) 60. Qu’est-ce que le DGFe ? Le débit de filtration glomérulaire estimé (lié au fonctionnement des reins),
    • Sodium, potassium, chlorure dans les normes
    • Le cholestérol à 6,55 est élevé. La norme se situant dans l’intervalle 3,20-5,20
    • Les triglycérides à 5,95 sont quand à eux très élevés ! La norme se situant entre 0,60 et 1,70

Il semble que je sois candidat pour un traitement de « dyslipidémie« .

Une dyslipidémie se définit par une élévation du cholestérol plasmatique, des triglycérides (TG) ou par un taux de cholestérol HDL (high-density lipoprotein [HDL-C]) bas, anomalies contribuant à l’apparition de l’athérosclérose

Extrait de la page Dyslipidémie du Manuel MSD

Suivant le tableau du risque cardiovasculaire, un cholestérol total de plus de 6,2 et un taux de HDL-C de moins de 1,0 (le mien est à 0,96) correspondent à un niveau de risque plus élevé. Il y a trois niveaux : risque moindre, à risque, et risque plus élevé.

Le prochain rendez-vous avec mon médecin devrait me permettre de statuer sur la stratégie à prendre pour réduire ce risque : médication ? programme d’exercices ? les deux ? Mais je veux d’abord voir si une nouvelle routine de 30-40 minutes de vélo par jour peut faire baisser ces indices. Je peux déjà constater un impact sur la tension artérielle. Est-ce que ça se traduira aussi sur les taux de triglycérides et de cholestérol ? Il me faudra persister jusqu’à un prochain prélèvement sanguin. Et persister par la suite, si cela suffit à ramener mes taux dans la norme. C’est plus exigeant que de prendre une pilule… mais depuis une semaine, c’est assez plaisant ! On verra les jours de pluie et l’hiver prochain 😉

J’ai fait deux tours du Parc Maisonneuve ce matin, ajoutant quelque 2-3 kilomètres au circuit de 11,8 km que je faisais depuis quelques jours.

L’évolution de ma tension artérielle depuis que je fais du vélo chaque jour (ou presque) est notable.

services de première ligne : un retour vers les CLSC ?

Dans le rapport (82 pages) d’un comité mandaté par le ministère visant Soutenir l’élaboration d’une politique de soins et services de première ligne (SSPL), la troisième des six recommandations se lit comme suit (version courte. 1 page) :

Mettre en place une gouvernance de proximité des SSPL alignée avec la responsabilité populationnelle et articulée de façon cohérente avec tous les échelons du système de santé et de services sociaux, afin d’assurer aux SSPL les leviers d’action nécessaires pour organiser et adapter les services en fonction des besoins de la population et des orientations provinciales
– Décentralisation au niveau des RLS ou des CLSC.
– Coordination territoriale avec les partenaires intersectoriels et les services spécialisés.
– Participation des usager(-ère)s à la gouvernance.

On peut rêver !


P.S. Ne vous inquiétez pas, je ne vous ferai pas connaître le détail des maux et prothèses qu’impose le vieillissement ! Je crois utile, cependant, d’ouvrir avec ce billet une porte sur la perception, l’expérience personnelle d’accès au réseau de première ligne. La haute tension artérielle (hypertension) étant un problème se santé chronique fréquent158% des Québécois de 65 ans et plus; 70% des canadiens de 80 ans et plus chez la population vieillissante, il m’a semblé pertinent de souligner (ou questionner) l’impact mesurable d’une habitude accessible comme la pratique du vélo… À quand l’abonnement gratuit à « bixi » comme prescription médicale ?

Notes

une autre vision du vivre ensemble

Impact des voitures sur la psychologie humaine

Traduction DeepL, révisée par GB. Un article tiré d’une revue (Zagdaily – « The business of sustainable mobility ») que je ne connaissais pas, ni cette autrice d’ailleurs : Author Melissa Bruntlett on the impact of cars on human psychology. Mais j’ai trouvé ce parcours inspirant d’une canadienne de Vancouver qui s’expatrie avec sa famille vers la Hollande pour y trouver un milieu plus sain pour vivre et élever ses enfants. Deux livres publiés jusqu’ici, un troisième à venir sur la direction féministe vers des villes « soutenables ».


L’auteur Melissa Bruntlett parle de l’impact des voitures sur la psychologie humaine

Le parcours de Melissa Bruntlett pour devenir une promotrice de la mobilité urbaine a commencé il y a 14 ans avec la décision de vendre sa voiture familiale.

Vivant à Vancouver à l’époque, on lui demandait sans cesse comment elle faisait pour que le vélo soit son principal mode de transport avec des enfants âgés d’un et trois ans.

Plus de dix ans plus tard, Melissa vit avec sa famille dans le paradis mondial du vélo, les Pays-Bas. Avec son mari Chris Bruntlett, ils ont publié deux livres qui montrent comment des villes plus saines, plus heureuses et à taille humaine peuvent être le fruit de transports durables.

Zag Daily : Vous avez écrit votre premier livre, « Building the Cycling City : The Dutch Blueprint for Urban Vitality », avant de vous installer aux Pays-Bas. Quelle a été votre inspiration ?

Melissa : « Nous avons fait un voyage en famille aux Pays-Bas en 2016. En tant que défenseurs du vélo en Amérique du Nord, nous parlions souvent de ces exemples étonnants de villes cyclables et j’avais besoin d’en faire l’expérience par moi-même. Nous avons visité cinq villes néerlandaises au cours d’un voyage de cinq semaines et l’avons en partie financé en écrivant des articles pour des journaux locaux à Vancouver. Mais nous nous sommes rendu compte que nous ne pouvions pas raconter l’histoire en 1 500 mots. Nous avons donc lancé l’idée d’un livre qui examinerait comment le paysage cycliste néerlandais a vu le jour et comment il est appliqué dans les villes nord-américaines. Il y a toujours cet argument du « c’est Amsterdam, c’est les Pays-Bas, c’est Copenhague » pour dire qu’on ne peut pas faire la même chose en Amérique du Nord, mais nous voulions montrer que oui, c’est possible. Il ne s’agira pas d’une solution copiée-collée des Pays-Bas, mais on peut s’inspirer de leur processus de réflexion et l’appliquer à New York, Vancouver ou ailleurs.

Zag Daily : Quelle est l’action clé que vous avez trouvée aux Pays-Bas pour en faire un tel paradis pour les cyclistes ?

Melissa : « Il n’y a pas qu’une seule action. Quand on regarde les Pays-Bas dans les années 50 et 60, comme partout ailleurs, on constate un investissement rapide dans la mobilité de l’avenir – les voitures. Les villes élargissaient les routes, Utrecht par exemple enterrait un canal pour construire une autoroute, Amsterdam prévoyait de démolir un quartier juif pour construire une autoroute vers le nord. L’objectif était de créer des villes centrées sur la voiture, mais la confluence de deux événements a fait évoluer les mentalités. Le premier était que les voitures étaient perçues comme envahissant les rues néerlandaises et le second était la crise de l’OPEP. »

Zag Daily : Comment ces deux événements ont-ils fait évoluer la réflexion néerlandaise sur les transports ?

Melissa : « Avec de plus en plus de voitures dans les rues, une énorme crise de la sécurité routière a commencé à se produire aux Pays-Bas. Plus de 3 000 personnes mouraient chaque année dans des accidents de voiture et 450 d’entre elles étaient des enfants. Des parents, des enseignants et des personnes sincèrement désireuses de sauver des vies ont lancé le mouvement « Stop de Kindermoord », qui se traduit par « Arrêtez le meurtre des enfants ». Des gens ont manifesté dans les rues et d’autres ont sorti leur vélo pour faire une déclaration en faveur de l’amélioration de la sécurité routière pour les piétons et les cyclistes.

« Puis la crise de l’OPEP a frappé en 1973 et, pour gérer la pénurie de carburant, le gouvernement national a instauré les dimanches sans voiture. Cela signifiait qu’il était interdit de conduire le dimanche aux Pays-Bas afin de préserver le carburant disponible. Soudain, les gens ont envahi les rues à vélo et en patins à roulettes et ont pique-niqué au milieu des autoroutes. Cela a éveillé l’imagination des Néerlandais, qui se sont souvenus de l’usage qui était fait de l’espace public. Les dirigeants sont devenus plus enclins à utiliser leur volonté politique pour passer d’une planification des transports axée sur la voiture à une planification inclusive qui tient compte de toutes les façons dont les gens se déplacent. »

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une première ligne agile

Une ancienne ministre de la santé au Canada, mme Philpott, publiait récemment : Health for All: A Doctor’s Prescription for a Healthier Canada. Les reportages diffusés à l’occasion me faisaient penser aux CLSC, dans leur conception d’origine : une équipe multidisciplinaire en charge d’une population donnée, d’un secteur géographique. Mais comme le fait remarquer Andrew Coyne dans le Globe and Mail, cela reproduirait la stagnation du réseau public scolaire. Ajoutez la possibilité pour les usagers de choisir leur clinique et cela insuffle un dynamisme dans le système. L’essentiel serait de fonctionner par capitation : le groupe de professionnels est financé en fonction du nombre (et de la qualité ou du risque associé) de clients. Use primary-care reform as the opportunity to inject more competition into Canada’s health care system.

Bon, je ne suis pas d’accord avec son petit refrain concernant le privé (« public funding need not mean public provision ») bien que, dans notre système actuel, les cliniques médicales sont essentiellement des fournisseurs privés… L’important c’est que la solution n’est pas d’ajouter encore plus d’argent, ni plus de centralisation mais bien plus de responsabilité et une compétition interne au système: les groupes multidisciplinaires étant responsables et financés pour suivre et acheter pour leurs clients les services auprès des hôpitaux et autres organismes spécialisés.

Incidemment, saviez-vous que les omnipraticiens au Québec gagnent 50%++ plus que les médecins en France ? Un médecin omnipraticien en France gagne en général entre 4 500 et 6 000 euros nets par mois (soit de 6 700 à 9 000$ CAN) dans le secteur libéral, tandis que les salaires pour les salariés tendent à être légèrement inférieurs. En moyenne, médecins omnipraticiens au Québec gagnent environ 150 000 à 200 000 CAD nets par an, soit entre 12 500 et 16 600 CAD par mois




Pot-pourri du lundi

Aires protégées, écologie populaire, plan climat, autoroutes

Aires protégées

Un délais jusqu’en janvier accordé par Québec pour que les porteurs de projets puissent obtenir le parrainage de leur MRC. Sur Radio-Canada : Nouvelles aires protégées : un délai accordé, « un veto » des MRC dénoncé
« Selon l’Action boréale, les résolutions d’appui représentent un veto mis à la disposition des élus locaux, lesquels se retrouvent ainsi à détenir un droit de vie ou de mort sur des projets, et ce avant même qu’ils ne soient analysés plus sérieusement. »


20 projets d’aires protégés rejetés par la MRC de la Haute-Gaspésie (Le Devoir)

« Un total de 20 projets pour la Haute-Gaspésie, c’est impressionnant. Les gens ont envie de prendre soin du territoire. Le refus en bloc de la MRC revient à briser un élan citoyen »

Le préfet dit :
« On a accepté le fait que la réserve faunique des Chic-Chocs et le parc national de la Gaspésie sont là. Mais ça suffit. Laissez-nous gérer notre territoire. Et les gens qui arrivent avec leurs grandes vertus, qui savent tout et qui nous voient comme des innocents, moi, je suis tanné de ça. Je suis écoeuré, laisse tomber le préfet de la MRC. Il y a des gens qui arrivent des grands centres, qui s’établissent ici, qui vivent ici depuis un an et qui savent tout et veulent nous dire quoi faire. On est plus capables de ce discours-là. »


Un plan climat à la MRC des Etchemins


Populisme écologique

  • Une entrevue avec Naomi Klein dans le magazine Reporterre : « Nous avons besoin d’un populisme écologique ».
  • Une entrevue du magazine Le vent se lève avec Marie Pochon, une élue écologiste de milieu rural (la Drôme) : « Notre ambition est de construire une véritable écologie populaire »

Comment l’Amérique peut-elle se défaire de sa dépendance à l’égard de l’autoroute ?

Capturé sur : https://slate.com/business/2024/08/construction-traffic-cars-driving-transportation-highway.html
Voir tout l’article (20 pages) Comment l’Amérique peut-elle se défaire de sa dépendance à l’égard de l’autoroute ? traduction avec OneNote

Un projet d’autoroute de 3,5 miles, l’ I-49 Inner-City Connector, traverserait Allendale, faisant des ravages sur tout sur son passage… les conducteurs qui utilisent le connecteur économiseraient en moyenne trois minutes de temps de trajet.

L’auteur, David Zipper, compare l' »addiction » aux barrages hydroélectriques que les États-Unis avaient développés au cours du XXe siècle à la présente dépendance aux autoroutes.

Le transport collectif : pilier essentiel à la transition,
un article du Mouton noir.


Santé

Portrait de santé de la population selon le parcours de vie : pour agir collectivement

Rapport du directeur national de santé publique 2024 Le rapport du directeur national de santé publique 2024, intitulé Portrait de santé de la population selon le parcours de vie : pour agir collectivement, fournit un tour d’horizon de l’état de santé de la population. Il présente les nombreux gains ainsi que les défis qui demeurent et ceux qui émergent, tout en faisant mention des interventions nécessaires pour les relever avec la contribution des partenaires intersectoriels.

IRIS en Estrie

Institut de recherche et d’informations socio-économiques – Revenu viable: combien faut-il pour vivre hors de la pauvreté dans les huit MRC de l’Estrie?

Téléconsultation

La téléconsultation, un outil crucial pour les personnes atteintes de maladies chroniques
Ce modèle favorise la réduction des délais tout en allégeant les contraintes logistiques des patients.

Le ministère (ou est-ce l’Agence ?) réduit drastiquement les tarifs accordés pour la téléconsultation. « Alors que le tarif actuel pour une téléconsultation est d’environ 40 $, le taux de rémunération projeté sera calculé en minutes, soit 6,22 $ pour 5 minutes. C’est à peine plus de 1 $ par minute pour être soigné par un médecin ! » Le gouvernement envisage de solder les téléconsultations médicales.

IA

C’EST PAS DE L’IA
par la Quadrature du Net
Quand on entend parler d’intelligence artificielle, c’est l’histoire d’un mythe moderne qui nous est racontée. Celui d’une IA miraculeuse qui doit sauver le monde, ou d’une l’IA douée de volonté qui voudrait le détruire. Pourtant derrière cette « IA » fantasmée se trouve une réalité matérielle avec de vraies conséquences. Cette thématique sera centrale dans notre travail en 2025, voilà pourquoi nous commençons par déconstruire ces fantasmes : non, ce n’est pas de l’IA, c’est l’exploitation de la nature, l’exploitation des humains, et c’est l’ordonnancement de nos vies à des fins autoritaires ciblant toujours les personnes les plus vulnérables.

« refondation » du système de santé?

Refonder ou rétablir, il y a une nette différence. Par rétablissement, on signifie le retour à l’équilibre (ou à la santé); retour à l’état antérieur. Pour refonder, il faut établir de nouvelles bases, ou encore accueillir de nouveaux partenaires à l’entente entourant ou supportant, fondant l’établissement, l’institution.

Comme le soulignait M. Gerbet, de Radio-Canada, « Publiquement, ce plan est présenté comme une refondation du système de santé, mais en interne, c’est l’appellation plan de rétablissement qui est utilisée. » Ce rétablissement repose sur quatre fondations : les ressources humaines, l’accès aux données, les systèmes informatiques et les infrastructures.

Et, en anglais, le ministre de la santé précise ce qu’il entend par « infrastructure » : plus de lits dans des hôpitaux rénovés. 

Pour les ressources humaines, on veut avoir plus d’emplois à temps plein dans le réseau – « 40% des emplois sont à temps partiel ». 

Ainsi, ce qu’on avait appelé pompeusement une « refondation » revient à une consolidation de l’hospitalocentrisme… Que peut bien signifier dans ce contexte la décentralisation souhaitée ?

La pression vers une privatisation des soins et services se fait sentir : les exemples européens abondent, « les meilleures pratiques au sein des systèmes de santé de la Suède et du Royaume-Uni », sous la plume d’une chercheuse soutenue par l’Institut économique de Montréal. Une comparaison qui se termine par un nouvel appel à faire plus de place au privé. Parmi les 6 ingrédients de la « recette gagnante pour une refonte réussie du système de santé » : laisser le « secteur indépendant » administrer les hôpitaux publics; accueillir plus facilement les médecins formés ailleurs ET faciliter aux médecins québécois la pratique de leur art ailleurs au Canada. 

Ce projet de rétablissement-refondation sera une pièce importante du prochain programme électoral de la CAQ. Si on laisse les financiers, les administrateurs d’hôpitaux et de systèmes s’exprimer seuls… il ne faudra pas se plaindre que la CAQ suivent leurs recommandations. 

Il y a un urgent besoin d’une autre analyse, d’une alternative à cette refondation qui risque fort de ressembler aux « solutions » CAQistes à nos problèmes de transport (REM, 3e lien, autoroutes élargies).

Certains croiront le gouvernement Legault qui « assure toutefois avoir l’intention de changer radicalement d’approche, avec une vision plus humaine et efficace, en décentralisant les décisions » (Thomas Gerbet, Radio-Canada). Mais avec le niveau de centralisation auquel était rendu notre réseau de santé (34 PDG réunis autour du ministre) on peut sans doute décentraliser de quelques crans sans pour autant changer l’approche. 

Une vision « plus humaine et efficace », nous promet-on ! C’est vrai que se faire soigner par une personne plutôt qu’un robot qui garde un œil sur sa tablette et l’autre sur sa montre… ça doit avoir des conséquences mesurables en terme d’efficacité thérapeutique. Malheureusement trop souvent dans le passé l’efficacité dont on parlait, et qu’on mesurait, c’était le nombre de minutes passées à faire la procédure XYZ pour soigner l’épisode de maladie 1278c… (Voir plusieurs présentations faites à l’ACFAS 2021 sur Reddition de compte en intervention de proximité : comment dépasser la mesure et (re)trouver le sens ?, présentations déposées dans le groupe de discussion Santé de la plate-forme Passerelles.) 

Je n’ai pas de solution, d’alternative à proposer ici, maintenant. Certains acteurs du réseau de première ligne des dernières décennies auraient sans doute beaucoup à nous dire et nous apprendre, comme le billet d’Alain Coutu en témoignait récemment sur Nous.blogue. 

Un groupe de travail, dans Passerelles ? Sous-groupe de l’actuelle communauté « Santé » pour discuter de cette autre conception de la refonte nécessaire ?

Pour stimuler la réflexion

Pour contribuer à lancer la discussion, j’ai assemblé sur une page Réflexion sur la refonteles liens vers des documents d’archives (1988-89; 1995…) que je compte relire. Aussi des liens vers des documents plus récents (et décapants !) tel « Le capitalisme c’est mauvais pour la santé« . Bon, ce dernier n’est pas un document d’archive (ni gratuit) mais il s’inscrit dans la foulée, dans le sillon des travaux de l’IRIS, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques – « Votre institut de recherche progressiste ».

En terminant, je suis bien conscient qu’un retour sur les origines des CLSC (ou les transformations du système de première ligne depuis 50 ans) ne peut inclure, comprendre tout ce qui s’est développé depuis. S’il est question de refonder un système apte à prendre soin de sa communauté, l’approche préventive et d’empowerment communautaire portée par le projet CLSC original a été reprise, transformée, développée par les CLD, CDC, et autres ADR (et Tables de quartier) et un mouvement communautaire qui s’est structuré, spécialisé, subdivisé. Mais qui a su se faire reconnaître, en expertise, en savoir-faire, en gestion de ressources. Autrement dit le nombre de partenaires dans la communauté intéressés par une stratégie de développement/services/santé dans la communauté s’est multiplié depuis la création des CLSC. Et la position des médecins dans le réseau s’est érigée en un réseau parallèle (grâce à de lourdes subventions publiques) très peu lié aux communautés. 

Billet aussi publié sur Nous.blogue

[Ajout 2022.02.25] Voir aussi : des communautés en sant ou sécuritaires ?

côlonoscopie et « deep learning »

Comme beaucoup de personnes de mon âge, j’ai dû passer récemment une côlonoscopie, ce qui impliquait de me préparer pour l’examen en « flushant » tout le contenu de mon système digestif pour que le spécialiste puisse bien examiner les parois du côlon afin de réséquer des polypes qui s’y seraient développés et identifier d’éventuelles manifestations cancéreuses.

Quelques minutes après l’examen, lorsque l’infirmière m’a informé qu’il me faudrait reprendre l’exercice dans quelques semaines pour cause de « mauvaise préparation », je me suis demandé quel effet cela faisait sur la « flore intestinale » de reprendre à court terme un tel lavage. J’ai dû faire mes recherche par moi-même car il semble que mon spécialiste de médecin n’a pas de temps à perdre à parler à ses patients.

Je me suis tout d’abord aperçu qu’on ne parle plus de « flore intestinale » mais bien de microbiote, et que les recherches ont beaucoup progressé ces dernières années. Il y a même une revue française La revue des microbiotes que l’on peut consulter gratuitement, à condition de s’inscrire. Le dossier thématique du dernier numéro (Mars 2019) porte sur la question sur toutes les lèvres ces temps-ci : la transplantation de microbiote fécal. Le dossier thématique de mars 2018 : microbiote intestinal et traitement du cancer.

En 2014 l’ Institut national de la recherche agronomique (INRA) de France reconstituait 238 génomes de bactéries intestinales. Quelques 75 % de ces génomes bactériens intestinaux étaient encore inconnus. Les études à venir sur ce sujet seront maintenant mieux guidées, car ce métagénome (voir la métagénomique ) contient plus de 3 millions de gènes, soit 120 fois plus que le génome humain. Les analyses statistiques de ces communautés intestinales seront dorénavant beaucoup plus précises.

[Microbiote intestinal humain – Wikipedia]

Combinant les avancées du séquençage à haut débit et du big data, la métagénomique a bouleversé notre vision du monde microscopique en dévoilant l’incroyable biodiversité des écosystèmes microbiens, qu’ils résident dans les fonds marins, sous terre ou dans nos intestins… [La révolution métagénomique]

Je me demande si toute cette complexité interne à chaque intestin (millions de gènes, milliards de bactéries, et autres microbes) et ces milliers d’examens passés chaque année (pour le Québec seulement) ne rassemblent pas une masse d’information propice au « deep learning », cet « apprentissage profond » réalisé de manière plus ou moins autonome par des ordinateurs. Il semble que la bio-informatique soit en effet un champ d’application de ces nouvelles technologies.

Et c’est ce que laisse entendre cet article récent (vendredi dernier). On y prône l’utilisation de l’information comprise dans le microbiote intestinal pour prévenir, dépister et soigner le cancer du colon. Les nouvelles technologies rendent cette stratégie praticable. Voir l’article (accessible à tous) dans la revue Science : The gut microbiota and colon cancer : microbiome data should be incorporated into the prevention, diagnosis and treatment of colon cancer.