un numérique souverain parce que public

Je dois m’imposer d’arrêter de lire parce que chaque jour des « tonnes » de textes intéressants sont publiés, surtout sur un sujet aussi « hot » que l’IA et la souveraineté numérique. Hier encore Hubert Guillaud publiait La crise des chatbots compagnons sur son excellent Dans les algorithmes. Il y résume plusieurs enquêtes américaines sur les dangers des relations intimes avec les « robots compagnons ».

Je vais donc tenter de mettre de l’ordre dans les quelques dizaines de pages de notes accumulées au cours des dernières semaines autour d’un thème qui a évolué de la « souveraineté numérique » vers le « numérique public » puis du numérique public vers l’IA publique.

la souveraineté numérique

En janvier dernier je faisais référence (Amazon, « panier bleu » et souveraineté numérique) à l’appel lancé par Rikap, Durand et al. : Reclaiming Digital Sovereignty dont j’ai fait, peu après, une traduction Récupérer la souveraineté numérique (pdf). En février une compagnie allemande commissionnait la publication de EuroStack – A European Alternative for Digital Sovereignty. J’ai aussi réalisé une traduction de ce document de 120 pages, avec quelques « hoquets » notables du logiciel de traduction (quand on parlait de la Chine ou de la Corée !) : EuroStack, une alternative européenne pour la souverainté numérique. L’intervention de J.D. Vance, à la même époque devant les élus européens, allait donner du poids à ces désirs de souveraineté : JD Vance se fait le champion de l’impérialisme technologique en Europe (ma traduction d’un article de Paris Marx, 2025.02.21).

À la même époque, en février dernier, Kai-Hsin Hung, doctorant aux HEC, publiait un long texte documenté sur la compétition entre les Big tech, mais aussi identifiait de nombreuses initiatives tendant vers le développement d’une IA centrée sur les besoins des personnes : Beyond Big Tech Geopolitics – Moving towards local and people-centred artificial intelligence. Ma traduction : Au delà de la géopolitique des Big Tech.


Plus près de nous et plus récemment, dans le magazine Options politiques, Guillaume Beaumier publiait Comment le Canada peut affirmer sa souveraineté numérique. Il y rappelait à quel point le Canada, comme beaucoup d’autres pays, est devenu dépendant des USA pour ses services infonuagiques.

Comme dans de nombreux autres pays, la majorité des services infonuagiques utilisés au Canada sont fournis par des entreprises des États-Unis. (…)

[L]ors de la renégociation de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique sous la première administration Trump, le gouvernement s’est engagé à interdire l’adoption de politiques obligeant les entreprises à conserver sur le sol canadien les données qu’elles y collectent.

Il y promeut les logiciels libres, un investissement audacieux pour soutenir l’industrie numérique nationale.

Bien que les logiciels libres soient parfois moins conviviaux que les solutions intégrées comme celles de Microsoft, ils stimulent l’innovation, favorisent l’investissement local et encouragent le développement de l’expertise canadienne en matière de technologie numérique.

Des leaders de l’industrie soulignent aussi que les technologies en accès libre contribuent à renforcer la concurrence, notamment dans des secteurs de pointe comme l’intelligence artificielle.

Enfin, le Canada devrait activement soutenir l’émergence d’une industrie numérique nationale à travers une stratégie d’investissement ambitieuse.

Reprenons le contrôle de nos données

La Ligue des droits et libertés lançait récemment (avec Co-Savoir; FACiL, pour l’appropriation collective de l’informatique libre; le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ); et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)) une campagne pour la souveraineté numérique du Québec : Reprenons le contrôle de nos données.

Nous demandons au gouvernement du Québec de reprendre le contrôle sur l’hébergement de nos données en garantissant une gestion transparente et sécuritaire qui protège les droits humains, particulièrement les droits à la vie privée et à la sécurité.

Le gouvernement doit mettre fin à la sous-traitance démesurée au privé et développer, dès maintenant, ses propres infrastructures d’hébergement de données, en priorisant les logiciels libres, pour favoriser une souveraineté numérique populaire et pas seulement étatique. Il doit aussi rapatrier l’expertise nécessaire à la gestion des données au sein du gouvernement.

On souligne que la souveraineté basée sur des entreprises privées québécoises serait aussi à risque : ces dernières peuvent, à tout moment, être vendues ! « La souveraineté numérique du Québec doit passer par un nuage souverain hébergé dans les infrastructures de l’État qui n’est pas à la recherche de profit. »


un numérique responsable

Dans son petit ouvrage L’archipel des GAFAM – Manifeste pour un numérique responsable, Vincent Courboulay trace le portrait de l’émergence d’une technologie pleine de promesses humanistes au départ… et vingt ans plus tard:

Pendant ces quelques années, tel Napoléon, le numérique est devenu tout puissant, incontournable, incontrôlable voire irresponsable, mais tellement utile, structurant et inventif. Une sorte d’empereur omnipotent mais sans capacité de recul et en partie privé du sens de bien commun. (…)

Il y a 10 ans, 5 % des câbles étaient contrôlés par les GAFAM. Aujourd’hui c’est 50 % et certains annoncent que ce sera 95 % d’ici trois ans. 70 % à 80 % du trafic Internet vont vers les États-Unis car les données mondiales sont localisées dans des centres américains. Cette réalité pose un problème de souveraineté pour les autres pays. Jamais dans l’histoire nous n’avions eu une telle concentration de pouvoir permettant de connaître et d’asservir des populations.

Après avoir retracé l’avènement du numérique sur une soixantaine de (petites) pages, Courboulay propose une courte fiction dystopique avec son chapitre « 2034, cinquante ans après » . Le premier paragraphe : « Son viol remontait à presque quatre mois. Depuis, elle avait l’impression que la pluie ne s’était pas arrêtée de tomber. »

Suivent 25 propositions pour un numérique responsable. Pour des organisations numériques responsables, pour une société numérique responsable, pour une Europe numérique responsable. À titre d’exemple, je reproduis ici les propositions 20 et 21.

un numérique public ou une IA publique ?

Je ne suis pas très chaud à l’idée d’une IA publique. N’y a-t-il pas déjà trop d’espoirs et de promesses, le fameux vaporware qui accompagnait les levées de fonds des startups qui savaient imaginer tout ce que le monde pourrait faire avec les logiciels qu’ils allaient pouvoir développer grâce à l’argent des investisseurs… jusqu’à ce que l’évolution du hardware, la concurrence ou le désintérêt des usagers ne fasse éclater cette bulle.

La différence avec la situation des startups est que les porteurs de ces promesses ne sont pas des nouveaux arrivés mais bien les forces dominantes d’un secteur lui-même dominant de l’économie. La position quasi-monopoliste des Amazon, Google, FaceBook leur a permis d’accumuler des sommes colossales de capitaux. En investissant des centaines de milliards dans des centres de données consacrés à l’IA, ces méga-entreprises comptent renforcer encore leur emprise sur nos communications, notre culture, nos économies.

Ou bien, au-delà du langage promotionnel et des promesses vaporeuses des vendeurs de quincaillerie, l’IA est une technologie normale (pdf, traduction de AI as Normal Technology)1La réaction importante que leur publication a soulevé amènait les auteurs Arvind Narayanan et Sayash Kapoor à publier, le 9 septembre dernier, Un guide pour comprendre l’IA comme une technologie normale. À moins qu’il faille comprendre l’IA en tant que technologie sociale, comme le défend Henry Farrell.

Si nous voulons comprendre les conséquences sociales, économiques et politiques des grands modèles linguistiques et des formes d’IA qui y sont liées, nous devons les appréhender comme des phénomènes sociaux, économiques et politiques. (…)

[L]’importance de l’IA, et en particulier des LLM, ne réside pas seulement dans leur efficacité technologique, mais aussi dans la manière dont ils remodèlent les relations sociales humaines. Pour cartographier ce remodelage, nous devons compléter l’informatique par les sciences sociales. Le problème est que les sciences sociales sont loin d’être prêtes à faire ce travail.

Farrell nous amène à penser que d’éventuels investissements publics en IA devraient inclure plus que de la quincaillerie et de l’informatique… et puis, si vous n’avez pas le temps de tout lire, le texte de Farrell introduit et résume bien les enjeux soulevé par le débat entre les auteurs de l’IA normale et leurs opposants, auteurs de AI 2027.

Peu importe ce que deviendra l’IA, elle fait déjà des ravages, et le plus tôt on interviendra, le mieux ce sera car il sera plus difficile, demain, de harnacher ou de défaire ce que les grands capitalistes auront conquis. Guillaud disait, en juillet dernier, dans L’IA, un nouvel internet… sans condition :

Les plateformes sont désormais inondées de contenus sans intérêts, de spams, de slops, de contenus de remplissage à la recherche de revenus.
La promesse du web synthétique est là pour rester. Et la perspective qui se dessine, c’est que nous avons à nous y adapter, sans discussion. Ce n’est pas une situation très stimulante, bien au contraire. A mesure que les géants de l’IA conquièrent le numérique, c’est nos marges de manœuvres qui se réduisent. Ce sont elles que la régulation devrait chercher à réouvrir, dès à présent. Par exemple en mobilisant très tôt le droit à la concurrence et à l’interopérabilité, pour forcer les acteurs à proposer aux utilisateurs d’utiliser les IA de leurs choix ou en leur permettant, très facilement, de refuser leur implémentations dans les outils qu’ils utilisent, que ce soit leurs OS comme les services qu’ils utilisent. Bref, mobiliser le droit à la concurrence et à l’interopérabilité au plus tôt. Afin que défendre le web que nous voulons ne s’avère pas plus difficile demain qu’il n’était aujourd’hui.

Hubert Guillaud commente et résume le rapport 2025 de l’AI Now Institute. La conclusion du rapport, et de plusieurs autres, appelle à un investissement public dans le développement de l’IA.

Enfin, le rapport conclut en affirmant que l’innovation devrait être centrée sur les besoins des publics et que l’IA ne devrait pas en être le centre. Le développement de l’IA devrait être guidé par des impératifs non marchands et les capitaux publics et philanthropiques devraient contribuer à la création d’un écosystème d’innovation extérieur à l’industrie, comme l’ont réclamé Public AI Network dans un rapport, l’Ada Lovelace Institute, dans un autre, Lawrence Lessig ou encore Bruce Schneier et Nathan Sanders ou encore Ganesh Sitaraman et Tejas N. Narechaniaqui parlent d’IA publique plus que d’IA souveraine, pour orienter les investissement non pas tant vers des questions de sécurité nationale et de compétitivité, mais vers des enjeux de justice sociale.

Ces discours confirment que la trajectoire de l’IA, axée sur le marché, est préjudiciable au public. Si les propositions alternatives ne manquent pas, elles ne parviennent pas à relever le défi de la concentration du pouvoir au profit des grandes entreprises. « Rejeter le paradigme actuel de l’IA à grande échelle est nécessaire pour lutter contre les asymétries d’information et de pouvoir inhérentes à l’IA. C’est la partie cachée qu’il faut exprimer haut et fort. C’est la réalité à laquelle nous devons faire face si nous voulons rassembler la volonté et la créativité nécessaires pour façonner la situation différemment ». Un rapport du National AI Research Resource (NAIRR) américain de 2021, d’une commission indépendante présidée par l’ancien PDG de Google, Eric Schmidt, et composée de dirigeants de nombreuses grandes entreprises technologiques, avait parfaitement formulé le risque : « la consolidation du secteur de l’IA menace la compétitivité technologique des États-Unis. » Et la commission proposait de créer des ressources publiques pour l’IA.

« L’IA publique demeure un espace fertile pour promouvoir le débat sur des trajectoires alternatives pour l’IA, structurellement plus alignées sur l’intérêt général, et garantir que tout financement public dans ce domaine soit conditionné à des objectifs d’intérêt général ». Un projet de loi californien a récemment relancé une proposition de cluster informatique public, hébergé au sein du système de l’Université de Californie, appelé CalCompute. L’État de New York a lancé une initiative appelée Empire AI visant à construire une infrastructure de cloud public dans sept institutions de recherche de l’État, rassemblant plus de 400 millions de dollars de fonds publics et privés. Ces deux initiatives créent des espaces de plaidoyer importants pour garantir que leurs ressources répondent aux besoins des communautés et ne servent pas à enrichir davantage les ressources des géants de la technologie.

Et le rapport de se conclure en appelant à défendre l’IA publique, en soutenant les universités, en investissant dans ces infrastructures d’IA publique et en veillant que les groupes défavorisés disposent d’une autorité dans ces projets. Nous devons cultiver une communauté de pratique autour de l’innovation d’intérêt général.

Extrait de Renverser le pouvoir artificiel,

Parmi les ravages amenés par le développement de l’IA entre les mains des forces déjà dominantes de l’écosystème numérique :

Les critiques ont montré que, les aperçus IA généraient déjà beaucoup moins de trafic vers le reste d’internet (de 30 % à 70 %, selon le type de recherche. Des analyses ont également révélé qu’environ 60 % des recherches Google depuis le lancement des aperçus sont désormais « zéro clic », se terminant sans que l’utilisateur ne clique sur un seul lien — voir les études respectives de SeerInteractive, Semrush, Bain et Sparktoro)

Même constat pour le Washington Post, qui s’inquiète de l’effondrement de l’audience des sites d’actualité avec le déploiement des outils d’IA. « Le trafic de recherche organique vers ses sites web a diminué de 55 % entre avril 2022 et avril 2025, selon les données de Similarweb »

Extrait de L’IA, un nouvel internet… sans condition

en conclusion

Une IA publique mais qui saura relever le défi social qu’il y a à partager des infrastructures, mais aussi , surtout, des interfaces, des protocoles et procédés au service de publics, au service de clientèles d’entreprises monopolistiques, qu’elles soient publiques ou privées. Un processus d’apprentissage collectif et de création culturelle.

Le défi réside aussi dans la reconstruction d’une compétence publique en matière numérique. Il ne suffit plus, pour le pouvoir public, d’acheter des solutions « clés en main »… qui s’avèrent, finalement, des menottes aux mains.

La Ligue des droits et libertés fait bien de rappeler qu’il faut « favoriser une souveraineté numérique populaire et pas seulement étatique ». Tout en reconnaissant que l’on « doit aussi rapatrier l’expertise nécessaire à la gestion des données au sein du gouvernement ». Une souveraineté numérique qui ne soit pas que gouvernementale, tout en n’étant pas privée. Les universités, ministères, villes et réseaux philanthropiques et d’OBNL ont déjà de l’expertise, qui doit être consolidée, développée à la faveur de politiques d’investissements non seulement dans la quincaillerie, et le génie informatique… mais dans la manière dont les outils numériques seront appropriés par les usagers et organisations du territoire.

Par exemple L’initiative Public AI, parrainée par la Bibliothèque du Congrès américain (et d’autres partenaires), lance cet automne un projet pilote dans un certain nombre de librairies visant à expérimenter des services d’IA communautaires. Ce même Public AI a tenu depuis janvier 2024 trois saisons de séminaires, pour un total de 30 rencontres que l’on peut visionner ou dont on peut lire les compte-rendus. On y verra Yoshua Bengio, Lawrence Lessig et bien d’autres.

Une telle initiative existe-t-elle au Canada ? Projet collectif peut-il jouer un rôle dans l’émergence d’un tel mouvement ?

Voir : Entrevue avec Evan Solomon, ministre responsable de l’IA au gouvernement fédéral, avec Bruno Guglielminetti (Youtube)

P.S. Un billet d’un auteur que je ne connaissais pas, une référence de Sentiers : What if the Post Office had its own A.I. model ? Ma traduction : Et si la Poste disposait de son propre modèle d’intelligence artificielle ?

Notes

souveraineté numérique et infos humainement sélectionnées

Billet aux OC

Premier billet de la rentrée… que je voudrais dédier aux organisateurs et organisatrices communautaires qui reçoivent les messages de cette liste de diffusion, comprenant en date du 10 septembre 747 abonnés.

Je profite de ce premier billet pour faire le point sur mon « orientation sémantique » : il est possible que je porte plus d’attention qu’à l’habitude aux questions liées à l’univers numérique. Ayant été élu au conseil d’administration de Projet collectif en mai dernier, une organisation qui souhaite contribuer au développement d’alternatives aux GAFAM et de beaucoup d’autres bonnes choses. Je vous invite à aller voir leur site pour plus de détails.
Cette intérêt pour l’univers numérique n’est pas nouveau pour moi, ayant été l’animateur des premières expériences en ligne du RQIIAC. Naturellement les enjeux se posent différemment aujourd’hui qu’ils apparaissaient en 1995. Il n’y a plus cet espoir un peu naïf qu’on avait au début d’Internet d’un aplatissement des structures organisationnelles, d’une communication horizontale libérée. Il y avait quelque chose d’enivrant au début de l’époque des blogs, c’est-à-dire il y a 25 ans, alors que j’avais l’impression que tous les organisateurs et organisatrices allaient devenir blogueurs et blogueuses!

Bon ça ne s’est pas passé et c’est peut-être aussi bien

Mais l’intérêt du numérique, et de la souveraineté des sociétés devant les puissantes GAFAM, est, pour moi, à relier à ce qui se passe sur le terrain, dans le monde non-numérique, le monde « analogique ». Malgré tout le fla-fla qu’on fait actuellement autour des IA, je ne crois pas que nous (les OC, travailleuses sociales, sociologues et psychologues) serons remplacés par des robots de sitôt. [Incidemment, une critique sévère et rafraîchissante de l’engouement pour l’IA : cet article de Hubert Guillaud): IA, la grande escroquerie. Quoiqu’en disent les vendeurs de logiciels et de « solutions clés en main » qui s’apparentent depuis longtemps dans le domaine social à des « solutions menottes aux mains ».

Nous voyons chaque jour les conséquences du désengagement des gouvernements du domaine numérique (dans les années ’90) pour le laisser entre les mains du capital.
Soit. Les libertés capitalistes d’explorer, de tenter, de proposer et d’échouer… ont donné naissance à une culture, un écosystème d’organisations et de pratiques sociales, qui ont été soumises aux dures lois du marché, et du plus gros mange le petit…
Ce qui a permis la construction d’empires monopolistes dans le domaine numériques, qui dominent absolument les valeurs mobilières.

Petit rappel : Il a fallu nationaliser l’électricité alors que ce besoin essentiel faisait l’objet de prédation et de contrôle extérieur au pays.

Il faut, collectivement, se donner une base numérique nationale et démocratique indépendante des monopoles américains. Ce n’est pas le petit pays, le petit marché qu’est le Canada (le Québec) qui fera plier, négociera avec les GAFAM. Il faudra, certainement, s’allier à l’Europe. Mais ça ne sera pas comme le cousin éloigné, un peu gourd, campagnard qui demande l’aide… plutôt comme le partenaire dans un réseau global de nations et régions indépendantes. Ma suggestion : le développement du Nord, de l’Arctique, passe par l’installation de câbles numériques reliant l’Europe à l’Asie sans passer par les USA !

Bon, je ne suis pas sûr que mes collègues au conseil de Projet collectif seront sur la même longueur d’onde. On verra.

les vendredi vrac

Par ailleurs je compte poursuivre mon travail de veille avec mes « vendredi vrac », à raison d’une ou deux fois par mois. Incidemment j’aimerais bien avoir un peu de feed-back : Trouvez-vous cela utile ? Stimulant ? Ou si c’est simplement trop d’informations ? Si vous vous êtes demandé d’où je sors toutes ces petites nouvelles, c’est de mon « agrégateur de fils RSS » (NetNewsWire-NNW – sur Mac), qui rassemble quelques centaines de sites web que j’ai accumulé au cours des ans. La plus volubile de ces sources : le RIM, réseau d’information municipale qui rassemble les communiqués émis par ses membres. [Note: je ne suis pas abonné (635$/an). Je ne reçois que les titres des communiqués rediffusés par le RIM, aussi je dois faire une recherche sur ces titres pour retrouver les messages originaux, aussi diffusés dans un journal local ou un site de municipalité.] Mon agrégateur NNW rassemble aussi des communiqués de ministères, de syndicats, et aussi les grands titres de certains journaux et revues. Ça fait beaucoup de matériaux que je filtre en suivant mon intuition plutôt qu’une grille bien définie. Ce n’est pas l’IA, soyez-en sûr ! Aussi mes choix personnels transparaissent certainement : écologie, services sociaux, démocratie, municipale notamment. Toutes ces nouvelles qui viennent du monde municipal, ça vous parle ? J’ai pensé que ces initiatives municipales à caractère social, écologique ou même de santé, ça pouvait stimuler l’imagination et donner des idées à faire circuler. Qu’en dites-vous ?

Vous pouvez répondre à tous par cette liste, ou à moi seulement (gilles.beauchamp@gmail.com).

Bonne rentrée à toutes et tous !

dernières traductions

En date du 22 août 2025.
La liste exhaustive (évolutive) des traductions.

Une série sur les inégalités par Paul Krugman

J’ai voulu traduire la série de sept articles sur les inégalités de richesse. Parce c’est Paul Krugman et qu’il est pédagogue.

Des articles d’abord publiés sur le newsletter-Substack de Krugman, qu’il a ensuite rassemblés sur le site Stone-Center on Socio-Economic Inequality.


Henry Farrell

Quatre articles de Henry Farrell, auteur de Underground Empire dont j’ai parlé récemment. Une traduction française vient de paraître (L’ Empire souterrain: Comment les États-Unis ont fait des réseaux mondiaux une arme de guerre) chez Odile Jacob.

L’économie mondiale comme arme, ma traduction de l’article publié le 19 août 2025 sous le titre The Weaponized World Economy, dans la revue Foreign Affairs. C’est sans doute une bonne introduction au livre…

Les grands modèles linguistiques sont des technologies culturelles. Qu’est-ce que cela signifie ?, Henry Farrell, 18 août 2025

Marchés, bureaucratie, démocratie… IA ?, Henry Farrell, juin 2025

La cybernétique est la science de la polycrise, Henry Farrell, avril 2024


Démocratie numérique…

Plusieurs de ces articles ont été publiés par des collectifs de Grande-Bretagne : Democracy collaborative, Common-Wealth.

Cecilia Rikap, co-auteure de Reclaiming Digital Sovereignty dont j’ai parlé ici, publiait sur le site Common-Wealth deux articles :

Sur le thème de l’IA et la démocratie :

Et par McKibben, Trump est incroyablement ignorant en matière d’énergie (électrique), 2025.08.18


Autour du concept d’espace public de Habermas

J’en ai parlé dans mes billets notes de lecture et chronique habermassienne.

Deux revues ont publié des numéros spéciaux dont j’ai traduit plusieurs des articles.

Philosophy & Social Criticism (janvier 2024) : Transformation structurelle de la sphère publique

Theory, Culture & Society (sept. 2022) : Une nouvelle transformation structurelle de la sphère publique ?

J’ai pensé trouver dans ces articles des éléments d’orientation pour nourrir mon (nouvel) engagement au conseil d’administration de Projet collectif, l’organisme responsable de En commun et Praxis. Je ne suis pas certain d’y avoir trouvé des pistes très concrètes… mais j’y reviendrai certainement dans de prochains billets.


documents glanés en cours d’été

Des soins et services de première ligne au Québec informés par la science
Un recueil d’avis d’expertes et d’experts
, 50 articles – 300 pages.
Dont 6 pages sur l’organisation communautaire : L’organisation communautaire, première ligne en Santé et Services sociaux, par Denis Bourque, René Lachapelle et Mélanie Mailhot

Prendre le pouvoir pour le partager (286 pages), par Fréquence commune : « Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) qui a pour mission de soutenir les habitant·es et les élu·es qui réinventent la démocratie locale en France pour opérer une transformation sociale et écologique de nos sociétés.:

What Should the CBC Be? (89 pages) Ce rapport présente les conclusions d’une étude menée pendant deux ans qui s’appuie sur les meilleures pratiques en matière de médias de service public au Canada et dans 17 autres pays à travers le monde. Un article du Devoir de ce matin (16 juillet) me fait connaître ce rapport du Centre for Media, Technology and Democracy. Traduction (DeepL) du document : Que devrait être la CBC ? Une publication qui vient documenter localement l’appel à renforcer les médias publics que j’ai remarquai dans quelques articles sur Habermas et l’Espace public, de même que cette publication sur la BBC : Our Mutual Friend: The BBC in the Digital Age

Le British Digital Cooperative, par un des auteurs du rapport sur la BBC (Daniel Hind) et cette page Democratic digital infrastructure, viennent alimenter la réflexion sur la riposte ou la réappropriation de l’espace public actuellement monopolisé par les GAFAM. Voir aussi l’Open digital coop et Local Gov Drupal.

Aussi : Indiweb me semble une initiative pleine de ressources ! Notamment la capacité de POSSE (Publish (on your) Own Site, Syndicate Elsewhere).


Jamais l’accès au savoir n’a paru aussi vaste, jamais la science n’a été aussi performante, et pourtant jamais les faits n’ont paru aussi fragiles, réduits à de simples croyances effeuillées sur les pages d’un missel en silicone — sacré numérique d’un monde sans dieu.

Débrancher les dieux – Manifeste pour une insurrection de la pensée, Méta-Média

Deux numéros spéciaux autour du concept d’espace public de Habermas dont j’ai traduit plusieurs des articles : Transformation structurelle de la sphère publique (Philosophy & Social Criticism, janvier 2024) et Une nouvelle transformation structurelle de la sphère publique ? (Theory, Culture & Society, septembre 2022).


Avez-vous vu passer Gander, le nouveau réseau social canadien ?

Qu’en pensez-vous ?

Comment articuler une telle initiative avec le désir de « souveraineté numérique » qui s’est élevé depuis quelques mois ?

notes de lecture

Des notes « en vrac ». Voir aussi chronique habermassienne.

Ma lecture de L’industrie culturelle à l’ère de la démocratie post-vérité fut pénible dans la première partie : j’avais l’impression d’un cours sur la première école de Francfort, avec Adorno qui ferraillait contre l’industrie culturelle avant et après la Shoah, pour y débusquer les formes d’aliénation… mais le parallèle avec les années ’60 puis avec les années Trump…

« les différentes sphères publiques ne sont plus confrontées à une seule et même réalité, mais à la représentation d’une réalité qui a été adaptée dès le départ aux différentes sphères publiques. À cette fin, le groupe Springer a créé Upday, « un nouveau service d’agrégation d’actualités mobiles développé par Axel Springer en partenariat avec Samsung Electronics. Le service (…) utilise une série d’algorithmes pour suivre les habitudes de lecture des utilisateurs et sélectionner un flux personnalisé de contenus provenant de l’ensemble du web » »

« Les nouvelles formes de médias se sont transformées en divertissement, et au lieu d’un discours critique, nous assistons au spectacle d’une classe de commentateurs, de tous bords idéologiques, qui préfère l’indignation à la complexité et rejette l’incertitude dialectique au profit de l’affirmation narcissique d’idéologies cohérentes, chacune étant diffusée sur sa propre chaîne câblée privée. L’expression remplace la critique ». (P. Gordon, The Authoritarian Personality Revisited: Reading Adorno in the Age of Trump)

La sphère publique et le mode de communication systématiquement déformée,

La bataille des scientifiques pour l’Open Access : un soutien public à des plateformes sans but lucratif nécessaire pour consolider les avancées des dernières années. La transformation structurelle de la sphère publique scientifique : constitution et conséquences de la transition vers le libre accès.

« comment le discours sur la « crise de la sphère publique » déclenche à son tour une résonance publique et se traduit par des mobilisations sociales. Le diagnostic d’une disruption dystopique des médias ne gagne en pertinence qu’en le reliant à l’utopie de la sphère publique démocratique qui continue d’inspirer le discours critique. Il ne s’agit pas ici de réhabiliter le modèle habermasien de la sphère publique, mais simplement d’indiquer que son modèle normatif reste valable pour l’auto-évaluation critique de la société transnationale et numérique quant à ses propres lacunes et son potentiel. »

(La théorie de la sphère publique comme théorie cognitive de la société moderne)

Malgré les diagnostics d’éclatement et de dissolution du public, c’est encore en fonction et dans le cadre d’une sphère publique démocratique que le débat se mène.


Je viens de terminer la lecture du dernier article du numéro spécial « Transformation structurelle de la sphère publique » de la revue Philosophy & Social Criticism.


11 juillet – Je termine la lecture de la préface de l’édition de 1990 (pdf) de L’espace public (17e édition allemande du document de 1962), par Habermas. Il revient sur les limites et errements du document original, reconnaissant (entre autres) qu’il n’avait pas inclu la dimension féministe de la critique du monde bourgeois-capitaliste.

Il serait temps que je cesse de lire de nouveaux textes, des mises en contexte, ou l’archéologie des premiers textes… pour me concentrer sur les effets, l’utilité de ces textes-concepts pour orienter, comprendre la situation maintenant.

Je ne suis pas un spécialiste de Habermas… ni ne suis philosophe. À peine un peu sociologue. Je connaissais l’auteur pour avoir lu La technique et la science comme idéologie au baccalauréat puis Théorie de l’agir communicationnel pendant mes études de maîtrise en sociologie. Je n’aurai, finalement, jamais lu1Je viens de l’emprunter à la BAnQ le fameux document de 1962 : L’espace public : Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise.

Mais j’ai lu tellement de commentaires, de critiques, de théories élaborées à partir de ce texte de 1962… Le concept d’Espace public est devenu une évidence, un concept assimilé, incorporé à la culture actuelle.

Le concept d’espace public appliqué à l’internet, aux nouveaux espaces numériques

Ce texte de septembre 20052avant l’arrivée des FaceBook, Twitter et al.; avant l’arrivée des téléphones « intelligents » : Habermas’ heritage: The future of the public sphere in the network society, par Pieter Boeder. Je l’ai traduit ici. Un retour sur Habermas mais aussi sur les théories qui s’étaient développées depuis l’avènement du web, puis du web commercial. Un texte que j’ai lu et commenté en octobre 2005, un mois après la parution de l’article de Boeder sur FirstMonday.

La société en réseaux est le concept à la mode. Et on semble bien optimiste sur l’avenir de ces nouvelles technologies numériques. « [S]on avenir [de la sphère publique] réside dans les médias numériques, qui offrent des possibilités passionnantes à mesure que les réseaux numériques améliorent et modifient les structures sociales. »

Les auteurs cités par Boeder sont assez (ou très) optimistes devant les possibilités de « revitalisation » de l’espace public grâce à une utilisation judicieuse des technologies numériques.

John Keane, cité par Boeder, dont j’ai retrouvé le « Structural transformations of the public sphere » (pdf) de 1995, est un auteur qui nourrira notre réflexion sur la société civile, alors que nous préparions le colloque de juin 2000 (Développer la société civile par l’action communautaire) : Civil Society – Old Images New Visions (1999).

« Si l’utilisation de l’Internet s’étend aux groupes à revenus moyens, aux groupes à faibles revenus et aux femmes, elle pourrait encore offrir une réelle opportunité pour une plus grande participation, une communication démocratique et une véritable revitalisation de la sphère publique. » C’est Alinta Thornton qui dit cela, en 1996.


5 août – J’ai terminé hier la lecture de Marietje Schaake : The Tech Coup: How to Save Democracy from Silicon Valley (2024.11). Un livre téléchargé sur ma tablette depuis quelques mois. Je venais de lire Underground Empire – How America Weaponized the World Economy, par Henry Farrell et Abraham Newman (2023.09) et j’ai bien aimé le côté « pratique » de Schaake : elle a été députée au parlement européen pendant dix ans.

Ces deux ouvrages et d’autres encore (Géopolitique du numérique – L’impérialisme à pas de géants, de Ophélie Coelho; Faut-il se passer du numérique pour sauver la planète ?, de Cédric Durand; How infrastructure works: inside the systems that shape our world, de Deb Chachra; Le rapt d’Internet: Manuel de déconstruction des Big Tech, ou comment récupérer les moyens de production numérique, de Cory Doctorow) donnent une idée de l’impact des « big tech » sur nos vies, nos infrastructures, notre culture.

L’infrastructure, tant que ça fonctionne, on a tendance à l’oublier. Et la technologie numérique, Internet et tout le tralala, les gouvernements ont préféré laisser l’innovation et l’investissement entre les mains des capitaux privés, plutôt que de maintenir la propriété publique sur les réseaux (et protocoles) développés grâce aux investissements publics des années ’60-’70-’80. Avec les années ’90, le nombre de citoyens connectés grandissant, plusieurs souhaitaient que le réseau des réseaux permette le commerce, facilite l’émergence d’entreprises privées qui sauraient répondre aux désirs et besoins des consommateurs connectés.

Je ne suis pas sûr que l’État aurait pu se montrer aussi prolifique dans l’accompagnement des innovations et expérimentations de ces années. L’effervescence des années ’90 conduisit à la bulle de 2000. Une bulle dont l’éclatement a permis la concentration et la consolidation de quelques gagnants, qui surent racheter à bon prix les produits les plus prometteurs.

L’initiative privée a pu paraître mieux adaptée face à des besoins inconnus devant une technologie nouvelle : il fallait expérimenter, avec des taux d’échec élevés… un taux qui aurait été difficile à accepter de la part d’initiatives collectives (publiques). Si l’initiative privée a permis d’expérimenter et de faire émerger des produits, des services, des marchés, ces marchés se sont peu à peu transformés en monopoles, puisque les pouvoirs publics n’ont opposé que peu de contraintes ou d’orientation devant ces « success story » du savoir faire entrepreneurial états-unien. Le pouvoir du premier arrivé, renforcé par une protection élargie et prolongée des brevets et propriétés intellectuelles. Une protection imposée par le gouvernement américain dans ses négociations commerciales au profit des entreprises américaines dominant le secteur. Voir Le rapt d’Internet: Manuel de déconstruction des Big Tech, ou comment récupérer les moyens de production numérique de Cory Doctorow.

Il faut revenir à une propriété publique, un contrôle collectif des infrastructures nécessaires aux échanges, à la mémoire, à la recherche qui soutiennent l’identité, les projets et l’affirmation des peuples et nations. Une souveraineté numérique à travers la construction de « piles publiques » (public stacks) : Public Stack – pour des espaces publics numériques « open, democratic and sustainable »; PublicSpaces – un réseau d’organisations publiques qui luttent pour un Internet fondé sur des valeurs publiques; BranchA Just and Sustainable Internet for All.

Un renforcement des médias publics jouant un nouveau rôle devant la multiplication des « vérités », des publics, des collectivités.

Une action qui devra se mener à l’échelle internationale. comme le suggèrent Durand, Rikap et al. dans Reclaiming Digital Sovereignty.


Par ailleurs, comme je le notais en conclusion de ma « chronique habermassienne« , où je rassemblais quelques éléments tirés de cette plongée dans et autour du concept d’Espace public, il y a une illusion de la transparence, de la demande de « publicité » et d’accessibilité aux mécanismes et algorithmes présidant aux décisions… La complexité et l’opacité du réel ne disparaîtront pas avec la numérisation. S’il y a quelque chose, la numérisation ajoute à la complexité !

Et c’est là que réside sans doute la riposte aux pouvoirs de la Big Tech : nos communautés ne sont pas d’abord numériques mais bien réelles, matérielles, vivantes. Le tacite, le non-dit, l’analogique sont plus importants que l’explicite, l’écrit et le numérique. L’utilisation démocratique et viable du numérique doit reposer sur une emprise, une compréhension et une pratique qui ne sont pas numériques mais vivantes, solidaires, vraies.

Notes

  • 1
    Je viens de l’emprunter à la BAnQ
  • 2
    avant l’arrivée des FaceBook, Twitter et al.; avant l’arrivée des téléphones « intelligents »

lectures d’été 2025

Des lectures que je me promet de poursuivre ou reprendre au cours des prochaines semaines… Lectures ou visionnements, car il y a quelques conférences et entrevues que je n’ai pu encore écouter qui sont dans ma liste. Commençons par là.

Dominique Méda, en entrevue avec…

Dominique Méda est une prof de sociologie du travail et de la décroissance que j’ai découvert avec La mystique de la croissance: comment s’en libérer (2013); plus récemment (2016): L’Âge de la transition : en route pour la reconversion écologique avec Bourg er Kaufman; ou en 2020 : Manifeste Travail : démocratiser, démarchandiser, dépolluer .

Le 30 décembre 2014, dans ce billet intitulé la croissance contre l’avenir je trouvais « revigorante » la lecture de La mystique de la croissance.

Sur Sismique.fr (où l’enregistrement est réalisé) :
« Nous parlons ensemble de la genèse du productivisme, de la dégradation des conditions de travail en France, des limites du capitalisme mondialisé, de la place des jeunes et des classes populaires, de l’Europe comme horizon de transformation… et de la manière dont nous pourrions, collectivement, construire une société plus juste, plus soutenable, plus désirable. »

Que retenir de cet entretien (selon Sismique)?
Concepts & diagnostics
  • Le travail est devenu une norme sociale absolue, un lieu d’identité et de reconnaissance… mais aussi de souffrance.
  • Les conditions de travail en France sont parmi les plus dégradées d’Europe, malgré un haut niveau de protection sociale.
  • Le consensus de Washington a remplacé le consensus de Philadelphie, marquant le passage d’un État social à une logique néolibérale dominante.
  • L’économie mondialisée met en concurrence non seulement les entreprises, mais aussi les modèles sociaux : la protection devient un handicap dans un système non régulé.
Controverses & tensions
  • La transition écologique est perçue comme punitive par les classes populaires, en l’absence de politiques d’accompagnement ambitieuses.
  • La France est prise en étau : entre dettes, injonction à la compétitivité et nécessité de sobriété, le système semble sans issue claire.
  • La planification écologique est nécessaire, mais elle se heurte à la peur de l’économie administrée et à l’idéologie du marché tout-puissant.
  • La jeunesse n’a pas perdu le goût du travail, elle réagit à un marché qui l’a longtemps exploitée et dévalorisée.
Perspectives & solutions
  • Recentrer la société sur les besoins essentiels, plutôt que sur la production infinie de biens marchands.
  • Penser l’Europe comme échelle de résistance et de transformation, pour sortir de la guerre économique tous azimuts.
  • Associer les citoyens à la construction d’un futur commun, à travers des collectifs de travail, des indicateurs alternatifs, et une projection désirable du changement.
  • Utiliser le travail comme levier de transformation écologique et sociale, en créant des emplois utiles, soutenables, valorisants.

Méda et Habermas

La même Dominique Méda s’entretenait (6 juin 2025) avec Géraldine Mosna-Savoye, qui anime le podcast Le Souffle de la pensée sur Radio-France. Leur discussion d’une heure tourne autour d’un texte de Habermas : La technique et la science comme ‘idéologie’.

Morozov et Habermas

Evgeny Morozov avait lui aussi pointé dans The New Legislators of Silicon Valley1Une référence du Sentiers.media de Patrick Tanguay, vers un texte récent (2023) de Habermas :

Et si nos élites technologiques multitâches étaient précisément les forces – rusées, puissantes, parfois délirantes – qui conduisent la « transformation structurelle » de la sphère publique diagnostiquée par Jürgen Habermas dans ses premiers écrits ?

Le jeune Habermas – avant que la théorie des systèmes ne gonfle sa prose et que la nuance ne dilue sa fureur – identifiait le coupable avec une clarté implacable : le déclin du débat critique et ouvert était dû à l’influence corruptrice du pouvoir concentré. On n’a jamais dit mieux. Et pourtant… En actualisant son analyse de 1962 dans 2023 (Espace public et démocratie délibérative : un tournant), Habermas, l’universitaire aristocratique, a choisi de s’agiter autour de sujets tels que le « pilotage algorithmique », une préoccupation pittoresque qui s’apparente à ajuster les cadres d’un tableau alors que la maison s’effondre dans un gouffre.

On n’accusera pas Morozov de diluer sa fureur dans la nuance… mais son tour d’horizon de l’hubris des « maitres du monde » est stimulant même si pas réjouissant. Comparant les actuels oligarques de la Silicon Valley aux apparatchiks soviétiques (plutôt que chinois), il en vient à prédire leur chute, sous le poids de leurs contradictions :

La réalité, cependant, conserve son point de rupture, une leçon que les bureaucrates soviétiques ont apprise lorsque leurs fictions soigneusement construites se sont brisées contre les contraintes matérielles. Le Parti communiste chinois, plus habile dans ses méthodes, a mis en place des systèmes de collecte des griefs à plusieurs niveaux (forums numériques, fonctionnaires locaux, ONG contrôlées) qui fournissent des informations cruciales sur les troubles potentiels.

Les oligarques-intellectuels font preuve d’un instinct diamétralement opposé : ils suivent la voie soviétique. L’appareil DOGE de Musk transforme les employés restants en mannequins acquiesçants, tandis que ses acolytes traquent les dissidents sur les plateformes numériques avec une efficacité algorithmique. En choisissant le déni de la réalité à la soviétique plutôt que la surveillance de la réalité à la chinoise, ils ont créé des chambres d’écho qui finiront par briser leurs grands projets.

L’ironie est cruelle : ces hommes qui voient des communistes partout sont sur le point de commettre le péché capital de la technocratie soviétique, en confondant leurs modèles élégants avec la réalité indisciplinée qu’ils prétendent dompter.

Nous ne devrions pas vraiment être surpris : lorsque des oligarques-intellectuels s’emparent de l’appareil le plus puissant de l’histoire, ils se transforment inévitablement en apparatchiks, cette fois-ci en vacances dans les tentes improvisées de Burning Man plutôt que dans les sanatoriums chic de Crimée. Elon Musk a peut-être commencé comme un Henry Ford, mais il finira comme un Leonid Brejnev.

Extrait de The New Legislators of Silicon Valley, traduit par DeepL. Ma traduction de l’article en entier (pdf)

Un des liens proposé par Morozov me fait connaître le Stanford Encyclopedia of Philosophy, qui, dans son chapitre consacré à Habermas, résume l’évolution de cette pensée qui traverse le siècle. J’avais lu, au moment de sa sortie, à l’été 2023, l’opuscule Espace public et démocratie délibérative : un tournant. Je me disais à l’époque que cette lecture m’aiderait à me faire une tête à propos d’une initiative comme En commun/Praxis. Je crois qu’une relecture de ce petit livre de 119 pages est de mise. Dans mon billet de juillet 2023 (l’espace et le temps) je disais avoir quelques notes écrites sur cet ouvrage… où sont-elles ?!


Le même Morozov, avec son équipe The-Syllabus me suggère (dans le « Best of Technology » de la semaine) le dernier rapport du AI Now Institute : Artificial Power: 2025 Landscape Report. Cet institut produit des choses intéressantes, critiques sans être pédantes, sur les enjeux de l’IA. Je décide de traduire le résumé (executive summary) du rapport : Le pouvoir artificiel.

Parmi les autres lectures que je me propose :


Et ces conférences-vidéos (et podcast) :

La Grande conférence du 7e colloque international du CRISES : Politiques d’innovation à l’ère des crises multiples – Façonner l’avenir de la société grâce à l’innovation sociale, par Jürgen Howaldt, 15 avril 2025 [47:34]. Voir aussi (surtout ?) le panel 1 (avec Béatrice Alain, Bertrand Fouss, Dominique Daigneault et Claudia Fiore-Leduc) et le panel 3 (avec 4 directeurs-trice du CRISES).

Climat contre capital

Opposer climat et capital implique de reconnaître qu’il faut collectivement choisir entre perpétuer un modèle complice de la crise climatique ou construire les alternatives qui rompent avec le schéma imposé. Ces alternatives se construisent déjà, dans les luttes paysannes, les résistances autochtones, les appels à la décroissance, les formes de réappropriation collective des ressources et d’économie circulaire, et dans les mouvements de jeunesse.

Avec Joëlle Zask, Alyssa Battistoni et Élisabeth Germain. Animé par Aurélie Lanctôt.


Afrotopiques – le podcast

[Ajout – 15 juin] Une série de podcasts sur le développement économique vu du Sud, avec pour dernière entrevue de la saison : Jean-Louis Laville – Economies populaires et solidaires, le défi de la créativité institutionnelle

Nate Hagens – La grande simplification-

Notes

  • 1
    Une référence du Sentiers.media de Patrick Tanguay
  • 2
    d’où est tiré l’article précédent

vendredi vrac (10)

Thèmes abordés : Sécurité – Droits sociaux – Santé – Logement-urbanisme – Environnement-climat

Sécurité

Sécurité civile à Terrebonne

La Ville de Terrebonne est heureuse d’annoncer la signature d’un protocole d’entente de collaboration de 5 ans avec l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS).

Sécurité urbaine à Québec

14 projets subventionnés en 2024

« Des interventions ont été menées à différents niveaux de prévention (primaire, secondaire et tertiaire) : kiosques d’information et ateliers de sensibilisation en milieu scolaire, travail de proximité auprès des jeunes dans les parcs, ateliers de prévention de la violence chez les jeunes à risque de devenir proxénète, ateliers sur la gestion des conflits offerts aux hommes ayant des antécédents de violence, intervention individuelle auprès de personnes présentant un haut risque de passage à l’acte suicidaire ou homicidaire, intervention en post-hébergement auprès des jeunes à risque ou en situation d’itinérance, etc.

Les projets ont contribué au développement de plusieurs facteurs de protection chez les clientèles desservies : développement d’un groupe de pairs positifs, de compétences en résolution de conflits et en gestion des émotions, engagement dans la collectivité, persévérance dans l’atteinte d’objectifs personnels (retour à l’école, intégration en emploi, maintien en logement), modification de comportements violents envers les autres et envers eux-mêmes, amélioration de l’estime de soi, etc. »

Droits sociaux

Grèves féministes et syndicalisme au Pays Basque

« Les champs professionnel et interprofessionnel ne sont pas isolés l’un de l’autre, mais travaillés ensemble au quotidien : activité permanente vers les petites et moyennes entreprises, élections professionnelles, syndicalisation, tournées des boîtes, luttes locales et négociations, services juridiques, mise en œuvre des orientations stratégiques, alliances avec le mouvement social et associatif (notamment dans le collectif Charte des droits sociaux de Euskal Herria ; mais aussi avec le collectif confédéral d’Action sociale, décliné dans les comarcas, et qui permet aux militant·es de ELA d’allier leur militantisme dans le syndicat et dans le mouvement social), etc. C’est ce que ELA appelle la comarca integral : un outil de mise en œuvre des orientations confédérales, adaptées au niveau du territoire, en concevant le syndicat comme une organisation ouverte sur la société, et non pas enfermée sur le seul lieu de travail. » [PresseGauche]

Québec ami des aînés

Lancement de l’appel de projets pour l’année 2025-2026 – jusqu’au 18 juillet

Pour consulter le guide d’information
(PDF, 545 Ko, 14 pages)
Formulaire – Demande d’aide financière 2025-2026
(PDF, 929 Ko, 17 pages)

Appel de projets 2025-2026 en cours jusqu’au 18 juillet 2025.

Sherbrooke, récipiendaire du Prix pour un Québec sans racisme

Cette reconnaissance souligne la collaboration de toute [la] communauté suscitée par notre toute première campagne de lutte contre le racisme et les discriminations, qui a contribué à poser les fondations d’une collectivité plus inclusive et respectueuse.

St-Jean-sur-Richelieu

Journée d’accueil des nouveaux citoyens issus de l’immigration
Poursuivant ses efforts pour une ville inclusive et attrayante, la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a tenu, le 7 juin, sa traditionnelle Journée d’accueil des nouveaux citoyens issus de l’immigration. Organisée en collaboration avec L’ANCRE, l’activité a donné lieu à des rencontres humaines et chaleureuses.

La Mitis – immigration régionale

Pour faciliter l’établissement des personnes qui choisissent de s’installer dans la région, la MRC de La Mitis lance une toute nouvelle série de fiches informatives. Regroupées sous le nom Tout savoir sur La Mitis, ces fiches pratiques abordent des thèmes essentiels à la vie quotidienne : logement, emploi, climat, alimentation, loisirs et découverte du territoire.

Citoyenneté – Beloeil

La Ville de Beloeil est heureuse de dévoiler les deux projets lauréats de son budget participatif 2025, axé sur la thématique « Éducation et citoyenneté ». Les projets des écoles Polybel (Terrain de volleyball de plage : bouger ensemble, en plein air) et Le Tournesol (Classe extérieure : apprendre au grand air pour aérer les esprits) ont été choisis par la population pour bénéficier d’un financement municipal.

Warwick déploie son plan d’action

« On a réuni, dans ce plan d’action qui s’échelonne jusqu’en 2028, notre politique familiale, la démarche Municipalité amie des aînés (MADA) et la reconnaissance Municipalité amie des enfants (MAE). Ensemble, ils forment la base d’un plan d’action cohérent, inclusif et mobilisateur »

Itinérance – Montréal

Montréal cible le secteur MIL Montréal pour y implanter un projet d’habitations modulaires avec accompagnement

Intervention sociale innovante – Quartier des spectacles

Plus de 3,5 M$ pour une cohabitation harmonieuse au coeur d’un Quartier des spectacles vivant et humain

  • La Ville de Montréal investit près de 1,3 million de dollars pour financer une brigade de première ligne en intervention psychosociale dont la mission sera axée sur la prévention et l’établissement de liens de confiance avec les personnes en situation d’itinérance.
  • Les partenaires du pôle Place des Arts du Quartier des spectacles, la Place des Arts, le Complexe Desjardins, l’Université du Québec à Montréal, le Carré Saint-Laurent, la Maison du développement durable et le Palais des congrès investissent 1,2 million de dollars pour soutenir les services, y compris les loyers et l’accès à Internet, en plus de coordonner avec des partenaires privés une brigade mixte combinant intervenants sociaux et agents de sécurité.
  • Le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale injecte plus de 1 million de dollars pour déployer une équipe d’intervention de jour, renforçant ainsi la continuité et la qualité des services sur le terrain.
  • Cette initiative vise à assurer la mise en oeuvre de la mesure 3.1.2.2 de Mobiliser. Accompagner. Participer., le plan d’action gouvernemental visant la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale pour 2024-2029.
  • La Société de développement social assurera la mise en oeuvre des actions sur le terrain en collaboration avec les milieux

En lire plus…

OPHQ – À part entière

Neuvième édition du Prix À part entière : l’Office des personnes handicapées du Québec dévoile le nom des finalistes

Montmagny – un plan d’action

La réalisation de ce plan s’effectuera grâce à des consultations citoyennes, à des échanges avec des organismes clés du milieu et au soutien de l’Office des personnes handicapées. Cette démarche permettra d’assurer que les données et informations recueillies soient les plus probantes et adaptées aux réalités du terrain. Le plan d’action permettra d’identifier les barrières existantes, qu’elles soient physiques, communicationnelles ou sociales par exemple, et de mettre en œuvre des mesures spécifiques pour les surmonter.

La Ville de Saint-Lin-Laurentides

Est fière d’annoncer le début des travaux visant à se doter d’une politique MADA-Famille (Municipalité amie des aînés et des familles), une démarche essentielle pour bâtir un milieu de vie inclusif, adapté et tourné vers l’avenir.

Services d’urgence

Services préhospitaliers d’urgence : Québec agit sur trois fronts Plus d’ambulances, plus de premiers répondants, plus de défibrillateurs. Voir aussi sur R-C, Québec décaisse 36M$.

Voisinage

La ville de North Kansas City rembourse les dépenses pour que les voisins se rencontrent !

This City Will Pay You to Meet Your Neighbors
A North Kansas City grant program offers up to $400 for residents to throw neighborhood block parties.

Santé

Beauharnois – santé mentale

La Ville encourage le groupe d’entraide Le Dahlia pour un projet novateur en santé mentale.
La Ville de Beauharnois est fière d’annoncer la conclusion d’une entente de partenariat avec le Groupe d’entraide et milieu de vie en santé mentale Le Dahlia afin de soutenir le développement du projet de balado « Jugement sur le divan », une initiative locale visant à sensibiliser la population aux enjeux de santé mentale.

Le paiement à la performance en santé

Le Devoir, 9 juin – Ce modèle exige des bases solides : un climat de confiance, une vision partagée, des indicateurs robustes, un suivi rigoureux et une gouvernance transparente. Or, le Québec d’aujourd’hui n’offre aucun de ces prérequis. Le réseau est désorganisé, les tensions sont vives entre Québec et les fédérations médicales, et la rémunération médicale reste un terrain glissant où politique et gestion se confondent.

Formation en médecine familiale en région

Le gouvernement veut soutenir l’Université du Québec dans la définition d’un nouveau programme de formation axé sur la médecine familiale. En échange du financement, l’établissement devra préciser au gouvernement comment ce programme pourrait être offert en collaboration et en complémentarité avec les facultés existantes dans toutes les régions du Québec, particulièrement celles qui ne sont pas servies par les campus délocalisés.

Aménagement – logement – urbanisme

Les propriétaires au pouvoir (Pivot)

Gabrielle Brassard-Lecours et Isaac Peltz

La recherche d’IRIS critiquant la théorie de l’effet de cascade : Le filtrage comme mirage de solution à la crise du logement : analyse des limites de ses effets. Le Devoir en a tiré un court article : La construction massive n’est pas suffisante pour régler la crise du logement.

Logement – Gatineau

Le Comité-choc en logement de la Ville de Gatineau dresse un bilan fort positif pour la dernière année : le nombre de projets de logement hors marché a augmenté de 320 % entre 2022-2023 et 2024-2025, totalisant plus de 1300 unités livrées, ou en voie de l’être, depuis sa création.

Sherbrooke – logements

Des centaines de logements sur la voie rapide

La Ville de Sherbrooke utilise les pouvoirs que lui accorde la Loi 31 afin d’autoriser deux projets d’habitation totalisant un minimum de 500 nouveaux logements sur son territoire.

Le conseil municipal a donné son accord pour l’implantation d’un projet de trois habitations multifamiliales comprenant un total de 300 logements en bordure de la rue Papineau.
L’implantation d’une habitation multifamiliale d’au moins 200 logements sur la rue Galt Ouest a également été approuvée.

Urbanisme tactique

L’urbanisme tactique modifie notre approche de la construction des villes, prouvant que des changements rapides et peu coûteux dans les espaces publics peuvent avoir un impact durable, sans budget important ni années de planification.

Voir aussi : Quantifying tactical urbanism: Economic impact of short-term pedestrianization on retail establishments

Ou encore Tactical Urbanism: Short-term Action for Long-term Change

Valoriser les espaces publics
Ce programme, Rural Placemaking, basé dans l’Indiana, est conçu pour les décideurs et les responsables locaux chargés de la supervision et de la gestion des espaces publics communautaires, tels que les membres des commissions des parcs et de l’urbanisme, les fonctionnaires et le personnel, ainsi que les membres d’organisations dont les missions sont liées à la fourniture de services, de programmes ou à la gestion d’espaces publics.

Voir aussi : Case Studies of New Ruralism

Transport collectif

Le manque d’accès aux transports en commun, surtout hors des grands centres, renforce les inégalités sociales et nuit aux chances d’une partie de la population d’accéder à un emploi ou à des soins de santé.
Le manque de transport collectif freine les moins nantis, Le Devoir, 5 juin 2025

Approvisionnement responsable

Repenser les façons d’acheter à Laval, la politique prévoit plusieurs actions structurantes :

  • Repenser les besoins avant d’acheter
  • Favoriser les fournisseurs locaux
  • Encourager les entreprises d’économie sociale
  • Privilégier des biens durables, réparables et de qualité.

Drummondville – Portail municipal des fournisseurs

Un outil stratégique pour optimiser nos démarches d’approvisionnement

Mes emplettes à bicyclette – Ste-Julie

Pour encourager l’achat local.
Lancé en 2019, ce programme permet aux commerçants julievillois d’acquérir, à prix réduit, des supports à vélo à installer devant leur commerce. Deux formats sont offerts, au coût de 75 $ (cinq places) ou de 100 $ (sept places).

Ste-Thérèse – Le chalet du parc Ducharme

Un lieu rassembleur modernisé pour la communauté thérésienne.

« Ce projet incarne la volonté du conseil municipal de doter la ville de Sainte-Thérèse d’infrastructures modernes, durables et pleinement ancrées dans la réalité de ses citoyennes et citoyens. Il reflète une vision municipale axée sur l’innovation, la qualité de vie et l’accessibilité, tout en répondant aux besoins concrets des usagers. Il illustre également l’importance que la Ville accorde à une collaboration étroite et continue avec les organismes locaux, dont le rôle est essentiel au dynamisme de la vie sportive, communautaire et sociale thérésienne. »

Environnement – climat

Des plastiques verts ?

« 3,4 M$ à Danone Canada pour soutenir sa transition verte »

3,4 millions de dollars à Danone Canada pour adapter deux de ses chaînes de production à la fabrication de pots de yogourt individuels plus durables. Les pots de polystyrène seront désormais fabriqués en résine de polyéthylène téréphtalate (PET) et intégreront du polyéthylène téréphtalate recyclé (rPET).

Rimouski

Nouveaux projets écoresponsables pour lutter contre les changements climatiques. Projets retenus :

  • Plantations dans le cadre du budget participatif citoyen
  • Optimisation énergétique des bâtiments
  • Soutien à l’implantation d’un projet d’autopartage
  • Restauration de la Pointe-aux-Anglais
  • Distribution de barils de pluie à prix réduit
  • Point de dépôt à l’écocentre pour la récupération des plastiques agricoles

10 000 arbres en 5 ans – RDP-PAT

L’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) a franchi aujourd’hui une étape symbolique et inspirante de son plan stratégique 2021-2031 en célébrant la plantation de son 10 000e arbre depuis 2021, dépassant ainsi son objectif initial de 7 500 arbres.

Le Val-Saint-François en action pour le climat

La MRC lance un sondage auprès de la population et des acteurs de son territoire

Sommet Québec Capitale Climat

La Ville de Québec, le Port de Québec, l’Université Laval, des entreprises privées et d’autres organisations ont annoncé de nouveaux engagements en matière d’action climatique. La Presse, 3 juin 2025

Agglomération de Québec

Plan climat 2026-2035 Miser sur les cobénéfices sur la santé, la sécurité et l’économie

Parc de la Rivière-des-Mille-Îles

À l’occasion de l’Assemblée générale annuelle d’Éco-Nature, les maires et mairesses de Laval, de Rosemère, de Deux-Montagnes, de Boisbriand, de Terrebonne, de Sainte-Thérèse, de Saint-Eustache, de Lorraine, de Bois-des-Filion, de Mascouche ont réitéré leur engagement commun envers la création d’un grand parc de conservation métropolitain de la Rivière-des-Mille-Îles. À ces 10 voix, s’est ajouté celle de la mairesse de Blainville.

«L’appel de l’Océan», de David Attenborough

Un documentaire stupéfiant dans l’insoutenable légèreté des profondeurs marines

Du haut de son (presque) siècle d’existence, David Attenborough narre sa vision des océans, «l’endroit le plus important sur Terre». Surtout, il s’attache à montrer la destruction méthodique de ces joyaux de biodiversité par la pêche industrielle, avec le soutien juridique et financier de nombreux États.

Réf. Urbanbike

Les mégaprojets ont un coût économique et environnemental majeur.

À l’ère de la décroissance, ils doivent devenir l’exception.
Maude Brunet, HEC Montréal, The Conversation

Étant donné que nous avons déjà des déficits de maintien d’actifs importants, que ce soit pour les aqueducs, les hôpitaux ou le métro de Montréal, nous devrions nous concentrer sur la maintenance des infrastructures actuelles plutôt qu’envisager de nouvelles constructions.

Climat contre capital

VIDÉO : Un panel de conférencières (1h30)

Opposer climat et capital implique de reconnaître qu’il faut collectivement choisir entre perpétuer un modèle complice de la crise climatique ou construire les alternatives qui rompent avec le schéma imposé. Ces alternatives se construisent déjà, dans les luttes paysannes, les résistances autochtones, les appels à la décroissance, les formes de réappropriation collective des ressources et d’économie circulaire, et dans les mouvements de jeunesse.

Avec Joëlle Zask, Alyssa Battistoni et Élisabeth Germain. Animé par Aurélie Lanctôt.

finance et économies alternatives

Des alternatives financières se pointent avec des principes écologiques, on parle d’économie écologique, de bioéconomie ou même de finance biorégionale. Le « développement durable » ou la « croissance verte » sont des concepts à oublier : il faut planifier la décroissance, dans le sens de réduire les flux de matières et d’énergies qui sont engouffrés dans l’actuel système de production/consommation.

Suite au Sommet sur l’économie sociale qui s’est tenu à Montréal les 14 et 15 mai dernier, un post annonçait la déclaration Vers une économie du bien commun, soutenue par différentes organisations : Multitudes, le Front commun pour la transition énergétique, la coalition Ensemble Pour la Suite du Monde, Virage Collectif, la Caisse d’économie solidaire Desjardins et le Chantier de l’économie sociale.

Je connaissais ces organisations, sauf Virage Collectif. Une organisation qui « aspire à une économie durable, qui répond aux besoins des communautés tout en respectant les limites de nos écosystèmes. » Elle se dit un pôle de solutions pour une finance axée sur le bien commun. Je trouve sur leur site web quelques documents, dont By disaster or design. Une sévère critique de l’état actuel de l’économie mondiale, et un appel à la décroissance, au financement « post-croissance » par l’Arketa Institute for post-growth finance. J’ai fait une traduction (avec DeepL) de ce document PDF (Par désastre ou dessein) mais avec un résultat mitigé, en particulier lors des changements de page1comme si le puissant moteur de traduction ne pouvait reconnaître qu’une phrase se poursuit sur la page suivante ! et certains titres de sections. Je vous conseille de garder la version originale en parallèle…

Cette plongée dans la finance « alternative » ou « post-croissance » m’a amené à poursuivre (ou commencer) la lecture de certains livres que j’avais en stock depuis quelques temps. Take Back the Economy – An Ethical Guide for Transforming Our Communities, publié en 2013 par J.K. Gibson-Graham, Jenny Cameron, et Stephen Healy, offrant des outils pédagogiques pour les formateurs et animatrices qui propose une vision élargie de l’économie (voir l’iceberg – en français – popularisé par le même centre Community Economies). L’économie, le marché, le travail, la propriété, la finance sont abordés dans un langage accessible, avec des exemples tirés d’expériences vécues en différents pays.

Building Tomorrow: Averting Environmental Crisis With a New Economic System, publié en 2023 par Paddy Le Flufy, présente en six chapitres (220 pages), les différentes dimensions d’une économie renouvelée. En commençant par le paradigme du beignet (donut). Pour un bon résumé en français de cette théorie des limites planétaires à respecter voir Bonpote : L’économie du donut – définition et analyse critique. Le Flufy décrit dans son deuxième chapitre l’économie circulaire, puis dans son troisième, les « gardiens du futur », comme nouveau modèle de gouvernance visant à servir l’ensemble des parties prenantes plutôt que seulement les actionnaires, s’appuyant sur les exemples d’entreprises comme Patagonia et Fairphone. Le chapitre quatre présente quatre « organisations régénératives » : Fab Labs, Transition Networks, Bendigo Comunity Banks et Open Source Ecology. Le cinquième chapitre (Sovereign Money) présente le système monétaire actuel qui impose la croissance, et introduit l’alternative de la monnaie souveraine, où les banques centrales auraient le contrôle sur la création de monnaie et pourraient orienter celle-ci vers les fins socialement souhaitables. Le dernier chapitre porte sur les monnaies locales et systèmes locaux d’échange…

Un autre livre issu du Community Economies me semble intéressant : The Handbook of Diverse Economies. Plusieurs chapitres sont disponibles sur cette page.

Je n’ai pas encore acheté le livre : à 100$, je vais m’assurer que j’y trouverai mon compte !

Des articles

J’ai rassemblé sur deux pages thématiques les articles qui me semblent intéressants pour alimenter ma plongée économique : Post-croissance, post-growth, décroissance et Finance et économie communautaires, alternatives, biorégionales.

Quelques-uns de ces documents m’ont semblé assez intéressants pour mériter une traduction : 

Si vous avez des suggestions dans la même veine, n’hésitez pas !
gilles.beauchamp [a] gmail.com


Tout ce travail devrait me permettre d’écrire prochainement quelques billets. En attendant, je reste sceptique quand à la capacité des économies alternatives ou communautaires à faire face aux Blackrock, Vanguard et State Street de ce monde… Sans doute faudra-t-il passer par le politique pour avoir quelque rapport de force, comme disait Daniel Schmachtenberger à la fin de sa conférence à Stockholm et dont je parlais il y a un an.

Faire du lobbying auprès des gouvernements, qui, eux, peuvent forcer les corporations et puissances de l’argent, alors que les seules forces d’opposition n’y arriveraient pas.

Notes

  • 1
    comme si le puissant moteur de traduction ne pouvait reconnaître qu’une phrase se poursuit sur la page suivante !

vendredi vrac (9)

Environnement, biodiversité, santé

Nature en santé = santé humaine

Renouons avec la nature pour notre santé, 22 mai 2025, Le Devoir.
De plus en plus d’études scientifiques le confirment. Notre bien-être est intimement lié à la qualité de nos milieux de vie. Il existe une relation d’interdépendance entre la santé humaine, la santé des écosystèmes et celle des espèces.

Un lieu vivant à aimer personnellement, et à défendre collectivement.

Extrait de L’inexploré, de Baptiste Morizot :

Commencer par un lieu vivant ou une lutte précise, territorialisée, plutôt que par des prises de position abstraites concernant la nature systémique de l’Ennemi (le système capitaliste, l’Homme, la mondialisation …) a des effets importants concernant le sésame de l’action, à savoir le sentiment de la puissance d’agir. Les luttes concrètes présentes, même si chacune apparaît dérisoire, sont très puissantes dans leurs effets : s’indigner sur Internet de l’omniprésence des lobbies ne met pas sur le chemin ; défendre un petit pan du monde qui nous fait vivre donne le sentiment que quelque chose, même modeste, est possible. C’est à mon sens l’effet affectif décisif de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (victoire qui n’a pas changé le monde) : elle nous donne du possible. Qu’on nous donne du possible, une bouffée de possible, et c’est le monde qu’on sent pouvoir changer.

Aussi, Baptiste Morizot et Suzanne Husky : Rendre l’eau à la terreAlliances dans les rivières face au chaos climatique, Actes Sud, octobre 2024

Les déterminants commerciaux de la santé, ou la mauvaise influence des entreprises privées

Depuis environ une décennie, des chercheuses et des chercheurs en santé ont mis de l’avant une catégorie particulière de déterminants sociaux de la santé : les déterminants commerciaux. Voir l’article de l’IRIS, 22 mai 2025

RNCREQ

Le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) exprime ses vives inquiétudes concernant le projet de loi 97 sur l’aménagement durable du territoire forestier.

Le RNCREQ souligne un manque de cohérence entre ce nouveau projet de loi (PL) et les autres politiques gouvernementales, notamment en matière de protection de la biodiversité. Cette incohérence menace les efforts déployés par le gouvernement, pour préserver nos écosystèmes forestiers et respecter les engagements internationaux du Québec.

Action publique pour la biodiversité

Depuis 2022 des nouvelles pistes d’action des collectivités locales en faveur du vivant et des nouveaux modèles économiques pour financer ces projets (nous venons d’ailleurs de publier cinq vidéos très courtes – moins de 2 m. présentant ces propositions).

« la crise inédite qui affecte l’ensemble du monde vivant exige de renforcer l’action publique pour et avec la biodiversité »
https://biodiversite-administrative.fr

Manger du pneu

Jean-François Nadeau, Le Devoir, 20 mai

Le lien entre la gastronomie et la pétrochimie est plus direct qu’on ne le croit.

Sensibilisation à l’eau

Le COBARIC récompensé pour un projet innovant en sensibilisation à la qualité de l’eau. Le COBARIC, organisme de bassin versant de la rivière Chaudière est fier d’annoncer qu’il a été désigné lauréat de la bourse 2024 de la Fondation ESTEN, dans la catégorie « Projet innovant en sensibilisation et protection de l’eau ».

Cette reconnaissance souligne la pertinence d’un projet développé par Marie-Ève Théroux, géomaticienne et analyste de données au COBARIC : un outil interactif de vulgarisation des données sur la qualité de l’eau. Pensé pour les publics non spécialisés, cet outil rend accessibles des données scientifiques souvent complexes, dans le but de favoriser une meilleure appropriation des enjeux liés à la qualité de l’eau.

Mérite Terre-eau

McMasterville, le 26 mai 2025 – La MRC de La Vallée-du-Richelieu (MRCVR) annonce les premiers lauréats du prix Mérite Terre-Eau, un nouveau prix qui met en lumière des projets agricoles exemplaires ayant un impact réel sur la qualité de l’eau dans la région.

Urbanisme, droits sociaux, itinérance, démocratie

Pour les jeunes en région

Un nouvel investissement pour soutenir notre jeunesse – 21 M$ à l’organisme Place aux jeunes en région

Handicap et emploi

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a dévoilé les résultats d’une étude d’envergure :
Les obstacles à l’embauche, à l’intégration et au maintien en emploi des personnes en situation de handicap

L’État québécois s’était fixé comme cible d’avoir 2 % de personnes handicapées parmi ses effectifs en 1984. 40 ans plus tard, la représentation est seulement de 1,4 %.

Itinérance

Montréal – Plus de 25 M$ d’ici 2028 pour des mesures concrètes en itinérance.

Montréal bonifie le budget du programme Itinérance et milieux inclusifs (PIMI) pour le faire passer à environ 8 M$ par année.

Relations interculturelles à la MRC La Vallée du Richelieu

Extrait de la Déclaration « Dans un contexte de transformation démographique et sociale, nous sommes appelés à repenser nos pratiques afin de favoriser une inclusion réelle et une participation active de l’ensemble des résidantes et des résidants. Cette évolution constitue une richesse culturelle, sociale et économique pour notre MRC, tout en apportant son lot de défis, notamment en matière d’accès équitable aux services et aux opportunités. C’est pourquoi nous affirmons notre engagement à mettre en place des actions concrètes pour assurer une meilleure qualité de vie à toutes et à tous. »

Mobilité active ou collective

Québec – Les données d’achalandage de mobilité active maintenant accessibles au public, Ville de Québec.

Blogue Québec Urbain : Le comité exécutif de la Ville de Québec a entériné hier deux ententes représentant d’importants jalons opérationnels et administratifs pour l’avancement du projet TramCité.

Sécurité des enfants

Du 26 au 30 mai 2025, transformons nos rues pour la sécurité et la santé des enfants. Le Centre d’écologie urbaine invite les municipalités et les communautés scolaires du Québec à transformer leurs rues en espaces sécuritaires et actifs pour les enfants grâce à la toute première Semaine de la rue-école.

Trousse de la Semaine de la rue-école

Place des Montréalaises

Place des Montréalaises: des aménagements qui célèbrent la place des femmes

Située aux abords du métro Champ-de-Mars, la place des Montréalaises vient transformer le paysage urbain en reliant le centre-ville et le Vieux-Montréal. Découvrez cette nouvelle porte d’entrée vers le Vieux-Montréal.

L’IA peut-elle soutenir la démocratie ?


Dans les algorithmes (2025.05.27)

La politologue Erica Chenoweth est la directrice du Non Violent Action Lab à Harvard. Elle a publié de nombreux livres pour montrer que la résistance non violente avait des effets, notamment, en français Pouvoir de la non-violence : pourquoi la résistance civile est efficace (Calmann Levy, 2021)

De initiatives à suivre, selon Hubert Guillaud (Dans les algorithmes) mais sans se faire d’illusion : Le risque est fort de nous faire glisser vers une vie civique automatisée. Ajouter de l’IA ne signifie pas que les décisions demain seront plus justes, plus efficaces ou plus démocratiques. Au contraire. Le risque est fort que cet ajout bénéfice d’abord aux plus nantis au détriment de la diversité. L’enjeu demeure non pas d’ajouter des outils pour eux-mêmes, mais de savoir si ces outils produisent du changement et au profit de qui !

De la méritocratie à l’eugénisme

The meritocracy to eugenics pipeline, Cory Doctorow, 20 mai 2025

(…) Et pourtant, la richesse reste obstinément héréditaire. Nos allocataires de capitaux – qui, pendant l’après-guerre et l’ère post-New Deal, étaient souvent issus de familles ouvrières – sont aujourd’hui de plus en plus, et inexorablement, prédestinés à remplir ce rôle.

Pour les riches, c’est là l’origine du lien entre méritocratie et eugénisme. Si le pouvoir et les privilèges se transmettent par héritage – et c’est de plus en plus le cas –, alors soit nous vivons dans une société extrêmement injuste où les privilégiés et les puissants ont truqué le jeu, soit la main invisible a créé une sous-espèce d’humains pur-sang littéralement nés pour régner.

C’est la thèse des ultra-riches, la justification morale pour truquer le système afin que leurs fils et filles ratés donnent naissance à des petits-enfants et arrière-petits-enfants ratés, dont l’émergence des orifices les plus chanceux de l’histoire leur garantit un mandat à vie pour commander les autres. C’est la justification pour que certaines personnes naissent pour posséder les lieux où nous vivons tous, et que nous leur versions la moitié de nos salaires pour ne pas finir par dormir dans la rue.

Logement

Les grandes corporations font monter les prix des logements

Les recherches menées par l’Université de Waterloo montrent que les propriétaires immobiliers, notamment les sociétés de capital-investissement, les sociétés d’investissement immobilier cotées (REIT) et d’autres gestionnaires d’actifs, ont facturé des loyers 44 % plus élevés pour les logements multifamiliaux que le prix moyen pratiqué par les autres propriétaires pour le même type de logement entre 2022 et 2024. Voir suite de ma traduction de l’article du G&M,

Vous voulez des logements abordables ? Taxez les investisseurs immobiliers

« Il faut abattre le marteau de l’impôt sur les investisseurs immobiliers« 

Traduction de Want affordable housing? Drop the tax hammer on real estate investors, ROB CARRICK, The Globe and Mail, 27 mai 2025