L’économie sociale au Québec : publications récentes & al

L’économie sociale au Québec : histoire et actualité en 4 documents, 275 pages. Un siècle et demi d’économie sociale au Québec : plusieurs configurations en présence (1850-2007), par Benoît Lévesque, 74 pages; Enquête auprès d’entrepreneurs sociaux, Allard et al, 104 pges; Jeunes et économie sociale au Québec en 2006 : Un portrait exploratoire, Bertrand-Dansereau et al, 61 pages; Rapport annuel du Chantier de l’économie sociale, 32 pages.

Je ne reproduit pas ici les petits paragraphes de résumés que la Lettre « PolitiquesSociales.net » nous présente dans le cadre de son dossier sur la question. Une couverture de qualité de l’actualité en politiques sociales.

Dans ce numéro, aussi, un dossier Couple et famille : l’impact sur les carrières, avec 5 documents européens sur la monoparentalité, l’impôt sur le revenu des concubins, deux études longitudinales anglaises sur le travail à temps partiel et la parentalité en début de carrière.

Et beaucoup d’autres choses comme La mondialisation et l’inégalité, 20 ans de libre échange (ce qui est pour l’essentiel la table des matières et des liens vers les textes du dernier numéro de Options politiques.

travail collaboratif en soins de première ligne

Un billet de Garon, animateur de Biotope, me piste sur le concept de travail collaboratif, sur Technorati, qui m’amène sur ce site francophone e-collaborative… Des logiciels de collaboration, c’est bien beau, mais cela ne fera pas s’ouvrir les portes corporatives et compétitions frileuses qui bloquent trop souvent les efforts en ce sens. En fait, comme le disait si bien Louise Fournier (et al.), de l’INSPQ, dans son texte fort Vers une première ligne forte en santé mentale: Messages clés de la littérature scientifique (pdf – 39 pages), en juin 2007, plusieurs obstacles s’opposent à la collaboration professionnelle, pourtant si essentielle à un travail de qualité en santé mentale de première ligne :

[P]lusieurs obstacles rendent difficile la mise en oeuvre de soins axés sur le travail en équipe et la collaboration (… entre autres) la spécialisation excessive des professionnels de la santé, parce qu’elle conduit à une plus grande fragmentation des services, la rémunération à l’acte des médecins, parce qu’elle n’encourage pas leur participation aux activités interprofessionnelles, ainsi que l’absence de soutien à long terme des mécanismes interprofessionnels et le financement inadéquat et discontinu, parce qu’ils nuisent à la pérennité des activités de collaboration.
D’autres obstacles législatifs et réglementaires nuisent également à la collaboration interprofessionnelle, dont en particulier la rigidité des cadres d’exercice des professionnels et la confusion qu’amène la considération concurrente des concepts de responsabilité et de confidentialité. La rigidité des cadres d’exercice professionnels encourage le développement de pratiques qui vont à l’encontre de l’intégration des services de santé en favorisant le cloisonnement professionnel et en imposant d’énormes contraintes pour le développement du travail interdisciplinaire. Des cadres d’exercice imprécis créent de l’ambiguïté quant aux rôles respectifs des prestataires de soins, dans un contexte où ils manquent de connaissances sur la formation, les compétences et les limites des autres prestataires, et parfois aussi sur les ressources et la nature des services sociaux offerts au niveau communautaire.

Parmi les conditions favorisant une telle approche, en plus d’un leadership clair des organisations, il faut que les gens se connaissent, se rencontrent… On ne fait pas collaborer des gens par la magie de logiciels. Après, peut-être, les outils technologiques peuvent venir.
Ces « messages clés » de la littérature scientifique ont été aussi (d’abord ?) rassemblés par une « initiative » fédérale consacrée entièrement aux soins de santé mentale axés sur la collaboration : l’ICCSM. Le document #4 (Meilleures pratiques pour des soins de santé mentale axés sur la collaboration : Une analyse des données existantes-pdf 90 pages, par Craven et Bland) publié par cette initiative (est-ce qu’on appelle cela ainsi pour souligner, rappeler le « pouvoir d’initiative et de dépenser » fédéral dans les champs de compétence provinciaux ?) proposait déjà plusieurs messages, repris par Mme Fournier.

urbanité citoyenne

Un site, une foule de ressources et de textes, sur l’organisation communautaire (comment organiser une assemblée, préparer un porte-à-porte, garder ses militants-bénévoles…), sur le « community building » (cuisines et jardins communautaires, action par pâtés de maison – pour nettoyer, surveiller les enfants, prévenir la criminalité…), et des liens vers des articles sur le l’action « post-Alinsky« , comment contrer le syndrome « Pas dans ma cour », la gouvernance populaire, l’organisation d’un boycott, le cadrage (framing) de l’information dans les médias…

Toujours sur la question de lurbanité, le dernier State of the World du WorldWatch Institute porte sur notre avenir urbain (Our Urban Future). Si la publication n’est pas disponible gratuitement (y’a pas de politique Open Access au WWI !), elle coûte 18,95$, une série de ressources sur le thème sont présentées ici.

le grand livre du voisinage

J’ai souligné la phrase : Il y a de la vie hors des USA. C’était trop beau ! Et trop vrai que cette ouverture est plutôt rare chez nos voisins d’en bas.

The great neighborhood book: « Jay Walljasper presents a wide range of positive aspects of neighbourhood life in short, digestible, well-illustrated chapters. His range of examples is broad – one of the strengths of PPS that I’ve always liked is that they recognise that there is life outside the USA, and they make an effort to find out about it. And the book sparkles with enthusiastic tips and suggestions for actions, little and large, that can be taken by residents. Chapters are rounded-off with a convenient short resource list. » (Via Neighbourhoods.)

Et c’est pas cher en plus : 19.95$

innovations environnementales et démocratiques

Demos, The Think Tank for Everyday Democracy, comme ils s’annoncent, publiait récemment deux libres d’intérêt : The Disrupters, 48 pages, et Unlocking Innovation, 186 pages. Accessibles gratuitement.

Dans le premier document, à partir d’exemples concrets on y fait la promotion d’innovations radicales, disruptives, seules capables d’impulser les changements nécessaires au rythme qu’il faudra. À partir de huit entreprises locales innovantes (ex: un service de conciergerie environnementale pour les londoniens; une petite ferme éolienne coopérative; exploitation de sources d’énergie nouvelles (la pression dans les conduite de gaz !)…

In short, we need disruptive forms of innovation – cheaper, easier-to-use alternatives to existing products or services from outside established players that target previously ignored customers. This means recognising the importance of wider forms of innovation, such as innovation in organisational forms and business models.

La deuxième publication pousse des expériences innovantes, tirées du secteur public ou privé, qui pourraient transformer, améliorer les services publics. «The everyday interactions between people and services are a deep and untapped source of new ideas… Why citizens hold the key to public service reform»

Unlocking Innovation collects essays and analysis from a wide range of public sector experts and practitioners. The chapters offer lessons on how public services can better engage their users based on examples of best practice in the public and private sectors.

des stations qui jurent

Kate a l’oeil pour les angles particuliers et sympathiques de Montréal, et elle avait le verbe acerbe pour les postes d’essences qui se prennent pour des stations spatiales ! Avec raison : l’exemple du garage (comment traduit-on gas station ?) de Mies van der Rohe, sur l’Île des soeurs prouve avec brio, s’il y avait besoin, qu’il est possible de faire quelque chose de beau, même pour un garage. Dans un article sur le site Urbanphoto Kate McDonnell y va de plusieurs exemples… lumineux ! Tout-à-fait d’accord : ces monstres de plastique et de néons devraient être dénoncés.

améliorer les services dans les résidences pour aînés

Scandals surface on a depressingly regular basis. Ça me rappelle quelque chose… Il me semble que c’est aussi le cas ici, où l’on entend parler des maisons de retraite ou résidences pour personnes âgées seulement quand il y a un scandale, pour ensuite laisser la question sombrer dans l’oubli, jusqu’au prochain scandale. Pourtant dans le nouveau contexte organisationnel du réseau de la santé (approche populationnelle, réseau local de santé…) on peut imaginer autre chose que cette intervention pompier (et voyeuriste).

Tout d’abord, cesser de blâmer les travailleurs de ces résidences et services, pour la plupart mal payés.

« Firstly, we need to stop blaming individual practitioners and care homes. Good people working in poor environments with poor systems of care will inevitably produce poor quality care. »
« A whole systems approach is much more likely to succeed; for example, changing infrastructure, procedures, management techniques, and staff training. (…) Being valued (in financial and non-financial terms) and able to work in a system, atmosphere, and culture that recognises and rewards good quality, informed, thoughtful care is much more likely to be effective than merely providing more training. » [Health and welfare of older people in care homes]

Ces quelques articles récents du British Medical Journal ouvrent les bonnes pistes : de la formation mais aussi une atmosphère de collaboration et de respect. Il est tellement plus facile de jeter le discrédit (tout en se valorisant de sa propre qualité au passage) sur la petite maison de chambre mal tenue… Mais quand on paye 800$ par mois tout compris (logé-nourri) on ne peut en avoir pour 2 500$! Alors, à qui la faute si, pour 800$ ou 1000$ on ne peut se procurer la qualité de services qu’un professionnel du réseau public considère un minimum (pour lui-même ou ses proches) ?

How to bring about changes: « so that these people [the heads of the care homes] become the clinical heroes who can protect, inspire, and lead their staff in the Sisyphean task of long term care of elderly people. » (Via BMJ current issue.)

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