Gilles en vrac… depuis 2002

travail collaboratif en soins de première ligne

Un billet de Garon, animateur de Biotope, me piste sur le concept de travail collaboratif, sur Technorati, qui m’amène sur ce site francophone e-collaborative… Des logiciels de collaboration, c’est bien beau, mais cela ne fera pas s’ouvrir les portes corporatives et compétitions frileuses qui bloquent trop souvent les efforts en ce sens. En fait, comme le disait si bien Louise Fournier (et al.), de l’INSPQ, dans son texte fort Vers une première ligne forte en santé mentale: Messages clés de la littérature scientifique (pdf – 39 pages), en juin 2007, plusieurs obstacles s’opposent à la collaboration professionnelle, pourtant si essentielle à un travail de qualité en santé mentale de première ligne :

[P]lusieurs obstacles rendent difficile la mise en oeuvre de soins axés sur le travail en équipe et la collaboration (… entre autres) la spécialisation excessive des professionnels de la santé, parce qu’elle conduit à une plus grande fragmentation des services, la rémunération à l’acte des médecins, parce qu’elle n’encourage pas leur participation aux activités interprofessionnelles, ainsi que l’absence de soutien à long terme des mécanismes interprofessionnels et le financement inadéquat et discontinu, parce qu’ils nuisent à la pérennité des activités de collaboration.
D’autres obstacles législatifs et réglementaires nuisent également à la collaboration interprofessionnelle, dont en particulier la rigidité des cadres d’exercice des professionnels et la confusion qu’amène la considération concurrente des concepts de responsabilité et de confidentialité. La rigidité des cadres d’exercice professionnels encourage le développement de pratiques qui vont à l’encontre de l’intégration des services de santé en favorisant le cloisonnement professionnel et en imposant d’énormes contraintes pour le développement du travail interdisciplinaire. Des cadres d’exercice imprécis créent de l’ambiguïté quant aux rôles respectifs des prestataires de soins, dans un contexte où ils manquent de connaissances sur la formation, les compétences et les limites des autres prestataires, et parfois aussi sur les ressources et la nature des services sociaux offerts au niveau communautaire.

Parmi les conditions favorisant une telle approche, en plus d’un leadership clair des organisations, il faut que les gens se connaissent, se rencontrent… On ne fait pas collaborer des gens par la magie de logiciels. Après, peut-être, les outils technologiques peuvent venir.
Ces « messages clés » de la littérature scientifique ont été aussi (d’abord ?) rassemblés par une « initiative » fédérale consacrée entièrement aux soins de santé mentale axés sur la collaboration : l’ICCSM. Le document #4 (Meilleures pratiques pour des soins de santé mentale axés sur la collaboration : Une analyse des données existantes-pdf 90 pages, par Craven et Bland) publié par cette initiative (est-ce qu’on appelle cela ainsi pour souligner, rappeler le « pouvoir d’initiative et de dépenser » fédéral dans les champs de compétence provinciaux ?) proposait déjà plusieurs messages, repris par Mme Fournier.


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