Gilles en vrac… depuis 2002

plan régional de santé publique

La direction de la santé publique de Montréal lançait hier son plan révisé de santé publique.  Des deux documents mis en ligne, seul le vidéo fonctionne pour le moment.

La mise à jour du plan régional donne le coup d’envoi (ou une tappe d’encouragement) aux travaux locaux réalisés par les 12 CSSS qui sont à mettre à jour leurs propres plan locaux d’action en santé publique. Le plan régional lui-même datait de 2003 (résumé, plan complet ). La synthèse des plans locaux, de 2005 . Depuis la révision du Plan national de santé publique 2003-2012 réalisée plus tôt cette année, la mise à jour régionale devenait urgente.

Mais pour le moment les 6 axes autour desquels le plan régional s’articule me laissent un peu sur ma faim : où sont passés les interventions sur les déterminants sociaux de la santé, qui ont été bien repris dans le plan national et qui ont été au coeur des travaux récents de l’OMS ?

  • Des enfants qui naissent et se développent en santé
  • Des jeunes en santé qui réussissent leur apprentissage scolaire
  • Des milieux de travail exempts de menaces à la santé
  • Une population vaccinée et protégée des infections et des menaces chimiques et physiques
  • Un environnement urbain favorable à la santé
  • Un système de santé qui sert aussi à prévenir

Comment inscrire dans les plans locaux des questions aussi importantes que la lutte aux inégalités sociales et le soutien au développement des communautés… quand les axes sont d’abord le reflet des différentes spécialités (ou directions) de santé publique plutôt que d’être des des dimensions de la santé de la population ? Y aurait-il encore un travail à faire pour pousser un peu plus loin la mise en oeuvre de l’approche populationnelle et, finalement, du slogan de la DSP : Garder notre monde en santé ?

Sûr que les axes actuels touchent des dimensions essentielles de la santé de la population et du système de santé. Mais pourquoi deux axes sur l’enfance et la jeunesse ? Pourquoi pas un axe enfance-jeunesse et un autre aînés ? ou adultes ? Parce qu’on préfère investir pour l’avenir ? C’est une réflexion qu’ont fait, semble-t-il, certaines fondations privés très actives dans le domaine de la promotion de la santé depuis quelques années… et qui visent essentiellement les jeunes… et les enfants bientôt. Un hasard ? La résultante de « données probantes » ?

J’ai au moins deux réserves quand à cette idée de « travailler d’abord les jeunes ». La première a trait au fait que les jeunes enfants ne sont atteignables que par le biais des familles… et les moyens que nous avons d’intervenir ne peuvent se poser en remplacement des familles. Tout au plus peuvent-ils s’offrir en ressources complémentaires de stimulation ou, au pire, palliatives. Il faut stimuler les parents afin qu’ils stimulent leurs enfants… Ma seconde réserve touche à cette idée saugrenue voulant que « passé un certain âge » la cause est perdue ! Pourtant les changements d’habitudes apportent un supplément de bien-être et de santé même quand on a quarante, cinquante ou soixante-dix ans !

Serait-ce qu’il est plus facile de mesurer l’impact de l’action auprès des jeunes ? Qu’il y a moins de résistance (parce que moins d’habitudes ancrées) ?

Ou bien je n’ai rien compris aux 6 axes, et lorsqu’on parle d’un « système de santé qui sert aussi à prévenir » on y inclut toutes ces pratiques innovantes et de mobilisation vers de « saines habitudes de vies » !


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