l'Amazone est malade

(JPG)Faut avoir le coeur bien accroché pour suivre l’actualité environnementale… Cette photo-ci sur les effets largement sous-estimés des coupes forestières en Amazonie, et ces autres sur la sécheresse qui sévit actuellement dans cette région.

C’est le grenier des espèces vivantes de la planète qui souffre ainsi… Précurseur d’une éroson drastique comme la Terre en a connu quelques-unes ? Comme disait Hubert Reeves : Serons-nous encore là pour le voir? En effet, la question de pose.

climat : assez de discussions

Hubert Reeves et David Suzuki: Alerte Climatique à Montréal L’astrophysicien Hubert Reeves et le généticien David Suzuki ont discuté de l’avenir de la planète devant 3400 personnes lors de la conférence "Alerte Climatique" organisée par EquiTerre. (…)

J’ai bien failli aller à cette conférence…  mais les billets se sont envolés. Quand je regarde la liste des 10 choses à faire pour "agir maintenant" que suggère Suzuki dans son "Nature Challenge" (une version française est disponible au bas de la page en anglais) j’en ai déjà plusieurs à mon tableau : j’habite près de mon travail, je n’ai pas d’auto, j’utilise les transports en commun (nécessairement !), je ne mange pas de viande plusieurs jours par semaine, je supporte les moyens de transport alternatifs (ex: Communauto)… et je n’ai pas l’impression de me priver ! En fait, je dirais que ma principale motivation en ce qui regarde mon lieu de résidence près (à une distance marchable – soit 1,5 Km) du travail est la paresse ! Hé oui, je préfère de beaucoup marcher 20 minutes pour me rendre au bureau (même dans les froids de -20) que de prendre l’autobus ou une automobile dans le traffic pendant le même temps. Qu’est-ce que j’y gagne ? En plus des milliers de dollars épargnés, je n’ai pas à pelleter tout l’hiver pour sortir cette foutue mécanique du banc de neige !!

Sur cette conférence, voir aussi : sur le site de Radio-Canada, sur celui d’Équiterre

Habermas et l’Internet comme espace public

Dans la suite du billet précédent, cette analyse de la pertinence, encore aujourd’hui, d’un texte de Habermas écrit en 1962 (The structural transformation of the public sphere– paru en allemand), il y a plus de quarante ans :

In the digital age, the discussion about the public sphere has at the same time become increasingly relevant and increasingly problematic. The validity and relevance of post–modern critique to Habermas’ concept of the public sphere cannot be denied, yet the concept of a public sphere and Habermas’ notion of a critical publicity is still extremely valuable for media theory today. Un article de Pieter Boeder. [First Monday – septembre]

Peut-être à cause de l’origine néérlandaise de l’auteur, et contrairement à ce que le sujet pourrait laisser penser, ce texte en anglais est facile à lire. La dénonciation de la « commodification » des médias, leur réduction à leur seule dimension commerciale ne date pas d’hier. Le concept d’espace public est particulièment riche pour décrire les enjeux entourant l’Internet aujourd’hui, même si ce réseau des réseau était loin d’exister en 1962. Pour approfondir ce concept d’espace public : Du concept d’espace public à celui de relations publiques généralisées; Espace public (dossier de l’Agora); L’espace public par Habermas ; Droits et démocratie, compte-rendu.

L’espace public lieu de mise à l’épreuve de l’opinion pour l’émergence de l’opinion publique, est-il en train de s’éteindre sous le poids des mass medias, de la contamination du discours et du travail journalistiques par ceux des relations publiques ? Alors que beaucoup de raisons pourraient nous faire douter et penser que « les jeux sont faits », les acteurs ont des pouvoirs trop disproportionnés… certains aspects de la conjoncture actuelle et recente nous portent à garder espoir : multiplication des sources d’information; des moyens de communication latérale et indépendante des grands médias… La détermination de l’orientation et des axes de développement des médias de même que l’accessibilité aux nouvelles technologies sont partie intégrante des enjeux sociaux fondamentaux, tels l’accès aux soins de santé ou à l’éducation.

le fédéral et l'empowerment

Dans un rapport paru en septembre dernier (Percée décisive : les collectivités dans la nouvelle économie – pdf de 40 pages) le Conseil national Traverser les frontières fait la promotion d’une "approche dirigée par la communauté" afin de favoriser le développement des communautés en difficulté. À partir d’exemples réussis de développement local … le rapport identifie les ingrédients essentiel à ce processus de développement des capacités autant que de l’économie: leadership local fort, approche de mobilisation des parties prenantes (stakeholders)…

Bien que l’accent soit mis sur la nouvelle économie, les processus et stratégies de développement local sont valables pour tous les secteurs.  Une critique des attitudes et programmes gouvernementaux ouvre la porte sur le questionnement des mesures de soutien au revenu créant de la dépendance… Serait-ce là le véritable objectif de ce rapport : remettre en question les règles de l’assurance emploi dans les collectivités qui en dépendent trop fortement ? Osons croire que non ! Utilisons plutôt la mise en valeur des méthodes visant l’empowerment des communautés locales défavorisées.

Digression autour du mot nation Mais je ne m’y fais toujours pas : encore un conseil "national" qui traverse à peine la frontière des langues… et qui n’aura pas réussi à trouver un nombre significatif d’interlocuteurs au Québec. Mais ce serait un rapport publié par le gouvernement néozélandais qu’il serait toujours bon ! Tant mieux s’il provient d’un gouvernement qui administre (encore) la moitié de nos impôts. Pourquoi pas un "conseil canadien" plutôt que national ? Les anglo-canadiens ont-ils si peu de confiance dans l’existence de leur nation qu’ils accolent, tel un gris-gris, le mot national sur tout ce qui émarge du gouvernement fédéral… Il faudrait vraiment trouver un autre nom pour l’ensemble canadien. On ne peut décemment enlever le Canada aux anglo-canadiens alors pourquoi pas "Les États-Unis du Nord de l’Amérique" (EUNA) ? Ou encore le "Grand Canada" (comme existe la Grande-Bretagne) qui serait composé des nations canadienne et québécoise et des peuples amérindiens. Non ? AJOUT : le Canada Uni !!

communautés, différences et milieux de vie

Anne Galloway  nous introduit, comme souvent, à des auteurs qui me semblent des plus intéressants. Ici, sur la question des communautés qui doivent plus aux différences entre leurs membres qu’aux similitudes, elle pointe vers Jean-Luc Nancy (Etre singulier pluriel, La communauté désoeuvrée ), vers Maurice Blanchot (La communauté inavouable voir aussi)  ou encore vers Alphonso Lingis (The Community of Those Who Have Nothing in Common).

En effet les différences, ce que j’appelle la mixité dans la composition d’un milieu, sont essentielles au dynamisme de certains projets. Nous, agents de développement social, organisateurs communautaires avons trop souvent une vision mécanique (comme les développeurs de social software ?) et simple du développement des communautés : des intérêts communs conduisent à la création de communautés de mobilisation, d’identité… Mais les vraies communautés, celles qui peuvent exister à long terme, n’ont-elles pas besoin de différences, de diversité autant que de similitudes pour se développer et "fleurir" ?

Imaginons un instant des CHSLD qui seraient décentralisés en petites unités insérées dans de véritables milieux de vie… des HLM qui ne seraient plus des HLM mais des habitations à loyers modulés… permettant à des personnes pauvres, et d’autres moins pauvres, et d’autres même pas pauvres du tout… de vivre ensemble et créer un environnement viable. Utopie ?

quartiers, paroisses et gouvernance

Conf_leafletÇa fait bizarre de voir ce terme "gouvernance" appliqué au voisinage mais il s’agit d’une question toujours cruciale quand on parle de développement local, de participation citoyenne. Kevin Harris, l’animateur du carnet Neighbourhoods, organise un colloque à Londres en novembre prochain sur cette question. Le Office of the Deputy Prime Minister (ODPM) publiait sur cette question de l’implication des citoyens dans leur communauté un petit dépliant en anglais (naturellement!) : Votre quartier: s’impliquer, dire son mot (pdf de 7 pages). Dans le même ordre d’idées, provenant du Home Office de Grande-Bretagne : Firm foundation : the Government framework for community capacity building  (pdf, 712 Ko).

Aussi, et peut-être encore plus pertinent dans notre contexte de création de "projets cliniques" désirant mobiliser les communautés autour d’objectifs de santé et de développement : Together we can, un plan visant à habiliter les citoyens à travailler avec les institutions publiques (public bodies) pour établir et atteindre des objectifs communs. Une douzaine de départements gouvernementaux mobilisés autour de 4 dimensions : Citoyens et démocratie; regénération et cohésion; sécurité et justice; santé et sustainability. 28 pages & Annexes

participation citoyenne : freins et tendances

Une étude récente conduite en Écosse Public attitudes to participation (.pdf de 4 pages, en anglais) concluait que les gens des communautés rurales étaient plus susceptibles de connaître leurs représentants politiques et d’être engagés dans une association volontaire. Le manque de connaissance sur les possibilités d’être consulté et le scepticisme quand à la valeur de ces consultations sont les deux freins à la participation le plus souvent mentionnés. Trois facteurs pourraient conduire les citoyens à s’impliquer plus dans les processus décisionnels les concernant : 1) que la question les touche personnellement; 2) qu’elle concerne la localité immédiate; 3) que ce soit une question à laquelle ils tiennent fortement (an issue about which they feel strongly). Par ailleurs 40% des répondants affirmaient que rien ne pourrait les encourager à s’impliquer plus. Parmi ceux qui pouvaient être encouragés, 30% disaient souhaiter plus d’information… Une référence de Neighbourhood.

l'accès libre : une condition

Call for Free Access to Research , BBC News More on what is becoming a pervasive trend, the call for free access to publicly funded research. « The eight UK research councils, which control most of the public funding, have proposed making free access a condition of getting grants. »  [OLDaily]

Huit conseils de recherche du Royaume-Uni, responsables de la plus grande part du financement de la recherche, envisagent de faire de l’accessibilité gratuite aux résultats de ces recherches une condition de financement. Enfin ! Le financement public devrait être conditionnel à l’accès du public aux résultats.

fin prochaine de la dépendance au pétrole ?

Certains pensent que la transition vers des énergies de remplacement du pétrole pourrait se faire plus vite qu’on pense. Ce qui signifierait une période d’ajustement plus chaotique… Un long article du New York Times présente la situation… et certains arguments en faveur d’une diminution de la demande, plutôt que toujours faire pression sur l’offre. La consommation globale de pétrole est passée en deux ans de 79 à 84 M de barils par jour. Un 5 millions de plus qui en vaut 10-12, car pour avoir 2 millions de barils de plus pour la consommation, il faut compter, en plus, 4 à 6 millions pour compenser les sources qui se tarissent… C’est autant de pétrole qu’en produit l’Arabie Saoudite qu’il faut ajouter à chaque 3-4 ans !!

Comme dit cet ancien directeur de la Aramco,  It’s not our problem to tell a democratically elected government that you have to do something about your runaway consumers. If your government can’t do the job, you can’t expect other governments to do it for them . Une référence du site de Veille sur les changements climatiques. Merci Alex !