L’abaissement de la pollution par les fines particules dans l’air est lié à la longévité. Un article puiblié ce matin dans le New England Journal of Medecine Fine-Particulate Air Pollution and Life Expectancy in the United States est disponible en accès libre en format PDF.
les sources… pleaaaaase !
Une nouvelle tirée de Sur-la-Toile.com pointait vers sa source : Canoë-Santé.com, mais cette dernière se gardait bien de référer sous forme de lien hypertexte, comme c’est malheureusement trop souvent le cas sur ces portails commerciaux, vers la véritable source de l’information : Statistique-Canada. Oui, on nommait la source, on en extrayait même allègrement plusieurs données et un tableau complet mais à aucun moment on ne cite la publication par son titre officiel (Les principales causes de décès, 2000 à 2004), ce qui aurait au moins permis de faire rapidement une recherche… même si le calcul des coûts environnementaux de ce geste (Googler) peut porter à réfléchir, et à valoriser encore plus la référence de qualité. En fait il s’agit de respecter des standard d’écriture. Et ce n’est pas la première préoccupation de sites comme Canoë !
Incidemment, la page principale de cette recherche de Statistique Canada conduit à une introduction, des faits saillants, une analyse plus exhaustive en 7 parties, une liste des tableaux… et même, par le biais de la page CANSIM, on peut extraire soi-même des tableaux par groupe d’âge, sexe, géographie, principales causes… ou même télécharger la base de données elle-même en format Beyond 20/20 à condition d’avoir le logiciel en question (autoexecutable d’installation de ce puissant visualisateur de données – 18Mo). C’est le format de distribution, entre autres, des données du recensement.
Mon seul regret : que Stat-Can n’ai pas publié une version PDF de l’ensemble.
santé publique – 2008
Je n’ai pas compté précisément, je me suis arrêté à cent et je n’étais qu’aux deux-tiers de la liste. Ce sont donc quelques 150-200 présentations (la plupart des PDF tirés de présentations Powerpoint) qui sont offertes sur le site des JASP 2008 (Journées annuelles de la santé publique).
Il semble qu’une publication des actes soit en préparation. J’espère que ce ne sera pas simplement l’addition de ces affiches et graphes… qui ne remplaceront jamais les bons vieux textes où l’on se donnait la peine d’écrire (et corriger) in extenso sa présentation.
Au moins si ces présentations incluaient (comme il est possible de le faire maintenant dans un pdf) les commentaires audio qui ont été offerts en accompagnement des cartes conceptuelles… Allez, organisateurs des JASP… ce serait un pas de plus pour rendre mémorables et effectives (pour « influencer l’histoire ») ces centaines de présentations !
plan régional de santé publique
La direction de la santé publique de Montréal lançait hier son plan révisé de santé publique. Des deux documents mis en ligne, seul le vidéo fonctionne pour le moment.
La mise à jour du plan régional donne le coup d’envoi (ou une tappe d’encouragement) aux travaux locaux réalisés par les 12 CSSS qui sont à mettre à jour leurs propres plan locaux d’action en santé publique. Le plan régional lui-même datait de 2003 (résumé, plan complet ). La synthèse des plans locaux, de 2005 . Depuis la révision du Plan national de santé publique 2003-2012 réalisée plus tôt cette année, la mise à jour régionale devenait urgente.
Mais pour le moment les 6 axes autour desquels le plan régional s’articule me laissent un peu sur ma faim : où sont passés les interventions sur les déterminants sociaux de la santé, qui ont été bien repris dans le plan national et qui ont été au coeur des travaux récents de l’OMS ?
- Des enfants qui naissent et se développent en santé
- Des jeunes en santé qui réussissent leur apprentissage scolaire
- Des milieux de travail exempts de menaces à la santé
- Une population vaccinée et protégée des infections et des menaces chimiques et physiques
- Un environnement urbain favorable à la santé
- Un système de santé qui sert aussi à prévenir
Comment inscrire dans les plans locaux des questions aussi importantes que la lutte aux inégalités sociales et le soutien au développement des communautés… quand les axes sont d’abord le reflet des différentes spécialités (ou directions) de santé publique plutôt que d’être des des dimensions de la santé de la population ? Y aurait-il encore un travail à faire pour pousser un peu plus loin la mise en oeuvre de l’approche populationnelle et, finalement, du slogan de la DSP : Garder notre monde en santé ?
Sûr que les axes actuels touchent des dimensions essentielles de la santé de la population et du système de santé. Mais pourquoi deux axes sur l’enfance et la jeunesse ? Pourquoi pas un axe enfance-jeunesse et un autre aînés ? ou adultes ? Parce qu’on préfère investir pour l’avenir ? C’est une réflexion qu’ont fait, semble-t-il, certaines fondations privés très actives dans le domaine de la promotion de la santé depuis quelques années… et qui visent essentiellement les jeunes… et les enfants bientôt. Un hasard ? La résultante de « données probantes » ? Continuer la lecture de « plan régional de santé publique »
deux rapports sur la santé
des différences sont significatives entre les Montréalais au statut socioéconomique bas et ceux au statut élevé pour plusieurs causes d’hospitalisation telles : les maladies mentales, le diabète et les maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC). [Communiqué de la DSP de Montréal]
Lancé le 24 novembre par l’ICIS, l’Institut canadien d’information sur la santé, Réduction des écarts en matière de santé : Un regard sur le statut socioéconomique en milieu urbain au Canada, un document de 171 page (pdf) fait le portrait des différentes régions urbaines du Canada, à partir des données du recensement (par aires de diffusion) et des données sanitaires. Pour les technophiles, dont je suis, une innovation avec la présentation des données socio-démographiques des régions urbaines sous la forme de cartes interactives visualisées avec le logiciel (gratuit) Google Earth. Malheureusement les représentations des statuts socioéconomiques (SSE) des populations sont encore basés sur les données 2001… En fait on a affecté le SSE de l’aire de diffusion de 2001 aux populations qui y habitaient en 2006. 🙁 (voir document méthodologique)
Une limitation qui rend les « prouesses » technologiques de la mise en cartes au niveau des aires de diffusion un peu… ridicule ? Était-ce si urgent de sortir ce rapport qu’on ne pouvait attendre (ou faire l’effort) d’actualiser les données aux résultats de 2006 ? Par ailleurs… même avec les données de 2006, les cartes de statut socioéconomique telles qu’élaborées sont beaucoup moins fines que celles de l’indice de défavorisation de l’INSPQ (les premières n’ont que 3 niveaux de différenciation).

L’autre rapport, en provenance du même institut, porte sur Les tendances des dépenses de santé (au Canada) de 1975 à 2008.
On y remarque que la part des dépenses privées de santé (payées directement par les consommateurs ou par l’entremise d’assurances) augmentent régulièrement depuis 1975; que le Québec est la province qui dépense le moins en $ par habitant par année (5 4653$), la moyenne canadienne étant de 5170$. Le secteur public soutien à hauteur de 71,2% les dépenses de santé au Québec (70% pour le Canada). C’est donc dire que le privé occupe déjà 30% de l’espace de production des soins, services et produits de santé (médicaments, soins dentaires, soins de la vue…).
santé dans le monde aujourd'hui
Le dernier rapport annuel de l’OMS : Les soins de santé primaires: maintenant plus que jamais, est disponible en français (Intro et résumé , 16p.) ou en anglais (rapport complet , 148p.) [et aussi en russe, en chinois…].
inégalités de santé
« Bodies Count, » and Body Counts: Social Epidemiology and Embodying Inequality, et Tackling health inequities, BMJ (S’attaquer aux inégalités de santé) deux articles de George Davey Smith, Nancy Krieger.
Une note prise il y a quelques semaines dans la foulée de la parution du rapport de la Commission de l’OMS sur les déterminants de la santé… que j’avais laissée en brouillon. Le premier article date de 2004, et précède donc le dit rapport mais il m’apparaissait un texte intéressant d’épidémiologie sociale, ne serait-ce que par le nombre de fois qu’il est cité (voir à la fin de l’article) et la bibliographie importante.
Incidemment la revue Epidemiologic Review est d’accès libre et son dernier numéro porte sur l’obésité, avec des articles sur le statut socio-économique et l’obésité, ou encore la promotion de l’activité physique chez les enfants et adolescents.
Extrait de l’article de Davey Smith et Krieger, dans le BMJ, qui présente le rapport de la commission : the commission eviscerates the platitude that economic growth and reliance on markets are sufficient for improving health.9 10 Pointing to the harmful health consequences of the « market oriented economic policies » pursued since the 1980s that have led to a « significant reduction in the role of the state and levels of public spending and investment, » the report provides evidence that equity oriented growth can produce the health gains of development without the adverse effects of growth that favours the « interests of a rich and powerful minority over the interests of a disempowered majority. » (mais ici je crois que l’article n’est disponible, au delà des 150 premiers mots, qu’aux abonnés )
évaluations d'impact et de coût
L’évaluation des coûts associés à la santé doit dépasser les seuls frais de l’intervention immédiate, les seuls frais du réseau de la santé et inclure les retombées sur les autres « systèmes » : chômage; criminalité; éducation… Une question soulevée dans le British Medical Journal cette semaine. L’article de Drummond et al. (cet article n’étant pas un résultat de recherche mais plutôt un éditorial, n’est accessible – au delà des 150 premiers mots – qu’aux abonnés) fait référence au Commissionning framework for health and well-being qui met de l’avant la concertation des autorités locales (principalement municipalités et réseau de santé) autour des enjeux de santé et bien-être. Une concertation bien concrète, axée sur des solutions, sur le financement de façons de faire.
Une approche globale intersectorielle qui commence à être reconnue dans le domaine de la santé publique, mais qui devrait être reprise même lorsqu’on évalue les interventions plus spécifiques : l’utilisation de telle médication (ou thérapie) pour traiter telle affection est-elle plus ou moins coûteuse que telle autre ? Une solution peut sembler efficace si l’on ne tient compte que des coûts immédiats imputés au réseau de la santé. Mais si on tient compte des coûts à venir, ou des conséquences sur les autres « systèmes » (retour au travail ou chômage à long terme; soutien à la famille ou décrochage scolaire…) certaines interventions apparaissant plus onéreuses dans l’immédiat peuvent se révéler économiques d’un point de vue global.
Technology appraisals normally consider only costs falling on the NHS and personal social services budgets in the primary analysis (1). Public health appraisals, however—once the responsibility of the Health Development Agency, which operated under different statutes on public health—can also consider effects on other government budgets. (2) Therefore, an evaluation of a public health intervention to reduce substance abuse would consider the potential advantage gained from a reduction in criminal justice costs, but an evaluation of a drug to treat heroin addiction would not. (BMJ, Economic evaluation of health interventions)
(1) Guide to the methods of technology appraisal. 2008. www.nice.org.uk/niceMedia/pdf/TAP_Methods.pdf.
(2) Methods for development of NICE public health guidance. 2006. www.nice.org.uk/nicemedia/pdf/CPHEMethodsManual.pdf.
capital social et santé publique
J’ai déjà parlé du Projet de recherche sur les politiques (Canada) qui a développé un dossier sur le capital social. Mais je n’avais pas mis la main sur ce bulletin de Recherche sur les politiques de santé, publié en septembre 2006, sur le thème : Le capital social et la santé : bonifier les avantages . Pour une introduction en termes clairs sur les liens entre capital social (CS) et réseaux sociaux, les formes de bridging, bonding et linking du CS (voir définitions page 29). On a extrait des données de l’Enquête sociale générale [ cycle 17 (2003) sur l’engagement social au Canada (24 951 répondants)] pour examiner la relation entre le statut socioéconomique, le capital social et la santé ; le vieillissement sain et le capital social…
Les deux derniers numéros de cette revue, qui n’a rien publié en 2008, portaient sur Les gens, les lieux et la santé; et Les conditions de travail des infirmières et infirmiers : comment relever le défi ?
Toujours sur la question du CS, je croyais avoir déjà parlé sur Gilles en vrac de cet article, , paru en 2004 dans la revue International Journal of Epidemiology. Il semble que non… Pourtant j’ai beaucoup apprécié ce long (17 pages) article de Simon Szreter et Michael Woolcock (Health by association? Social capital, social theory, and the political economy of public health). De fait il s’agit de plus qu’un article, c’est tout un débat qui est contenu dans ce numéro d’août 2004 de la revue. Continuer la lecture de « capital social et santé publique »